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Ce pays d’Europe a fermĂ© sa derniĂšre grande centrale au charbon grĂące aux Ă©oliennes et au nuclĂ©aire

4 avril 2025 Ă  14:51

Elle Ă©tait en activitĂ© depuis plus de 40 ans. En Finlande, la centrale Ă©lectrique au charbon de Salmisaari vient d’ĂȘtre arrĂȘtĂ©e. Elle Ă©tait la derniĂšre du genre dans le pays. Ou presque


Depuis quelques annĂ©es dĂ©jĂ , l’essor des Ă©nergies renouvelables — essentiellement de l’éolien — et des changements de politique au sein du gouvernement ont fait chuter la consommation de charbon en Finlande. Mais ce mardi 1á”‰Êł avril — et ce n’est pas un poisson de mauvais goĂ»t — est Ă  marquer d’une pierre blanche. Comme le jour oĂč la derniĂšre centrale Ă©lectrique et thermique au charbon de Finlande a arrĂȘtĂ© ses activitĂ©s. Avec une belle avance, donc, sur l’objectif fixĂ© par le prĂ©cĂ©dent gouvernement du pays en 2019 de sortir du charbon d’ici 2029. « À l’époque, l’objectif semblait ambitieux », commente la ministre finlandaise du Climat et de l’Environnement, Sari Multala.

Ce rĂ©sultat encourageant a Ă©tĂ© obtenu grĂące Ă  un ensemble de politiques et de dispositifs de soutien. GrĂące aussi au forcing de quelques associations environnementales. Depuis 2020, les capacitĂ©s Ă©oliennes ont plus que doublĂ© et le pays a mis en service un nouveau rĂ©acteur nuclĂ©aire, l’EPR d’Olkiluoto. Ces deux Ă©nergies fournissent aujourd’hui autour de la moitiĂ© de l’électricitĂ© consommĂ©e en Finlande. La ConfĂ©dĂ©ration des industries finlandaises estime que l’éolien est dĂ©sormais le « principal moteur de la croissance Ă©conomique du pays ».

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Des Ă©nergies renouvelables pour remplacer le charbon

Le producteur d’énergie finlandais Helen prĂ©cise que la production annuelle de 175 mĂ©gawatts (MW) d’électricitĂ© et de 300 MW de chaleur de la centrale Ă  charbon de Salmisaari — un quartier d’Helsinki — sera dĂ©sormais remplacĂ©e par de l’électricitĂ© renouvelable ou nuclĂ©aire et par des pompes Ă  chaleur exploitant de la chaleur rĂ©siduelle ou environnementale. Des granulĂ©s et des copeaux de bois continueront, un temps, Ă  ĂȘtre brĂ»lĂ©s. Mais l’objectif affichĂ© par Helen est bien « d’éliminer toute combustion d’ici 2040 ».

Selon les chiffres communiquĂ©s par le producteur finlandais, la fermeture de la centrale de Salmisaari devrait faire baisser ses Ă©missions de dioxyde de carbone (CO2) de 50 % par rapport Ă  celles de 2024. Et celles de la ville d’Helsinki de 30 %.

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Un résidu de charbon reste à éliminer du mix finlandais

MalgrĂ© cela, dire que la Finlande est sortie du charbon n’est pas tout Ă  fait juste. Car une centrale Ă  charbon reste prĂȘte Ă  redĂ©marrer. Celle de Meri-Pori, dans le sud-ouest du pays. Et ce jusqu’à fin 2026. Si besoin Ă©tait, en situation d’urgence, de garantir la sĂ©curitĂ© d’approvisionnement du systĂšme Ă©lectrique finlandais.

Deux autres petites centrales Ă  charbon, celle de Vaskiluoto 2 — une Ăźle de l’ouest de la Finlande — et celle de Martinlaakso 2 — au nord d’Helsinki —, fonctionnent, elles aussi, encore au charbon pour une partie de leur production. Le reste Ă©tant assurĂ© par de la biomasse. Au total, elles fournissent 0,67 tĂ©rawattheure (TWh), soit 0,8 % de la consommation du pays.

AprĂšs le Royaume-Uni, sorti du charbon il y a quelques mois, la Finlande peut malgrĂ© tout s’ajouter Ă  la liste des 14 pays de l’Organisation de coopĂ©ration et de dĂ©veloppement Ă©conomique (OCDE) qui produisent maintenant leur Ă©lectricitĂ© sans charbon. Sachez que 13 autres pays ont planifiĂ© l’abandon de cette Ă©nergie fossile d’ici 2030.

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Les vieux puits de pĂ©trole et de gaz pourraient stocker de grandes quantitĂ©s d’électricitĂ©

29 mars 2025 Ă  16:08

Parmi les systĂšmes de stockage, celui par air comprimĂ© est intrinsĂšquement intĂ©ressant. Jusqu’ici, il coĂ»tait toutefois encore trop cher de le mettre en Ɠuvre. Mais des chercheurs ont peut-ĂȘtre trouvĂ© une solution.

Tout le monde le sait dĂ©sormais. Si nous voulons rĂ©ussir Ă  faire la part belle aux Ă©nergies renouvelables intermittentes, il nous faudra nous Ă©quiper de systĂšmes de stockage de l’électricitĂ©. Des batteries, bien sĂ»r. Mais aussi d’autres technologies. Comme celle que les experts connaissent sous le nom de CAES. CAES, c’est l’acronyme de compressed-air energy storage. Comprenez, stockage d’énergie par air comprimĂ©. L’idĂ©e est intĂ©ressante : utiliser de l’électricitĂ© verte quand elle est disponible en quantitĂ© pour comprimer de l’air et le stocker sous terre. Lorsque l’électricitĂ© renouvelable se fait rare, la dĂ©compression de cet air permet de complĂ©ter la production pour rĂ©pondre Ă  la demande. Toutefois, tout cela coĂ»te aujourd’hui encore un peu cher pour sĂ©duire les industriels.

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Un stockage d’énergie par air comprimĂ© assistĂ© par gĂ©othermie

Mais des chercheurs de l’universitĂ© Penn State (États-Unis) viennent de faire une dĂ©couverte qui pourrait tout changer en la matiĂšre. Ils rapportent en effet qu’exploiter les infrastructures existantes d’anciens puits de pĂ©trole et de gaz pour stocker l’air comprimĂ© pourrait aider Ă  rĂ©duire les coĂ»ts initiaux tout en amĂ©liorant l’efficacitĂ© des CAES de 9,5 %. De quoi enfin dĂ©passer le seuil de rentabilitĂ© de ce type de projet.

Ce que les modĂ©lisations et les simulations numĂ©riques ont montrĂ©, c’est que l’installation de CAES dans des puits de pĂ©trole ou de gaz abandonnĂ©s augmente considĂ©rablement la tempĂ©rature de l’air dans ces systĂšmes. Or, la pression des gaz augmente naturellement avec la tempĂ©rature. Ainsi les quelque 3,9 millions de ces puits recensĂ©s, rien qu’aux États-Unis, pourraient-ils stocker davantage d’énergie. GrĂące Ă  une sorte de nouveau systĂšme de stockage par air comprimĂ© assistĂ© par gĂ©othermie.

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Des effets collatéraux intéressants

Les chercheurs n’hĂ©sitent pas Ă  qualifier leur nouvelle idĂ©e d’« excellente solution ». D’autant qu’ils expliquent que la rĂ©utilisation de ces anciens puits de pĂ©trole et de gaz Ă  des fins de stockage pourrait aussi aider Ă  attĂ©nuer leur impact environnemental. Parce que les puits abandonnĂ©s, s’ils sont mal scellĂ©s, peuvent laisser Ă©chapper du mĂ©thane dans l’air. Or le mĂ©thane est lui aussi un puissant gaz Ă  effet de serre. Utiliser des puits de pĂ©trole et de gaz pour le stockage de l’énergie par air comprimĂ©, en revanche, contraint Ă  fermer hermĂ©tiquement ces puits.

Dernier atout de la mĂ©thode, et pas forcĂ©ment des moindres, le potentiel Ă©conomique pour les populations qui vivent dans ces rĂ©gions. Elles pourraient y retrouver des opportunitĂ©s d’emploi inespĂ©rĂ©es.

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Ce complexe nucléaire mythique se transforme en immense centrale solaire

20 mars 2025 Ă  15:16

Les AmĂ©ricains ont longtemps produit les matĂ©riaux nĂ©cessaires Ă  dĂ©velopper leur arsenal nuclĂ©aire sur le site de Hanford. Alors qu’ils continuent Ă  travailler Ă  sa dĂ©contamination, un projet de construction de la plus grande ferme solaire du pays vient d’y ĂȘtre lancĂ©.

Le complexe nuclĂ©aire de Hanford. PrĂšs de 1 500 km2 dans l’État de Washington. Il est rĂ©putĂ© ĂȘtre le site qui prĂ©sente la contamination radioactive la plus importante des États-Unis. C’est lĂ  qu’a Ă©tĂ© produit le plutonium qui a servi Ă  fabriquer la bombe qui a tuĂ© plus de 50 000 personnes Ă  Nagasaki, en aoĂ»t 1945. Au reste de l’arsenal nuclĂ©aire du pays, aussi. Au total, prĂšs de 70 tonnes de plutonium sont sorties de lĂ  jusque dans les annĂ©es 1980. Sans qu’il soit toujours pris soin de la maniĂšre de le faire. Et de gĂ©rer les dĂ©chets gĂ©nĂ©rĂ©s. D’abord, peut-ĂȘtre par ignorance. Puis, sans doute plus par nĂ©gligence.

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Un site contaminé par les déchets nucléaires

Longtemps, le sceau du secret militaire a empĂȘchĂ© une dĂ©contamination correcte de la zone. Les premiers dĂ©chets nuclĂ©aires produits sur le complexe de Hanford ont en effet Ă©tĂ© enterrĂ©s dans le dĂ©sert sans qu’il soit notĂ© oĂč. En 1990, une inspection a rĂ©vĂ©lĂ© plus de 200 km2 d’eaux souterraines contaminĂ©es. Le rĂ©sultat, notamment, de fuites radioactives observĂ©es sur beaucoup de 177 rĂ©servoirs de stockage prĂ©sents sur le site. Des rĂ©servoirs qui contenaient initialement des centaines de millions de litres de boues radioactives !

Des opĂ©rations de dĂ©contamination ont fini par ĂȘtre mises en Ɠuvre. Mais, mĂȘme si le niveau a baissĂ©, les autoritĂ©s estiment toujours que 150 km2 d’eaux souterraines restent contaminĂ©s. Un accord vient d’ĂȘtre signĂ© pour accĂ©lĂ©rer les travaux sur les 15 annĂ©es Ă  venir. Il est toutefois d’ores et dĂ©jĂ  en pĂ©ril. En cause, des licenciements ordonnĂ©s par Donald Trump dans le cadre de sa politique de rĂ©duction des effectifs fĂ©dĂ©raux. Quoi qu’il en soit, l’administration estime que la dĂ©contamination du site coĂ»tera entre 300 et 650 milliards de dollars et ne sera pas achevĂ©e avant 2070.

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AprÚs les déchets nucléaires, une immense centrale solaire

Et c’est dans ce contexte et sur la partie du site dĂ©sormais considĂ©rĂ©e comme « suffisamment sĂ»re » que la sociĂ©tĂ© Hecate Energy vient de prendre l’initiative de construire ce qui devrait devenir ni plus ni moins que la plus grande ferme solaire des États-Unis. Le projet : installer, sur environ 40 km2 — le tout Ă  seulement 32 km de celui qui a Ă©tĂ© le premier rĂ©acteur nuclĂ©aire Ă  grande Ă©chelle du monde —, quelque 3,45 millions de panneaux photovoltaĂŻques pour une puissance totale de 2 gigawatts (GW) — c’est bien plus que la plus grande ferme solaire actuelle de 802 mĂ©gawatts (MW) situĂ©e dans le Nevada — ainsi que 2 GW de batteries. De quoi alimenter, dĂšs 2030, tous les foyers de Seattle, San Francisco et Denver.

Le projet Ă©tait soutenu par l’administration Biden. Mais il pourrait bien ĂȘtre interrompu par la politique peu favorable aux Ă©nergies renouvelables de Donald Trump. Hecate Energy, de son cĂŽtĂ©, se veut rassurant, qualifiant l’initiative de solide et rappelant que, quelle que soit l’orientation politique du pays, la rĂ©gion a besoin de plus d’électricitĂ©. Au total, le projet doit coĂ»ter 4 milliards de dollars.

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Construire de grandes éoliennes en bois, ça sert à quoi ?

19 mars 2025 Ă  15:55

Fabriquer une Ă©olienne n’est pas neutre en carbone. Alors les ingĂ©nieurs cherchent des solutions pour faire baisser cette empreinte. Une idĂ©e : concevoir des tours d’éoliennes en bois. Une start-up suĂ©doise avance Ă  grands pas sur cette voie.

Il y a un an de cela, la start-up suĂ©doise Modvion livrait Ă  Varberg Energi, un fournisseur d’électricitĂ© suĂ©dois lui aussi, sa toute premiĂšre tour d’éolienne. Elle Ă©tait destinĂ©e Ă  soutenir une turbine Vestas V 90- 2,0 MW, somme toute assez modeste, de 2 mĂ©gawatts (MW) de puissance. De loin, pas la plus puissante. Mais si on en parle, c’est parce que la tour en question Ă©tait faite
 de bois. Et que Varberg Energi rapporte aujourd’hui n’avoir « rencontrĂ© aucun problĂšme opĂ©rationnel pendant la premiĂšre annĂ©e d’exploitation » de cette Ă©olienne d’un genre nouveau.

Forte de ce succĂšs, Modvion prĂ©sente aujourd’hui une nouvelle tour d’éolienne en bois. Elle est cette fois conçue pour des Ă©oliennes toujours terrestres, mais un peu plus grandes. D’une puissance comprise entre 4,2 et 6,4 MW. Et, aprĂšs des tests rigoureux menĂ©s par un organisme de certification indĂ©pendant rĂ©putĂ©, TÜV SÜD, elle vient de recevoir son homologation. De quoi, pour l’entreprise suĂ©doise, commencer Ă  envisager une production en sĂ©rie pour le marchĂ© europĂ©en.

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Une tour d’éolienne en bois modulaire

Mais de quoi s’agit-il exactement ? Modvion a brevetĂ© une solution qui permet de « rĂ©duire considĂ©rablement les Ă©missions de CO2 du secteur Ă©olien en remplaçant l’acier et le bĂ©ton pas du bois, tout en permettant des installations hautement performantes et en Ă©liminant les goulots d’étranglement des transports ». La tour d’éolienne prĂ©sentĂ©e est en effet modulaire. Les modules en bois de placage stratifiĂ© (LVL) sont produits en usine. De tailles raisonnables, ils peuvent facilement s’empiler sur des camions pour ĂȘtre acheminĂ©s vers les parcs Ă©oliens. Sur place, une grue est mobilisĂ©e pour assembler les modules. Le bois prĂ©sentant une rĂ©sistance spĂ©cifique plus Ă©levĂ©e que l’acier, la construction est plus lĂ©gĂšre et ne nĂ©cessite aucun renforcement supplĂ©mentaire. Disparus aussi, les milliers de boulons qui doivent subir des inspections rĂ©guliĂšres sur les tours en acier. Ici, les modules sont assemblĂ©s Ă  la colle.

Le modĂšle qui vient d’ĂȘtre homologuĂ© a Ă©tĂ© conçu pour supporter une turbine terrestre d’une puissance de l’ordre de 6 MW. Plus exactement, la turbine V162- 6,4 MW dĂ©veloppĂ©e par le fabricant danois Vestas qui soutient depuis le dĂ©but les efforts de Modvion. Cette tour en bois, une fois assemblĂ©e d’ici 2027, mesurera entre 160 et 180 mĂštres de hauteur. Et la garantie sur sa durabilitĂ© sera de l’ordre de 35 ans. Mais dĂ©jĂ , Modvion travaille Ă  l’adaptation de sa solution pour la production en sĂ©rie de tours supportant des hauteurs de moyeux allant jusqu’à 219 mĂštres.

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Sommes-nous entrĂ©s dans une nouvelle Ăšre du nuclĂ©aire ?

6 mars 2025 Ă  15:46

Pour dĂ©carboner nos Ă©conomies, nous allons avoir besoin d’électricitĂ©. De beaucoup d’électricitĂ© bas-carbone. Et, entre autres, d’une Ă©lectricitĂ© nuclĂ©aire. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) confirme aujourd’hui que le secteur connait un renouveau.

Depuis plus de 50 ans, le nuclĂ©aire fournit de l’électricitĂ© et de la chaleur aux consommateurs de plusieurs pays. Et dans un monde oĂč la demande en sources d’énergie bas-carbone est appelĂ©e Ă  exploser, l’Agence internationale de l’énergie a dĂ©cidĂ© de se poser la question de la place de l’énergie nuclĂ©aire. Aujourd’hui, elle compte pour un peu moins de 10 % de la production d’énergie dans le monde. Mais elle reste la deuxiĂšme source d’électricitĂ© bas-carbone aprĂšs l’hydroĂ©lectricitĂ©.

Vers un record de production d’électricitĂ© nuclĂ©aire

Dans un rapport intitulĂ© « The Path to a New Era for Nuclear Energy », les experts de l’AIE notent d’abord que, mĂȘme si quelques pays dans le monde ont fait le choix d’abandonner le nuclĂ©aire, la production mondiale augmente. Le rĂ©sultat d’une relance au Japon, de la fin des travaux de maintenance en France, mais aussi de la mise en service de nouveaux rĂ©acteurs — portant leur nombre Ă  presque 420 — en Chine, en Inde, en CorĂ©e et en Espagne. Pas moins de 63 rĂ©acteurs nuclĂ©aires sont actuellement en construction pour une puissance totale de 70 gigawatts (GW). La durĂ©e de vie de plus de 60 rĂ©acteurs a Ă©tĂ© prolongĂ©e. Et certains affichent dĂ©sormais l’ambition de multiplier par trois la capacitĂ© mondiale d’ici 2050. En 2025, dĂ©jĂ , la production d’énergie nuclĂ©aire devrait atteindre un record historique.

Selon les experts de l’AIE, tout est rĂ©uni pour que l’énergie nuclĂ©aire entre dans une nouvelle Ăšre de croissance. L’intĂ©rĂȘt est au plus haut depuis les crises pĂ©troliĂšres des annĂ©es 1970. Plus de 40 pays ont fait le choix de soutenir l’utilisation de cette Ă©nergie « qui apporte des avantages avĂ©rĂ©s en matiĂšre de sĂ©curitĂ© Ă©nergĂ©tique ainsi que des rĂ©ductions d’émissions, en complĂ©ment des Ă©nergies renouvelables ». Et au cƓur du changement, les experts voient les petits rĂ©acteurs modulaires, les fameux SMR — pour Small Modular Reactor.

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Les SMR au cƓur du renouveau du nuclĂ©aire

Rien que si les politiques actuelles sont suivies, la puissance totale des SMR installĂ©s d’ici 2050 sera de 40 GW. Mais « le potentiel est bien plus grand ». Notamment parce que les centres de donnĂ©es pourraient bĂ©nĂ©ficier de leur Ă©lectricitĂ© bas-carbone. Amazon, Google ou encore Meta ont dĂ©jĂ  fait part de leur intĂ©rĂȘt pour la technologie. Ainsi, il ne manquerait plus que des politiques de soutien claires et une rĂ©glementation simplifiĂ©e pour que la capacitĂ© totale des petits rĂ©acteurs modulaires attendue pour le milieu de ce siĂšcle soit triplĂ©e. DĂ©passant les 120 GW rĂ©partis en un millier de SMR.

Si les coĂ»ts de construction de ces petits rĂ©acteurs modulaires pouvaient ĂȘtre ramenĂ©s Ă  des niveaux comparables Ă  ceux des rĂ©acteurs Ă  grande Ă©chelle — soit environ 4 500 dollars par kilowatt d’ici 2040 en Europe —, l’AIE estime que leur nombre augmenterait encore de 60 % supplĂ©mentaires. L’Agence tablerait alors sur une puissance de 190 GW en 2050. Elle souligne que cette trajectoire est plus ambitieuse que les principales de celles que ses experts ont retenues. Mais moins ambitieuse que celle prĂ©sentĂ©e par les dĂ©veloppeurs de projets SMR. L’attrait pour ces petits rĂ©acteurs modulaires aurait par ailleurs pour effet de redistribuer vers l’Europe et les États-Unis notamment, un marchĂ© du rĂ©acteur nuclĂ©aire qui est aujourd’hui dominĂ© par des technologies chinoises et russes.

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Le nucléaire, difficile à égaler

Pour dĂ©passer la difficultĂ© que pourrait poser l’insuffisance du financement public, l’AIE conseille au secteur de se standardiser afin de rĂ©duire les risques, le temps et le coĂ»t associĂ©s Ă  la construction de chaque rĂ©acteur. De ce point de vue encore, les SMR ont leur Ă©pingle Ă  tirer du jeu. Leurs coĂ»ts d’investissement devraient en effet pouvoir ĂȘtre ramenĂ©s — une fois de premiers projets Ă©tablis et la technologie Ă©prouvĂ©e — Ă  des niveaux similaires Ă  ceux des grands projets d’énergie renouvelable tels que l’éolien offshore et la grande hydroĂ©lectricitĂ©.

En conclusion, les experts de l’AIE soulignent que « l’énergie nuclĂ©aire n’est qu’une des nombreuses technologies nĂ©cessaires Ă  l’échelle mondiale pour un avenir Ă©nergĂ©tique plus sĂ»r et plus durable. Mais qu’il peut fournir des services Ă  une Ă©chelle qui est difficile Ă  reproduire avec d’autres technologies Ă  faibles Ă©missions. » Pour en profiter, les gouvernements devront adopter une approche globale, englobant des chaĂźnes d’approvisionnement robustes et diversifiĂ©es, une main-d’Ɠuvre qualifiĂ©e, un soutien Ă  l’innovation, des mĂ©canismes de rĂ©duction des risques pour les investissements ainsi qu’un soutien financier direct, et une rĂ©glementation efficace et transparente en matiĂšre de sĂ»retĂ© nuclĂ©aire, ainsi que des dispositions pour le dĂ©mantĂšlement et la gestion des dĂ©chets. Il n’y a plus qu’à


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De grandes quantitĂ©s d’hydrogĂšne naturel se cacheraient sous nos montagnes

5 mars 2025 Ă  05:43

Le top dĂ©part de la course Ă  l’énergie propre a Ă©tĂ© donnĂ© il y a plusieurs annĂ©es dĂ©jĂ  maintenant. Mais des chercheurs pourraient bien avoir fait une dĂ©couverte aujourd’hui qui nous donnerait une longueur d’avance. Des rĂ©serves d’hydrogĂšne naturel semblent se cacher sous nos montagnes.

L’hydrogĂšne. Il est considĂ©rĂ© comme l’un des piliers de notre transition Ă©nergĂ©tique. Notamment parce qu’il pourrait contribuer Ă  dĂ©carboner notre industrie et notre mobilitĂ©. À la condition, toutefois, que l’on s’appuie sur un hydrogĂšne bas-carbone. Un hydrogĂšne, donc, produit par Ă©lectrolyse de l’eau dans des Ă©lectrolyseurs alimentĂ©s par des Ă©nergies renouvelables ou de l’électricitĂ© nuclĂ©aire. Ou, espĂšrent les scientifiques depuis assez rĂ©cemment, un hydrogĂšne trouvĂ© Ă  l’état naturel sur notre Terre.

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Comme notre Terre produit de l’hydrogùne

Depuis assez rĂ©cemment, parce que jusqu’ici, les chercheurs ne pensaient pas qu’il existait suffisamment d’hydrogĂšne naturel — celui qui a reçu le qualificatif d’hydrogĂšne blanc — pour les applications que nous lui envisageons. Mais ils ont dĂ©couvert qu’un certain nombre de processus gĂ©ologiques peuvent en gĂ©nĂ©rer. Et aujourd’hui, une Ă©quipe du Helmholtz Centre for Geosciences (GFZ, Allemagne) publie des prĂ©cisions importantes Ă  ce sujet.

Pour comprendre, notons que les scientifiques estiment que le mĂ©canisme le plus prometteur pour la production d’hydrogĂšne naturel Ă  grande Ă©chelle est un processus gĂ©ologique qui implique les roches du manteau terrestre. En rĂ©agissant avec l’eau, ces roches peuvent former du H2 blanc par serpentinisation. Mais pour que ces roches soient mises en contact avec de l’eau, il faut qu’elles soient ramenĂ©es prĂšs de la surface. Et cela se produit lorsque les bassins ocĂ©aniques s’ouvrent et donnent naissance Ă  un rift. Mais aussi lorsque des montagnes se forment. Les plaques tectoniques continentales se rapprochent alors et entrent en collision, poussant les roches du manteau vers la surface.

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De l’hydrogùne blanc plein les montagnes

Dans la revue Science Advances, les chercheurs du GFZ racontent comment leurs modĂ©lisations de pointe leur ont permis de dĂ©terminer que la production d’hydrogĂšne peut ĂȘtre jusqu’à 20 fois supĂ©rieure dans les zones de formation de montagnes que dans les environnements de rifts. Et ce n’est pas tout. Ils expliquent aussi que les roches-rĂ©servoirs — les grĂšs, par exemple —, qui permettent d’accumuler un hydrogĂšne qui pourra ĂȘtre Ă©conomiquement exploitĂ©, sont prĂ©sentes dans les chaĂźnes de montagne. Alors qu’elles semblent absentes des rifts.

La dĂ©couverte appuie donc les efforts d’exploration dĂ©jĂ  en cours dans les PyrĂ©nĂ©es et dans les Alpes oĂč des indices d’une production naturelle d’hydrogĂšne ont Ă©tĂ© identifiĂ©s. « Nous sommes peut-ĂȘtre Ă  un tournant de l’exploration de l’hydrogĂšne naturel. Nous pourrions ainsi assister Ă  la naissance d’une nouvelle industrie », avance Frank Zwaan, auteur principal de ces travaux.

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Le prix de l’électricitĂ© produit par les Ă©nergies renouvelables va continuer de baisser

21 février 2025 à 05:57

Les experts de BloombergNEF estiment qu’une nouvelle fois en 2025, les prix de production d’électricitĂ© Ă  partir de sources renouvelables vont baisser. Ils livrent leurs chiffres et avancent quelques explications.

En 2010, selon les chiffres de l’International Renewable Energy Agency (Irena), l’électricitĂ© solaire coĂ»tait 414 % plus cher Ă  produire qu’une Ă©lectricitĂ© issue d’une centrale alimentĂ©e aux combustibles fossiles. En 2023, la tendance s’était inversĂ©e. Le coĂ»t moyen pondĂ©rĂ©, Ă  l’échelle mondiale, de l’électricitĂ© (LCOE) produite par les nouveaux projets photovoltaĂŻques Ă©tait infĂ©rieur de 56 % Ă  la moyenne des alternatives fossiles. Le LCOE de l’éolien terrestre avait baissĂ© de 3 % et ceux de l’éolien en mer et de l’hydroĂ©lectricitĂ© de 7 %.

Finalement, plus de 80 % des Ă©nergies renouvelables nouvellement installĂ©es cette annĂ©e-lĂ  l’ont Ă©tĂ© avec des coĂ»ts infĂ©rieurs Ă  ceux des combustibles fossiles. En 2024, les nouveaux projets se sont multipliĂ©s. Les coĂ»ts ont encore baissĂ©. Et voici qu’un rapport de la Bloomberg New Energy Foundation — le Levelized Cost of Electricity de la BNEF, publiĂ© pour sa seiziĂšme annĂ©e, couvre 29 technologies dans plus de 50 pays — annonce qu’ils vont continuer Ă  diminuer durant l’annĂ©e Ă  venir : de 2 Ă  11 %.

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La Chine au cƓur des baisses de prix des renouvelables

Les experts du cabinet d’étude dĂ©diĂ© Ă  la transition Ă©nergĂ©tique notent que « les nouveaux parcs Ă©oliens et solaires sont dĂ©jĂ  moins chers que les nouvelles centrales au charbon et au gaz en termes de coĂ»t de production sur presque tous les marchĂ©s du monde ». Et malgrĂ© les droits de douane rĂ©cemment imposĂ©s par certains pays pour ralentir le dĂ©ferlement des technologies chinoises, Bloomberg s’attend toujours Ă  une baisse des coĂ»ts de l’électricitĂ© produite par les renouvelables de 22 Ă  49 % supplĂ©mentaires d’ici 2035.

Comme principal facteur de la baisse des coĂ»ts observĂ©s en 2024, les immenses capacitĂ©s de production Ă  bas prix de la Chine. En moyenne, le pays produit un mĂ©gawattheure d’électricitĂ© 11 Ă  64 % moins cher que n’importe qui d’autre. L’éolien est un exemple marquant. Son prix augmente dans le monde depuis 2020. Mais il baisse en Chine. L’électricitĂ© produite par des Ă©oliennes terrestres, par exemple, y coĂ»te environ 24 % de moins que la rĂ©fĂ©rence mondiale de 38 dollars par mĂ©gawattheure. « La tendance gĂ©nĂ©rale Ă  la rĂ©duction des coĂ»ts est dĂ©sormais tellement forte que personne, pas mĂȘme le prĂ©sident Trump, ne pourra l’arrĂȘter », commente Matthias Kimmel, responsable du dĂ©partement « économie de l’énergie » chez BNEF.

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Ces voitures Ă©lectriques ont alimentĂ© des maisons pendant une tempĂȘte en Irlande

10 février 2025 à 16:33

Tout le monde ne le sait pas. Pourtant, la technologie est de plus en plus rĂ©pandue. Celle qui permet aux batteries de nos voitures Ă©lectriques d’alimenter nos maisons. Des Irlandais en ont profitĂ© lors du passage de la tempĂȘte Éowyn.

Il y a quelques jours, la tempĂȘte Éowyn s’est abattue sur les Îles Britanniques. Des vents dĂ©passant les 180 km/h ont Ă©tĂ© enregistrĂ©s du cĂŽtĂ© de l’Irlande. RĂ©sultat, des centaines de milliers de foyers ont Ă©tĂ© privĂ©s d’électricitĂ©. Quelques-uns, toutefois, se sont montrĂ©s plus prĂ©voyants que d’autres. Ils ont ainsi pu profiter de quelque chose qui reste encore mĂ©connu du grand public, mais dont les spĂ©cialistes du secteur nous parlent depuis longtemps, le vehicle-to-everything (V2X) que l’on pourrait littĂ©rairement traduire par « de la voiture Ă©lectrique Ă  tout ».

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De la batterie de votre voiture Ă©lectrique aux appareils de votre maison

De quoi s’agit-il ? Vous connaissez peut-ĂȘtre dĂ©jĂ  le terme vehicle-to-grid, comprenez « de la voiture au rĂ©seau ». L’idĂ©e, pour rappel : utiliser les batteries d’une voiture Ă©lectrique comme rĂ©serve pour alimenter le rĂ©seau en cas de besoin. Eh bien le V2L (vehicle-to-load), aussi appelĂ©e « recharge bidirectionnelle », c’est un peu la mĂȘme chose. À ceci prĂšs que la batterie de la voiture Ă©lectrique va servir Ă  alimenter directement des appareils Ă©lectriques.

Il se trouve que beaucoup de constructeurs de voitures Ă©lectriques proposent dĂ©sormais des vĂ©hicules qui disposent de la technologie nĂ©cessaire. Sans doute la moitiĂ© des modĂšles actuellement sur le marchĂ© en sont Ă©quipĂ©s. Et il ne s’agit pas seulement des plus chers. Les constructeurs fournissent mĂȘme gĂ©nĂ©ralement les cĂąbles indispensables au V2L en standard. Ou au moins, en tant qu’accessoire. L’opĂ©ration n’a pas de consĂ©quence sur la durĂ©e de vie de la batterie et mĂȘme une petite Nissan Leaf, avec sa batterie de 45 kilowattheures (kWh), peut ainsi alimenter les appareils essentiels d’une maison pendant deux ou trois jours.

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Le V2L trĂšs utilisĂ© lors de tempĂȘtes

Alors le rĂ©flexe de certains Irlandais, Ă  l’annonce de l’alerte mĂ©tĂ©o, a Ă©tĂ© de charger la batterie de leur voiture Ă©lectrique au maximum. Pour s’assurer une alimentation de leur foyer mĂȘme en cas de coupures sur le rĂ©seau.

L’astuce a dĂ©jĂ  fait ses preuves ailleurs dans le monde Ă©galement. Au Texas (États-Unis), en juillet dernier, Ă  l’occasion du passage de l’ouragan Beryl qui avait laissĂ© 2 millions de personnes sans Ă©lectricitĂ© pendant plusieurs jours. En Caroline du Nord, une rĂ©gion durement frappĂ©e par l’ouragan HĂ©lĂšne en septembre 2024. Et mĂȘme jusqu’en Tasmanie, Ă©galement Ă  l’automne dernier. À tel point que certains constructeurs, comme General Motors, font dĂ©sormais de la possibilitĂ© de compter sur la batterie de sa voiture Ă©lectrique pour alimenter sa maison en cas de coupure de courant un nouvel argument de vente.

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Moins de 10 % de la production d’hydrogĂšne vert initialement annoncĂ©e a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e

23 janvier 2025 Ă  15:45

Beaucoup de promesses ont Ă©tĂ© faites en matiĂšre d’hydrogĂšne vert. Mais des chercheurs rĂ©vĂšlent aujourd’hui que trop peu ont Ă©tĂ© tenues.

Ces derniĂšres annĂ©es, l’hydrogĂšne vert a fait couler beaucoup d’encre. Parce que certains ont vu en lui une maniĂšre de rĂ©pondre Ă  une partie au moins de nos besoins en Ă©nergie, aujourd’hui encore fortement dĂ©pendants des ressources fossiles. Alors, les stratĂ©gies et les projets se sont multipliĂ©s. La France, par exemple, a prĂ©vu 7 milliards d’investissements en 10 ans.

Des ambitions suffisantes, mais trop peu de résultats

Ainsi, en ce dĂ©but d’annĂ©e 2025, des chercheurs de l’Institut de recherche sur l’impact climatique de Potsdam (PIK, Allemagne) signalent que les ambitions annoncĂ©es suffisent Ă  nous inscrire dans la plupart des scĂ©narios de maintien du rĂ©chauffement climatique anthropique sous la barre des 1,5 Â°C. Mais ils rapportent aussi malheureusement que moins de 10 % de la production d’hydrogĂšne vert annoncĂ©e dans plus de 60 pays a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e.

« Au cours des trois derniĂšres annĂ©es, les annonces de projets d’hydrogĂšne vert ont presque triplé », prĂ©cise Adrian Odenweller, chercheur au PIK, dans un communiquĂ©. « Cependant, seulement 7 % de la capacitĂ© de production initialement annoncĂ©e pour 2023 a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e Ă  temps au cours de cette pĂ©riode. » En cause, l’augmentation des coĂ»ts, un manque de volontĂ© de payer du cĂŽtĂ© de la demande et des incertitudes concernant les subventions et la rĂ©glementation futures.

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Sortir l’hydrogùne vert de l’impasse

« L’hydrogĂšne vert aura encore du mal Ă  rĂ©pondre aux attentes Ă©levĂ©es Ă  l’avenir en raison d’un manque de compĂ©titivité », commente Falko Ueckerdt, un autre chercheur du PIK. En l’état actuel, l’analyse montre que « d’énormes subventions supplĂ©mentaires, d’environ mille milliards de dollars, seraient nĂ©cessaires pour rĂ©aliser tous les projets d’hydrogĂšne annoncĂ©s d’ici 2030 ». On imagine facilement que c’est bien plus que ce qui est annoncĂ© dans le monde. Et sur le long terme, ce n’est certainement pas soutenable.

Alors les chercheurs recommandent, entre autres, de pousser la demande. GrĂące Ă  des instruments de type quotas contraignants qui orienteraient l’hydrogĂšne vert spĂ©cifiquement vers les secteurs difficiles Ă  Ă©lectrifier, comme l’aviation, les transports lourds, l’acier ou la chimie. De tels quotas existent dĂ©jĂ . En Europe, 1,2 % de tous les carburants d’aviation devront ĂȘtre mĂ©langĂ©s Ă  des carburants synthĂ©tiques Ă  base d’hydrogĂšne Ă  partir de 2030. Ce quota devrait passer Ă  35 % d’ici 2050. Autre levier Ă©voquĂ© : la tarification du carbone qui encouragerait les industries fortement dĂ©pendantes Ă  tourner le dos aux Ă©nergies fossiles. Mais ces instruments doivent aussi rester rĂ©alistes et ne pas attendre trop de l’hydrogĂšne.

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