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Pourquoi la première gigafactory française d’électrolyseur est en difficulté financière

29 janvier 2025 à 11:25

Pendant un temps considéré comme l’une des solutions clés de la décarbonation, en particulier pour le secteur des transports, l’hydrogène vert peine à s’imposer du fait de coûts de production trop élevés. De nombreux industriels qui se sont lancés dans l’aventure en font les frais. 

L’année commence mal pour McPhy Energy, fabricant français d’électrolyseurs. L’entreprise a pourtant inauguré, il y a à peine 6 mois, sa gigafactory d’électrolyseurs du côté de Belfort. Mais malgré ce nouvel outil de production de taille, le carnet de commandes peine à se remplir. Ainsi, alors que l’entreprise avait annoncé, fin octobre, un chiffre d’affaires compris entre 18 et 22 millions d’euros pour l’année 2024, celui-ci vient d’être révisé à hauteur de 11 millions d’euros seulement.

Selon McPhy Energy, ces chiffres seraient principalement liés à la résiliation de son ancienne activité de stations de recharges, cédé un peu plutôt dans l’année, ainsi qu’au report du projet Djewels. Ce dernier devrait comprendre la production de 20 MW d’électrolyseurs pour un site de production d’hydrogène vert aux Pays-Bas. Mais l’accord final a été repoussé à début 2025. Sur le premier semestre 2024, McPhy Energy enregistrait un résultat net de -32 millions d’euros.

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McPhy Energy, symbole d’une filière balbutiante

Qu’elle se rassure, l’entreprise McPhy Energy n’est pas toute seule. En réalité, c’est toute la filière de l’hydrogène vert qui souffre. Selon une récente étude publiée dans Nature Energy, seuls 10 % des projets de production d’hydrogène vert sont dans les temps. Les auteurs de cette étude ont analysé 190 projets annoncés entre 2020 et 2023, qui devaient être opérationnels en 2023. Sur les 4,3 GW totaux, seuls 0,3 GW ont été mis en service ! Toujours selon les auteurs de cette étude, la principale cause de ces échecs serait le coût trop élevé de l’hydrogène vert.

En France, le gouvernement avait fléché 680 millions d’euros d’aides pour l’année 2024. Finalement, aucune de ces aides n’aurait été versée du fait de l’instabilité politique, mais également du manque de demande industrielle. Pour 2025, seul un appel d’offres destiné à financer des projets a été lancé par l’ADEME.

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La startup nantaise Lhyfe surnage

Heureusement, dans cette incertitude ambiante, une entreprise surnage : Lhyfe. La startup, connue pour son électrolyseur flottant qui bat les flots au large du Croisic, continue sa croissance. Elle vient d’annoncer pouvoir garantir la traçabilité de son hydrogène vert grâce à un accord avec Atmen. Chaque livraison d’hydrogène vert pourra désormais être accompagnée d’un passeport numérique, dont la précision est supérieure aux exigences européennes actuelles. Désormais, l’entreprise vise à obtenir la certification RFNBO (Renewable Fuels of Non-Biological Origin), qui définit les critères que doivent respecter les carburants renouvelables d’origine non biologiques pour être comptabilisés dans les objectifs climatiques européens.

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Pourquoi 2025 sera une année record pour l’énergie nucléaire

24 janvier 2025 à 05:59

L’Agence internationale de l’énergie vient de publier un document annonçant l’entrée de l’énergie nucléaire dans une nouvelle ère pour 2025. Selon l’agence, l’atome est à l’aube d’une forte croissante pour répondre aux besoins grandissants en matière d’énergie décarbonée. 

En 2025, les réacteurs nucléaires du monde entier devraient produire 2 900 TWh d’électricité, un chiffre jamais atteint jusqu’à présent. C’est mieux que les 2 742 TWh de 2023, et 2 843 TWh de 2024. Ces chiffres, annoncés par l’Agence internationale de l’énergie, témoignent d’un regain franc d’intérêt pour l’énergie nucléaire, qui se positionne désormais comme un outil indispensable de la décarbonation. Dans son récent rapport, l’AIE en profite pour faire un état des lieux de l’énergie nucléaire à l’échelle internationale.

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Le nucléaire, deuxième énergie décarbonée au monde

Aujourd’hui, le nucléaire représente seulement 9 % du mix électrique mondial, bien loin des 18 % atteints à la fin des années 1990. Néanmoins, elle se place tout de même en 2ᵉ position des énergies décarbonées, juste derrière l’hydroélectricité. En 2023, le nucléaire produisait tout de même 20 % de plus que l’éolien, et 70 % de plus que le photovoltaïque. Surtout, il y a une différence importante de la part du nucléaire dans le mix électrique dans les pays développés, et dans le reste du monde. Dans les pays développés, le nucléaire participe, en moyenne, à 17 % du mix électrique.

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Les SMR pourraient redessiner l’avenir du nucléaire

Actuellement, la Russie et la Chine disposent du leadership technologique de l’énergie nucléaire. Sur les 52 réacteurs dont la construction a démarré entre 2017 et aujourd’hui, 25 disposent d’un design chinois, tandis que 23 d’entre eux sont de conception russe. D’ailleurs, la Chine devrait dépasser les États-Unis en nombre de réacteurs en service d’ici 2030, et ainsi prendre la première place mondiale. Le pays affiche une cadence de construction très élevée : à la fin de l’année 2024, sur les 63 réacteurs en construction, la moitié d’entre eux étaient situés en Chine.

Dans les années à venir, le marché pourrait néanmoins s’équilibrer, notamment grâce au développement rapide des SMR. Actuellement, l’AIE dénombre quelque 80 design de SMR en cours d’étude. Si certains sont encore à un stade précoce de développement, d’autres en sont quasiment à l’étape de commercialisation. Le développement des SMR devrait, d’ailleurs, être boosté par la montée en puissance des investisseurs privés, particulièrement pour l’alimentation des datacenter nécessaires à l’intelligence artificielle.

Les investissements dans le domaine du nucléaire approchent aujourd’hui les 65 milliards de dollars annuels. Mais en fonction des politiques gouvernementales en la matière, les investissements pourraient atteindre, dans le cas le plus favorable, 150 milliards de dollars par an d’ici 2030, pour une puissance installée augmentée de 1 000 GW d’ici 2050.

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Pourquoi l’une des plus grandes batteries du monde n’arrête pas de prendre feu

23 janvier 2025 à 05:45

Les images sont impressionnantes. À Moss Landing, ville côtière californienne, l’ancienne centrale au fioul s’est littéralement effondrée après l’incendie des 300 MW de batteries qu’elle accueillait. Si les causes sont indéterminées, l’architecture de l’installation aurait participé à la propagation de l’incendie. 

À quelque 500 km au nord de la Cité des Anges, encore en proie aux flammes, un autre incendie a récemment eu lieu en Californie, dans la batterie stationnaire (BESS) de Moss Landing. Considéré comme l’un des plus grands systèmes de stockage par batterie au monde, il a vu la plus ancienne de ses quatre installations partir en fumée, heureusement sans faire de victime ni de blessé.

La BESS en question a été installée par Vistra Energy en 2020. À l’époque, l’énergéticien avait choisi d’installer ses 300 MW de batteries NMC au cœur d’une ancienne centrale électrique au fioul, dans la salle des turbines. La sécurité incendie du système de stockage était assurée par plusieurs détecteurs incendie, et un système d’extinction à base d’eau.

Vue aérienne de la zone touchée du site de stockage de Moss Landing / Image : Getty.

Néanmoins, ce système avait déjà montré des faiblesses. Le 4 septembre 2021, de très faibles niveaux de fumée ont entraîné la mise en route du système de refroidissement à eau. Défaillant, celui-ci a entraîné la vaporisation d’eau sur certains racks de batterie, engendrant une fumée plus importante. Le système s’est de nouveau déclenché en projetant une plus grande quantité d’eau, ce qui a conduit à la surchauffe, puis à la destruction de nombreuses batteries.

Cette fois, le 16 janvier 2025, c’est un incendie qui s’est déclenché dans le bâtiment. Celui-ci n’a pas pu être contenu par le système d’extinction, ce qui a conduit à la destruction complète des 300 MW de batteries, soit l’équivalent de 2 % des capacités de stockage de la Californie. Il s’agit du quatrième sinistre qui touche le site depuis sa mise en service.

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Les batteries d’aujourd’hui ont bien changé

Si les causes exactes de l’incendie n’ont pas encore été déterminées, de nombreux experts dénoncent l’architecture de cette installation, dont tous les racks étaient intégrés dans un seul et unique bâtiment. Cette disposition ne permet pas de limiter la propagation du feu. De plus, la technologie des batteries en question, à savoir NMC, est plus sensible aux phénomènes de surchauffe comme ce qui a pu se passer dans le bâtiment de Moss Landing.

Depuis 2020, les installations de stockage d’énergie par batterie ont bien évolué, y compris sur le site de Moss Landing. Désormais, les installations en plein air sont privilégiées pour limiter la propagation de chaleur d’un rack de batterie à l’autre. Outre une installation extérieure, chaque rack de batterie est désormais conteneurisé afin d’assurer une protection physique contre les aléas et les incendies.

Enfin, le NMC laisse de plus en plus la place au LFP qui affiche une meilleure tenue à la surchauffe, et permet ainsi de limiter les risques. Selon le département américain de l’énergie, ces nouveaux choix techniques sont déjà payants. Depuis 2020, le nombre de défaillances des BESS a drastiquement baissé.

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Voici les possibles nouveaux prix de l’électricité au 1er février 2025

21 janvier 2025 à 16:49

Il ne reste plus qu’aux ministères de trancher. La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a fait ses devoirs, et vient de transmettre ses recommandations au gouvernement sur la baisse des Tarifs réglementés de vente de l’électricité. La CRE propose ainsi une baisse des prix, mais pas seulement. Voici à quoi pourrait ressembler le tarif Bleu d’ici quelques jours.

À quelques jours de la désormais certaine baisse du tarif de l’électricité, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) vient de livrer ses recommandations aux ministères de l’Économie et de l’énergie. Le prix a été calculé par une technique d’empilement des coûts, à savoir :

  • Le prix de l’approvisionnement en électricité,
  • Le Tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (TURPE),
  • Les diverses taxes comme la TVA, la CTA et surtout l’accise.

La mise à jour du 1ᵉʳ février 2025 devrait considérer une baisse du prix de l’approvisionnement en électricité, mais également une hausse de la TURPE et de l’accise. La TURPE devait initialement être augmentée de 10 % en août prochain. Mais pour éviter de trop régulières variations du tarif d’électricité, la CRE a décidé d’avancer cette hausse de 6 mois. En parallèle, l’accise, anciennement appelée Contribution au service public de l’électricité (CSPE), devrait passer de 32 €/MWh à 33,70 €/MWh.

Au total, malgré ces hausses, les TRVE devraient donc bel et bien baisser d’environ 15 %. Selon la CRE, le prix moyen au MWh devrait passer de 281 € à 239 €, soit une baisse de 42 €/MWh.

Les tarifs possibles du TRV au 01/02/2025.

La baisse des prix ne concernera pas tout le monde

Si cette nouvelle devrait ravir tous ceux qui bénéficient d’un contrat indexé sur les TRVE, toutes les personnes bénéficiant d’un contrat en offre de marché ne devraient pas voir de différence. Les clients en offres de marché ont, la plupart du temps, déjà bénéficié de la baisse des prix de l’électricité depuis plusieurs mois.

Enfin, les clients de l’option Tempo ne devraient quasiment pas constater de différence significative non plus, à l’exception de la tranche d’heures creuses jour rouge. En effet, la CRE indique que le niveau des TRVE Tempo est trop éloigné des coûts obtenus par empilement (prix d’approvisionnement, TURPE et taxes). En conséquence, son tarif devrait être baissé de seulement 2 %.

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La structure des TRVE pourrait également évoluer

La CRE en a d’ailleurs profité pour proposer des évolutions structurelles du TRVE, en particulier pour les puissances importantes, pour les consommateurs résidentiels. Ainsi, à partir de 2026, l’option Base pour les puissances allant de 18 à 36 kVA pourrait tout simplement disparaître au profil de l’option HP/HC. La CRE propose également la mise en extinction progressive de l’option Base pour les puissances comprises entre 9 et 15 kVA. Cela signifie que cette option ne sera plus disponible pour les nouveaux clients, ou lors d’un déménagement.

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Pourquoi Trump veut se débarrasser des éoliennes aux États-Unis

20 janvier 2025 à 14:45

Les quelque 90 000 éoliennes présente sur le sol américain vont-elles devoir être démontées à compter de l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche ? C’est en tout cas le souhait du 47ᵉ président des États-Unis, qui mène une véritable croisade contre l’énergie du vent. S’il y a peu de chance de voir tous les parcs américains mis à l’arrêt, les projets offshore pourraient pâtir de cette situation. 

Le président élu Donald Trump n’aime pas les éoliennes, et il continue de le faire savoir. Lors du dernier dîner annuel des Républicains, celui-ci a profité de son discours pour rappeler sa position concernant les éoliennes, en affirmant clairement qu’il arrêterait tous les projets dès lors qu’il accéderait au bureau ovale. Il a ainsi décrit les éoliennes comme « l’énergie la plus chère », n’hésitant pas à indiquer qu’elles étaient « bien plus chères que le gaz naturel propre (clean natural gas) ». Il faut admettre que les parcs éoliens présents sur le territoire américain (en 2023) sont le fruit de nombreuses aides financières, principalement sous la forme d’avantages fiscaux. Selon le congrès américain, l’aide financière attribuée à l’éolien entre 2019 et 2023 s’élèverait à presque 18 milliards de dollars.

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Mais Donald Trump ne s’est pas arrêté à l’aspect financier pour contester l’intérêt des éoliennes. Selon lui, il s’agirait d’un désastre économique, mais aussi environnemental. Il a notamment expliqué que les éoliennes « rendaient les baleines folles », en faisant référence à un taux de mortalité inhabituel pour les baleines au large du Massachussetts. De son côté, la National Oceanic and Atmospheric Administration NOAA a affirmé qu’aucune preuve scientifique ne permettait de lier cet événement avec la construction récente de parcs éoliens offshore.

Comme souvent, Donald Trump a étayé ses propos de nombreux raccourcis, en réduisant la durée de vie moyenne des éoliennes à seulement 10 ans, ou en affirmant que toutes les pales d’éoliennes ne pouvaient ni être enfouies, ni être recyclées.

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Une mise à l’arrêt immédiate des projets éoliens offshore ?

Il y a peu de chance que Donald Trump puisse réellement empêcher la construction de la moindre éolienne sur le territoire américain durant son mandat. En effet, tous les parcs éoliens ne nécessitent pas forcément d’autorisation fédérale. En revanche, les parcs éoliens offshore sont clairement dans le viseur du président élu.

Le membre du congrès Jefferson Van Drew serait en train de préparer un décret présidentiel destiné à stopper les activités éoliennes offshore le long de la côte est des États-Unis. Il devrait être finalisé dans les premiers mois de l’administration Trump. Pour l’heure, les contours exacts du décret ne sont pas connus. Jefferson Van Drew a profité d’une récente conférence de presse pour indiquer que « ces projets éoliens en mer n’auraient jamais dû être approuvés ». Paradoxalement, 7 parcs actuellement en projet, en construction, ou en service, ont été approuvés par la première administration de Donald, à savoir :

  • Kitty Hawk North (2017),
  • Empire Wind (2017),
  • Skipjack (2018),
  • Beacon Wind (2019),
  • South Coast Wind (2019),
  • Vineyard Northeast (2019),
  • South Fork Wind (2020).

Selon la teneur du décret, celui-ci pourrait avoir d’importantes répercussions sur l’industrie éolienne aux États-Unis. Actuellement, de nombreux projets d’envergure sont en cours de construction, dont Vine Yard Wind, Empire Wind 1 et surtout le Coastal Virginia Offshore Wind, dont la puissance totale devrait être 2,6 GW.

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Voici le futur plus grand parc éolien terrestre d’Afrique, en plein désert du Sahara

19 janvier 2025 à 17:02

L’Égypte souhaite faire des énergies renouvelables l’une de ses priorités, et cherche à le prouver avec l’extension d’un parc éolien qui devrait devenir le plus grand d’Afrique. 

Décidée à jouer un rôle majeur dans la transition énergétique de l’Afrique, l’Égypte vient de valider l’extension d’un des plus grands parcs éoliens du continent, encore en construction. À l’origine, le parc éolien Red Sea Wind Energy, situé à 70 km au nord-ouest de Ras Ghareb, devait déjà atteindre la puissance de 500 MW grâce à un investissement financier de quelque 600 millions de dollars.

Mais Engie vient d’annoncer la planification d’une extension de 150 MW, qui devrait être mise en service au troisième trimestre 2025. Actuellement, 306 MW des 500 MW d’éoliennes ont déjà été raccordées au réseau électrique égyptien.

L’Égypte met l’accent sur les énergies décarbonées

Malgré un mix électrique encore très largement dominé par les énergies fossiles (88 %), l’Égypte a de grandes ambitions en matière de transition énergétique. Outre la construction d’une centrale nucléaire sur les bords de la Méditerranée, le pays mise énormément sur les énergies renouvelables. Il s’est d’ailleurs fixé pour objectif d’atteindre 42 % d’énergie renouvelable dans son mix électrique d’ici 2030.

Pour cela, il va falloir mettre les bouchées doubles. Le pays compte donc rénover et agrandir deux de ses principaux parcs terrestres. Le parc de Jabal al-Zeit, qui comprend 300 turbines pour une puissance de 580 MW, va être étendu pour atteindre 1,1 GW.

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Le parc de Zafarna, construit plus au nord entre les années 2000 et 2010, va être entièrement revu. Malgré ses presque 700 turbines en fonctionnement, il affiche une puissance de seulement 545 MW. Un vaste projet de remplacement de turbines devrait faire passer sa puissance à 1,1 GW. Dans le même temps, le site devrait être équipé de 2,1 GW de panneaux photovoltaïques pour en faire l’une des plus grandes centrales hybrides au monde.

De manière plus générale, en mai dernier, l’Autorité égyptienne pour les énergies nouvelles et renouvelables (NREA) a lancé un processus d’attribution pour près de 6 millions de mètres carrés de terres, afin de permettre le développement de 27 GW de projets solaires et éoliens. Pour atteindre une telle puissance installée, la NREA envisage des investissements à hauteur de 40 milliards de dollars sur les 10 prochaines années.

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Câbles électriques sous-marins : le talon d’Achille énergétique de l’Europe ?

17 janvier 2025 à 16:06

Les récents évènements qui ont eu lieu en mer Baltique, laissent entrevoir un nouveau point faible de l’Europe : les câbles sous-marins. Plus nombreux que jamais, ces derniers pourraient devenir une cible claire d’actes de guerre hybride. On vous explique. 

La fin de l’année 2024 aura été mouvementée, en mer Baltique. En l’espace de quelques semaines, plusieurs câbles sous-marins ont été sectionnés, et il semble que ce ne soit pas le fruit du hasard. Si les ruptures de ce type de câbles sont relativement fréquentes, les récents événements pourraient être des opérations de sabotage, menées notamment par la flotte fantôme russe. Pour parvenir à endommager et à couper ces câbles sous-marins, les navires civils en question laisseraient tout simplement traîner leur ancre sur des dizaines, voire des centaines de kilomètres.

Néanmoins, la principale cible de ce type d’opération était, jusqu’à présent, les câbles de télécommunication. Mais l’événement du 25 décembre dernier est différent, et laisse entrevoir une vulnérabilité émergente de l’Europe. Ce jour-là, un pétrolier russe, nommé Eagle S, a sectionné le EstLink 2, un câble sous-marin de type HVDC qui permet de transférer jusqu’à 650 MW d’électricité entre la Finlande et l’Estonie. Achevé en 2014, il est essentiel pour permettre à l’Estonie de se détacher du réseau électrique russe pour intégrer celui de l’Europe. Finalement, le Eagle S a été arraisonné avant de pouvoir atteindre le EstLink 1, dont la puissance s’élève à 350 MW.

La réparation de ce type de câble représente des coûts très élevés. Quelques mois auparavant, le EstLink 2 avait déjà subi des dommages, dont les réparations auraient coûté près de 90 millions de dollars. Mais là n’est pas le plus inquiétant. Cet incident met en lumière les risques d’une potentielle guerre hybride, comprenant l’intervention de civils pour mettre à mal les installations électriques européennes. Avec le développement massif des énergies renouvelables sur le vieux continent, les câbles d’interconnexion sous-marins sont désormais très nombreux, et ont un rôle énergétique majeur. Ainsi, des incidents comme celui du EstLink 2 pourraient avoir de graves répercussions pour les pays européens.

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Surveiller les fonds marins : enjeu géopolitique majeur

En réaction à cette situation, les membres de l’OTAN qui bordent la Baltique se sont récemment réunis pour mettre en place des stratégies de protection et de surveillance des câbles sous-marins. La Suède vient notamment d’envoyer sur place trois navires de guerre et un Saab ASC890 AWACS, un avion de reconnaissance capable de détecter les éventuelles menaces.

Néanmoins, cette nouvelle vulnérabilité ne devrait que s’amplifier à l’avenir, il va donc falloir trouver des solutions pour y faire face. Pour Cyrille Coutansais, directeur du département recherches du Centre d’études stratégiques de la Marine (CESM), récemment interrogé par nos confrères du Marin, répondre à ces nouveaux enjeux doit se matérialiser par trois axes.

Le premier axe consiste à établir des forces militaires capables de prendre la mesure de ces risques, et de réaliser une surveillance suffisante des zones concernées. Le deuxième point consiste à développer une capacité souveraine à réparer ces câbles, grâce, par exemple, à des équipes dédiées et des navires câbliers. Enfin, toujours selon Cyrille Coutansais, les nouvelles technologies pourraient jouer un rôle important dans la surveillance des câbles sous-marins. La startup nantaise Elwave a notamment mis au point un système de capteurs électromagnétiques novateurs qui pourraient permettre une surveillance plus fine des câbles sous-marins, en étant installés sur des drones dédiés. Une autre startup, appelée Fosina, permet de mieux contrôler des câbles sous-marins grâce à des capteurs directement intégrés à ces câbles.

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ASNR : voici la nouvelle autorité chargée de la sûreté nucléaire en France

17 janvier 2025 à 09:33

Le début de l’année a été chargé, pour les deux institutions françaises chargées d’encadrer et d’assurer la sûreté nucléaire du pays. L’ASN et l’IRSN viennent, en effet, de fusionner pour gagner en efficacité. Cette nouvelle suscite néanmoins des craintes, notamment concernant l’indépendance des experts de la sûreté nucléaire et de la radioprotection. 

À la fin de l’année 2024, l’Autorité de sûreté du nucléaire (ASN) et l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) ont fermé leurs portes pour ne jamais les rouvrir, du moins sur le papier. Comme le prévoit la loi du 21 mai 2024, les deux organismes ont fusionné pour donner officiellement naissance, le 2 janvier dernier, à l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR).

Bien plus qu’une simple formalité administrative, cette fusion est censée permettre de rationaliser les processus de décision en rassemblant, notamment, les fonctions d’expertise et de contrôle. Jusqu’alors, l’ASN avait un rôle de contrôle et de régulation de la sûreté nucléaire. Elle avait pour mission de veiller à la sécurité des installations nucléaires, et à la protection des populations ainsi que de l’environnement.

De son côté, l’IRSN était un organisme d’expertise technique et scientifique. Considéré comme le « bras technique » de l’ASN, il avait pour mission de fournir des rapports d’analyse, des recherches et des évaluations sur les risques liés au nucléaire et aux rayonnements ionisants. Cette organisation dite « duale » permettait notamment l’indépendance des experts, avec une séparation entre l’entité de contrôle et de décision, et l’entité de recherche et d’expertise.

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Pourquoi cette réforme fait polémique ?

L’absorption de l’IRSN par l’ASN suscite néanmoins les inquiétudes, en particulier en interne. L’intersyndicale de l’IRSN craint, en effet, que l’indépendance de l’expertise soit remise en question, et qu’elle soit invisibilisée. Pour éviter ce problème, elle demande particulièrement que cette indépendance soit spécifiquement énoncée dans le règlement intérieur de la nouvelle entité, ce qui n’est pas le cas pour l’instant.

Symbole de ces craintes, la première mouture du règlement intérieur prévoit une publication en simultané des rapports d’expertise et des rapports de décision. Auparavant, l’IRSN publiait ses résultats en amont des décisions de l’ASN. Ce mode de fonctionnement permettait de mettre en lumière le rapport d’expertise, notamment auprès du grand public, ce qui obligeait l’ASN à une plus grande prise en compte des données d’experts.

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D’autre part, face aux objectifs français en matière de nucléaire, les salariés de l’ex-IRSN s’inquiètent également d’une potentielle revue à la baisse des activités de recherche, en particulier en matière de sûreté nucléaire, au profit des projets de construction des futurs EPR2.

Enfin, la nomination du nouveau président de l’ASNR a également suscité des craintes en matière de conflits d’intérêt. En effet, jusqu’en novembre 2024, Pierre-Marie Abadie était le directeur de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA), dont l’un des principaux projets, appelé Cigéo, est en cours d’instruction à l’ASNR. En réponse à cette situation, Pierre-Marie Abadie a indiqué qu’il ne participerait « à aucune des discussions et des décisions relatives aux installations et aux décisions qui concernent directement l’ANDRA ».

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Ce puissant kit solaire prêt-à-brancher est à bas prix pour les soldes d’hiver 2025

14 janvier 2025 à 06:00

Grâce à certains vendeurs qui n’hésitent pas à proposer des promotions redoutables, les kits solaires sont de plus en plus abordables. Le kit que nous venons de trouver en est l’exemple parfait : il donne accès à 2 000 Wc de photovoltaïque pour moins de 800 € !

Et si les soldes d’hiver étaient le meilleur moment pour investir dans un kit solaire ? Déjà, la semaine dernière, un kit de 880W nous avait fait de l’œil. Cette fois, c’est un autre vendeur qui a décidé d’exploser le tarif de l’un de ses kits.

Sur le site Mater France, pour 779 €, vous avez droit à un kit composé de :

  • 4 panneaux Leapton Solar 515 Wc Bifacial de type N,
  • 1 micro-onduleur Deye Sun-M200G4 de 2000W,
  • 1 suivi de production Wi-Fi intégré,
  • 1 câble Plug & Play de 5 mètres.

Les 4 panneaux solaires sont composés de cellules de type N dont le rendement s’élève à 23,16 %. Le fabricant propose une garantie de 25 ans. Du côté de l’onduleur, celui-ci dispose d’une garantie de 10 ans. Néanmoins, sûr de son matériel, le vendeur propose en option gratuite une extension de garantie du micro-onduleur à 25 ans.

Question fixation, rien n’est inclus pour le tarif de 779 €. En revanche, le site propose en option de nombreux systèmes de fixations, permettant une adaptation à différents types de poses.

Un kit amortissable en à peine plus d’un an ?

En combien de temps est-il possible d’amortir ce kit ? La réponse dépendra de nombreux critères comme leur implantation géographique, leur inclinaison ou encore leur orientation. Néanmoins, nous nous sommes essayés à un rapide ordre de grandeur. Selon le simulateur AutoCalSol, avec une orientation et une inclinaison idéale (30° d’inclinaison, orientation sud), il serait possible de produire environ 2 590 kWh sur l’année.

En prenant l’hypothèse que cette production peut être entièrement consommée grâce à une adaptation des habitudes de vie, il serait ainsi possible d’économiser presque 650€ sur l’année au tarif unique actuel (0,2516€/kWh). Vous l’aurez compris, à un tel prix, ce kit solaire peut être très vite rentabilisé !

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Pourquoi le futur parc éolien en mer de Dunkerque suscite tant d’opposition en France et en Belgique ?

13 janvier 2025 à 05:59

Qui pourra freiner l’avancée du parc éolien de Dunkerque ? Malgré les critiques et les oppositions qui s’enchaînent, le projet semble suivre son cours avec le récent avis favorable de la commission d’enquête sur le sujet. 

C’est presque une tradition : chaque projet de parc éolien offshore doit faire face à de nombreuses oppositions. Encore plus clivantes que leurs homologues terrestres, les éoliennes marines suscitent autant des espoirs de décarbonation que les craintes d’un paysage défiguré, ou d’une biodiversité altérée. Cette opposition constante aura, par exemple, fait vaciller le parc de Saint-Brieuc sans, toutefois, empêcher sa mise en service en 2024. À peine attribué, le projet AO5 Bretagne sud se retrouve, lui aussi, sous le feu des critiques.

Dans le Nord, voilà plusieurs années que le parc éolien de Dunkerque subit, lui aussi, des critiques, mais les récentes actualités ne devraient pas arranger la situation.

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Les habitants du Nord ont dit non, mais la commission d’enquête dit oui

Il y a quelques mois, du 8 avril au 1ᵉʳ juin 2024, se tenait l’enquête publique portant sur le parc éolien en mer de Dunkerque. Durant ces quelques semaines, 2 882 contributeurs se sont exprimés sur le projet. Au total, l’enquête publique a réuni près de 94,4 % d’avis défavorables, contre 4 % d’avis favorables. Néanmoins, les commissaires enquêteurs ont émis un avis favorable en évoquant « l’intérêt public majeur du projet ». Pour justifier cet avis, la commission d’enquête a notamment rappelé les objectifs de neutralité carbone fixés par la France.

Les opposants représentés par l’association Vent Debout 59 ont dénoncé un manque de démocratie. Ils réclament particulièrement que l’avis des habitants de Dunkerque soit demandé pour le maintien – ou non – du projet.

Le parc éolien de Dunkerque sera constitué de 46 éoliennes

Porté par l’entreprise « Les éoliennes en mer de Dunkerque », composée de EDF, Innogy et Enbridge, le parc devrait être installé à une dizaine de kilomètres de Dunkerque, et à 11 km de plusieurs stations balnéaires belges. La puissance totale du parc devrait s’élever à 600 MW grâce à ses 46 éoliennes à fondation de type monopieux. Sa mise en service est prévue pour 2028, et le coût de l’électricité produite est estimé à 44 €/MWh.

La Belgique s’oppose également au projet

Malgré l’intérêt du parc à l’échelle nationale, c’est son emplacement qui concentre les critiques, notamment du fait de sa localisation dans une zone classée Natura 2000. Très proche de la Belgique, il inquiète également les maires des communes littorales belges, qui y voient un risque pour leur activité touristique. Enfin, le port d’Ostende s’oppose à l’emplacement du parc depuis 2018. Les éoliennes se situent sur la route de Dyck, une route maritime historique entre la Belgique et l’Angleterre. Si celle-ci avait été fermée en 2013, le port belge aurait pour projet de rouvrir des lignes de ferry empruntant cette voie. Face à l’absence de communication de la France sur le sujet, le port d’Ostende a décidé de saisir la justice belge.

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Soldes panneau solaire : ce kit de 880 W est vendu seulement 304 euros !

10 janvier 2025 à 15:49

Et si on commençait la nouvelle année par une bonne nouvelle ? On vient de dénicher LE bon plan de ce mois de janvier avec un kit solaire plug-and-play de presque 900 Wc pour à peine plus de 300 €. Voilà qui devrait vous permettre de gagner un peu plus en indépendance énergétique sans anéantir votre portefeuille. 

Dans vos bonnes résolutions pour l’année 2025, avez-vous prévu de vous lancer dans la production d’électricité solaire ? Si oui, c’est votre jour de chance. Sunity, spécialiste du photovoltaïque, a décidé de brader son kit solaire plug-and-play pour les soldes d’hiver. Résultat : le prix du pack comprenant deux panneaux de 440 Wc passe de 649 € à 309 €. Cela représente une économie de 52 %, rien que ça !

Malgré un tarif dérisoire compte tenu de la puissance affichée, Sunity a mis les petits plats dans les grands. Le kit comprend deux panneaux photovoltaïques bifaciaux pour une puissance totale de 880 Wc. Ils sont associés à un micro-onduleur de 800 Wc. Le tout peut être branché sur une simple prise de courant 230 V pour alimenter votre domicile. Côté fixations, Sunity propose, en option, des accessoires dédiés qui permettent d’installer les panneaux sur différents types de toitures : ardoises, tuiles, bac acier ou encore fibrociment.

Des panneaux bifaciaux de type N pour maximiser la production électrique

L’intérêt majeur de ces panneaux réside dans leur aspect biface, qui les rend idéaux pour une installation au sol, en clôture, ou même en toiture. Les cellules utilisées sont de type N. Elles sont fabriquées à partir de silicium dopé au phosphore. Cette composition multiplie les avantages : les cellules de type N sont moins sensibles aux impuretés métalliques, ce qui améliore leur efficacité et leur durée de vie. De plus, par rapport aux cellules de type P (Silicium dopé au bore), elles captent mieux la lumière diffuse ou faible, notamment en cas de ciel couvert.

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5 228 m d’altitude : cette centrale solaire est la plus haute du monde

9 janvier 2025 à 06:02

La Chine commence l’année 2025 comme elle a fini l’année 2024 : en battant des records en matière d’énergies renouvelables. Dernier exemple en date : la mise en service de la plus haute centrale photovoltaïque au monde, d’une puissance de 100 MWc. 

La Chine vient d’annoncer avoir mis en service la plus haute centrale photovoltaïque du monde. Perchée à 5 228 mètres d’altitude, soit exactement 419 mètres au-dessus du toit de l’Europe, elle est composée de 170 000 panneaux bifaciaux, et atteint une puissance totale de 100 MWc. L’installation constitue, en réalité, la deuxième étape d’un projet commencé en 2023. La première phase, située à 5 100 mètres d’altitude, affiche une puissance de 50 MWc et a déjà produit 60 GWh depuis sa mise en service.

Pour optimiser la production électrique de la centrale, une BESS a également été mise en service. Celle-ci affiche une puissance de 20 MW pour une capacité de stockage de 80 MWh. Au total, il aura fallu moins de 4 mois aux équipes chinoises pour réaliser les travaux. Pour atteindre cette vitesse de construction record, malgré les conditions difficiles du site, les entreprises chinoises en charge des travaux ont beaucoup recouru à la préfabrication.

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La Chine prend la mesure du potentiel tibétain

Si ce projet doit participer à réduire les pénuries d’électricité qui ont lieu au centre du Tibet en hiver et au printemps, il reflète également une volonté de la Chine d’exploiter pleinement les ressources naturelles de la région autonome du Tibet. D’ailleurs, selon certaines sources, son nom chinois Xizang signifierait « réservoir de ressources naturelles de l’ouest ». Avec une altitude moyenne de 4 200 mètres, le haut plateau du Tibet dispose d’avantages géographiques hors norme. Grâce à ses presque 100 000 km² de glaciers, il donne naissance à quelques-uns des plus grands fleuves du monde, comme le Brahmapoutre, le Mékong ou encore le Yang-tsé.

Vue aérienne de la centrale solaire de Caipeng / Image : China Huadian.

Pour cette raison, la Chine envisage d’y construire, dans les prochaines années, quelque 139 barrages. Parmi eux, on peut citer la future plus haute STEP au monde, dont les travaux viennent de débuter, qui devrait permettre le stockage de 12,6 GWh d’électricité. Plus récemment, le gouvernement chinois vient également d’approuver la construction du plus grand barrage de la planète. D’une puissance de 60 GW, celui-ci devrait voir le jour sur le cours du fleuve Brahmapoutre.

L’énergie solaire y est également fortement développée, afin de profiter d’un ensoleillement important, et d’un rayonnement solaire exceptionnel grâce à l’altitude élevée. Enfin, le Tibet renferme de très importantes réserves de lithium, un élément indissociable de la transition énergétique.

Cette politique de déploiement massif des énergies renouvelables dans la région autonome du Tibet fait tout de même l’objet de controverses. En effet, malgré une volonté de décarbonation, ces projets d’envergure perturbent nécessairement les écosystèmes locaux, au cœur de sites à la biodiversité unique au monde. Ces projets engendrent également d’importants problèmes sociaux, du fait d’une atteinte aux traditions culturelles des populations locales, ainsi que de nombreuses expropriations sans compensation suffisantes.

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Voici l’appli smartphone idéale pour gérer sa consommation d’électricité, ses panneaux solaires et batteries

8 janvier 2025 à 15:41

Forte de son savoir-faire en matière de stockage d’électricité, l’entreprise chinoise EcoFlow fait désormais un pas dans le monde de la domotique pour permettre une meilleure gestion de l’énergie. Objectif annoncé : nous aider à mieux gérer et donc économiser l’énergie grâce à un assistant intelligent. 

EcoFlow a profité de l’immanquable CES pour dévoiler sa toute nouvelle création. Cette fois, il ne s’agit pas d’une nouvelle batterie, ou de panneaux solaires, mais d’une application, ou plutôt d’un assistant boosté à l’intelligence artificielle. Avec ce dernier, baptisé Oasis, le fabricant chinois se lance véritablement dans le game de la domotique, et promet des économies d’énergies considérables grâce à une gestion optimisée et personnalisée des appareils d’un logement, de ses batteries et de ses panneaux solaires.

Pour y parvenir, Oasis devrait être capable d’analyser l’historique de consommation de l’utilisateur, mais également de prendre en compte le tarif d’électricité, la production photovoltaïque ainsi que les prévisions météo. Grâce à ce travail d’analyse, l’application pourra ainsi proposer des recommandations personnalisées, et automatiser certaines tâches.

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Prenons un exemple : si la météo est annoncée au beau fixe pour le lendemain, Oasis serait capable d’y programmer automatiquement le lancement de la machine à laver ou du lave-vaisselle pour optimiser l’usage de la production solaire. Au quotidien, cette production solaire pourrait également être optimisée grâce aux systèmes de stockage du logement. En cas de tempête annoncée, pour éviter tout risque de coupure, le système pourra automatiquement passer en mode « secours » et ainsi prévoir une recharge complète des batteries 24 heures avant le mauvais temps pour bénéficier d’une autonomie maximale.

Des maisons, mais pas seulement

Si la gestion énergétique des logements constitue la principale utilisation d’Oasis, EcoFlow indique que l’application peut parfaitement s’adapter au pilotage d’un camping-car, d’un bateau ou d’équipements professionnels.

Une application pour les gouverner toutes ?

Pour rendre toutes ces informations et automatisations digestes, EcoFlow compte sur une application au design soigné et épuré. Il sera possible de créer des dashboard entièrement personnalisés grâce à une trentaine de widgets indiquant, par exemple, l’état des batteries, la consommation électrique ou encore la production solaire.

Pour permettre l’automatisation de certaines tâches, EcoFlow a travaillé à rendre compatible son application avec différents protocoles de domotique. L’entreprise a collaboré avec Shelly, connu pour ses modules et relais intelligents, permettant de contrôler éclairage, volets roulants et autres appareils électriques. Nous avions notamment testé le Shelly EM, un module Wi-Fi dédié à la mesure de la consommation d’électricité.

C’est surtout la compatibilité avec le protocole Matter qui suscite des espoirs. Universel, ce protocole est utilisé par de nombreuses marques comme Google, Apple, Amazon, Samsung ou le désormais traditionnel Philips Hue. Si EcoFlow affiche clairement ses partenariats avec Google, tapo ou tado°, il y a fort à parier que la liste s’allonge dans les mois à venir. On se surprend donc à rêver du jour où l’application permettrait réellement de contrôler tous les appareils de la maison, sans avoir à passer sans cesse d’une application à l’autre.

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Les centrales nucléaires françaises bientôt alimentées à l’uranium mongol ?

7 janvier 2025 à 15:23

Les centrales nucléaires françaises pourraient bientôt être alimentées par de l’uranium provenant du désert de Gobie, en Mongolie. Le groupe français Orano et le gouvernement mongol viennent d’annoncer un accord préliminaire qui dessine les contours d’une collaboration pour les 40 prochaines années. 

Orano (ex Areva) s’apprête enfin à concrétiser près de 25 années d’activités exploratoires en Mongolie. Le groupe français vient, en effet, d’annoncer la signature d’un accord préliminaire pour l’exploitation d’une mine d’uranium au sud-est du pays. Ce projet, qui doit désormais être validé par le Parlement mongol, devrait nécessiter 1,6 milliard de dollars (1,54 milliard d’euros) d’investissement. Cela en ferait le deuxième investissement étranger le plus important du pays, derrière la mine de cuivre et d’or d’Oyou Tolgoï, exploitée par Rio Tinto, une entreprise minière multinationale.

Si le projet de mine d’uranium Zuuvch Ovoo est définitivement validé, les travaux préparatoires devraient durer jusqu’en 2027, pour un début d’exploitation en 2028. Orano espère pouvoir extraire jusqu’à 2600 tonnes d’uranium par an d’ici 2044. À la fin de l’exploitation, prévue pour 2060, la réhabilitation du site pourrait durer une dizaine d’années.

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Compenser la perte de la mine d’Arlit au Niger

Le projet, porté par Badrakh Energy (coentreprise Orano – MonAtom), pourrait être aussi bénéfique pour la France que pour la Mongolie. En France, cette mine permettrait de sécuriser un peu plus les approvisionnements en combustible nucléaire du parc EDF. Son importance est d’autant plus stratégique qu’Orano vient de perdre le contrôle de la Somaïr, sa filiale minière nigérienne. Au Niger, le nouveau gouvernement putschiste a bloqué à Orano l’accès aux mines de la région d’Arlit. L’équivalent de 300 millions d’euros de stocks d’uranium déjà extraits y seraient bloqués. En 2023, le Niger représentait 16 % de la production mondiale du groupe.

De son côté, la Mongolie cherche à réduire sa dépendance économique à l’extraction du charbon, qui constitue sa principale ressource financière. Surtout, le pays travaille à établir une troisième voie diplomatique pour limiter l’emprise de ses deux pays voisins : la Russie et la Chine. À l’heure actuelle, la Mongolie dépend grandement de la Russie en matière d’énergie, et plus particulièrement en matière de gaz naturel et de pétrole. La Chine, elle, est de loin le principal partenaire commercial de la Mongolie, notamment en matière de minerai. Cet investissement français permettrait donc à la Mongolie de conserver des accords diplomatiques forts avec l’Europe, et ainsi se protéger de la domination de ses voisins.

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À quoi s’attendre pour 2025 en matière d’énergie ?

29 décembre 2024 à 06:08

Les fêtes de fin d’année sont propices aux bilans, mais aussi aux bonnes résolutions et aux projections pour l’année à venir. À quelques encablures de 2025, faisons un point sur les évènements et les nouvelles qui devraient marquer cette nouvelle année.

Les fêtes de fin d’année battent leur plein. Vous êtes peut-être, comme nous, en pleine digestion de la bûche de Noël, et déjà en train de penser au marathon culinaire qui vous attend pour le 31 décembre. Histoire de vous changer les idées, on vous a concocté un petit aperçu de ce qui devrait nous attendre tout au long de cette nouvelle année en matière d’énergie. Spoiler : elle ne devrait pas commencer par une hausse de la facture d’électricité. Ouf !

➡️ La facture d’électricité devrait (enfin) baisser

Commençons par de bonnes nouvelles : la facture d’électricité des français devrait être revue à la baisse le 1ᵉʳ février prochain. Si le nouveau montant exact du Tarif réglementé de vente (TRV) de l’électricité n’est pas connu, et dépend en partie du prochain budget de la France, on parle actuellement d’une baisse de 14 % du TRV.

Selon la Commission de régulation de l’énergie, le TURPE (Tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité), une taxe dédiée aux gestionnaires de réseau pour assurer leur mission, devrait augmenter. Mais une fois n’est pas coutume, cette taxe, qui devait évoluer en août, sera finalement appliquée à partir du 1ᵉʳ février. En conséquence, les utilisateurs ne devraient pas voir passer cette hausse de prix, qui sera largement compensée par la baisse du tarif réglementé.

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Côté portefeuille, le budget alloué à l’aide MaPrimeRenov’ devrait rester stable, par rapport à 2024. Il semblerait tout de même que des mécanismes soient mis en place pour faciliter, notamment, le cumul des aides afin de garantir une meilleure prise en charge des travaux de rénovation énergétique.

Pour revenir à l’électricité, toutes les personnes refusant l’installation d’un compteur Linky devront commencer à payer des pénalités. Enfin, 2025 pourrait être marqué par une refonte de l’option heures pleines / heures creuses pour mieux considérer l’apport des centrales photovoltaïques.

➡️ La France au rythme du nucléaire et de l’éolien

En matière d’énergies renouvelables, l’année 2025 devrait, encore une fois, être rythmée par les mises en service de parcs éoliens offshore. En début d’année, on peut raisonnablement espérer une inauguration du parc Provence Grand Large, tandis que ses petits frères EOLMED et EFGL visent une mise en service avant la fin de 2025. Le parc éolien de Yeu-Noirmoutier devrait fournir ses premiers wattheures d’ici l’été. En milieu d’année, on devrait également connaître le lauréat du 2ᵉ parc éolien offshore du Cotentin, appelé Centre Manche 2 (AO8). D’une puissance totale de 1,5 GW, il devrait entrer en service en 2032.

L’actualité sera également chargée en matière de nucléaire. L’EPR de Flamanville, qui vient d’être couplé au réseau électrique, devrait monter en puissance pendant le début de l’année pour être définitivement mis en service à l’été. En Bourgogne-Franche-Comté, la startup Jimmy espère ouvrir la première usine destinée à la construction de ses SMR. Au Tricastin, vont démarrer les travaux de démolition des deux tours aéroréfrigérantes, qui ne sont plus opérationnelles depuis 2012.

Enfin, le dispositif ARENH (Accès régulé à l’électricité nucléaire historique), mis en place en 2011, va expirer à la fin de l’année. Le gouvernement vient de proposer un dispositif de remplacement, mais pour le moment, rien n’a été établi de manière définitive.

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➡️ Que va-t-il se passer dans le reste du monde en 2025 ?

À l’échelle mondiale, à quoi doit-on s’attendre, 10 ans après la signature des Accords de Paris ? L’investiture de Donald Trump en tant que 47ᵉ président des États-Unis, dès le 20 janvier, devrait donner le temps d’une année qui s’annonce comme charnière. Le président élu a, en effet, sous-entendu que la première puissance mondiale pourrait se retirer des Accords de Paris, laissant entrevoir un possible retour en force des énergies fossiles. Heureusement, comme nous l’évoquions récemment, la transition énergétique américaine est déjà bien entamée, le pays ne fera donc pas machine arrière.

De manière plus générale, le nucléaire devrait poursuivre son retour en force avec, notamment, le développement un peu partout dans le monde des SMR. De son côté, la Chine devrait continuer à battre des records avec, pourquoi pas, la mise en service d’une nouvelle éolienne la plus puissante du monde, dont la turbine de 26 MW vient de sortir des usines de Dongfang Electric Corporation.

Enfin, en Europe, les géants de l’éolien ne baissent pas les bras, puisque Siemens Gamesa pourrait installer une éolienne prototype de 21 MW au Danemark.

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Les façades photovoltaïques seraient plus efficaces que prévu

25 décembre 2024 à 06:02

Souvent négligées pour cause d’orientation généralement peu optimisée, les façades photovoltaïques pourraient finalement jouer un rôle important dans la décarbonation du mix électrique français. C’est ce que sous-entend cette nouvelle étude réalisée aux Pays-Bas.

Les installations photovoltaïques sur toiture sont-elles réellement mieux que les installations en façade ? C’est la question que se sont posée des chercheurs de l’université de Twente, aux Pays-Bas. Pour y répondre, ils ont sélectionné un ensemble d’installations de façade équipées du même type de panneau, et l’ont comparé à une installation type, dotée des mêmes panneaux photovoltaïques, mais cette fois parfaitement exposée, tant en orientation qu’en inclinaison.

Au total, les tests auront duré 5 ans, entre 2018 et 2023, et auront porté sur des mesures financières, techniques et environnementales. Sans suspense, c’est l’installation test qui a permis d’obtenir les revenus les plus élevés grâce à une plus grande quantité d’électricité produite. Les chercheurs ont également calculé la quantité de pollution que le système photovoltaïque empêchait en produisant de l’énergie propre. La non plus, sans suspense, c’est l’installation en toiture qui a permis une meilleure réduction des émissions de CO2. Celles-ci se sont élevées à 2 434 kg de CO2 par kW contre 1725 pour l’installation de façade orientée au sud, 1 492 kg de CO2 pour l’installation orientée est et 1 335 kg de CO2 pour l’installation orientée ouest.

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Viser le rendement maximal, ou multiplier les orientations ?

Malgré cet écart conséquent, les installations de façade ont montré qu’elles avaient tout de même un intérêt. D’abord, les équipes ont relevé que le facteur de valeur des installations de façade orientées à l’est et à l’ouest était plus élevé (respectivement 0,87 et 0,84) que celui de l‘installation orientée de manière optimale (0,73).

Le facteur de valeur, c’est quoi ?

Le facteur de valeur d’une installation photovoltaïque permet de déterminer l’utilité, ou la contribution économique de sa production par rapport à la demande d’énergie du réseau. Elle est souvent exprimée sous la forme d’un ratio entre la valeur de l’électricité produite par l’installation PV, et le coût moyen de l’électricité consommée au même moment.

Lorsqu’il est supérieur à 1, cela signifie que l’électricité produite est particulièrement précieuse, puisqu’elle est produite lorsque les prix de l’électricité sont élevés. Cela peut être le cas lors des périodes de forte demande. À l’inverse, si le facteur de valeur est inférieur à 1, cela signifie que l’installation produit de l’électricité à des moments où les prix de l’électricité sont faibles.

D’autre part, les équipes de recherches ont remarqué que les installations de façade correspondaient à des ratios d’autoconsommation plus élevés. Les données obtenues par cette équipe font écho à une tendance de plus en plus courante qui consiste à mettre en place des installations photovoltaïques verticales, qui permettent de mieux lisser la courbe de production d’énergie. À l’inverse, à terme, la multiplication d’installations photovoltaïques avec une orientation et une inclinaison identique pourrait conduire à des pics de production pas forcément nécessaires.

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Cette galerie de toit bardée de panneaux solaires pliables veut recharger les voitures électriques n’importe où

20 décembre 2024 à 05:16

Installer des panneaux solaires sur le toit de sa voiture permet-il de rendre sa voiture 100 % autonome ? Spoiler : la réponse est non. Malgré ce constat, de plus en plus d’entreprises proposent d’équiper sa voiture de panneaux solaires pour en augmenter l’autonomie. Si les solutions proposées paraissent encore sous-dimensionnées, elles pourraient ouvrir la voie à des dispositifs nettement plus intéressants dans les années à venir. 

Une société californienne vient de dévoiler une galerie de toit solaire capable, sur le papier, de prolonger l’autonomie des véhicules électriques. L’installation commercialisée par DartSolar se présente sous la forme d’un rack, dont la partie supérieure est un panneau photovoltaïque de 360 Wc. À l’arrêt, deux autres panneaux photovoltaïques peuvent coulisser de part et d’autre du rack, portant la puissance totale à environ 1 000 Wc. Selon le fabricant, l’ensemble peut être déployé en une dizaine de secondes.

Pour cette galerie de toit solaire, DartSolar a misé sur la légèreté en optant pour des panneaux d’une épaisseur de quelques millimètres seulement. Au total, la structure ne pèse que 41 kg, et pourrait reprendre 22 kg de charge pour du transport occasionnel. La production solaire peut ensuite être convertie par une unité d’alimentation, afin d’être transformée en courant alternatif de 120 V (la norme aux États-Unis).

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Un concept intéressant, mais difficilement applicable aux voitures

Les panneaux solaires pour voiture électrique connaissent un succès croissant, en témoignent les 3 millions de dollars récoltés par la startup américaine GoSun, qui a présenté un système plus léger, mais aussi plus fastidieux à déplier. Néanmoins, ces installations posent de nombreuses questions. D’abord, la présence d’une galerie sur le toit d’une voiture électrique engendre nécessairement une perte d’autonomie en altérant l’aérodynamisme du véhicule. DartSolar communique sur une perte contenue de 2 %, mais cette valeur doit varier en fonction de nombreux paramètres.

Dart Solar annonce une autonomie supplémentaire d’une trentaine de kilomètres par jour. Cependant, ce chiffre peut varier en fonction de nombreux paramètres comme les conditions météo ou encore le lieu de stationnement du véhicule. Ainsi, si ce type d’équipement peut se montrer intéressant en Californie, où a été conçu le Dart Solar, qu’en est-il en région parisienne, ou dans le nord de la France ? Pour que ces galeries solaires présentent un réel intérêt, il faudrait que leur puissance soit largement augmentée. D’ailleurs, DartSolar a annoncé travailler sur un modèle d’une puissance de 3 000 Wc grâce aux innovations d’entreprises spécialisées dans la photovoltaïque comme Kaneka Corp ou encore Oxford PV.

À l’avenir, ces équipements pourraient se montrer encore plus intéressant pour des utilitaires, qui disposent d’une surface de toit beaucoup plus importantes que les voitures. Ces panneaux solaires pourraient non-seulement contribuer à améliorer l’autonomie des véhicules, mais également permettre l’usage de matériel électro-portatif sur chantier, ou l’alimentation des équipements du fourgon en cas de conversion en véhicule de loisir, ambulance ou autre food truck.

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Rétrospective 2024 : que retenir de cette année olympique pour l’énergie ?

19 décembre 2024 à 15:53

L’année 2024 a-t-elle tenue s’est promesses ? Il y a tout juste un an, on espérait assister au démarrage de Flamanville, à l’inauguration de plusieurs parcs éoliens offshore, ainsi qu’à une malheureuse hausse des prix. Il faut bien reconnaître que les objectifs ont été (presque) tenus. 

Alors que les fêtes de fin d’année approchent à grands pas, il est temps de jeter un coup d’œil dans le rétroviseur, et de faire le bilan de l’année qui vient de s’écouler. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle aura été chargée. On retiendra pêle mêle le retour en grâce du nucléaire un peu partout dans le monde, les records battus par la Chine, ou encore la toute récente élection de Donald Trump. En France, si l’année commençait par une hausse des prix de l’électricité, de nombreuses bonnes nouvelles se sont tout de même enchaînées.

Que s’est-il passé dans l’énergie en France en 2024 ?

➡️ Stabilisation des prix de l’électricité

L’année 2024 semblait débuter sous de mauvais augures avec une énième hausse des tarifs de l’électricité en février. Heureusement, le prix n’a pas changé en août, et devrait même être revu à la baisse en février 2025. Voilà qui permettra à nos portefeuilles de reprendre leur souffle.

➡️ Record d’exportation pour EDF

EDF a signé une année record en matière d’exportation d’électricité, tout juste 2 ans après le bilan désastreux de l’année 2022. D’ici le 31 décembre 2024, EDF pense pouvoir atteindre les 90 TWh exportés, battant ainsi le précédent record de 77 TWh exportés en 2002.

➡️Une année intense pour l’éolien en mer

Si l’année 2023 s’était révélée avare en inaugurations, du côté de l’éolien offshore, 2024 a été marqué par deux mises en services consécutives dans le nord de la France, avec les parcs offshore de Fécamp et Saint-Brieuc. Si aucune date de mise en service n’a été annoncée, le premier parc flottant de France est, lui aussi, dans les starting-blocks. Le projet Provence Grand Large vient, en effet, d’injecter ses premiers électrons sur le réseau, annonçant ainsi la dernière étape avant sa mise en service. Enfin, l’attribution de l’appel d’offre AO5 concernant le parc éolien Bretagne Sud, d’une puissance de 250 MW, devrait participer à structurer la filière de l’éolien flottant sur la façade Atlantique.

➡️ Mise en service de l’EPR de Flamanville

L’année 2024 aura également été riche en actualité du côté du nucléaire. À Flamanville, les bonnes nouvelles se sont enfin enchaînées avec un chargement réussi du combustible, puis la première divergence, dans la nuit du 2 au 3 septembre et, enfin, le raccordement prévu pour le 20 décembre. Dans le même temps, les travaux ont déjà commencé à Penly avec la construction des premières infrastructures de parkings et de voiries.

➡️ Une nouvelle feuille de route énergétique

Pour finir, cette fin d’année a été marquée par la consultation publique liée à la nouvelle feuille de route énergétique et climatique de la France. Celle-ci repose sur deux documents principaux, à savoir la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC), et la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). On découvre, dans ces propositions de documents, des objectifs d’énergie par filière comme le déploiement de 18 GW d’éolien offshore d’ici 2035 contre 0,6 GW en 2022, ou encore la multiplication par 6 des capacités photovoltaïques de 2022. On regrettera tout de même l’absence de réels objectifs en matière de stockage de l’énergie.

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Qu’en est-il pour le reste du monde ?

➡️ La Chine enchaîne les records

À l’échelle internationale, l’année 2024 a été marquée par la folie des grandeurs chinoise. L’Empire du Milieu a, en effet, consolidé son rôle majeur dans le secteur des énergies renouvelables avec l’inauguration de nombreux équipements tous plus impressionnants les uns que les autres. On peut citer l’éolienne la plus puissante du monde, la plus haute STEP du monde, le plus grand site de stockage d’énergie par air comprimé, ou encore la plus grande ferme photovoltaïque du monde, d’une puissance de 3,5 GW. Lors de la récente COP29, la Chine a même capitalisé sur ses avancées pour marquer sa détermination à devenir neutre en carbone d’ici 2060.

➡️ Le nucléaire devient à la mode

Dans le même temps, le nucléaire est revenu sur le devant de la scène, en particulier aux USA. Avec le développement massif de l’intelligence artificielle, et des besoins énergétiques qui y sont associés, on a assisté à de nombreux rapprochements entre des entreprises du secteur de la Tech comme Amazon, Google ou Microsoft, et des entreprises spécialisées dans l’énergie et en particulier dans le nucléaire. Google s’est, par exemple, rapproché de Kairos Power, tandis que Microsoft a trouvé un accord entraînant le redémarrage de la centrale de Three Miles Island.

➡️ Des interrogations politiques

Pour finir, la fin de l’année aura été marquée par l’élection de Donald Trump, qui a jeté le trouble sur l’engagement des USA envers la transition énergétique pour les prochaines années. Ce dernier a notamment menacé de quitter les Accords de Paris. Malgré cela, les énergies décarbonées étant devenues un véritable vecteur de croissance, de nombreux signes laissent penser que la transition énergétique se poursuivra dans le pays de l’Oncle Sam.

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L’éolienne la plus puissante du monde est déjà cassée

18 décembre 2024 à 16:06

Il n’aura fonctionné que quelques mois. Installé en Chine, le prototype d’éolienne offshore le plus puissant au monde vient de voir deux de ses pales se briser à cause de conditions climatiques jugées anormales par son fabricant, MingYang. Malgré cette déconvenue, l’entreprise semble déterminée à continuer sa course à la puissance, en matière d’éolien offshore. 

C’était, en quelque sorte, l’éolienne de tous les records. Grâce à sa turbine de 20 MW, et son rotor de plus de 280 mètres de diamètre, elle était censée pouvoir produire près de 80 GWh par an. Mais tout ne s’est pas passé comme prévu. Pourtant, dès le mois de septembre, l’éolienne MySE18.X-20 MW avait montré ses capacités en résistant au passage du super typhon Yagi. Celui-ci, d’une puissance hors du commun, avait ravagé le parc éolien voisin de Wenchang.

Finalement, ce sont des « conditions extrêmes et anormales » qui auront eu raison du prototype, en brisant deux de ses trois pales. Les photos et les vidéos de l’incident se sont vite retrouvées sur le réseau social chinois Wechat, même si la plupart du contenu a été supprimé dans les jours qui ont suivi. Selon MingYang Smart Energy, l’incident n’a causé ni victime, ni blessé. L’entreprise a indiqué que cet incident avait fourni de précieuses informations pour affiner le prochain modèle.

Un incident qui ne devrait pas ralentir le géant chinois de l’éolien

Il y a peu de chances pour que cet événement ne vienne porter atteinte à la dynamique actuelle du fabricant chinois. MingYang multiplie les projets d’envergure, en témoigne la turbine récemment dévoilée de 26 MW, qui devrait être associée à un rotor de 310 mètres de long. Pour permettre la fabrication de modèles toujours plus puissants, MingYang étudie également d’autres géométries d’éoliennes comme le prototype à double rotor appelé OceanX.

Si MingYang rappelle que «  dans le processus de recherche et de développement innovants, il est nécessaire de mener ce type de tests et d’expérimentation extrêmes sur des prototypes », espérons que l’entreprise fasse toute la lumière sur les circonstances qui ont conduit à un tel évènement pour que cela ne se reproduise pas. Malgré un déploiement prévu sur des parcs offshore, ce type d’incident pourrait avoir des conséquences graves. Rappelons que ces pales pèsent plus de 60 tonnes, et que leur extrémité peut atteindre des vitesses supérieures à 600 km/h.

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Éolien flottant : voici le chantier titanesque du futur méga-port français dédié à la filière

16 décembre 2024 à 16:02

À quelques kilomètres de Narbonne, le port de Port-la-Nouvelle fait régulièrement l’actualité en étant au cœur de la construction des parcs éoliens flottants pilotes EOLMED et EFGL. Depuis 2019, le site est en pleine transformation pour devenir l’un des piliers de la transition énergétique grâce à des investissements s’élevant à près de 800 millions d’euros.

Voilà maintenant 5 ans que Port-la-Nouvelle prépare sa métamorphose pour devenir un port incontournable de la transition écologique. Plus grand projet portuaire français depuis « Port 2000 », au Havre, en 2006, la transformation de Port-la-Nouvelle devrait faire passer sa surface totale de 60 hectares à 210 hectares.

Ces travaux ont débuté par la création d’une digue nord de 2,5 km de long, et l’extension de la digue sud sur plus de 600 mètres. En parallèle, un quai de colis lourd de 250 mètres a été inauguré en 2021, et permet aujourd’hui le stockage et l’assemblage des parcs éoliens flottants pilotes EFGL et Eolmed. Ces travaux ont également nécessité d’importantes opérations de dragage pour augmenter le tirant d’eau et permettre l’assemblage des éoliennes flottantes à quai.

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Ce quai devrait rapidement être complété par un second quai de 300 m de long, non loin du premier. Celui-ci devrait permettre la construction industrielle en série des éoliennes flottantes, et pourrait être inauguré avec la construction des deux parcs de 250 MW résultant de l’appel d’offres AO6. Au total, ce sont près de 44 hectares de terre-plein qui devraient être dédiés aux EMR.

Avec l’objectif de créer une plateforme intermodale performante et respectueuse de l’environnement, Port-la-Nouvelle devrait également créer une plateforme logistique de 70 hectares disposant d’une connexion ferroviaire.

Des éoliennes flottantes et de l’hydrogène

Outre les éoliennes offshore, Port-la-Nouvelle compte peser dans le développement de l’hydrogène dans les années à venir. Cette volonté se traduit d’ores et déjà par l’actuelle construction du projet Hyd’Occ, une usine de production d’hydrogène dotée d’un électrolyseur de 20 MW. Celle-ci devrait produire, dès 2025, près de 3 000 tonnes d’hydrogène vert par an. Cet hydrogène sera stocké sous forme gazeuse dans des containers, pour alimenter des clients industriels dans un rayon de 200 km autour de l’usine. À terme, l’usine devrait atteindre une puissance de 50 MW, et produire 6 000 tonnes d’hydrogène par an.

En parallèle, Port-la-Nouvelle a également signé un protocole d’accord avec le groupe norvégien Höegh Evi pour la réalisation d’un terminal hydrogène flottant. L’objectif de cet accord est de permettre l’importation de 210 000 tonnes d’hydrogène par an en provenance du Moyen-Orient, d’Afrique du Nord et même du continent américain.

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