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Soupçons de délit d’initié et rachat des droits de PAYDAY 3 pour 2,7 millions d’euros : une semaine normale chez Starbreeze

Par :Estyaah
14 mai 2025 à 14:15

Alors qu’on vous parlait le mois dernier du licenciement discret de l’intégralité du studio parisien de Starbreeze, nous avons été contactés récemment par une personne ayant accès à leur plateforme de lanceur d’alerte. Nous avons pu consulter l’un des cas remontés (#84829450). Le sujet concerne un membre du conseil d’administration de Starbreeze (qui a discrètement quitté sa fonction depuis) ainsi que le Chief Product Officer. Ils ont tous les deux acquis un nombre conséquent d’actions entre décembre et avril dernier, période pendant laquelle ils devaient être au courant des décisions liées au licenciement d’une partie des développeurs, sans pour autant que l’information ne soit publique. D’autre part, les différents rapports d’alerte remontés en interne sur ces points ont immédiatement été fermés sur la plateforme, sans explication, selon le lanceur d’alerte. À la rédac, nous ne sommes pas experts financiers, donc on ne pourra pas vous faire une analyse détaillée. On peut juste vous dire que d’un point de vue extérieur, ces transferts ressemblent beaucoup à la définition d’un délit d’initié. Ce ne sont néanmoins que des soupçons, et on suppose qu’une enquête va être menée pour tirer cela au clair.

PAYDAY 3 cash
Les membres du conseil d’administration récupérant leur plus-value avant l’émission de 147 millions d’actions pour financer le rachat de PAYDAY 3 – bureaux de Starbreeze, Stockholm, 2025.

D’autre part, on a appris, le 7 mai dernier via un communiqué, que Starbreeze avait racheté les droits d’édition de PAYDAY 3 à Plaion pour environ 2,7 millions d’euros, afin « d’accélérer de manière significative [leur] feuille de route de développement de contenu et de poursuivre des opportunités stratégiques plus larges pour la franchise PAYDAY dans son ensemble ». Situation plutôt étonnante, quand on sait qu’ils avaient décidé de réduire les investissements sur PAYDAY 3 en novembre dernier en virant une partie de leur personnel. Sur leur site officiel, on peut notamment voir que le studio cherche maintenant à recruter deux développeurs pour PAYDAY à Stockholm. Mais à moins d’un revirement de situation miraculeux, on a du mal à voir comment le jeu pourrait rebondir. Il stagne depuis quelques mois autour de 1000 joueurs simultanés en pic et ne semble toujours pas faire l’unanimité dans les avis Steam.

Si vous voulez aider de pauvres petits investisseurs en faisant rayonner la licence PAYDAY pour que les actions Starbreeze prennent de la valeur, vous pouvez retrouver PAYDAY 3 à 30 € sur Steam.

Starbreeze vire les devs de PAYDAY 3 qui ont sauvé le jeu en le corrigeant après sa sortie

Par :Estyaah
16 avril 2025 à 17:10

Vous ne le saviez sans doute pas, mais Starbreeze possédait un studio à Paris, dont les membres travaillaient sur PAYDAY 3 et Project Baxter, leur futur titre dans l’univers de Donjons et Dragons. Ces derniers mois, les journalistes de 80 Level ont successivement rapporté une série d’événements louches effectués par la maison mère, menant à la fermeture de l’antenne française. L’affaire commence probablement au moment où Starbreeze annonçait réduire la voilure, en indiquant réorienter son staff vers les nouveaux projets. Il s’avère qu’en décembre, la société a licencié une dizaine de personnes, sans aucune annonce particulière. Après sollicitation, les suédois ont indiqué que les salariés en question n’étaient affectés à aucun projet particulier, d’où le licenciement. Une semaine plus tard, les journalistes découvraient que ces 10 personnes n’étaient pas les seules à prendre la porte, et qu’une vingtaine d’autres avaient été remerciées. D’autre part, un employé, resté anonyme, a contredit la direction, précisant que 70 % d’entre eux étaient bien affectés à des tâches, et que certains étaient même sur des positions assez critiques sur Project Baxter. Il rapportait aussi le fait que le studio parisien était sur le point de fermer, chose que les journalistes n’ont pas pu vérifier à ce moment.

Grève du 13 mars pour les travailleurs du secteur du jeu vidéo.

Mais à la mi-février, quelques jours après la grève nationale du secteur du jeu vidéo, un autre employé de Starbreeze, toujours anonyme, a partagé des informations avec 80 Level concernant le licenciement de 23 autres membres du studio parisien, c’est-à-dire la totalité de l’antenne française. On vous épargne les détails, mais si ça n’avait pas été fait avant, c’était uniquement à cause de « la rigueur du droit du travail français en matière de licenciements ». La source indique que c’est pourtant cette équipe qui a, entre autres, « corrigé de nombreux bugs majeurs, divisé par cinq la consommation cpu des serveurs, et corrigé toutes les erreurs afin d’atteindre des performances décentes ». En gros, ce sont eux qui ont bossé d’arrache-pied pour faire remonter la pente (encore longue) des mauvaises critiques.

Starbreeze close French studio

Enfin, entre autres magouilles et menaces de la direction, 80 Level a appris, il y a quelques jours, que le directeur démissionnaire de Starbreeze tentait d’entuber les ex-employés français sur des indemnités de télétravail qu’ils devaient percevoir suite à la fermeture des locaux en avril 2019. En effet, il indique dans un courrier adressé aux anciens salariés qu’aucun versement ne serait dû, puisque les locaux ont été fermés à cause du covid… Onze mois avant le premier confinement… Outre l’aspect comique de la situation, on assiste surtout à l’emploi de méthodes de truands pour tenter de gratter partout où c’est possible. D’autre part, des notes internes oubliées dans des documents officiels révèlent que le coût d’entretien d’un studio en France est beaucoup plus élevé que l’équivalent en Suède, ce qui a précipité les décisions menant à sa fermeture. Il n’empêche qu’une communication honnête n’aurait sans doute pas empiré les choses.

Si vous souhaitez plus d’informations, n’hésitez pas à consulter les articles très détaillés et factuels de chez nos confrères de 80 Level (1, 2, 3, 4 & 5).

PAYDAY 3 vs PAYDAY 2
PAYDAY 3 vs PAYDAY 2, et ce n’est pas près de s’arranger.

Pour en revenir aux joueurs, on peut donc en déduire que PAYDAY 3 a peu de chances de rebondir, puisque seul un service minimum est assuré pour le faire tourner. Cela se traduit par une fréquentation très basse malgré une nette amélioration des notes, tandis que PAYDAY 2 continue de réunir pas loin de 20 000 joueurs quotidiens. Néanmoins, si vous êtes curieux, vous pouvez retrouver le dernier opus de la licence à 30 € sur Steam et l’Epic Games Store.

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