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Reçu aujourd’hui — 3 décembre 2025Actualités numériques

Irlande : victime de deepfake pornographique, Cara Hunter en a fait un combat politique

3 décembre 2025 à 10:42
Génération d'humiliation
Irlande : victime de deepfake pornographique, Cara Hunter en a fait un combat politique

Victime de deepfake pornographique juste avant des élections législatives, la députée d’Irlande du Nord Cara Hunter s’est emparée de la question, dont les effets restent relativement sous-estimés par la population.

« Est-ce que c’est vous, sur la vidéo qui circule sur WhatsApp ? » Cara Hunter se trouvait chez sa grand-mère pour un moment de répit dans une intense campagne électorale, lorsqu’elle a reçu ce message d’un inconnu sur Messenger. En avril 2022, la femme politique avait 27 ans et profitait d’une rare réunion familiale, un peu moins de trois semaines avant les élections pour l’Assemblée d’Irlande du Nord auxquelles elle se présentait. Le message l’a immédiatement mise en alerte, raconte la femme politique dans un long portrait du Guardian.

Lorsqu’elle reçoit le lien de la vidéo, elle découvre un clip « extrêmement pornographique ». À l’époque, elle n’en comprend pas bien les dessous techniques. Alors qu’elle croit à un sosie, une amie lui suggère qu’il puisse s’agir d’un deepfake, une de ces vidéos où « on met ton visage sur le corps de quelqu’un d’autre ».

Que fait-on, quand on est une femme, de moins de trente ans – « c’est déjà dur d’être prise au sérieux politiquement »-, et qu’un inconnu diffuse une vidéo pornographique très crédible de soi ? Du côté du Parti travailliste et social-démocrate (SDLP), auquel elle est affiliée, on dissuade Cara Hunter de publier le moindre communiqué, au motif qu’elle ne ferait qu’amplifier la viralité de la vidéo.

Évolutions législatives

Au commissariat, la police s’excuse, mais l’informe qu’aucun délit n’a été commis, que les équipes n’ont pas les moyens techniques pour enquêter. Il revient donc à Cara Hunter de trouver par elle-même la photo originale, en prenant des captures d’écran du deepfake puis en faisant des recherches inversées dans un moteur de recherche.

Pour l’identification du premier diffuseur de la vidéo sur WhatsApp, on lui souligne que la messagerie est chiffrée et qu’elle va se heurter au droit à la vie privée. Et Cara Hunter de rétorquer : « J’aimerais penser que j’ai le droit de ne pas voir ma vie détruite. » Mais dans un cas comme celui-ci, « vous n’êtes qu’une personne face à cette montagne de technologies et de code. »

Depuis cette affaire, le droit a évolué au Royaume-Uni et au Pays de Galles. Deux lois, l’Online Safety Act et le Data (Use and Access) Act de 2025 ont rendu la création, le partage et la demande de deepfakes à caractère sexuel illégaux. L’Irlande du Nord travaille à ses propres textes.

En France, l’interdiction de réaliser ou diffuser un montage à caractère sexuel a été ancrée dans le Code pénal avec la loi visant à sécuriser et à réguler l’espace numérique. L’usage de traitement algorithmique pour produire ces images y a été inscrit comme circonstance aggravante. Aux Pays-Bas, les députés travaillent sur l’un des textes les plus poussés en la matière, qui octroierait à la population un copyright sur leur voix, leur visage et leurs traits physiques.

Une personne sur quatre ne voit pas le problème

Mais comme ailleurs dans le monde, le public des îles britanniques ne semble pas prendre la mesure de la violence vécue par les victimes de ce type de diffusion. Les deepfakes sont pourtant déjà utilisés pour des usages malveillants, que ce soit pour harceler, pour réaliser des arnaques au président, voire, dans le cas des imageries à caractère sexuel, de l’extorsion, y compris de mineurs.

Publié fin novembre, un rapport de la police britannique note l’explosion du nombre de deepfakes de 1 780 % entre 2019 et 2024, sachant que l’immense majorité (98 % en 2023, selon Security Heroes) de ces images visent avant tout les filles et les femmes. Sur 1 700 interrogés, un répondant sur quatre estime qu’il n’y a rien de grave ou se déclare « neutre » sur le fait de créer ou partager des deepfakes intimes ou sexuels d’une autre personne.

Problématique démocratique

Lorsqu’elle en a été victime, l’enjeu, pour Cara Hunter, n’était même plus d’être élue, mais de faire cesser la diffusion de la vidéo. La politicienne a finalement obtenu son siège de députée, et s’est directement emparée publiquement du sujet. Depuis, elle reçoit régulièrement des appels de filles et de femmes victimes de faits similaires, dont certaines mineures. Dans les écoles, les enseignants lui rapportent la hausse de l’usage d’applications dédiées à « dénuder » des images de personnes par IA (en pratique, coller un faux corps nu sous le visage de la personne visée).

En France, en Espagne et ailleurs, des deepfakes pornographiques sont aussi bien fabriqués avec les visages de personnalités – journalistes, actrices, etc – que de personnes moins exposées publiquement. En Normandie, une enquête a notamment été ouverte en mars après la diffusion de deepfakes d’une douzaine de collégiennes.

Pour la députée d’Irlande du Nord, les risques démocratiques sont évidents, à commencer par celui de décourager les jeunes femmes de s’engager en politique. Réguler la production de ces images, mais aussi œuvrer pour le marquage des images générées par IA, sont autant d’outils permettant d’éviter que la pratique ne perdure, espère-t-elle.

D’autres affaires, comme les deepfakes de Vladimir Poutine et de Volodymyr Zelensky dans le cadre du conflit en Ukraine, ou le deepfake de la voix de Joe Biden pour dissuader des électeurs du New Hampshire de voter, illustrent les enjeux que ces technologies posent pour la bonne tenue du débat démocratique.

En Irlande, en octobre, la campagne présidentielle a encore été perturbée par la diffusion d’un faux extrait de journal télévisé dans lequel la candidate Catherine Connolly semblait déclarer le retrait de sa candidature.

American Express faisait n’importe quoi avec les cookies et écope d’une amende

3 décembre 2025 à 10:09
Attention à l’indigestion
American Express faisait n’importe quoi avec les cookies et écope d’une amende

Après Condé Nast la semaine dernière, c’est au tour d’American Express d’écoper d’une amende administrative de 1,5 million d’euros de la CNIL. En cause là encore, le « non-respect des règles applicables en matière de traceurs (cookies) ». Explications.

Condé Nast, American Express : même combat

La semaine dernière, Condé Nast (éditrice de Vanity Fair, Vogue, GQ et AD) écopait d’une amende de 750 000 euros pour exactement le même motif, à savoir « le non-respect des règles applicables en matière de traceurs (cookies) ». La société s’était remise dans le droit chemin, mais la CNIL retenait la gravité du manquement et prononçait une sanction.

L’histoire se répète, mais avec un poids lourd du secteur bancaire et une amende administrative deux fois plus importante. Il y a plusieurs similitudes entre deux affaires qui arrivent à quelques jours d’intervalle… le début d’une nouvelle série ?

La CNIL rappelle qu’American Express est le « troisième émetteur de cartes de paiement au monde ». En janvier 2023 (il y a donc presque trois ans), elle a mené des contrôles sur le site Internet et dans les locaux de l’entreprise.

En cause, American Express déposait des traceurs sans le consentement de l’utilisateur ou malgré son « refus de consentir ». De plus, la société continuait « à lire les traceurs précédemment déposés malgré le retrait de leur consentement ». La délibération est publiée, permettant d’en apprendre davantage que le communiqué sur les tenants et aboutissants.

À peine arrivé, 31 cookies déposés

Lors du contrôle le 30 janvier 2023, le rapporteur de la CNIL explique que, « dès l’arrivée de l’utilisateur sur le site web  » www.americanexpress.com/fr-fr/ « , et avant toute action de sa part, huit cookies, qui ne bénéficient pas de l’exemption prévue par les textes susvisés et auraient donc dû être soumis au consentement de l’utilisateur, étaient déposés ».

American Express ne conteste pas et affirme avoir corrigé le tir en novembre 2024 afin que seuls les « cookies essentiels » soient déposés dès l’arrivée sur la page d’accueil. Lors d’un nouveau contrôle le 16 mai 2025, la CNIL confirme qu’il n’y a plus de trace du dépôt de ces cookies.

Les huit cookies ne sont que la face émergée de l’iceberg. En tout, le site déposait 31 cookies, mais les 23 autres entrent dans champ de l’exemption prévue par l’article 82 et sont donc considérés comme essentiels et non soumis au consentement.

Refusez des cookies, on vous les sert de force

Vient ensuite le cas du dépôt de cookies malgré le refus de l’utilisateur. Deux cas sont à distinguer. Sur le site principal tout d’abord. Quand un utilisateur cliquait sur « Tout refuser », six nouveaux cookies, considérés comme non essentiels par le rapporteur, étaient déposés. « Au regard des explications fournies par la société quant aux finalités poursuivies par ces cookies, le rapporteur, dans sa réponse et lors de la séance, a indiqué abandonner cette branche du manquement ».

Autre problème similaire, à partir du site email.amex-info.fr cette fois-ci. Toujours le 30 janvier 2023, la délégation de la CNIL continue de naviguer sur le site d’American Express et, au détour d’un clic et de l’ouverture d’un nouvel onglet, elle constate « le dépôt de dix nouveaux cookies. Le rapporteur considère que, parmi ces dix cookies, trois nécessitaient le recueil du consentement ». American Express ne conteste pas et affirme s’être mis en conformité par la suite.

Vous avez retiré le consentement, ok ! et… ?

Dernier grief, la lecture de cookies après retrait du consentement. Pour rappel, on doit pouvoir retirer son consentement aussi simplement qu’on l’a donné et ce à tout moment. Lors de la navigation, la CNIL a accepté les cookies, puis les a refusés. Elle a constaté « la présence sur son navigateur de l’ensemble des cookies déposés avant retrait du consentement, parmi lesquels plusieurs étaient pourtant soumis au consentement de l’utilisateur ».

En défense, l’entreprise américaine « soutient que le rapporteur n’apporte aucune preuve de ces opérations de lecture et que la seule présence des cookies sur le terminal de l’utilisateur est insuffisante pour démontrer un manquement ».

Lors des échanges avec l’entreprise américaine, le rapporteur a « produit un fichier HAR [HTTP Archive, ndlr] démontrant que les cookies précédemment déposés et toujours présents sur le navigateur continuaient, après retrait du consentement, à être lus ». American Express a fini par se mettre en conformité, mais « le manquement demeure néanmoins caractérisé pour le passé ».

Bien évidemment, American Express s’oppose à la publication de la décision et estime que le montant de l’amende proposé par le rapporteur – 1,5 million d’euros – est « disproportionné et insuffisamment motivé ». La formation restreinte de la CNIL estime au contraire que le montant est « adapté ».

De plus, la publicité de la sanction « se justifie au regard de la gravité avérée des manquements en cause, de la position de la société sur le marché et du nombre de personnes concernées, lesquelles doivent être informées ».

Irlande : victime de deepfake pornographique, Cara Hunter en a fait un combat politique

3 décembre 2025 à 10:42
Génération d'humiliation
Irlande : victime de deepfake pornographique, Cara Hunter en a fait un combat politique

Victime de deepfake pornographique juste avant des élections législatives, la députée d’Irlande du Nord Cara Hunter s’est emparée de la question, dont les effets restent relativement sous-estimés par la population.

« Est-ce que c’est vous, sur la vidéo qui circule sur WhatsApp ? » Cara Hunter se trouvait chez sa grand-mère pour un moment de répit dans une intense campagne électorale, lorsqu’elle a reçu ce message d’un inconnu sur Messenger. En avril 2022, la femme politique avait 27 ans et profitait d’une rare réunion familiale, un peu moins de trois semaines avant les élections pour l’Assemblée d’Irlande du Nord auxquelles elle se présentait. Le message l’a immédiatement mise en alerte, raconte la femme politique dans un long portrait du Guardian.

Lorsqu’elle reçoit le lien de la vidéo, elle découvre un clip « extrêmement pornographique ». À l’époque, elle n’en comprend pas bien les dessous techniques. Alors qu’elle croit à un sosie, une amie lui suggère qu’il puisse s’agir d’un deepfake, une de ces vidéos où « on met ton visage sur le corps de quelqu’un d’autre ».

Que fait-on, quand on est une femme, de moins de trente ans – « c’est déjà dur d’être prise au sérieux politiquement »-, et qu’un inconnu diffuse une vidéo pornographique très crédible de soi ? Du côté du Parti travailliste et social-démocrate (SDLP), auquel elle est affiliée, on dissuade Cara Hunter de publier le moindre communiqué, au motif qu’elle ne ferait qu’amplifier la viralité de la vidéo.

Évolutions législatives

Au commissariat, la police s’excuse, mais l’informe qu’aucun délit n’a été commis, que les équipes n’ont pas les moyens techniques pour enquêter. Il revient donc à Cara Hunter de trouver par elle-même la photo originale, en prenant des captures d’écran du deepfake puis en faisant des recherches inversées dans un moteur de recherche.

Pour l’identification du premier diffuseur de la vidéo sur WhatsApp, on lui souligne que la messagerie est chiffrée et qu’elle va se heurter au droit à la vie privée. Et Cara Hunter de rétorquer : « J’aimerais penser que j’ai le droit de ne pas voir ma vie détruite. » Mais dans un cas comme celui-ci, « vous n’êtes qu’une personne face à cette montagne de technologies et de code. »

Depuis cette affaire, le droit a évolué au Royaume-Uni et au Pays de Galles. Deux lois, l’Online Safety Act et le Data (Use and Access) Act de 2025 ont rendu la création, le partage et la demande de deepfakes à caractère sexuel illégaux. L’Irlande du Nord travaille à ses propres textes.

En France, l’interdiction de réaliser ou diffuser un montage à caractère sexuel a été ancrée dans le Code pénal avec la loi visant à sécuriser et à réguler l’espace numérique. L’usage de traitement algorithmique pour produire ces images y a été inscrit comme circonstance aggravante. Aux Pays-Bas, les députés travaillent sur l’un des textes les plus poussés en la matière, qui octroierait à la population un copyright sur leur voix, leur visage et leurs traits physiques.

Une personne sur quatre ne voit pas le problème

Mais comme ailleurs dans le monde, le public des îles britanniques ne semble pas prendre la mesure de la violence vécue par les victimes de ce type de diffusion. Les deepfakes sont pourtant déjà utilisés pour des usages malveillants, que ce soit pour harceler, pour réaliser des arnaques au président, voire, dans le cas des imageries à caractère sexuel, de l’extorsion, y compris de mineurs.

Publié fin novembre, un rapport de la police britannique note l’explosion du nombre de deepfakes de 1 780 % entre 2019 et 2024, sachant que l’immense majorité (98 % en 2023, selon Security Heroes) de ces images visent avant tout les filles et les femmes. Sur 1 700 interrogés, un répondant sur quatre estime qu’il n’y a rien de grave ou se déclare « neutre » sur le fait de créer ou partager des deepfakes intimes ou sexuels d’une autre personne.

Problématique démocratique

Lorsqu’elle en a été victime, l’enjeu, pour Cara Hunter, n’était même plus d’être élue, mais de faire cesser la diffusion de la vidéo. La politicienne a finalement obtenu son siège de députée, et s’est directement emparée publiquement du sujet. Depuis, elle reçoit régulièrement des appels de filles et de femmes victimes de faits similaires, dont certaines mineures. Dans les écoles, les enseignants lui rapportent la hausse de l’usage d’applications dédiées à « dénuder » des images de personnes par IA (en pratique, coller un faux corps nu sous le visage de la personne visée).

En France, en Espagne et ailleurs, des deepfakes pornographiques sont aussi bien fabriqués avec les visages de personnalités – journalistes, actrices, etc – que de personnes moins exposées publiquement. En Normandie, une enquête a notamment été ouverte en mars après la diffusion de deepfakes d’une douzaine de collégiennes.

Pour la députée d’Irlande du Nord, les risques démocratiques sont évidents, à commencer par celui de décourager les jeunes femmes de s’engager en politique. Réguler la production de ces images, mais aussi œuvrer pour le marquage des images générées par IA, sont autant d’outils permettant d’éviter que la pratique ne perdure, espère-t-elle.

D’autres affaires, comme les deepfakes de Vladimir Poutine et de Volodymyr Zelensky dans le cadre du conflit en Ukraine, ou le deepfake de la voix de Joe Biden pour dissuader des électeurs du New Hampshire de voter, illustrent les enjeux que ces technologies posent pour la bonne tenue du débat démocratique.

En Irlande, en octobre, la campagne présidentielle a encore été perturbée par la diffusion d’un faux extrait de journal télévisé dans lequel la candidate Catherine Connolly semblait déclarer le retrait de sa candidature.

American Express faisait n’importe quoi avec les cookies et écope d’une amende

3 décembre 2025 à 10:09
Attention à l’indigestion
American Express faisait n’importe quoi avec les cookies et écope d’une amende

Après Condé Nast la semaine dernière, c’est au tour d’American Express d’écoper d’une amende administrative de 1,5 million d’euros de la CNIL. En cause là encore, le « non-respect des règles applicables en matière de traceurs (cookies) ». Explications.

Condé Nast, American Express : même combat

La semaine dernière, Condé Nast (éditrice de Vanity Fair, Vogue, GQ et AD) écopait d’une amende de 750 000 euros pour exactement le même motif, à savoir « le non-respect des règles applicables en matière de traceurs (cookies) ». La société s’était remise dans le droit chemin, mais la CNIL retenait la gravité du manquement et prononçait une sanction.

L’histoire se répète, mais avec un poids lourd du secteur bancaire et une amende administrative deux fois plus importante. Il y a plusieurs similitudes entre deux affaires qui arrivent à quelques jours d’intervalle… le début d’une nouvelle série ?

La CNIL rappelle qu’American Express est le « troisième émetteur de cartes de paiement au monde ». En janvier 2023 (il y a donc presque trois ans), elle a mené des contrôles sur le site Internet et dans les locaux de l’entreprise.

En cause, American Express déposait des traceurs sans le consentement de l’utilisateur ou malgré son « refus de consentir ». De plus, la société continuait « à lire les traceurs précédemment déposés malgré le retrait de leur consentement ». La délibération est publiée, permettant d’en apprendre davantage que le communiqué sur les tenants et aboutissants.

À peine arrivé, 31 cookies déposés

Lors du contrôle le 30 janvier 2023, le rapporteur de la CNIL explique que, « dès l’arrivée de l’utilisateur sur le site web  » www.americanexpress.com/fr-fr/ « , et avant toute action de sa part, huit cookies, qui ne bénéficient pas de l’exemption prévue par les textes susvisés et auraient donc dû être soumis au consentement de l’utilisateur, étaient déposés ».

American Express ne conteste pas et affirme avoir corrigé le tir en novembre 2024 afin que seuls les « cookies essentiels » soient déposés dès l’arrivée sur la page d’accueil. Lors d’un nouveau contrôle le 16 mai 2025, la CNIL confirme qu’il n’y a plus de trace du dépôt de ces cookies.

Les huit cookies ne sont que la face émergée de l’iceberg. En tout, le site déposait 31 cookies, mais les 23 autres entrent dans champ de l’exemption prévue par l’article 82 et sont donc considérés comme essentiels et non soumis au consentement.

Refusez des cookies, on vous les sert de force

Vient ensuite le cas du dépôt de cookies malgré le refus de l’utilisateur. Deux cas sont à distinguer. Sur le site principal tout d’abord. Quand un utilisateur cliquait sur « Tout refuser », six nouveaux cookies, considérés comme non essentiels par le rapporteur, étaient déposés. « Au regard des explications fournies par la société quant aux finalités poursuivies par ces cookies, le rapporteur, dans sa réponse et lors de la séance, a indiqué abandonner cette branche du manquement ».

Autre problème similaire, à partir du site email.amex-info.fr cette fois-ci. Toujours le 30 janvier 2023, la délégation de la CNIL continue de naviguer sur le site d’American Express et, au détour d’un clic et de l’ouverture d’un nouvel onglet, elle constate « le dépôt de dix nouveaux cookies. Le rapporteur considère que, parmi ces dix cookies, trois nécessitaient le recueil du consentement ». American Express ne conteste pas et affirme s’être mis en conformité par la suite.

Vous avez retiré le consentement, ok ! et… ?

Dernier grief, la lecture de cookies après retrait du consentement. Pour rappel, on doit pouvoir retirer son consentement aussi simplement qu’on l’a donné et ce à tout moment. Lors de la navigation, la CNIL a accepté les cookies, puis les a refusés. Elle a constaté « la présence sur son navigateur de l’ensemble des cookies déposés avant retrait du consentement, parmi lesquels plusieurs étaient pourtant soumis au consentement de l’utilisateur ».

En défense, l’entreprise américaine « soutient que le rapporteur n’apporte aucune preuve de ces opérations de lecture et que la seule présence des cookies sur le terminal de l’utilisateur est insuffisante pour démontrer un manquement ».

Lors des échanges avec l’entreprise américaine, le rapporteur a « produit un fichier HAR [HTTP Archive, ndlr] démontrant que les cookies précédemment déposés et toujours présents sur le navigateur continuaient, après retrait du consentement, à être lus ». American Express a fini par se mettre en conformité, mais « le manquement demeure néanmoins caractérisé pour le passé ».

Bien évidemment, American Express s’oppose à la publication de la décision et estime que le montant de l’amende proposé par le rapporteur – 1,5 million d’euros – est « disproportionné et insuffisamment motivé ». La formation restreinte de la CNIL estime au contraire que le montant est « adapté ».

De plus, la publicité de la sanction « se justifie au regard de la gravité avérée des manquements en cause, de la position de la société sur le marché et du nombre de personnes concernées, lesquelles doivent être informées ».

HBM4 : Samsung bien décidé à croquer une grosse part du gâteau "NVIDIA" ?

On le sait, la HBM4 est sur le point d'arrivée. Cette mémoire vive à très hautes performances (et très haut cout), bien plus encore que les DDR ou GDDR que nous connaissons bien dans le secteur grand public, a évidemment le vent en poupe dans le monde du calcul IA et la HBM4, qui en est en fait la 6...

LandSpace Could Become China's First Company To Land a Reusable Rocket

Par :BeauHD
3 décembre 2025 à 10:10
China's private launch firm LandSpace is preparing the debut flight of its Zhuque-3 rocket, aiming to become the country's first to land a reusable orbital-class booster using a Falcon-9-style return profile. Ars Technica reports: Liftoff could happen around 11 pm EST tonight (04:00 UTC Wednesday), or noon local time at the Jiuquan Satellite Launch Center in northwestern China. Airspace warning notices advising pilots to steer clear of the rocket's flight path suggest LandSpace has a launch window of about two hours. When it lifts off, the Zhuque-3 (Vermillion Bird-3) rocket will become the largest commercial launch vehicle ever flown in China. What's more, LandSpace will become the first Chinese launch provider to attempt a landing of its first stage booster, using the same tried-and-true return method pioneered by SpaceX and, more recently, Blue Origin in the United States. Construction crews recently finished a landing pad in the remote Gobi Desert, some 240 miles (390 kilometers) southeast of the launch site at Jiuquan. Unlike US spaceports, the Jiuquan launch base is located in China's interior, with rockets flying over land as they climb into space. When the Zhuque-3 booster finishes its job of sending the rocket toward orbit, it will follow an arcing trajectory toward the recovery zone, firing its engines to slow for landing about eight-and-a-half minutes after liftoff. At least, that's what is supposed to happen. LandSpace officials have not made any public statements about the odds of a successful landing -- or, for that matter, a successful launch...

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Frayeur : il a peur d'avoir arraché les puces mémoires de sa RTX 5090 en démontant son waterblock !

3 décembre 2025 à 10:21

L'image a de quoi donner des sueurs froides, on y voit un waterblock fraichement retiré d'une carte graphique haut de gamme, une ASUS ROG Astral RTX 5090, en l'occurrence et on ne peut que constater la présence d'écriture sur les pads thermiques, le cerveau a alors un réflexe et pense que les puces mémoires ont été arrachées lors de l'opération de démontage, ce qui serait peut-être rentable avec la hausse incessante de leur prix. Mais, il n'en est rien, car soyons logique, si c'était le cas, nous ne verrions pas les écritures, mais bien l'arrière des puces ! […]

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Lepton, une grenouille pour propulser Android dans SteamOS

Un peu avant la mi-novembre, Valve a officialisé une ribambelle de nouveaux produits : les Steam Machine, Steam Frame et Steam Controller, respectivement console, casque de réalité virtuelle et manette. Ça, c’est pour la vitrine... [Tout lire]

Usurpation de numéro : le pansement de l’Arcep pour limiter le spam téléphonique

3 décembre 2025 à 09:27
Ils ne peuvent pas s'arrêter, ohé, ohé, de spammer, spammer…
Usurpation de numéro : le pansement de l’Arcep pour limiter le spam téléphonique

Les spams téléphoniques et usurpations de numéro se multiplient à grande vitesse. Les opérateurs ont déployé des protections avec le Mécanisme d’Authentification des Numéros (MAN), mais des appels en roaming passent à travers les mailles du filet. L’Arcep demande désormais aux opérateurs de « masquer le numéro mobile non authentifié d’un appel provenant de l’étranger ».

L’Arcep, le régulateur du marché des télécoms, dresse un triste constat de 2025 sur le spam téléphonique avec pas moins de « 18 000 signalements d’usurpation d’identité sur la plateforme « J’alerte l’Arcep » »… sans compter donc ceux qui ne les signalent pas à l’Arcep.

De 500 usurpations en 2023 à 18 000 en 2025 !

C’est dans la lignée de la tendance des années précédentes. En 2024, le volume des signalements sur l’usurpation de numéro avait fait x16, passant d’environ 500 en 2023 à 8 500. Sur l’ensemble des appels et messages non sollicités ou abusifs, l’augmentation est aussi importante : de 2 029 alertes en 2023 on est passé à 10 973 en 2024.

Signalements d’usurpation de numéros :

  • 2023 : 500
  • 2024 : 8 500
  • 2025 : 18 000 (année incomplète)

Vous l’avez peut-être déjà expérimenté (moi oui). Des abonnés dont le numéro a été utilisé frauduleusement reçoivent ensuite plus ou moins fréquemment « des appels de personnes irritées par ces sollicitations abusives qui semblent venir de leur numéro de téléphone ». S’engagent alors des conversations lunaires du type : « vous m’avez appelé ! Non non, pas du tout ! Si si, je vous l’assure ! ». Avec un peu de pédagogie, l’interlocuteur finit généralement par comprendre (ou au moins faire semblant), mais quelle perte de temps !

Le power de MAN à la rescousse pour limiter le spam téléphonique


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La configuration type de Steam retombe dans ses travers sur le GPU !

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Depuis quelques mois, deux camps, Laptop et desktop se livrent une véritable guerre de tranchée afin de dominer la configuration type mensuelle de Steam. En octobre, nous fûmes heureux de vous annoncer que le camp Desktop avait pris le dessus dans cette guerre fratricide, mais qu'elle ne fut pas notre déconvenue, lorsque nous constatâmes que la configuration type du mois de novembre 2025 avait à nouveau basculé du côté obscur du Laptop... […]

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Les contours de la hausse des prix des cartes graphiques AMD se précisent !

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Comme nous vous l'indiquions il y a peu dans notre suivi de la crise historique de la DRAM, avec une envolée de +171,8 % des tarifs sur un an, le marché continue de se tendre. Et selon de nouvelles informations en provenance de la supply chain, AMD aurait désormais informé ses partenaires d'une hausse généralisée de 10 % sur toute sa gamme GPU.Pourquoi ? Simple : le prix de la mémoire GDDR flambe et mange toutes les marges. […]

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Concours : une RTX 5090 customisée ARC Raiders à remporter !

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NVIDIA perpétue son concours spécial fêtes de fin d'année avec une nouvelle carte graphique à remporter : une sublime RTX 5090 customisée ARC Raiders ! Il s'agit d'une version Founders Edition, testée ici. RTX 5090 FE : GPU : GB202 Fréquence : 2010 MHz Fréquence boost : 2410 MHz Mémoire : 32 Go GDDR7 Fréquence mémoire : 1400 MHz Bus : 512 bits Interface : PCIe 16X Gen 5 CUDA Cores : 21760 RT Cores : 170 (4th Gen) Tensor Cores : 680 (5th Gen) Rops : 176 […]

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Fallout 4 mérite amplement ce mod texture HD !

3 décembre 2025 à 08:00

On peut être âgé d'une petite dizaine d'années et mériter grandement un petit lifting, preuve en est avec ce mod texture HD à destination du jeu Fallout 4 ! Créé et proposé par nigeez, le mod est téléchargeable ici et il promet, tout simplement, de grandement embellir toutes les textures secondaires du titre de Bethesda, la végétation, les divers sols devraient resplendir ! […]

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☕️ OnlyOffice 9.2 officialise son agent pour le travail bureautique

3 décembre 2025 à 08:47

Avec la version 9.1, la suite bureautique avait introduit un agent en version bêta. L’éditeur se sent suffisamment prêt désormais pour le lancer dans le grand bain.

Comme toujours avec ce type de fonction, elle est conçue pour gérer des requêtes comme le résumé de tout ou partie d’un document, des questions sur le contenu, le remplissage de PDF ou encore des modifications dans la présentation.

OnlyOffice ne dispose pas de son propre modèle. Pour utiliser l’agent maison, il faut disposer d’une clé API pour un LLM existant, comme ChatGPT, Claude ou Gemini. On peut aussi le connecter à un serveur LLM ou MCP local fonctionnant avec des solutions de type Ollama. Comme le rappelle OMGUbuntu cependant, le travail avec les LLM implique souvent des conditions d’utilisation incluant la réutilisation des contenus analysés à des fins d’entrainement.

Parmi les autres nouveautés de cette version, signalons la possibilité de choisir une couleur personnalisée pour caviarder des passages dans un document PDF, l’enregistrement d’une série d’actions sous forme de macro pour la réutiliser plus tard, la personnalisation des raccourcis clavier, la possibilité d’insérer des équations depuis des sources en ligne, la disponibilité de cases à cocher et de boutons radio dans l’éditeur de formulaires, ainsi qu’un correctif de sécurité.

La nouvelle mouture de la suite peut être téléchargée depuis le site officiel ou le dépôt GitHub.

☕️ Le temps légal français en passe de valider une nouvelle optimisation énergétique

3 décembre 2025 à 08:14

Cela fait maintenant longtemps que l’Agence nationale des fréquences (ANFR) s’est lancée dans une opération de sobriété énergétique pour la diffusion du temps légal français via les ondes. Ce temps légal permet pour rappel aux équipements « d’être synchronisés de façon extrêmement précise ».

« Disposer d’un signal horaire permettant une synchronisation de tous les équipements concernés est donc essentiel pour la vie de la Nation, notamment dans des domaines touchant à la sécurité », expliquait l’Agence. Cet impératif peut se conjuguer avec la sobriété énergétique.

Des baisses ont déjà eu lieu. En 2020 par exemple, la puissance du site d’Allouis qui diffuse le signal est passée de 1 110 à 800 kW. Il y a un an, des expérimentations ont débuté pour la réduire encore, à 675 kW, pendant une semaine. Entre mai et novembre 2025, la puissance de diffusion a de nouveau été abaissée de 800 à 675 kW.

Dans les deux cas, tout s’est bien passé. La deuxième phase était plus complexe car elle « incluait une opération sensible : le passage de la diffusion du pylône nord au pylône sud le 14 octobre. Même durant cette manœuvre technique, aucune dégradation notable du signal n’a été enregistrée. Ces résultats confirment la robustesse de la diffusion, même avec une puissance réduite ».

De nouvelles phases de tests sont prévues pour valider définitivement l’optimisation énergétique avec le passage à 675 kW (soit quasiment deux fois moins que les 1 110 kW d’avant 2020) :

  • Retour à 800 kW à partir du 18 novembre 2025.
  • Nouvelle période à 675 kW du 16 décembre 2025 au 31 mars 2026.

« À l’issue de cet hiver d’observation, un passage permanent à 675 kW pourrait être décidé dès le deuxième trimestre 2026 », ajoute l’ANFR.

☕️ OnlyOffice 9.2 officialise son agent pour le travail bureautique

3 décembre 2025 à 08:47

Avec la version 9.1, la suite bureautique avait introduit un agent en version bêta. L’éditeur se sent suffisamment prêt désormais pour le lancer dans le grand bain.

Comme toujours avec ce type de fonction, elle est conçue pour gérer des requêtes comme le résumé de tout ou partie d’un document, des questions sur le contenu, le remplissage de PDF ou encore des modifications dans la présentation.

OnlyOffice ne dispose pas de son propre modèle. Pour utiliser l’agent maison, il faut disposer d’une clé API pour un LLM existant, comme ChatGPT, Claude ou Gemini. On peut aussi le connecter à un serveur LLM ou MCP local fonctionnant avec des solutions de type Ollama. Comme le rappelle OMGUbuntu cependant, le travail avec les LLM implique souvent des conditions d’utilisation incluant la réutilisation des contenus analysés à des fins d’entrainement.

Parmi les autres nouveautés de cette version, signalons la possibilité de choisir une couleur personnalisée pour caviarder des passages dans un document PDF, l’enregistrement d’une série d’actions sous forme de macro pour la réutiliser plus tard, la personnalisation des raccourcis clavier, la possibilité d’insérer des équations depuis des sources en ligne, la disponibilité de cases à cocher et de boutons radio dans l’éditeur de formulaires, ainsi qu’un correctif de sécurité.

La nouvelle mouture de la suite peut être téléchargée depuis le site officiel ou le dépôt GitHub.

☕️ Le temps légal français en passe de valider une nouvelle optimisation énergétique

3 décembre 2025 à 08:14

Cela fait maintenant longtemps que l’Agence nationale des fréquences (ANFR) s’est lancée dans une opération de sobriété énergétique pour la diffusion du temps légal français via les ondes. Ce temps légal permet pour rappel aux équipements « d’être synchronisés de façon extrêmement précise ».

« Disposer d’un signal horaire permettant une synchronisation de tous les équipements concernés est donc essentiel pour la vie de la Nation, notamment dans des domaines touchant à la sécurité », expliquait l’Agence. Cet impératif peut se conjuguer avec la sobriété énergétique.

Des baisses ont déjà eu lieu. En 2020 par exemple, la puissance du site d’Allouis qui diffuse le signal est passée de 1 110 à 800 kW. Il y a un an, des expérimentations ont débuté pour la réduire encore, à 675 kW, pendant une semaine. Entre mai et novembre 2025, la puissance de diffusion a de nouveau été abaissée de 800 à 675 kW.

Dans les deux cas, tout s’est bien passé. La deuxième phase était plus complexe car elle « incluait une opération sensible : le passage de la diffusion du pylône nord au pylône sud le 14 octobre. Même durant cette manœuvre technique, aucune dégradation notable du signal n’a été enregistrée. Ces résultats confirment la robustesse de la diffusion, même avec une puissance réduite ».

De nouvelles phases de tests sont prévues pour valider définitivement l’optimisation énergétique avec le passage à 675 kW (soit quasiment deux fois moins que les 1 110 kW d’avant 2020) :

  • Retour à 800 kW à partir du 18 novembre 2025.
  • Nouvelle période à 675 kW du 16 décembre 2025 au 31 mars 2026.

« À l’issue de cet hiver d’observation, un passage permanent à 675 kW pourrait être décidé dès le deuxième trimestre 2026 », ajoute l’ANFR.

☕️ Après AOL, Bending Spoons va s’offrir Eventbrite et sa billetterie

3 décembre 2025 à 07:53

Eventbrite, poids lourd américain de la billetterie en ligne, annonce son entrée en négociations exclusives avec le groupe italien Bending Spoons, qui propose de racheter l’entreprise, en cash, pour 500 millions de dollars (environ 430 millions d’euros).

Le prix de rachat, fixé à 4,5 dollars par action, représente une prime de 60 % par rapport au cours quelque peu végétant de l’action Eventbrite à Wall Street sur les soixante derniers jours. La proposition a été acceptée à l’unanimité par le conseil d’administration d’Eventbrite, et la transaction devrait être bouclée dans le premier semestre 2026, affirme l’acquéreur, après validation des différentes instances représentatives ou réglementaires concernées. Eventbrite vise pour son exercice fiscal 2025 un chiffre d’affaires de l’ordre de 290 millions de dollars.

« En tant que fans de longue date, nous avons identifié plusieurs pistes que nous avons hâte d’explorer avec l’équipe d’Eventbrite après la finalisation de la transaction. Il s’agit notamment de développer une messagerie dédiée, d’intégrer l’IA pour simplifier la création d’événements, d’améliorer la recherche et de créer un système pour le marché des billets de seconde main », indique Luca Ferrari, CEO de Bending Spoons.

Le groupe italien aux dents longues réalisera-t-il vraiment ces projets avec l’équipe actuelle d’Eventbrite ? La plupart de ses acquisitions récentes se sont soldées par des départs massifs au sein des entreprises ciblées par sa stratégie de build-up (construction d’un groupe par accumulation de sociétés distinctes, avec une recherche de synergies opérationnelles).

En 2025, Bending Spoons s’est déjà engagé dans le rachat de Vimeo, puis dans celui du portail AOL.

Le groupe dispose sur le papier des moyens de ses ambitions : fin octobre, il a annoncé coup sur coup une levée de fonds de 710 millions de dollars, sur la base d’une valorisation préalable à 11 milliards de dollars, et l’obtention d’une enveloppe de 2,8 milliards de dollars sous forme de dette bancaire.

Eventbrite revendique 4,7 millions d’événements et 83 millions d’entrées payantes distribuées en 2024 – extrait des résultats financiers, capture d’écran Next

Amazon lance ses puces Trainium3 pour l’IA : 2,5 pétaflops et 144 Go de HBM3e

3 décembre 2025 à 07:25
Mélange de puces et de chiffres
Amazon lance ses puces Trainium3 pour l’IA : 2,5 pétaflops et 144 Go de HBM3e

Amazon présente ses UltraServers pour les entrainements et l’inférence d’IA avec Trainium3. Le géant du Net augmente à la fois la densité et les performances de sa puce maison, lui permettant ainsi d’afficher un gros x4,4 sur les performances. On vous détaille cette annonce.

Amazon vient d’annoncer la disponibilité pour les clients de sa nouvelle puce Trainium3 pour l’entrainement et l’inférence des intelligences artificielles. La division cloud du géant américain continue sur sa lancée, avec une nouvelle génération par an.

Des UltraServers et UltraClusters avec Trainium3 disponibles

L’année dernière, durant la conférence re:Invent, c’était Trainium2 qui était disponible et la puce Trainium3 présentée. Encore un an avant (en 2023), Trainium2 était annoncée pour remplacer le SoC Trainium de première génération.

On rembobine cette fois avec les performances. Trainium2 était annoncée comme quatre fois plus rapide sur les entrainements, avec une capacité mémoire multipliée par trois. L’efficacité énergétique (performances/watt) était multipliée par deux.

Amazon promettait des instances Trn2 avec jusqu’à 100 000 puces Trainium2 via les UltraClusters, pour une puissance de calcul pouvant atteindre « jusqu’à 65 exaflops ». Des UltraServers plus raisonnables avec 64 Trainium2 interconnectés étaient aussi de la partie, pour une puissance maximale de 83,2 pétaflops.

Les UltraClusters Elastic Compute Cloud (EC2) « sont composés de milliers d’instances EC2 accélérées, colocalisées dans une zone de disponibilité AWS donnée et interconnectées via un réseau », explique Amazon. Les UltraServers sont d’au moins un ordre de grandeur plus petits, puisqu’il est question de « plusieurs instances EC2 ».

AWS re:Invent 2025 Trainium3
AWS re:Invent 2025 Trainium3
AWS re:Invent 2025 Trainium3
AWS re:Invent 2025 Trainium3

Trainium3 : x2 sur les performances, 50 % de mémoire en plus

Nous revoilà à Trainium3, dont les UltraServers équipés de cette génération proposent « une puissance de calcul jusqu’à 4,4 fois supérieure, une efficacité énergétique quatre fois plus grande et une bande passante mémoire presque quatre fois supérieure à celle des serveurs Trainium2 UltraServers ». Trainium3 est gravée avec une technologie 3 nm.

Un UltraServer peut héberger jusqu’à 144 puces Trainium3 pour une puissance de 362 pétaflops, avec une précision en virgule flottante de 8 bits (FP8). Avec un arrondi, on arrive bien au rapport x4,4 annoncé par Amazon par rapport aux 83,2 pétaflops de la génération précédente. Un UltraServer Trn3 complet dispose de 20,7 To de mémoire HBM3e et d’une bande passante agrégée de 706 To/s.

Avec une division par 144, cela nous donne 2,5 pétaflops de calculs en FP8 et 144 Go de mémoire par puce. Le même calcul donne respectivement 1,3 pétaflop et 96 Go pour la puce Trainium2. La bande passante mémoire totale de Trn2 est de 185 To/s (on a donc un gain de x3,8 avec Trainium3).

2 500 téraflops (ou 2,5 pétaflops) pour Trainium3 alors que NVIDIA revendique pour rappel 5 000 téraflops en FP8 pour un die Blackwell, mais le fabricant en intègre deux par puce, soit 10 000 téraflops. Pour rappel, la H100 de NVIDIA est annoncée pour 3 958 téraflops en FP8.

UltraClusters : jusqu’à un million de puces Trainium3

L’entreprise affirme avoir amélioré sa partie réseau, notamment son NeuronSwitch-v1 qui permet de doubler la bande passante à l’intérieur des UltraServers. Pour les échanges entre les puces, une version améliorée de Neuron Fabric permet de réduire la latence à moins de 10 ms.

Les UltraClusters sont aussi améliorés et peuvent connecter entre eux des milliers d’UltraServers pour arriver à un total d’un million de puces Trainium, soit 10 fois plus que les 100 000 puces de la génération précédente.

Prudence sur les chiffres d’Amazon toutefois. La société se faisait récemment l’écho du projet Rainier : une « infrastructure collaborative avec près d’un demi-million de puces Trainium2 ». Trainium3 ne fait donc « que » deux fois mieux, pas 10. Les puces de Rainier sont réparties entre plusieurs centres de données aux États-Unis.

Selon Amazon, ses UltraClusters permettent « l’entraînement de modèles multimodaux avec des milliards de jetons et de l’inférence en temps réel pour des millions d’utilisateurs en simultané ».

AWS re:Invent 2025 Trainium3

Trainium4 : FP4 et au NVLink Fusion

Si vous avez lu attentivement le début de cet article, vous savez certainement de quoi parle la fin : Trainium4. Amazon annonce « six fois plus de performances de traitement (FP4), trois fois plus de performances en FP8 et quatre fois plus de bande passante mémoire ».

L’annonce sur FP4 est la conséquence directe du x3 en FP8. En divisant la précision par deux, on multiplie les performances par deux. Amazon rejoint donc NVIDIA qui était le premier à se lancer en FP4 avec Blackwell.

Enfin, Amazon prévoit de rendre Trainium4 compatible avec NVLink Fusion, une technologie NVIDIA permettant de monter « une infrastructure d’IA semi-personnalisée », avec des puces du Caméléon et celles de partenaires. Au lancement, MediaTek, Marvell, Alchip Technologies, Astera Labs, Synopsys et Cadence s’étaient associés à l’annonce.

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