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[TEST] The Outer Worlds 2 : un bon RPG AA vendu au prix fort

Par :Stuka
30 novembre 2025 à 20:56

Nouveau RPG d’Obsidian, et deuxième à sortir en 2025 après le très moyen Avowed, on retourne faire un peu d’exploration spaciale dans l’univers dystopique de The Outer Worlds, avec le judicieusement nommé The Outer Worlds 2. Le concept reste inchangé, à savoir un ersatz de Fallout: New Vegas nous faisant arpenter un monde semi-ouvert tout en interagissant avec les différentes factions en compétition les unes avec les autres. Point positif : Obsidian a su prendre un peu plus de risques pour rendre l’expérience moins banale que celle du premier opus.

Genre : RPG | Développeur : Obsidian Entertainment | Éditeur : Xbox Game Studios | Plateforme : Steam, Xbox Game Pass | Prix : 69,99 € | Langues : Anglais, Français | Configuration recommandée : CPU AMD Ryzen 5 5600X / Intel Core i7-10700K, GPU AMD Radeon RX 6800 XT / Nvidia RTX 3080, 16 GB de RAM | Date de sortie : 29/10/2025 | Durée : Entre vingt et trente heures

Test effectué sur la version Steam.

C’est ça aussi, l’Obsidian touch

Afin de respecter une tradition bien établie chez eux, et tout particulièrement pour leurs RPG en vue FPS, Obsidian Entertainment livre une nouvelle fois un jeu à la technique discutable. Sans être au niveau de Fallout: New Vegas – spoiler, il n’y a pas que là-dessus que The Outer Worlds 2 n’est pas au niveau –, la finition est assez lamentable pour un produit vendu au prix d’un AAA. Au sujet des performances d’abord, comme c’est de l’UE5, ça tourne aussi bien qu’une brique dans un lave-linge. On atteint péniblement les 60 FPS en 1440p, avec upscaling, sur une machine un peu au-dessus de la configuration recommandée. Et dès lors qu’on parcourt un hammeau avec une quinzaine de PNJ, on descend à 50 FPS. C’est d’autant plus affligeant que le niveau de détail affiché n’a rien d’extraordinaire. Dans un style similaire cartoon / rétro-futuriste, Prey de 2017 fait mieux. Pire, Lumen, la technologie utilisée pour la gestion des lumières, a la fâcheuse tendance à induire des artefacts visuels rendant ombres diffuses et réflections vaporeuses. Et ne comptez pas sur le hardware raytracing pour améliorer les choses, le problème s’étend alors à absolument toutes les ombres, voire en fait disparaitre certaines. Si vous pensiez que la liste des défauts techniques s’arrêteraient là, ne vous inquiétez pas, on peut continuer encore un peu.

The Outer Worlds 2 gore
Il n’y a pas de sang quand on tire sur les gens, par contre on peut les réduire en morceaux avec un joli effet qui ressemble à du plastique fondu.

Comme on en parlera plus bas, The Outer Worlds 2 est un jeu où on passe une grande partie de notre temps dans des conversations avec des PNJ en gros plan. Il est dès lors bien dommage qu’un malandrin ait tartiné l’objectif de la caméra avec de la vasiline, rendant flous les visages des personnages. Pour parfaire le tableau, on a droit à des chargements bien trop long – de l’ordre de la minute – entre les différentes zones, avec à la sortie de très gros problèmes de pop-in sur les textures et la géométrie des environnements. On se demande bien pourquoi le jeu s’évertue à pré-calculer des shaders à chaque fois qu’on le lance. Aller, je m’arrête là, et reconnait volontier que tous ces problèmes de réalisation ne viennent pas complêtement anéantir l’expérience.

The Outer Worlds 2 loading
Voilà qui occupera une partie non-négligeable de votre temps sur The Outer Worlds 2.

Pareil, mais autrement

Le pitch de The Outer Worlds 2 est essentiellement le même que pour le 1 : on se réveille d’un sommeil cryogénique, on a un vaisseau à notre disposition, et on recrute des camarades d’infortune pour aider, ou non, différents personnages ou factions. La différence majeure étant que, cette fois-ci, l’intrigue ne met pas en péril un vaisseau de colons, mais la galaxie toute entière. On incarne un agent de l’Earth Directorate, une administration dont les missions vont de la résolution de conflits commerciaux, à l’aide aux populations opprimées. Ainsi, notre aventure nous amène à nous impliquer dans le destin des locaux, en favorisant un camp plutôt qu’un autre, ou en choisissant la fameuse troisième option, à savoir un compromis qui arrange le plus de monde possible. Du très classique, donc, mais les chevauchements entre la quête principale et les quêtes secondaires sont suffisaments bien amenés pour qu’on se prenne au jeu. Et, clairement, rusher la quête principale en ignorant tout le reste nuirait considérablement à l’intérêt du titre.

The Outer Worlds 2 convo
Un des PNJ les plus nuancés du jeu qu’on rencontre assez vite.

L’exploration des quatre différentes planètes, matérialisées par quatre grandes cartes, se fait de manière organique, au gré des conversations avec les PNJ, et des tâches qu’ils nous confient. Un gros point positif étant l’aisance avec laquelle il est possible de grouper la résolution de plusieurs quêtes sans repasser sans cesse par notre vaisseau ou une ville centrale. On a bien moins l’impression d’être pris pour un larbin, et l’écriture est suffisament habile pour ne pas juste nous dire d’aller chercher un bidule dans un placard à pétaouchnok, ou d’aller discuter avec un glandu qui aurait très bien pu être contacté autrement. Même s’il n’y a, là encore, rien de transcendant, on nous demandera le plus souvent d’aller chercher des informations par le biais de terminaux, ou de convaincre une personne de faire quelque chose qui nous arrange.

The Outer Worlds 2 DA
Qu’on aime ou pas le déversement de couleurs, la direction artistique est dans l’ensemble plaisante et cohérente.

L’écriture est d’ailleurs bien moins caricaturale que dans le premier opus. Le côté humoristique et décalé est toujours présent, notamment par le biais des personnages qui sont souvent de gros fanatiques, mais l’absence de surenchère fait que le ton global est plus sérieux. Personnellement, ce n’est pas pour me déplaire, tant l’absence totale de vraisemblance dans The Outer Worlds 1 m’avait sorti du jeu. Le seul reproche que j’adresserais serait que les choix qu’on nous propose sont parfois plus que forcés – comme le fait de devoir envoyer un truc exploser sur une ville ou une autre ville ; pourquoi pas dans la flotte, on ne sait pas –, et qu’un certain nombre de décisions se résument à être gentil mais avoir un combat plus difficile après, ou être méchant et avoir moins de trucs à buter. Fort heureusement, le gameplay a lui aussi été amélioré.

The Outer Worlds 2 terminal
Si vous n’aimez pas lire, votre personnage le fait pour vous et retiendra les informations pertinentes donnant des options de dialogue spécifiques.

Un FPS/RPG qui ressemble bien à un RPG

Pour mon plus grand plaisir, et sans doute au plus grand désarroi des éternels indécis, les choix de build de notre personnage influent significativement sur les possibilités de gameplay. Exit la longue liste d’Aptitudes de The Outer Worlds 1, avec des stats aussi marquantes que +3% de durée d’ébriété, maintenant on a d’abord le choix entre six Backgrounds, comme Renegade ou Lawbringer, qui offrent chacun des options de dialogues et possibilités d’action spécifiques. Dans l’ensemble, le système de création et de progression de notre avatar est grandement simplifié, avec moins de stats et moins de points à distribuer, mais nous encourage beaucoup plus à nous spécialiser dans trois ou quatre compétences spécifiques. C’est seulement ainsi qu’on peut espérer avoir accès au perks les plus élevés, et avoir la capacité de passer les skill-checks les plus intéressants. Inévitablement, cela fermera certaines portes – au propre comme au figuré –, l’avantage étant qu’on a bien plus le sentiment d’incarner un personnage avec ses qualités et ses défauts.

The Outer Worlds 2 fight
Pour peu qu’on ait une arme qui applique des effets, on a parfois bien du mal à distinguer notre cible.

Au sujet des défauts d’ailleurs, le système du premier jeu est toujours là : à force de répéter certaines actions comme recharger sans cesse son arme, ou regarder fixement le soleil, on nous proposera un défaut. Si c’était anecdotique avant, la balance bénéfice-risque est bien plus marquée à présent, et la plupart des défauts peut nous donner un gros avantage, tout en nous obligeant concerver un certain style de jeu. À titre d’exemple, la kleptomanie augmente grandement la valeur des objets que l’on vole, mais fera que notre personnage se met à piquer spontanément des trucs aux yeux de tous.

La quasi-totalité des skillsperks, et défauts impactent notre aptitude au combat. Se spécialiser devient d’autant plus avantageux que cela règle le problème majeur des FPS/RPG : les barres de vie interminables. Ici, dès lors qu’on ne fait pas n’importe quoi avec ses stats, les combats deviennent relativement agréables, et surtout, pas trop longs. Le feeling des armes est correct, même s’il n’y a aucun recul, grâce à un sound design qui fait l’affaire, et des animations de bonne facture. Le système permettant de modifier les armes pour les rendre plus puissantes est aussi bien pratique. À tel point qu’une arme de base correcte avec deux mods peut devenir l’outil de massacre ultime qu’on n’abandonera jamais, la poignée d’armes uniques à dénicher faisant pâle figure en comparaison.

The Outer Worlds 2 sneaky
Jouer l’infiltration avec deux pantins qui vous suivent est toujours aussi ridicule.

Plus dure sera la chute

Maintenant que j’ai dit plein de trucs sympas, on va pouvoir recommencer à être méchant. Pour revenir sur les combats, l’IA est constament aux fraises. Si certains ennemis ont parfois la bonne idée de nous jeter des grenades, la plupart font caca derrière des caisses en laissant dépasser leur tête, ou courent comme des imbéciles au milieu de rien pour se faire canarder. Heureusement, comme on les trucide très rapidemment, on n’a pas trop le temps de s’en rendre compte. Plus gênant, ce problème d’IA s’étend aussi à nos compagnons, particulièrement habiles dans l’art de se jeter dans dans notre ligne de tir, ou de bloquer les encadrements de porte. Et, pour le coup, le système de commandement des PNJ a régressé par rapport à The Outer Worlds 1 : on ne peut plus leur dire d’aller voir ailleurs si on y est, uniquement leur demander de déclencher leur compétence spéciale. Certes, ces compétences sont parfois utiles pour prendre l’aggro ou augmenter nos dégâts sur un ennemi, mais j’aurai préféré pouvoir leur dire d’aller se faire cuire un œuf à la volée.

The Outer Worlds 2 IA
Dans son immense bravoure, Inez est allée se faire flinguer dans l’encadrement de la porte gardée par une tourelle automatique.

Ma dernière critique majeure est que The Outer Worlds 2 n’est clairement pas fini. Au-delà des quêtes soporofique qui nous demandent d’aller récupérer un nombre démesuré de babiobles aux quatre coins de la carte, deux des factions du jeu sont baclées. Déjà, Sub Rosa, un groupe de contrebandiers, n’a pratiquement aucune quête spécifique – je n’en ai personellement vu qu’une seule –, et ne sert finalement qu’à acheter ou vendre des trucs. À travers certains personnages, on sent bien qu’il y aurait dû y avoir plus de choses à faire avec eux, mais en l’état, la faction toute entière n’a aucun intérêt.

Ensuite, le Protectorate, les gros méchants de l’histoire – bien qu’aucune faction ne soit réellement recommendable dans cette galaxie de dégénérés – aurait dû avoir des quêtes spécifiques et un système de réputation comme les autres camps. Malheureusement, dans une interview avec IGN, le Game Director a mentionné qu’Obsidian n’a tout simplement pas eu le temps de s’en occuper. Il en résulte que la présence d’un des compagnons et agent du Protectorate, Tristan, est finalement assez étrange puisqu’à part sur la première planète, on n’intéragit pratiquement pas avec sa faction. Sauf à coup de shotgun.

The Outer Worlds 2 pigeon
Si le monde n’est pas très vivant, et qu’on a plus l’impression de traverser un parc d’attractions, on a tout de même la chance de pouvoir y observer des joueurs de Star Citizen lors de leur promenade annuelle.

De manière générale, si les deux premiers tiers de l’aventure sont bien fichus, avec une bonne alternance entre exploration des maps ouvertes et suivi d’une intrigue linéaire dans des zones plus restreintes, le dernier segment est bien moins satisfaisant. Si on veut avoir la meilleure fin possible, on doit jouer au coursier entre plusieurs intervenants sur plusieurs planètes et vaisseaux différents. Sachant qu’il faut jusqu’à quatre écrans de chargement pour passer d’un lieu d’une planète, à notre vaisseau, puis à la planète suivante, la flemme finit vite par l’emporter.

Un RPG grand public correct, mais qui veut trop en faire

Obsidian a su améliorer et rafiner son concept de FPS/RPG. Un net progrès sur les sensations en combat nous prémunit contre la narcolepsie, et la refonte du système de progression de notre personnage rend nos choix plus impactants dans le gameplay. The Outer Worlds 2 se prend aussi plus aux sérieux que son ainé, et il en résulte ainsi une écriture donnant plus de vraisemblance à l’univers, sans abandonner le ton humoristique et décallé de la franchise. Si la structure de l’aventure reste très classique, avec différentes cartes semi-ouvertes donnant accès à des sortes de donjons plus linéaires, le rythme est bien maitrisé. Malheureusement, les choses se gâtent avant la conclusion, faute sans doute à un manque de temps côté développeur. Le studio y aurait sans doute gagné à proposer un jeu plus court et mieux fini, autant sur la partie technique que sur la conclusion de l’histoire. Mais comment alors justifier les 80 70 € de prix de vente ?

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[PREVIEW] Painted In Blood : dépression amateur

Par :Stuka
3 novembre 2025 à 03:14

Un an et demi après qu’on ait vu apparaitre une première vidéo de gameplay, Painted In Blood lance son accès anticipé. Annoncé comme un rétro-FPS horrifique, plus on en voyait, et plus on était enthousiastes à l’idée d’enfin pouvoir s’y essayer. Si le premier chapitre disponible est au demeurant assez court – comptez environ trois heures sans chercher tous les secrets –, il permet d’avoir une bonne idée de ce qui nous attendra par la suite. Et si ce n’est pas mauvais, on est tout de même un peu déçus.

Genre : Rétro-FPS, action-horreur | Développeur : MadCraft | Éditeur : Perp Games | Plateforme : Steam | Prix : 9,99 € | Langues : Anglais | Configuration recommandée : CPU Intel Core i7 / AMD Ryzen 7, GPU NVIDIA GeForce GTX 1080, 16 GB de RAM | Date de sortie : 23/10/2025 | Durée : Environ trois heures pour le premier chapitre de l’accès anticipé

Preview effectuée sur la version Steam.

Painted In Blood artist
Painted In Blood fight
Painted In Blood rats
Painted In Blood Fight 2

Joie, allégresse, et jeu vidéo

Painted In Blood nous place dans la peau d’Edward, un artiste peintre mobilisé pour un conflit armé duquel il revient traumatisé. De retour chez lui, il se distancie peu à peu de son épouse, Martha, pour s’enfermer dans la peinture. L’histoire nous est racontée au travers de notes – dont la police d’écriture dénote fortement avec le papier parcheminé sur lesquelles elles sont écrites, mais on y reviendra –, et des monologues du personnage principal en réaction à certains tableaux. Edward semble ainsi se remémorer les évènements qui ont amené à sa situation actuelle, en même temps que le joueur les découvre. C’est assez bien mené, l’écriture est correcte malgré quelques fautes de syntaxe par endroit, et le doublage est convaincant, même si l’acteur avait peut-être fumé trop de sans filtres avant les prises. À noter qu’il est possible de désactiver les éléments narratifs, si vraiment vous n’en avez rien à secouer. Cependant, le scénario, aussi simple soit-il, fonctionne bien pour nous faire ressentir la détresse d’Edward. À tel point qu’après avoir fini le jeu, j’avais juste envie d’aller prendre mes enfants dans mes bras. La narration justifie également la déconnexion du personnage avec le réel, et le monde cauchemardesque que l’on traverse.

Painted In Blood
Je crois qu’il manque un mot.

La direction artistique est par ailleurs très réussie : des environnements 3D très détaillés, des jeux de lumière bien utilisés, on est bien immergé dans l’action. La musique est elle aussi de bonne facture et accompagne parfaitement le déroulement du scénario. De même, les effets de particule résolument modernes agrémentent les gunfights de manière convaincante. Dommage qu’on ait l’impression que ce soient des caches misère. En effet, comme la police d’écriture mentionnée plus haut, certains éléments font très amateur. Certes, c’est le premier jeu du développeur, et c’est de l’accès anticipé. Mais quelques sprites 2D, dont certains ennemis, sont trop brouillons, et les animations trop minimalistes. On a littéralement l’impression que les monstres sont montés sur roulettes. Malheureusement, cet amateurisme se traduit également dans le game design.

Painted In Blood door bug
La porte a eu un petit problème en tombant de ses gonds.

Ô rage ! Ô désespoir… Surtout la rage en fait

Comme dans la section précédente, on va commencer par les trucs bien. D’abord, le level design. MadCraft a le bon goût de ne pas réinventer la roue : on cherche des clefs ou autres items pour ouvrir des portes, et on est régulièrement enfermé dans une arène où il faut tuer tout le monde. Les niveaux ne sont ni trop grands ni trop longs, avec une structure globalement linéaire, offrant parfois un peu plus de liberté dans des zones interconnectées. Il arrive par moment qu’on fasse du backtracking, mais c’est toujours très court, et avec des affrontements à la clef.

Du côté des combats justement, les déplacements sont agréables et rapides, bien aidés par un dash et un sprint – que j’aurai préféré voir retiré pour juste bouger à vitesse maximale en permanence –, et les quatre armes remplissent adéquatement leur rôle. Le pistolet reste utile jusqu’à la fin pour sniper certains ennemis de loin, comme ces saloperies de têtes volantes dégueulasses qui nous crachent dessus et qui ont beaucoup trop de PV. Le shotgun est la machine à DPS, dommage que le tir secondaire élargissant la gerbe de plombs pour, théoriquement, éliminer un plus grand groupe d’ennemis, soit complètement anémique. La SMG et son lance-grenade en tir secondaire est sans doute l’arme la plus efficace en toutes circonstances. Et malheureusement, l’espèce de lanceur de scies circulaires est quelque peu frustrant : capable de découper deux ou trois zombies de base avec son tir secondaire, l’attaque primaire au corps-à-corps permettant de charger un tir plus puissant est finalement bien trop dangereuse à utiliser. On a ainsi l’impression de ne jamais pouvoir utiliser ce si bel instrument de carnage à son plein potentiel.

Painted In Blood chaos
Sorte de mini-boss, le Chaos est finalement assez trivial.

Painted In Blood est développé sous UE5, et est donc forcément plus demandeur que la plupart des rétro-FPS. Cela reste acceptable puisque je tournais autour des 120 fps en 1440p avec une 7800XT. Le seul hic est le stuttering occasionnel lorsque que le jeu charge une nouvelle zone. Heureusement, cela n’arrive jamais pendant les combats. Chose étrange, le phénomène a complètement disparu en passant de Windows 11 à Linux.

Concernant les monstres eux-mêmes, si certains comme celui portant une faux dans chaque main, sont aboutis, d’autres sont plus pénibles qu’autre chose. Ces créatures armées de faux ont une attaque télégraphiée balayant un large arc qu’il faut éviter avec un dash, et restent constament dangereuses grâce à un pouvoir de téléportation. L’espèce de bourreau, en revanche, est un sac à PV qui se déplace surprenamment vite par rapport à son animation, et annonce lui aussi son attaque – un lancer de grenade – quand on s’éloigne. Le jeu nous explique d’ailleurs bien que pour s’en débarasser rapidement, il faut tirer dans sa grenade lorsqu’elle est encore dans sa main. Le problème, c’est que ce glandu ne déclenche pas son lancer de manière fiable. Même lorsqu’on s’en éloigne en le gardant en joue pour attendre le moment opportun, il arrive bien trop souvent qu’il se contente de glisser vers nous à toute vitesse. Je n’ai jamais réussi à manipuler son comportement efficacement, et me suis résolu à bourriner dessus jusqu’à ce que mort s’ensuive. Et si j’ai déjà évoqué ces têtes volantes qu’il faut tuer en trois balles de pistolet (!), je n’ai pas encore parlé de ces saletés d’araignées de mer (en tout cas, c’est ce qui s’en rapproche le plus). Elles aussi se déplacent très vite, infestent certains niveaux, sont capables d’esquiver nos balles, et sortent d’œufs qu’il est possible de détruire. L’inconvénient est que détruire ces œufs ne tue pas la bestiole à l’intérieur, non, non, non. Aucun intérêt de tirer dessus donc, et on passe à côté en espérant ne pas les toucher pour ne pas qu’ils éclosent immédiatement.

Painted In Blood headshot
Les effets des impacts ont de la gueule.

Ces problèmes d’équilibrage sont d’autant plus énervants que Painted In Blood propose des choses intéressantes. On débloque notamment trois pouvoirs qu’on peut activer à la volée : triple dégâts, soin et aura de protection éloignant certains ennemis. Le premier est particulièrement sympathique en combinaison avec la SMG : nos adversaires fondent comme neige au soleil. Cependant, on note là encore un bémol, les orbes violets servant de ressource pour activer ces power-ups sont assez rares, surtout si on ne cherche pas trop les secrets. Une autre mécanique forçant à élaborer des stratégies tourne autour de notre lampe torche. Il est en effet nécessaire de flasher des ennemis spécifiques avant de pouvoir leur éclater la gueule. Cette capacité est soumise à un cooldown, et on fait alors en sorte de pouvoir aligner plusieurs monstres avant de la déclencher, ou on joue avec les plafonds destructibles laissant passer de la lumière pour faire d’une pierre deux coups. La lampe sert aussi à dissiper les fantômes, la boite à jumpscare du jeu qui m’a bien plus cassé les noisettes qu’autre chose, tant se faire crier et foncer dessus par une vague tâche noire est désagréable.

La dernière originalité vient des zones hostiles de certains niveaux, qui s’accompagnent d’hallucinations visuelles et auditives pour nous coller les miquettes. Mourir dans ces zones augmente ce niveau d’hostilité, faisant apparaitre de nouveaux dangers environnementaux, plus d’ennemis, et rendant l’atmosphère encore plus lugubre. Dommage qu’on ne puisse pas faire redescendre cette hostilité. De nouveau, l’idée est bonne mais sous-exploitée.

OK, c’est de l’accès anticipé

Painted In Blood est frustrant. On discerne bien que son développeur a des idées, et les moyens de les réaliser. L’ambiance est très bonne, et même la narration est convaincante. Le level design est soigné et jamais labyrinthique, et la musique fonctionne bien avec l’action. La base des combats est bien pensée, avec des mécaniques qui ajoutent un peu de stratégie aux affrontements, et les quatre armes disponibles actuellement sont suffisantes pour qu’on puisse s’amuser à exploser des monstres par pelletée de douze. Le problème, c’est que le jeu est difficilement recommendable en l’état puisqu’au même prix de dix euros, il y a bien mieux ailleurs. En cause, un manque de finition tant sur les sprites et animations des ennemis, que sur l’équilibrage global du titre. On ne peut qu’espérer que cela s’améliore avec le temps et que Painted In Blood devienne un nouveau classique du rétro-FPS d’horreur.

Vous vous perdez dans l’immensité du catalogue Steam ? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à séparer le bon grain de l’ivraie.

Le radeau Vampire: The Masquerade – Bloodlines 2 a accosté

Par :Stuka
22 octobre 2025 à 20:07

Après une annonce en 2019 pour une sortie en 2020, un changement de développeur, et de multiples reports, Vampire: The Masquerade – Bloodlines 2 est finalement sorti le 21 octobre 2025. Et comme on le craignait suite à l’annonce que deux des clans jouables seraient verrouillés derrière un DLC – même si Paradox a changé d’avis depuis –, c’est pas terrible.

Si le premier, aussi buggé soit-il, était reconnu pour ses qualités de RPG, autant dans l’impact des choix du joueur sur le déroulé de l’histoire que dans les multiples possibilités de résolution de quêtes, cette suite se rapproche plus d’un action-RPG banal. Entre l’écriture peu inspirée, les choix de gameplay qui se limitent à tuer tout le monde ou rester discret, et un système de combat basique reposant presque intégralement sur les pouvoirs vampiriques, les joueurs semblent fortement déçus. En effet, avec seulement 56% d’avis positifs sur les trois mille récoltés sur Steam, on n’a pas vraiment envie de se l’infliger.

Si votre nostalgie l’emporte, ou si vous aimez les action-RPG AA un peu mal foutus, VTMB2 est disponible à 60 € dans son édition de base chez notre partenaire Gamesplanet, et au même prix sur Steam et l’Epic Games Store.

Painkiller est sorti, et Daniel Garner se retourne dans sa tombe

Par :Stuka
22 octobre 2025 à 19:13

Mille excuses, on a été un peu longs à la détente, mais en même temps on s’en fout un peu : Painkiller est sorti le 21 octobre, et c’est bien naze. Shooter coop générique et sans âme à la réalisation moyenne, cette tentative de ressortir la licence Painkiller d’outre-tombe ne semble pas satisfaire grand monde, mais de toute façon personne n’y joue.

Avec huit cents soixante-dix joueurs à sa sortie, et moins de cinq cents joueurs 24h après, on ne peut pas dire que ce nouveau jeu édité par 3D Realms soit un franc succès. À titre de comparaison, CULTIC: Chapter Two, DLC d’un autre jeu 3D Realms fait par quelqu’un avec un peu plus de talent, a comptabilisé le même nombre de joueurs. Oui, un DLC d’un rétro-FPS horrifique solo. Bref, c’est catastrophique, et on n’est pas surpris.

Si vous éprouvez un ennui terrible, et que vous ne savez vraiment pas quoi faire d’autre, Painkiller est à 40 € sur Steam.

[TEST] CULTIC: Chapter Two : Harder, Better, Faster, Stronger

Par :Stuka
16 octobre 2025 à 17:03

Sorti en 2022, CULTIC est une référence du rétro-FPS. Fortement inspiré par Blood, mais aussi Resident Evil 4, on y flingue cultistes et autres monstruosités à tour de bras, avec de courts passages horrifiques dispatchés tout au long de l’aventure. Et depuis, on attendait avec impatience la suite, vendue sous forme de DLC : CULTIC: Chapter Two. Cette fois-ci, Jason Smith n’était pas tout seul au développement, mais accompagné de Nick – auteur du très bon mod MARROW pour Blood – pour le level design. Si la qualité de ce DLC est indéniable et surpasse celle du premier chapitre, il sera sans doute plus clivant auprès des joueurs, et simplement parce que Jasozz a pu aller au bout de sa vision pour CULTIC.

Genre : Rétro-FPS, action-horreur | Développeur : Jasozz Games | Éditeur : 3D Realms | Plateforme : Steam | Prix : 9,75 € | Langues : Anglais | Configuration recommandée : CPU AMD Ryzen 5 3600 / Intel i5-9600, GPU NVIDIA GeForce GTX 1070, 8 GB de RAM | Date de sortie : 18/09/2025 | Durée : Environ huit heures

Test effectué sur la version Steam.

Cultic blood stuff
Cultic Condemned
Cultic Movies
Cultic Sniped

Retour en terrain connu, mais pas que

L’esthétique sombre et poisseuse du premier chapitre revient, avec tout de même de petits changements sur le contraste et les couleurs, qui apportent un peu plus de variété visuelle que les tons presque exclusivement ocres de l’épisode précédent. Pour peu qu’on aime les gros pixels, la direction artistique est très réussie. Idem pour la nouvelle bande son qui s’accorde bien avec ce qu’il se passe à l’écran, et découvrir les nouveaux morceaux est toujours un plaisir.

Cultic riot cop
Contre eux, M. Molotov est votre meilleur ami.

Évidemment, ce chapitre 2 reprend les bases de gameplay posées par le premier, à savoir le dynamitage, l’immolation, ou plus simplement l’abattage à l’arme à feu de cultistes, zombies, et créatures encore moins recommendables. Le feeling des armes est excellent, les animations et le sound design profitant d’un soin tout particulier. Le revolver et le shotgun semi-automatique d’Interlude – niveau publié pour nous faire patienter jusqu’à la sortie de cette nouvelle campagne – viennent s’ajouter à l’arsenal du détective étoffant encore nos déjà nombreuses options offensives. Et on en a bien besoin avec les nouveaux ennemis, dont certains sont très coriaces, comme les flics en combinaison anti-émeute. De manière générale, le challenge a été relevé dans ce DLC, à tel point que, dans les difficultés les plus élevées, le côté survival horror est franchement appuyé.

Cultic dark
Oui, c’est par là. T’inquiète, tout va bien se passer.

Ainsi, notre combat contre le culte débute avec peu de munitions, et la nécessité d’économiser nos cartouches pour ne pas se retrouver démuni aux pires moments. Il m’est arrivé à plusieurs reprises d’avoir recours à la hachette pour éliminer les ennemis les moins dangereux. Les sections horrifiques sont également plus nombreuses, et plus intenses : espaces clostrophobes, visibilité réduite, pas d’autre son que le bruit de nos pas… L’anxiété monte rapidemment. Parfois, il ne se passera rien, mais souvent, on fera une mauvaise rencontre. Pas de jump scare pour autant, on voit toujours la menace arriver quelques secondes à l’avance. Après la première cutscene – oui, on a maintenant droit à quelques sympathiques mises en scène –, CULTIC: Chapter Two donne plus de place à ce qu’on aime par dessus tout : la violence !

Cultic Shotgun
Le classique, toujours aussi efficace, surtout avec toutes les améliorations.

Un côté excessif

En plus des adversaires plus énervés, l’augmentation de la difficulté vient de leur très grand nombre. Il n’est pas rare de devoir affronter une vingtaine d’ennemis à la fois, et ce à plusieurs reprises par niveau. Dans ces moments d’action intense, le jeu nous donnera systématiquement les outils pour nous en sortir, et combiner le dash, la glissade, et toutes nos armes pour venir à bout de ces situations est un réel plaisir. À noter que le gap de difficulté entre Standard et Hard est assez significatif : si certains combats sont véritablement compliqués à négocier en Hard, en Standard, c’est une promenade de santé.

Cultic Map
Il n’y a pas de carte à proprement parler, mais suffisamment d’indices sont présents pour nous mettre sur la bonne voie.

Les niveaux sont aussi bien plus longs que ceux du premier chapitre, certains m’ayant pris jusqu’à cinquante minutes, sans spécialement chercher les secrets. Le level design est bien pensé, faisant qu’on ne se perd pas, ou peu. Des indices sous forme de notes papier nous aident à savoir ce que l’on doit chercher, pour le cas où on n’aurait pas déjà récupéré un objet simplement en parcourant le niveau. Les développeurs se sont aussi accordés pas mal de libertés dans le design des environnements : une ville du Far West, le bayou, un abattoir, une foire médiévale… Tout y passe, et ce n’est pas pour nous déplaire. L’utilisation récurrente de grands espaces ouverts, ou offrant plus de verticalité, vient cependant noircir le tableau.

Cultic Invisble wall
Apparemment, ces tuiles sont la marche de trop.

En effet, le pathfinding des ennemis a parfois du mal à suivre, et Jasozz a régulièrement recours à des spawns dans notre dos pour nous surprendre, ce qui est un peu ridicule dans des endroits où il est parfaitement impossible qu’on n’ait pas vu venir la menace. C’est dommage, car cela jure avec les séquences plus maitrisées où un monstre traverse soudainement un mur pour venir nous chercher des noises. L’autre défaut lié aux grandes cartes, que j’ai trouvé encore plus embêtant, est la présence de barrières invisibles qui nous empêche d’accéder à des zones comme le toit d’un bâtiment. Ça casse un peu l’exploration et la recherche de secrets. Un autre point de frustration à relever concerne les combats de boss. Ces derniers sont très bien modélisés en 3D, leur conférent un caractère encore plus irréels que les sprites des autres ennemis, mais certains ont trop de points de vie. Il en résulte des affrontements qui ne sont pas foncièrement difficiles, mais simplement longs.

Un DLC bien réalisé, mais qui en fait un peu trop par moment

Cultic: Chapter Two est une très bonne suite qui pousse tous les curseurs à fond. La dimension horrifique, déjà présente dans le premier chapitre, est bien plus développée à travers des séquences anxiogènes à souhait, et un démarrage de l’aventure qui emprunte au genre du survival horror. Le déluge de violence est lui aussi encore plus poussé : plus d’armes, plus d’ennemis, plus de difficulté. Les niveaux plus grands et plus longs offrent une agréable diversité autant dans les environnements que dans les challenges à relever. Le seul vrai reproche qu’on fera à ce DLC est que, justement, certaines zones sont trop grandes et ne s’accordent pas avec le reste du game design, mieux adapté à des espaces plus restreints.

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