Souveraineté numérique : la France et l’Allemagne présentent un front commun
Les écrits restent
Le Sommet sur la souveraineté numérique européenne, qui s’est tenu à Berlin le 18 novembre, a été le théâtre de nombreuses annonces. La France et l’Allemagne semblent enfin s’aligner sur un lot de mesures et d’engagements, avec un changement marqué outre-Rhin pour une préférence européenne. Le Sommet a fait de la souveraineté numérique un axe majeur de développement, au moins sur le papier.
Elle était attendue : la rencontre franco-allemande à Berlin du 18 novembre a montré un moteur européen semblant de nouveau en phase. Car la France et l’Allemagne ont beau être voisines, elles ont chacune des conceptions très différentes sur le numérique, particulièrement sur la souveraineté.
Un fossé qui s’était notamment illustré dans la conception de la directive EUCS, qui devait grader les solutions cloud en matière de sécurité. Le niveau le plus élevé, High+ (basé sur SecNumCloud 3.2) avait disparu, sous pression notamment de l’Allemagne, pour supprimer les prérequis de protection contre l’extraterritorialité des lois étrangères. L’Allemagne est depuis longtemps un allié proche des États-Unis, avec qui elle a de nombreux accords commerciaux. L’European Sovereign Cloud d’Amazon, présenté en juin, va ainsi s’implanter chez nos voisins.
La France cependant, avec des offres comme celles de Bleu et S3ns, ou encore les contrats multiples décrochés par Microsoft dans le domaine de l’éducation, n’est pas nécessairement mieux placée. La stratégie nationale en matière de souveraineté a récemment été épinglée dans un rapport très direct de la Cour des comptes, faisant la liste de tous les errements français dans ce domaine et pointant un manque flagrant de cohésion.
Dans un contexte tendu entre guerre en Ukraine qui s’éternise, ondes de choc d’une Maison-Blanche reprise par Donald Trump et tensions croissantes avec la Chine, le Sommet était attendu.
Simplification, cohérence et souveraineté
Le sommet a réuni « plus de 900 décideurs, industriels, investisseurs, chercheurs et représentants de la société civile provenant des 27 États membres de l’Union européenne (UE) et des institutions européennes », a indiqué l’Élysée.
