G-Skill ou les conséquences de la pénurie de composants
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Le métier de G-Skill est sur le papier assez simple. La marque achète des composants mémoire à différents fabricants. Elle les monte sur un PCB et les revend ensuite comme produit fini à destination des utilisateurs ou des assembleurs. Ces derniers peuvent ainsi les monter dans leurs machines.
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Pour G-Skill, le seul challenge habituellement est de proposer un produit qui va séduire les clients. Cela passe par diverses stratégies. Choisir les composants les plus haut de gamme afin d’atteindre des vitesses très élevées pour créer des barrettes de mémoire vive « Gamer ». Ajouter des LEDs ou des dissipateurs designs pour séduire ce même public. Proposer des contrôleurs de grande qualité pour se démarquer de la concurrence. Bref, essayer d’attirer les projecteurs sur des produits dont ils ne fabriquent pas le composant principal avec des fonctionnalités supplémentaires et sur un marché hautement concurrentiel.
Quand le prix du composant principal, la puce de mémoire elle-même, s’envole pour doubler ou tripler en quelques semaines, le métier de G-Skill devient plus compliqué. Mais, à priori, il est aussi compliqué pour les concurrents de la marque sur le même segment.
Sauf que pour G-Skill, la sanction risque d’être plus lourde. La marque indique dans un communiqué que les prix de la mémoire sont en ce moment extrêmement volatils. Pointant du doigt au passage les besoins des serveurs d’IA qui absorbent une grande part de la production mondiale de ces composants. Pour le constructeur, cela se traduit par des tarifs en hausse à l’achat des puces mais également de nouvelles contraintes d’approvisionnement. Et, inévitablement, les produits commercialisés reflètent cette hausse des composants. G-Skill précise donc que les prix peuvent donc considérablement varier et être modifiés sans préavis suivant les conditions du marché.
Ceci n’est pas la maquette d’une boite de nuit, mais la G.Skill TridentZ Royal Elite.
Des couts de fonctionnement en hausse pour G-Skill
Ce que ne dit pas G-Skill ou qu’il laisse entendre à demi-mot en parlant d’une « augmentation des frais d’approvisionnement », c’est que la situation est pire que prévue. Outre la hausse globale du tarif des puces, l’indisponibilité de celles-ci devient extrêmement compliquée à anticiper. Imaginez la situation pour un assembleur comme G-Skill habitué à recevoir habituellement des milliers de puces pour son travail d’assemblage. Si du jour au lendemain les contrats habituels de livraison de milliers de pièces disparaissent. C’est la fin d’une routine qui permet de tirer les prix vers le bas.
En n’ayant plus accès aux mêmes composants régulièrement, la marque doit faire des changements constants de ses chaines de production. Là où l’assembleur pouvait compter sur la mise en place d’une production régulière pour assembler des dizaines de milliers de kits de mémoire identiques dans la foulée, il doit désormais changer en permanence de profils.
Autre contrainte, les achats. D’une gestion constante des achats par rapport aux prix du marché il y a quelques mois. Achats qui consistaient à surveiller l’offre des différents fabricants et revendeurs sur les puces nécessaires à la production de G-Skill. On est passé à une recherche frénétique de stocks bien plus chers. Le coût d’acquisition des composants a augmenté en conséquence.
La pénurie elle-même est un autre facteur de coût. S’il vient à manquer des puces pour que la production se fasse en continu, cela veut dire que les lignes de production peuvent tomber à l’arrêt. Ce qui entraine à son tour une augmentation du prix de revient des produits fabriqués.
Enfin, il est fort possible que ces marques soient aujourd’hui forcées de faire appel à leur trésorerie ou à des capitaux extérieurs pour pouvoir continuer d’acheter les composants nécessaires à leur fonctionnement. Ce qui aura un impact dans la durée et empêchera toute baisse rapide des tarifs même si le prix des puces de base venait à baisser subitement. Impossible de perdre de l’argent sur tous les tableaux.
G-Skill n’est qu’un exemple, le même scénario se répète chez ses concurrents.
Ce sont des points à bien prendre en compte car ces problématiques se répètent d’un bout à l’autre de la chaine jusqu’au consommateur final. Si G-Skill ne fournit pas ses propres clients en continu, le problème se répète encore et encore. Les revendeurs de composants et assembleurs de PC doivent se démener pour trouver la mémoire vive dont ils ont besoin pour leurs clients. Des arrivages au compte-goutte les empêchent de faire tourner leurs équipes d’assemblage au maximum de leurs capacités et il faut jongler en permanence pour tenir les tarifs sur lesquels ils essayent de communiquer. Si vous multipliez cela par la totalité des marques semblables à G-Skill tout en ajoutant au passage des problématiques identiques pour les SSD et d’autres composants en hausse… Vous obtenez un cocktail bien explosif sur les prix en magasin.
G-Skill ou les conséquences de la pénurie de composants © MiniMachines.net. 2025