Avec « Osez l’IA », le gouvernement veut accélérer l’adoption de l’IA en entreprise
Osez osez Joséphine

Ce 1er juillet est lancé le plan Osez l’IA visant à accélérer l’adoption de l’IA dans les entreprises françaises.
La ministre déléguée chargée du numérique et de l’intelligence artificielle Clara Chappaz a lancé ce mardi un plan national « Osez l’IA », pour pousser l’adoption de l’IA en entreprise.
La raison de ce programme créé en lien avec Bercy, le ministère du Travail et des Territoires, Bpifrance, la Chambre de commerce et d’industire (CCI) et les syndicats professionnels ? L’IA « transforme notre économie dans tous les secteurs ».
Son adoption, sa diffusion, « pourraient générer des gains de croissance et de productivité conséquents pour l’économie française ». Le rapport de la Commission de l’intelligence artificielle de mars 2024 estimait en effet que l’adoption de l’IA pourrait stimuler le PIB de 0,8 à 1,3 point par an.
Cas d’usages inconnus, mais enjeu de survie à moyen terme
Or, selon les derniers chiffres de Bpifrance, les très petites, les petites et les moyennes entreprises sont à la traîne. En février, le Lab de Bpifrance constatait que 31 % des TPE et PME recouraient à l’IA, et 8 % de manière régulière. Plus des deux tiers de leurs dirigeants peinaient à identifier de réels cas d’usage.
Une nouvelle étude menée auprès de 1 209 dirigeants de PME et d’entreprises de tailles intermédiaires (ETI) dressait un tableau un peu plus optimiste : seulement 23 % des interrogés peinaient à identifier l’utilité d’outils d’IA. Surtout, 58 % d’entre eux envisageaient l’IA comme un enjeu de survie à moyen terme. Dans 73 % des cas, relevait encore Bpifrance, les projets d’IA étaient impulsés par le ou la dirigeante.
Le gouvernement veut accélérer cette cadence, qu’il juge trop lente, notamment comparée aux États-Unis. Outre-Atlantique, le numérique compte certes pour 10 % du PIB contre 5 % en France. Mais comme le soulignait la spécialiste de la géopolitique du numérique Ophélie Coelho auprès de Next, le modèle winner takes all qui a permis l’émergence d’une poignée de géants numériques ne ressemble pas tellement au tissu d’activité français, riche en PME-ETI.
Le but, quoiqu’il en soit : atteindre 80 % de PME et ETI et 50 % de PME recourant à l’IA à l’horizon 2030, en formant au passage 15 millions de personnes.
Trois axes de travail
Au programme d’« Osez l’IA » : 200 millions d’euros (dont 100 issus du plan France 2030, note La Tribune) pour déployer un plan en trois axes, avec un volet sensibilisation à l’IA, un dédié à la formation, et un accompagnement aux entreprises.
300 ambassadeurs IA viendront témoigner auprès d’autres chefs d’entreprises, tandis qu’une dizaine de rencontres permettront d’échanger en fonction des secteurs d’activité ou de thématiques précises. Inspirée de l’AI Business Day organisé lors du Sommet pour l’action sur l’IA, une nouvelle rencontre devrait être organisée en 2026.
La moitié de l’enveloppe prévue, elle, doit financer un appel à projet dédié à l’émergence de « pépites françaises sur l’IA », dans l’industrie, la robotique, la santé, la transition environnementale, entre autres domaines dits « de rupture ». L’autre moitié doit notamment permettre le cofinancement à hauteur de 40 % de 4 000 diagnostics Data-IA pour les PME et ETI françaises qui les sollicitent. Un fonds de garantie bancaire doit par ailleurs aider au financement de projet IA, jusqu’à 500 000 euros sur 10 ans.