Vous le savez, personne ne joue à PAYDAY 3. Et la situation ne s’est absolument pas améliorée, avec moins de mille joueurs sur Steam. Fermer le studio qui travaillait encore à essayer de sauver le jeu y est peut-être pour quelque chose, allez savoir. Le plan B de Starbreeze pour rentrer du cash ? Un abonnement mensuel ! Et pas à PAYDAY 3, puisque de toute façon il n’y a pas de joueurs, mais à PAYDAY 2 – sorti en 2013, hein –, qui lui compte encore entre vingt et trente milles irréductibles.
C’est non sans humour que Starbreeze nous rappelle que leur vache à lait compte plus de soixante cinq excellents (sic) DLC, dont il sera possible de profiter pour 4,60 € par mois. Le désespoir de l’entreprise suédoise est manifeste.
C’est à travers un long article paru chez 80 LEVEL que les anciens co-fondateurs de Mountaintop Studios, Nate Mitchell (ex-CEO) et Matt Hansen (ex-COO), reviennent sur l’histoire de la création du studio, le développement de Spectre Divide, et pourquoi ils pensent que ça n’a pas marché. En résumé, ce serait la faute à un manque de budget marketing, alors qu’ils ont levé 5,5 M$ à la création du studio — grâce à leurs amis et leur famille qui avaient trop de thunes apparemment —, 30 M$ en 2021 et à nouveau ce même montant en 2023. Pour un studio qui a graduellement grossi jusqu’à atteindre environ quatre-vingt dix développeurs, on pourrait naïvement penser que c’est pas mal.
S’il n’évoque pas directement un manque de financement — ce serait gonflé après avoir si éhontément profité de la bulle du COVID —, Mitchell dit que s’ils avaient eu un peu plus d’argent pour la com, ça aurait marché. C’est sûr qu’avec ses années passées en tant que chef produit à différents échelons chez Oculus, le fric de Facebook a dû lui manquer.
“In a parallel universe where we didn’t have the server issues, where the community wasn’t frustrated with our early pricing that rankled people, where maybe we had a bit more money for marketing, we could have gotten the critical mass going.”
Ce cher Nate explique aussi qu’ils ont mal su gérer les attentes des joueurs, qui attendaient un jeu presque fini avec battlepass et autres trucs clinquants, et qui étaient pourtant si proche d’arriver. On se sent obligé de lui rappeler que la seule mise à jour majeure du jeu est arrivée bien trop tard, notamment parce que le studio s’est presque entièrement focalisé sur la sortie console, Matt Hansen ne pensant pas que la version PC serait viable.
“By our second or third update, where we felt we had addressed everything people had cared about and we had a lot of features added, except for Battle Pass,” Hansen said, “and it didn’t move the needle, I started thinking, ‘I don’t know if the PC version is going to be viable for us.”
Bon, on a déjà pu émettre quelques réserves quant à l’analyse de cet échec par ces cadors du dévelopement de jeux vidéo. Mais, comme chez NoFrag on aime la subjectivité et le sel, on va continuer un peu. On va déjà démentir une des lignes de l’article, qui ose dire que Spectre Divide aurait attiré quatre-cent mille joueurs lors de sa semaine de sortie. C’est évidemment complètement faux, et les chiffres de Steamdb parlent d’eux mêmes.
Et Nate Mitchell a l’audace, que dis-je, l’outrecuidance, d’affirmer que la rétention de joueur était bonne.
L’autre gros problème semble aussi venir des promesses de rentabilité faites aux investisseurs, qui ont signé pour se faire un max de pognon en trois à cinq ans. Ce qui, des propres dire de l’ex-COO, se traduirait par avoir un succès proche de CS ou Valorant. Avec un tout petit peu de recul, ça semble évidemment complêtement illusoire, et ce n’est pas la masse salariale de presque cent personnes qui a dû aider.
“They were interested in building something that in three to five years has the potential for some kind of large exit,” Hansen said. “Some liquidity event. It’s always a pretty big swing because you’re now saying we’re going to go toe-to-toe with Valve and Riot.”
On finira par une dernière déclaration consternante qui illustre bien la volonté de Montaintop Studios de faire un produit, avant celle de faire un bon jeu :
If he were to do it over again, Hansen said, perhaps the studio would have launched the game much earlier, so it would have been even less polished, and it would have been clear what players were getting and where the title was in development.
Nous sommes également convaincu que sortir le jeu encore plus tôt aurait amélioré les problèmes fondamentaux de gameplay de Spectre Divide, notamment les cinq cartes au design peu inspiré, et sans doute bien trop grandes pour du 3v3, ou encore la vitesse de déplacement trop faible qui avait été « corrigée » par l’ajout d’un sprint. Quel visionnaire.
C’est à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la Gamescom que The Chinese Room a révélé la date de sortie de Vampire: The Masquerade – Bloodlines 2. La sortie est prévue pour le 21 octobre. Le trailer, bien réalisé, nous montre de courtes séquences de gameplay qui ont l’air plutôt pas mal, oscillant entre narration et action.
Mais le problème semble venir de Paradox, l’éditeur du jeu. En effet, les précommandes ont été ouvertes et sur la page Steam, on peut voir l’abomination suivante : dans le jeu de base et l’édition deluxe (respectivement 60 € et 80 €), les joueurs auront accès à quatre clans : Banu Haqim, Brujah, Tremere et Ventrue. Mais s’ils veulent avoir accès aux deux autres, Lasombra et Toreador, il faudra posséder l’édition premium à 90 €, ou acheter le DLC Shadows & Silk à 22 € ! Et ce n’est pas du futur contenu, il sera disponible le jour de la sortie du jeu. Ce qui est d’autant plus condamnable, c’est que chaque clan possède ses propres mécaniques de gameplay, ce qui oblige à payer un supplément pour accéder au jeu complet. Une telle décision de la part de l’éditeur pourrait trahir un gros manque de confiance dans la qualité du jeu, dont le développement a été particulièrement chaotique : il pourrait tenter de drainer un maximum de thunes avant la sortie, avant que les joueurs ne se rendent compte de l’état du titre.
On vous invite donc à ne surtout pas précommander le jeu (encore moins que d’habitude) en attendant de voir ce qu’est réellement Vampire: The Masquerade – Bloodlines 2. Vous pouvez néanmoins le garder dans votre liste de souhaits Steam ou Epic Games Store, en attendant d’en savoir plus.