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(via https://shaarli.zoemp.be/shaare/PrIihw)
Encore un super effet de l'IA: « l’IA supprimerait la moitié des emplois de cols blancs de niveau débutant. »
Je pose une question : Si les entreprises sacrifient toute la nouvelle génération d'informaticiens en les remplaçant par de l'IA, il se passera quoi dans quelques années quand ceux qui ont de l'expérience partiront à la retraite ? Ils n'auront plus de nouvelle génération d'informaticiens compétents (on ne peut pas obtenir des dev seniors compétent sans qu'ils soient junior d'abord). Donc les boîtes qui remplacent des employés par de l'IA vont se casser la gueule.
Notez bien ce que je dis ici, on en reparle dans quelques années : Voici le scénario que je vois venir:
Tant qu'aucune évolution technologique ne le contredit, l'IA va consommer autant d'énergie, voir plus (pour avoir des modèles plus puissants). Elle ne pourra donc pas rester gratuite. La plupart des boîtes qui fournissent de l'IA vont couler en ayant bouffé tout leur capital en matériel et électricité. Les quelques boîtes restantes ne vont plus fournir d'IA "gratuite" (ou alors une version étriquée). Les versions payantes vont voir leurs prix augmenter. Les entreprises utilisatrices d'IA, face à ces augmentations de prix, vont lâcher l'affaire et pleurer qu'elles ont du mal à recruter des employés compétents. (Permalink)
Et si la preuve la plus sidérante des progrès du monde moderne se cachait dans ce que nous préférons oublier ? Les excréments. Jadis, nos ancêtres pataugeaient dans un cloaque de déjections humaines et animales, les manipulaient à mains nues, en inhalaient les relents putrides comme une fatalité quotidienne. Faute d’alternative, ces immondices servaient d’engrais pour les champs. Heureusement, nous les avons aujourd’hui presque annihilés de notre horizon quotidien.
Cette révolution silencieuse – notre émancipation triomphale de la dictature fécale – repose sur des conquêtes formidables des deux derniers siècles : égouts modernes, engrais azotés de synthèse, moteurs thermiques et révélations de la théorie des germes. Une transformation radicale mais rarement célébrée de la condition humaine.
Avant l’automobile, les chevaux faisaient des rues urbaines des véritables cloaques. Richard Rhodes révèle dans Energy: A Human History qu’à New York, les équidés déposaient chaque jour 1,8 million de kilos de bouse et 378 000 litres d’urine en pleine voie publique ! Dans The Rise and Fall of American Growth, Robert Gordon cite ce passage édifiant de « The Horse in the City » :
« L’odeur des tas de fumier et les nuées de mouches qu’ils attiraient étaient parmi les nuisances les plus désagréables créées par les écuries. La nuisance était particulièrement grave en été… Sur Liberty Street à New York, il y avait un tas de fumier de 2 mètres de haut. Les rues de New York… étaient souvent recouvertes de couches de crottin. »
L’or brun
Ramasser la merde constituait un métier à temps plein. Comble de l’ironie : l’une des principales fonctions des chevaux était de tirer les charrettes destinées à évacuer… leurs propres déjections. Mais ne croyez pas que ces excréments étaient simplement des déchets à éliminer. Ce serait méconnaître leur valeur inestimable ! La merde était précieuse. Un trésor. De l’or brun.
Pendant des millénaires, le fumier, principalement issu du bétail, a été le principal moyen de régénérer la fertilité des sols après chaque récolte. Les systèmes agricoles étaient largement conditionnés par la quantité d’excréments qu’ils pouvaient efficacement utiliser. Le passage de l’agriculture sur brûlis à la rotation biennale dans l’Antiquité reposait sur le bétail qui paissait dans les pâturages avant d’être parqué la nuit dans les champs en jachère pour les fertiliser naturellement. La transition vers la rotation triennale dépendait de la charrue qui, entre autres avantages, permettait d’enfouir le fumier dans le sol, et des chariots qui facilitaient le transport de plus grandes quantités d’excréments.
Les déjections servaient également de combustible dans les régions manquant de bois, et même de matériaux de construction. Dans les zones les plus pauvres du monde, on les brûle encore aujourd’hui pour se chauffer, contribuant à une pollution intérieure dévastatrice pour la santé humaine.
La prospérité et le développement sont corrélés à l’usage de sources d’énergies plus propres, plus efficaces et plus pratiques pour la cuisine. Source : Our World in Data.
Le « pic de la fiente »
Au 19ème siècle, le commerce du fumier prit une dimension mondiale. Les Îles Chincha, au large du Pérou, où la pluie se faisait rare, accumulaient des fientes d’oiseaux marins depuis des millénaires. Ces montagnes de guano, hautes comme des immeubles, étaient exploitées telles des mines de charbon et exportées massivement vers l’Europe et les États-Unis.
La frénésie pour cet or brun était telle que les îles atteignirent rapidement leur « Pic de la Fiente » – épuisant totalement ces réserves millénaires en à peine 40 ans. L’obsession pour les fertilisants était si intense que plusieurs intellectuels du XIXème siècle critiquèrent vivement les égouts urbains pour leur incapacité à capturer les déjections humaines à des fins agricoles. Sir William Crookes, dans un discours de 1898, célébra « le trésor enfermé dans les eaux usées et les égouts de nos villes » (!), déplora le « gaspillage indicible » consistant à « retourner imprudemment à la mer ce que nous avons pris de la terre, » et imagina « de convertir les eaux usées en maïs. »
Dans Les Misérables, Hugo s’indigne lors de sa digression sur les égouts parisiens : « Employer la ville à fumer la plaine, ce serait une réussite certaine. Si notre or est fumier, en revanche, notre fumier est or. […] Un égout est un malentendu. »
Rassurez-vous, tous les déchets urbains n’étaient pas perdus ! Les déjections équines étaient acheminées vers les campagnes, tout comme certains déchets humains, pudiquement baptisés « terreau de minuit » (« night soil »). On imagine aisément que la collecte de cette matière devait être une tâche particulièrement répugnante. Le terreau de minuit demeure encore aujourd’hui une ressource exploitée dans les pays les plus démunis.
La fin de la « tyrannie du cheval »
Comment l’humanité s’est-elle affranchie de cette condition insalubre qui fut jadis son quotidien ? Rendons d’abord hommage à l’avènement des égouts modernes. En 1833, Paris inaugura son premier réseau d’égouts destiné à canaliser tant les eaux pluviales que celles issues du lavage des voies publiques. Quelques innovations déterminantes marquèrent ensuite l’aube du XXe siècle : l’engrais azoté de synthèse, nous libérant ainsi de notre ancestrale dépendance au fumier ; puis l’essor des transports mécanisés – d’abord les tramways électriques, suivis des automobiles – mettant un terme à ce que Gordon qualifiait avec justesse de « tyrannie du cheval ».
L’adoption fulgurante de ces technologies a été catalysée par la nouvelle théorie des germes et la prise de conscience scientifique que les matières fécales constituaient des véritables bombes bactériologiques.
L’invisibilité des excréments dans notre quotidien n’est pas l’état naturel de la condition humaine, mais bien l’une des plus remarquables conquêtes de notre civilisation moderne.
Cette révolution silencieuse, que nous tenons aujourd’hui pour acquise, représente une rupture fondamentale avec des millénaires d’histoire où l’humanité vivait littéralement entourée de déjections. Ce changement radical dans notre rapport à la merde constitue peut-être l’un des progrès les plus tangibles – quoique trop rarement célébré – de notre modernité technologique et sanitaire.
Tristan K.@tristankamin.bsky.socialposted: Je viens de côtoyer, quatre heures durant, @prof-d-sciences.bsky.social... et bah figurez-vous qu'en fait, c'est finalement quelqu'un de tout à fait sympathique‽
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Je ne sais pas si ça peut avoir un intéret pour vous, mais voici les plus petits fichiers possibles *valides* pour diférents formats (mp3, png, bmp, java, jpg...) (Permalink)
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La France va-t-elle réintroduire un dangereux poison pour les humains, les abeilles et la biodiversité, comme le clament LFI, les écologistes, les associations environnementales, mais aussi certains chercheurs ? Accusé acétamipride, levez-vous !
« Tueur d’abeilles » pour le syndicat d’apiculteurs UNAF, « poison » selon la députée écologiste Delphine Batho, « une des causes du cancer du pancréas » dixit la députée verte Sandrine Rousseau… L’acétamipride, un insecticide néonicotinoïde interdit en France depuis 2018, a enflammé le Palais Bourbon la semaine dernière. Sa réautorisation, bien que temporaire, dérogatoire et très encadrée, est l’élément le plus explosif de la loi Duplomb visant « à lever les contraintes du métier d’agriculteur », votée par le Sénat en janvier et examinée actuellement en commission mixte paritaire à l’Assemblée nationale.
Un néonicotinoïde pas comme les autres ?
Pour la gauche, les Verts et pour certains scientifiques, réintroduire cette molécule serait criminel pour l’environnement, la santé humaine et les pollinisateurs. Elle est pourtant homologuée par l’Agence sanitaire européenne (EFSA) jusqu’en 2033 et reste donc autorisée dans les 26 autres pays de l’Union européenne. Tous irresponsables, donc ?
Il faut pourtant distinguer l’acétamipride des quatre autres néonicotinoïdes (NNI), utilisés en Europe depuis les années 90, et combattus dès l’origine par les apiculteurs et les écologistes. Tous sont de puissants neurotoxiques (ciblant le système nerveux), très efficaces pour lutter contre les ravageurs de nombreuses cultures. Dans les années 2010, l’Inrae et l’ITSAP (Institut technique et scientifique de l’apiculture et de la pollinisation) ont mis en évidence la forte rémanence de certains NNI dans les sols et les cours d’eau et le fait que, même à faible dose, ils pouvaient désorienter les abeilles et les empêcher de retrouver leur ruche. Ce sont ces travaux qui, en 2016, ont conduit Ségolène Royal, alors ministre de l’Écologie, à faire voter l’interdiction (effective en 2018) de tous les NNI. Une décision purement politique, a rappelé récemment devant les députés Benoit Vallet, président de l’agence sanitaire française (Anses) et sans doute trop radicale. Car si l’Union européenne a suivi la France sur 4 molécules, elle a maintenu l’autorisation de l’acétamipride. Selon la plupart des agences sanitaires, dont l’EFSA, la toxicité sur les abeilles de cette substance active est en effet nettement plus faible, et sa persistance dans l’environnement beaucoup plus courte, avec une demi-vie (durée nécessaire à la disparition de 50 % du produit) souvent inférieure à 8 jours, contre plusieurs centaines de jours pour les autres NNI.
Une interdiction dévastatrice pour les producteurs français
Le choix de la France a généré de graves distorsions de concurrence pour des pans entiers de l’agriculture, jugées inacceptables par beaucoup de producteurs. Face à des attaques dévastatrices de pucerons en 2020, les betteraviers ont obtenu par dérogation la possibilité d’utiliser des semences enrobées de deux NNI (imidaclopride et thiaméthoxame) avant que le Conseil d’État n’y mette fin en 2023 sous la pression des écologistes. Un désastre pour la filière sucrière française (leader en Europe), alors que sa concurrente allemande pulvérise chaque année ses champs à l’acétamipride. « Les betteraviers allemands nous regardent, morts de rire, mourir à petit feu », s’indigne sur France Info Bruno Cardot, producteur de betteraves dans l’Aisne, rappelant que six sucreries ont fermé en six ans. « Je cherche des solutions alternatives [notamment de biocontrôle] mais elles ne sont pas encore au point. Dans quatorze pays, les semis de betterave sont traités cette année à l’acétamipride. Je veux les mêmes règles ! » L’an dernier, la filière noisette a subi des pertes de rendement de l’ordre de 30 % face aux attaques de balanin et de punaises diaboliques, faute de réelle alternative à l’acétamipride, selon les producteurs. Mêmes impasses technologiques en perspective pour les vergers de pommiers ou de pruniers, ou pour de nombreux légumes.
En 2022 et en 2024, l’EFSA a procédé à de nouvelles évaluations de la molécule, sur la base d’études qui lui ont été soumises par la France (très désireuse de la faire interdire dans toute l’UE) et par l’organisation Pesticide Action Network (PAN Europe). L’agence persiste et signe : « si l’acétamipride est utilisé conformément aux conditions réglementaires, nous estimons qu’il ne pose pas de problème pour la santé humaine et pour l’environnement», a déclaré récemment une porte-parole de la Commission européenne.
La perfection, ennemie de la raison ?
Certes, même avec des conditions d’utilisation draconiennes, ce produit ne peut pas être considéré comme inoffensif. Aucun insecticide ne l’est, par définition. Si certaines accusations relèvent de la pure mauvaise foi, tel le lien entre cancer du pancréas et acétamipride démontré par aucune étude (à lire : Aspartame, pesticides… stop à l’instrumentalisation du cancer), de nombreux effets potentiels sur la santé humaine et l’environnement n’ont pas encore été testés. L’EFSA évalue donc actuellement un possible impact de la molécule sur le développement des neurones et des structures cérébrales associées à l’apprentissage ou la mémoire, mais aussi les risques de perturbation endocrinienne, ou encore les effets potentiels sur la reproduction des pollinisateurs. Dans l’attente d’études de grande ampleur et de qualité sur ces questions, l’Agence a recommandé l’an dernier d’abaisser les seuils toxicologiques, notamment la dose journalière admissible de résidus (DJA).
Les agriculteurs en sont conscients : il faudra, avec le temps, trouver des substituts moins agressifs, avec le soutien des chercheurs. Les filières y travaillent, mais cela prendra des années. Dans l’intervalle, la France va devoir trouver un chemin équilibré : se prémunir des effets les plus délétères des pesticides, sans sacrifier son autonomie agricole et alimentaire. En raisonnant plus sereinement en termes de bénéfices / risques ?
Sous le coude pour examen ultérieur : un firewall pour Linux conçu pour donner sélectivement le droit aux applications d'aller sur internet (comme l'époque de ZoneAlarm sous Windows).
À utiliser si vous n'avez pas confiance dans les applications que vous avez installées (mais si elles sont installées et que vous n'avez pas confiance en elles, vous avez déjà un problème).
Sous Linux, j'utilise déjà Firejail pour empêcher les applications d'accéder au réseau ou non, ainsi que d'accéder à mon répertoire personnel ou non.
(Je m'en sers surtout pour que les jeux n'aillent pas mettre leurs fichiers de configuration et leur sauvegardes partout dans mon répertoire perso.) (Permalink)
Microsoft veut aussi permettre à WindowsUpdate de mettre à jour les applications tierces. ET c'est une super bonne idée (c'est ce qui est fait dans Linux).
Mais ça a l'air d'une sacré usine à gaz : "After registering as an update provider, the orchestrator will regularly run an update scan tool supplied during the registration process to discover pending updates. The orchestrator then queues downloads and updates at optimal times to minimize CPU and bandwidth spikes while also considering user activity, power status, and network conditions. Under this new update model, it will also handle restart requirements, notification deadlines, and rescheduling of failed operations without requiring developers to build a custom scheduling or logging solution."
Je pense qu'ils veulent faire trop "smart", trop intelligent, et ça : 1) va être trop compliqué pour les développeurs. 2) ça va se casser la gueule.
Sous Linux c'est techniquement relativement simple : La machine est abonnée à un ou plusieurs dépôts. Elle va de temps en temps voir le manifeste de chaque dépôt et compare avec sa version locale pour voir ce qui doit être téléchargé et mis à jour.
Tout ça avec juste des fichiers publiés statiquement sur un site web, récupérés en https. Simple, efficace.
Quand on veut faire des logiciels trop intelligents, ça finit toujours par faire des trucs très cons.
La pollution tue 48 000 personnes par an. La précarité énergétique, 10 000. Ces chiffres, connus de tous, sont à l’origine de lois comme celle sur les ZFE ou le DPE. Seul petit problème, ils sont faux.
Alors, d’où viennent ces chiffres et comment s’imposent-ils dans le débat public ?
Les zones à faibles émissions, c’est avant tout une réponse à un enjeu de santé publique : 48 000 Françaises et Français meurent chaque année à cause de la pollution de l’air.
Ce sont les collectivités locales qui définissent les zones et les règles du jeu des ZFE, elles ont la… pic.twitter.com/BNlp5N2J5F
Ces chiffres aussi circulent partout. Ils suscitent le débat, voire l’indignation. Manque de chance, ils sont trompeurs, voire carrément bidonnés.
Alors, comment et par qui sont-ils fabriqués ?
« D’après un rapport… », la formule magique
Commençons par le plus facile : l’étude produite par une ONG militante, et reprise sans recul par les médias. C’est le célèbre « d’après un rapport… »
La méthodologie d’Oxfam, à qui l’honnêteté imposerait de se rebaptiser Hoax-Fake, a déjà été débunkée mille fois. Dans son calcul, Oxfam ne tient pas seulement compte du mode de vie des plus riches mais aussi des émissions des entreprises qu’ils possèdent. Chaque fois que vous passez à la pompe, vos émissions sont comptabilisées au passif des vilains actionnaires de Total. Ici le biais est grossier, l’intention évidente (servir son agenda anticapitaliste). Mais chaque année, Oxfam nous ressert son rapport, et chaque année ses « conclusions » sont reprises sans recul par des journalistes paresseux. Pourquoi se priver ?
Oxfam, leur obsession, ce sont les « 1 % ». Autre exemple qui ressort chaque année avec quelques variantes : « les 1 % les plus riches de la planète possèdent près de la moitié des richesses mondiales« . Problème, Oxfam se focalise sur le patrimoine net ce qui gonfle artificiellement les inégalités et ignore les dynamiques de revenu, rendant le tableau plus alarmiste qu’il ne l’est réellement. Pour les besoins de la cause, bien sûr.
Sobriété numérique : ma petite entreprise ne connaît pas la crise
Autre catégorie de chiffres venant d’associations, le sondage aux résultats abusivement généralisés et déformés.
Ainsi ce sondage réalisé en 2015 au Royaume-Uni par Censuswide pour Barnardo’s, à l’occasion d’une campagne de don de vêtements. 54,7 % des 1480 participantes répondent qu’elles portent en moyenne 7 fois un vêtement acheté pour une « occasion spéciale », ce qui est devenu au fil du temps et des reprises (dont – évidemment – par Oxfam) : « en moyenne un vêtement est jeté après avoir été porté 7 fois ».
Autre cas d’école, l’enquête annuelle de l’association « Régles élémentaires » réalisée par l’institut Opinion Way, un questionnaire en ligne auto-administré, auprès de 1022 répondantes. Curieusement, et sans que ça n’interroge l’institut sur sa méthodologie , on passe de 2 millions de femmes confrontées à la précarité menstruelle en 2021 à 4 millions de femmes n’ayant pas accès à des protections périodiques en 2023. Ah oui au fait, en 2021, « confrontée » veut dire « personnellement ou déclarant connaître quelqu’un de son entourage qui a déjà été dans cette situation ».
En 2023, ce chiffre de 4 millions est construit à partir des 21 % de répondantes qui ont dû renoncer une (13 %) ou plusieurs fois (9 %) à acheter des protections périodiques l’an passé auxquelles s’ajoutent les 13 % des femmes ayant dû faire un arbitrage une (5 %) ou plusieurs fois (8 %) pour acheter des protections périodiques, soit au total 34 % des répondantes.
Il y aurait donc 34 % des femmes en âge d’avoir leurs règles qui n’auraient pas accès à des protections périodiques ? Un tiers ? Cette exagération manifeste, d’une association qui milite pour la gratuité des protections périodiques, pourrait prêter à sourire si elle n’était reprise telle quelle en ouverture des motifs d’un projet de loi sur le sujet.
Et encore il y aurait à dire sur le paquet de 12 serviettes hygiéniques à 3 euros. Faites vos propres recherches !
Quand l’état s’emmêle
Dernière catégorie, tout aussi intéressante, celle des chiffres provenant des services de l’Etat eux mêmes.
Ainsi notre chiffre de 48 000 décès prématurés liés à la pollution en France est-il issu d’un rapport de Santé Publique France de 2016, dont le communiqué de presse de SPF n’a retenu que la valeur haute d’une fourchette commençant à… 11 décès !
Ce chiffre repose sur une méthodologie très discutable : un taux de risque maximal, appliqué à un scénario extrême dans lequel toute la population vivrait en montagne, dans les communes les moins polluées du pays. Le modèle, jamais confronté aux données réelles, attribue à la pollution seule des écarts d’espérance de vie — sans tenir compte d’autres facteurs bien établis, comme l’alimentation ou les inégalités sociales.
Même calcul à la truelle pour le chiffre avancé par France Stratégie de 10 350 décès par an en hiver liée à la précarité énergétique en France. Ce chiffre repose sur des calculs approximatifs et des extrapolations d’études étrangères, comme celles du Royaume-Uni, sans tenir compte des spécificités françaises, notamment météorologiques, ni d’autres causes de mortalité hivernale, comme les épidémies de grippe.
Enfin, nouvelle tendance, et pas la moins inquiétante, le chiffre qui ne repose sur rien, asséné juste pour faire peur. Dernier exemple en date : Sandrine Rousseau, affirmant à propos de la réintroduction de l’acétamipride, un insecticide de la famille des néonicotinoïdes, autorisé dans le reste de l’Union Européenne : « Et là on autorise des produits qui sont l’une des causes du cancer du pancréas, mais on est où ? »
Alors que selon les données disponibles, l’incidence du pancréas a doublé chez les hommes et triplé chez les femmes en 30 ans, et non pas en six. Alors que l’acétamipride n’est à ce jour pas classé comme cancérogène par le CIRC1 (Centre international de recherche sur le cancer). Alors que les principaux facteurs de risque reconnus pour le cancer du pancréas sont le tabac (de très loin, près de 30 % des cas), le vieillissement, et, en pleine progression, l’obésité. Alors que justement, le taux d’incidence du cancer du pancréas est de 21 % inférieur à la population générale chez les agriculteurs.
Mais on est où, si une responsable politique de premier plan peut affirmer pareille contre-vérité sans ciller, et surtout sans être contredite ni même questionnée par personne sur le plateau ?
Alerte enlèvement de contexte
« Les chiffres ne mentent pas, mais les menteurs adorent les chiffres », disait Mark Twain. Un chiffre sans son contexte ou la méthodologie utilisée pour le calcul, une comparaison frappante, un ordre de grandeur surprenant, des unités mal connues… autant de signaux d’alerte qui devraient alerter le journaliste, avant de relayer, ou le politique, avant de légiférer, ou même le simple internaute avant de réagir.
Au fait…
5 terrains de foot par heure, en réalité 24.000 hectares par an sur la période 2011-2021, rapporté à la superficie de la France métropolitaine, c’est une artificialisation de 0,04 % / an. Moins impressionnant comme ça, non ?
Alors, on arrête de se faire prendre pour un lapin de 3 semaines et on aiguise son esprit critique? Chiche?
Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) n’a pas évalué l’acétamipride dans le cadre de ses monographies. Il ne figure donc dans aucun des groupes de classification (1, 2A, 2B ou 3). En conséquence, l’acétamipride n’est à ce jour pas classé quant à son potentiel cancérogène selon les critères du CIRC. ︎
Eric Lagadec@ericlagadec.bsky.socialposted: Arrêtez tout ce que vous êtes en train de faire. Cette nouvelle image du JWST est hallucinante. Au centre, un amas de galaxies à 4,5 milliards d'années-lumière de nous. Sa masse est tellement énorme qu'il dévie la lumière des galaxies en arrière-plan. Cela forme ces arcs de cercles impressionnants!Image Description: A field of galaxies in space, dominated by an enormous, bright-white elliptical galaxy that is the core of a massive galaxy cluster. Many other elliptical galaxies can be seen around it. Also around it are short, curved, glowing red lines, which are images of distant background galaxies magnified and warped by gravitational lensing. A couple of foreground stars appear large and bright with long spikes around them.]
BRGM@brgm.frposted: Alors on a rassemblé toutes ces informations dans un guide pour que vous puissiez, à travers vos balades et randonnées, comprendre tous les phénomènes qui se sont joués ici, pendant des millions voire des milliards d’années.guide des curiosités géologiques du Cap de La Hague