Woao les conservateurs américains sont complètement perchés : Ils interdisent la police d'écriture "Calibri" (qui avait été choisie pour sa lisibilité) pour revenir au vieux "Time New Roman".
La raison ? Calibri est "trop inclusive".
La "Linux Foundation" n'est plus qu'un conglomérat de corporations qui ne sont là que pour utiliser Linux et les Logiciels Libres à leur bénéfice. (Permalink)
En Allemagne, la police peut désormais entrer chez vous et installer des chevaux de Troie sur vos appareils sans que vous en ayez connaissance.
Rassurez-vous, c'est déjà le cas en France : https://sebsauvage.net/links/?pIaJSQ
C'est pour notre sécurité à tous, bien sûr. (Permalink)
Attendez attendez.
On demande aux français d'être économes en électricité, ILS LE SONT (parfois de force parceque plus d'argent pour se chauffer) et on leur reproche ???
RTE n'arrive pas à vendre assez ? En principe dans ce cas là on baisse les prix pour pouvoir vendre plus, non ? On ne les augmente pas.
Ce niveau de foutage de gueule.
Si les prix augmentent, ça sera encore pour la gueule des plus pauvres. (Permalink)
Les boites d'IA perdent du fric vitesse grand V et vont se merdifier. L'une des pistes les plus évidentes pour compenser c'est la publicité.
Sauf que vous ne pourrez pas détecter cette publicité, puisqu'elle sera mélangée au contenu.
Quel est le meilleur VPN ?
Comment traiter un problème de peau ?
Vous ne pourrez pas savoir si la réponse a été orientée. Vous ne pourrez pas savoirsi l'IA donne vraiment le meilleur "conseil" ou n'est pas en train de faire de la publicité pour une marque de crème pour la peau ou la molécule d'un grand laboratoire.
Étendez ça à l'économie et la politique, c'est - comme avec les enchères de publicités en ligne - le plus offrant qui pourra vous influencer.
Et toutes ces boîtes d'IA ont désespérément besoin d'argent. (Permalink)
Imaginez une agriculture qui soigne ses sols, nourrit la biodiversité, stocke du carbone et réduit l’usage d’engrais… tout en maintenant des rendements solides et une rentabilité réelle. Utopie verte ? Non. Cette méthode existe déjà, et s’est imposée comme modèle dominant dans certaines régions du monde : l’agriculture de conservation des sols (ACS).
Une terre sans soulèvements
Le Dust Bowl. C’est ainsi que les habitants des grandes plaines nord-américaines ont baptisé cette succession de nuages de poussière colossaux qui, dans les années 1930, se sont abattus sur la campagne, ensevelissant les fermes, étouffant les pâturages, tuant le bétail et rendant l’air irrespirable. En pleine Grande Dépression, près de 300 000 agriculteurs ruinés ont dû tout quitter et migrer vers la Californie, dans la misère la plus totale.
C’est au cœur de ce drame humain et écologique qu’est née l’agriculture de conservation des sols, l’« ACS ». Pas dans les bureaux d’un institut de recherche, mais entre les mains de centaines d’agriculteurs, animés par une nécessité vitale, celle de sauver leur terre.
Ces « conneries » qui ont enrichi les sols de Jacky Berland
Le principe de l’ACS est simple : protéger le sol grâce à trois leviers essentiels. Garder autant que possible le sol couvert, grâce à des cultures intermédiaires qui protègent et enrichissent la terre. Favoriser la diversité culturale dans le temps, en allongeant les rotations. Et surtout, ne plus remuer la terre grâce au semis direct, qui permet d’implanter la graine sans perturber la structure du sol.
Terres de promesses
Chacun de ces piliers offre des bénéfices agro-écologiques spécifiques. Couvrir les sols enrichit la terre en matière organique, réduit les besoins en engrais pour la culture suivante, limite l’eutrophisation (prolifération d’algues due à un excès d’azote) et réduit les fuites d’azote. Les couverts participent aussi au stockage de carbone dans le sol.
Les rotations culturales brisent les cycles des ravageurs, des maladies et des adventices (les mauvaises herbes), diminuant ainsi le besoin en produits phytosanitaires.
Le non-labour, enfin, préserve la vie du sol — vers de terre, microfaune, champignons — améliorant ainsi la capacité des plantes à accéder aux nutriments. Il limite également l’érosion en maintenant la structure naturelle du sol.
Mais c’est l’effet combiné des trois qui crée la vraie dynamique : plus de matière organique, moins d’adventices, un sol plus résilient à la sécheresse. Un effet qui n’a de sens que si les rendements suivent. Faute de quoi le gain local serait effacé par l’augmentation des surfaces nécessaire pour compenser la baisse de production.
Et c’est précisément ce qui distingue l’ACS du bio. Contrairement au second (–25 % en moyenne), il n’entraîne qu’une baisse de rendement marginale, autour de 5 % selon la plus vaste méta-analyse disponible. C’est ce qui explique son succès dans plusieurs régions du monde. En Amérique du Nord, elle couvre un tiers des terres cultivées. En Amérique du Sud, plus des deux tiers. Et chez les champions, en Australie et en Nouvelle-Zélande, près des trois quarts.
Ces régions n’ont pas adopté l’ACS par idéologie, mais parce qu’elle offre un réel intérêt économique. Dans les grandes plaines sèches des Etats-Unis, d’Australie ou d’Argentine, elle améliore la rétention d’eau et stabilise les rendements. Sous les climats tropicaux, elle limite une érosion hydrique devenue critique dans les années 1970.
Portée par ces pionniers, l’agriculture de conservation n’a cessé de s’étendre, jusqu’à couvrir aujourd’hui environ 15 % des surfaces cultivées dans le monde.
L’ACS en France : retour sur Terre
En France, pourtant, l’ACS reste marginale, éclipsée par la domination culturelle du bio. Mais grâce à quelques agriculteurs pionniers et au travail de l’APAD (Association pour la Promotion d’une Agriculture Durable), le ministère de l’Agriculture commence à s’y intéresser sérieusement. Un rapport récent du CGAAER (le Conseil Général de l’Alimentation, de l’Agriculture et des Espaces Ruraux) en dresse même un tableau particulièrement prometteur. Peut-être même un peu trop.
« N’est-il pas temps de s’y mettre ? », questionne le rapport, renvoyant la responsabilité aux seuls agriculteurs. Car « le frein principal au développement de l’ACS [serait] d’ordre culturel » : goût historique pour les champs « propres », regard des voisins, prestige du labour… Oui, ces éléments existent sans doute. Mais ils sont loin de suffire à expliquer les difficultés observées sur le terrain. Car la mise en œuvre de chaque pilier de l’ACS implique des défis techniques très concrets.
Mettre en place un couvert ? Excellente idée… sauf quand il ne lève pas, un risque fréquent en cas de sécheresse estivale. Semences perdues, carburant gaspillé, travail pour rien, se traduisent par une perte sèche pour l’agriculteur.
Allonger les rotations ? En théorie, tout le monde est pour. En pratique, il faut des cultures rémunératrices. Or les filières françaises restent limitées, et les légumineuses peinent à rivaliser avec un soja importé nettement moins cher depuis l’Amérique, malgré les dizaines de millions injectés dans le « plan protéines » de 2020.
Quant au non-labour, c’est le principal défi : tassement tant que la vie du sol n’a pas repris, rongeurs plus présents, et surtout forte pression d’adventices. Pour les maîtriser, le glyphosate reste aujourd’hui l’outil le plus fiable, faute d’alternatives réellement opérationnelles. Mais son usage est politiquement et socialement contesté, et certaines résistances, comme chez le ray-grass, créent déjà des impasses techniques. Une interdiction brutale condamnerait de fait le non-labour pour une large part des exploitations.
Toutes ces difficultés se traduisent par une baisse moyenne d’environ 20 % dans les réseaux expérimentaux (Syppre, DEPHY). Un chiffre difficilement soutenable, malgré des charges parfois réduites. Ajoutez à cela une absence totale de valorisation commerciale — à la différence du bio — et une phase de transition longue (5 à 7 ans), où l’agriculteur prend des risques financiers réels, sans filet.
Garder les pieds sur Terre
Alors, l’ACS serait-elle, en France, une impasse ? Pas forcément. Car contrairement au bio, où la baisse de rendement est structurelle, l’ACS peut maintenir des performances élevées. Mais elle n’est pas universelle. Certaines zones intensives (Beauce, Brie, Picardie) semblent moins adaptées, alors que les intermédiaires calcaires ou sujettes à l’érosion montrent de très bons résultats.
Plusieurs exploitations suivies sur le long terme affichent d’ailleurs des bilans encourageants : rentabilité supérieure, charges en baisse, rendements stables, voire en hausse à Tréfleur (+8,5 % en blé, +20 % en maïs).
Pour accélérer son développement, plusieurs actions s’imposent. D’abord, un accompagnement technique renforcé, notamment entre agriculteurs, car l’ACS ne s’applique pas par “recette”, mais par ajustement fin. Ensuite, davantage de recherches, via un observatoire national dédié. Puis, un soutien financier temporaire, pour absorber la phase de transition. Et surtout, éviter d’en faire un dogme. Un travail mécanique ponctuel n’a rien d’une hérésie. Tout est affaire de bon sens agronomique.
L’ACS n’est pas un système parfait et universel. La généraliser serait illusoire. Mais progresser dans cette voie pourrait apporter une contribution majeure à l’agroécologie.
Paradoxalement, elle ne peut pas compter sur le soutien de l’écologie politique, focalisée sur le bio, incompatible avec l’ACS pour la gestion des adventices, et qui la voit comme une rivale. Certaines oppositions trop rigides risquent même de la freiner plutôt que de l’aider.
Supprimer l’irrigation ? On réduit encore les options de rotation. Interdire le glyphosate ? On enlève l’outil central du non-labour. Bannir les OGM ? On limite les gains de rendement dans certaines cultures stratégiques. Favoriser systématiquement les petites fermes ? On affaiblit la capacité d’investissement nécessaire aux transitions.
L’ACS n’est pas une utopie verte. C’est une voie d’avenir concrète, pragmatique et perfectible, qui mérite clairement qu’on lui donne sa chance. Et les moyens de son ambition écologique.
Tristan K.@tristankamin.bsky.socialposted: (j'y serai très probablement ^^)
Quoted post from Obiyann@obiyann.bsky.social: En attendant mon reportage de 2026 sur le sujet N’hesitez pas à découvrir l’école de formation du nucléaire des armées (c’est ouvert a tous le monde lors de la journée porte ouverte
Discord est une saloperie d'application Electron. Ils admettent que ça bouffe plein de RAM.
Ils vont corriger le problème ? Non.
Ils vont juste... redémarrer l'appli quand elle bouffe trop de RAM. 🤷♂️ (Permalink)
La crise affectant la biodiversité est réelle, massive, et l’endiguer doit être une priorité. Mais encore faut-il bien identifier les raisons de ce déclin. Or, celles qui sont mises en avant sont souvent très loin d’être les plus délétères. Au risque d’aggraver le problème.
Arrêtez cette lecture et réfléchissez-y un instant : quel serait votre top 5 des causes de la crise de la biodiversité ? Vous l’avez ? Eh bien… vérifions cela. Avec, pourquoi pas, quelques surprises à la clé…
N°5 : Le réchauffement climatique (6%)
Vous l’imaginiez certainement plus haut, pourtant le réchauffement climatique n’arrive qu’en cinquième et dernière position. Un résultat en partie en trompe-l’œil, car pour beaucoup de chercheurs, il pourrait bientôt devenir la cause principale du déclin biologique si l’humanité ne parvient pas à freiner sa progression.
Ses effets sur la biodiversité sont multiples. La plupart des espèces réagissent en migrant vers des latitudes ou des altitudes plus hautes, mais toutes n’en ont pas la possibilité. Les espèces peu mobiles, comme certaines plantes, sont particulièrement vulnérables. D’autres sont littéralement prises au piège dans leur milieu. C’est le cas de l’edelweiss, emblème des montagnes européennes, qui, ne pouvant plus migrer plus haut, est aujourd’hui menacé par le réchauffement du climat alpin.
Et même pour celles qui migrent, l’histoire n’est pas forcément heureuse. Ces déplacements bouleversent les chaînes alimentaires et provoquent des déséquilibres écologiques. Dans l’Arctique, par exemple, la migration vers le nord du cabillaud — un poisson prédateur — met à mal les espèces locales. En se nourrissant de juvéniles de morue polaire ou de lycodes arctiques, il exerce une pression nouvelle sur leurs populations tout en entrant en compétition avec d’autres prédateurs comme le flétan. Résultat : une perturbation en cascade de tout l’écosystème, jusqu’aux oiseaux marins et aux phoques.
Le réchauffement perturbe aussi le rythme du vivant. En modifiant la saisonnalité, il désynchronise les relations entre espèces. En Suisse romande, le gobemouche noir en fait les frais. Cet oiseau migrateur arrive chaque printemps pour nourrir ses petits avec des chenilles… mais celles-ci éclosent désormais plus tôt, à cause de la hausse des températures. Quand les oisillons naissent, le pic de nourriture est déjà passé. Ce décalage temporel, ou « mismatch », entraîne un effondrement du succès reproducteur et, à terme, menace la population.
Enfin, les océans subissent particulièrement les conséquences du réchauffement, notamment à travers les « canicules marines » — de véritables vagues de chaleur qui déciment des populations entières. Couplées à l’acidification des eaux, provoquée par l’excès de CO₂ absorbé, elles déclenchent le blanchiment massif des coraux, piliers de la biodiversité océanique. Plus de 40% des espèces coralliennes sont ainsi menacées d’extinction selon la liste rouge de l’UICN.
N°4 : La pollution (7%)
Vous la pensiez elle aussi certainement beaucoup plus haut. Son impact reste cependant très significatif.
Quand on parle de pollution, on pense d’abord à la pollution chimique des milieux naturels. Celle de l’air, notamment : l’ozone troposphérique, produit indirectement par les activités humaines (combustions, solvants, transports…), est toxique pour les végétaux. Il altère la photosynthèse, ralentit leur croissance et les rend plus vulnérables aux maladies ou à la sécheresse. Quant aux oxydes d’azote et de soufre, ils se transforment dans l’atmosphère en acides nitrique et sulfurique, donnant naissance aux fameuses pluies acides, capables d’altérer de nombreuses fonctions biologiques.
Vient ensuite la pollution de l’eau, douce ou marine. L’agriculture en est souvent une source majeure : l’épandage d’engrais azotés et phosphatés entraîne un lessivage vers les rivières, puis vers la mer. Ce cocktail nourrit les proliférations d’algues vertes et de cyanobactéries, qui bloquent la lumière et épuisent l’oxygène en se décomposant. En conséquence, des zones mortes où la vie ne tient plus qu’à un fil. C’est le phénomène bien connu de l’eutrophisation.
Les pesticides, les métaux lourds, les médicaments ou autres molécules issues de l’industrie et des eaux usées aggravent encore la situation. Absorbées par les organismes aquatiques, ces substances intoxiquent les êtres vivants. Certaines molécules s’accumulent tout au long de la vie sans pouvoir être éliminées ; leur concentration augmente alors par bioamplification le long de la chaîne alimentaire, jusqu’à menacer les grands prédateurs. Côté hydrocarbures et plastiques, l’enjeu est double : des accidents spectaculaires (marées noires) et une pollution chronique par les macro- puis microplastiques qui blessent, étouffent ou contaminent la faune.
Les sols, eux, n’échappent pas à la contamination. L’usage de pesticides, d’engrais ou encore le travail mécanique du sol fragilisent les communautés souterraines : filaments mycéliens, bactéries, vers, insectes. À cela s’ajoutent les pollutions issues de décharges mal gérées, de rejets industriels ou miniers, qui empoisonnent lentement les sols vivants.
Enfin, des “pollutions sensorielles” — lumière et bruit — perturbent aussi les cycles biologiques : éclairages nocturnes désorientant insectes et oiseaux, bruit des transports ou activités maritimes nuisant à la communication, la chasse ou la reproduction. Les rejets d’eaux chaudes, plus localisés, modifient la température des cours d’eau et réduisent l’oxygène disponible.
N°3 : Les espèces et maladies envahissantes (13%)
Peut être pour vous la surprise de ce classement. Et pourtant, songez-y…
Avant l’arrivée de l’Homme, les écosystèmes évoluaient lentement, soumis aux forces naturelles : climat, dérive des continents, catastrophes ponctuelles… Chaque espèce occupait une niche écologique, c’est-à-dire un ensemble de conditions de vie, de ressources et d’interactions avec son environnement. Ces niches restaient globalement équilibrées : si une espèce prenait le dessus, ses prédateurs ou la limitation de ses ressources régulaient rapidement la situation. Sauf lors de grandes crises, les déséquilibres restaient lents, comme lors de migrations naturelles, ou très localisés, par exemple après une éruption volcanique. Les espèces avaient le temps de s’adapter, et un nouvel équilibre s’installait.
Puis est arrivé l’Homme. En colonisant la planète, il a brusquement chamboulé cet équilibre fragile. Les échanges de marchandises et de personnes entre continents ont déplacé des espèces beaucoup plus vite que ne l’aurait fait la nature. Résultat : certaines débarquent dans un nouvel environnement avec des avantages biologiques que les habitants locaux n’ont pas — reproduction rapide, grande tolérance écologique, agressivité… Parfois, elles n’ont pas de prédateurs. Parfois, leurs proies se laissent faire. Dans tous les cas, elles s’installent, se multiplient et prennent la place des espèces autochtones, souvent à leurs dépens.
Parmi les exemples les plus frappants : le rat noir, embarqué dans les cales des navires, qui a conquis toutes les îles du globe et dévoré œufs et poussins d’oiseaux nicheurs ; ou la jacinthe d’eau, originaire d’Amérique du Sud, qui a envahi de nombreux cours d’eau tropicaux et subtropicaux, formant des tapis denses qui étouffent la faune aquatique, bloquent la lumière et perturbent pêche et navigation.
Des exemples comme ceux-là, on en compte des milliers — plus exactement 3 500 — répartis aux quatre coins du monde. Et ces invasions concernent tous les groupes du vivant : animaux, plantes, mais aussi bactéries et champignons. Comme Xylella fastidiosa, une protéobactérie qui attaque oliviers, vignes et agrumes, devenue envahissante en Europe, ou encore Batrachochytrium dendrobatidis, un champignon responsable de la chytridiomycose et du déclin massif des amphibiens à l’échelle planétaire.
Bref, là où ces envahisseurs passent, l’équilibre fragile des écosystèmes est bouleversé, et la biodiversité locale en paie le prix. Mieux connaître les mécanismes de ces invasions, c’est donc déjà commencer à réfléchir à la manière de les prévenir.
N°2 : La surexploitation des espèces (24%)
La surexploitation des espèces et des ressources naturelles se hisse au second rang des causes de perte de biodiversité — bien loin devant la pollution ou le réchauffement climatique.
L’être humain a toujours prélevé dans la nature de quoi vivre : chasser, pêcher, cueillir. Mais les lances ont laissé place aux fusils, les filets artisanaux aux chaluts géants, et la planète compte désormais plus de huit milliards d’habitants. Ce qui n’était autrefois qu’une pression ponctuelle sur les écosystèmes est devenu, à l’échelle mondiale, une véritable hécatombe. Les prélèvements dépassent souvent la capacité de renouvellement des populations : on parle alors de surexploitation.
Celle-ci touche d’abord les vertébrés terrestres, chassés pour leur peau, leur ivoire, le commerce d’animaux de compagnie ou, parfois, simplement par pur loisir. Certaines espèces ont même failli disparaître à cause de croyances absurdes : la corne de rhinocéros, censée être aphrodisiaque, ou les os, griffes et pénis de tigre, jadis vantés comme remèdes contre l’arthrite ou l’impuissance.
Les plantes et les champignons ne sont pas épargnés : cueillette intensive et exploitation forestière menacent plusieurs espèces emblématiques. Le cèdre de l’Atlas, par exemple, subit des abattages clandestins pour son bois parfumé.
Mais c’est surtout dans les océans que la surexploitation atteint des proportions dramatiques. Chaluts de fond, filets démesurés ou dispositifs de concentration de poissons : les techniques de pêche industrielle, souvent peu sélectives, tuent bien plus qu’elles ne capturent, laissant derrière elles des écosystèmes épuisés et silencieux. Et quand les poissons disparaissent, ce sont aussi les oiseaux marins, les mammifères et les communautés humaines côtières qui s’effondrent à leur tour.
N°1 : Les changements dans l’utilisation des terres et de la mer (50%)
Numéro un et de très loin, la destruction des milieux naturels et les changements dans leur utilisation.
Car du haut de nos 8,2 milliards d’habitants, l’espèce humaine prend de la place. Beaucoup de place. Pour assurer survie et confort, il faut bien construire, circuler, produire, se nourrir… bref, aménager. En conséquence, entre 2 et 3 % de la surface terrestre émergée sont aujourd’hui couverts de bâtiments, de routes et d’infrastructures en tous genres. Cela peut sembler dérisoire, mais ces quelques pourcents pèsent lourd dans la balance du vivant.
Les zones côtières, d’abord, sont en première ligne : urbanisation, ports, digues, extraction de sable ou de granulats détruisent des écosystèmes parmi les plus riches et les plus utiles de la planète. À l’intérieur des terres, les infrastructures linéaires — routes, voies ferrées, canaux — peuvent aussi occasionner des dégâts majeurs en fragmentant les habitats.
Or, un animal a besoin d’un territoire, de ressources et de mobilité. Une quatre-voies entre une forêt et un étang peut suffire à rompre cet équilibre, coupant certaines populations de leur point d’eau. Chez les espèces à faible densité d’individus, comme beaucoup de grands mammifères, cette fragmentation isole les individus, limite les échanges génétiques et favorise la consanguinité — un lent poison pour la résilience des populations. Plus le maillage d’obstacles se resserre, plus les populations se retrouvent à l’étroit, jusqu’à disparaître purement et simplement.
Mais les plus gros impacts proviennent sans doute de l’agriculture. Les terres cultivées et pâturées recouvrent près d’un tiers des surfaces émergées, et presque la moitié des terres habitables.
Cette expansion s’est faite au détriment des écosystèmes naturels, grignotant inexorablement les habitats d’innombrables espèces. Depuis la préhistoire, on estime ainsi que 46 % des surfaces forestières ont été perdues, et avec elles les êtres vivants qui s’y trouvaient.
Il faut toutefois nuancer, car environ deux tiers des terres agricoles sont constitués de prairies, souvent riches en biodiversité végétale et souterraine. Le dernier tiers, en revanche, correspond aux terres cultivées, fréquemment labourées, fertilisées et traitées, donc appauvries en êtres vivants. Et la disparition progressive des haies a aggravé la situation : en supprimant ces corridors écologiques, on a isolé les poches de nature restantes, piégeant la faune dans un puzzle d’habitats morcelés.
Différentes causes, différentes perceptions
Au fond, le déclin du vivant ne s’explique pas par une seule cause, mais par une mosaïque d’impacts. Tous n’ont pas la même ampleur… ni la même visibilité. Et c’est bien là le problème : ce qui frappe l’opinion n’est pas toujours ce qui affecte le plus les écosystèmes.
Certaines menaces deviennent de véritables totems médiatiques. Les pesticides, en particulier, cristallisent les peurs, les slogans et les débats politiques, jusqu’à occulter d’autres pressions tout aussi préoccupantes. Et cette focalisation sélective façonne notre vision du monde. En 2018, une enquête européenne révélait ainsi que la pollution était perçue – à tort – comme la première cause de perte de biodiversité, loin devant la destruction des milieux ou la surexploitation.
Une perception biaisée, héritée du bruit médiatique, qui brouille parfois la hiérarchie réelle des priorités écologiques. Car comprendre les véritables causes du déclin du vivant, c’est déjà faire un pas vers les solutions. Nous verrons au chapitre suivant qu’il existe des leviers simples, souvent peu coûteux, pour inverser les tendances locales, à condition de cibler les bonnes causes.
Tristan K.@tristankamin.bsky.socialreplied: D'ailleurs je précise "pour la France" mais je ne vois pas quel autre pays pourrait prétendre avoir déjà exporté autant d'électricité à un instant donné...
Orynick@orynick.frposted: HOLYSHIT.Visualisation des exports français le 7 décembre à 21h45
20,9GW d'exportLa France qui gave l'Europe de 21 GW d'électricité bas carbone.
Quoted post from Saperlipopette 🗣️@tommyfr.bsky.social: Hier soir la France a exporté plus de 20GW d'électricité 😱 !
Tristan K.@tristankamin.bsky.socialposted: Vraisemblablement un record absolu d'exportations d'électricité pour la France (au pic à 20983 MW à 21h45 pour être exact).
Quoted post from Saperlipopette 🗣️@tommyfr.bsky.social: Hier soir la France a exporté plus de 20GW d'électricité 😱 !
Tristan K.@tristankamin.bsky.socialreplied: Et encore là, il faudra attendre trois années supplémentaires (2016) pour prendre une décision. Vingt-cinq ans après la loi qui a donné le top départ.
Deux lois, un débat public, plusieurs concertations, 20 ans de travaux scientifiques.
Tristan K.@tristankamin.bsky.socialreplied: À cette échéance (2012), l'avis est encore plus favorable, avec notamment dix ans d'essais en laboratoire souterrain.
L'État décide que c'est insuffisant pour se décider, on lance un débat public (2013).
Celui-ci conforte l'option du stockage géologique.
Tristan K.@tristankamin.bsky.socialreplied: Le Parlement décide en 1991 de laisser 15 ans aux scientifiques pour se prononcer sur une solution de gestion.
15 ans plus tard, avis favorable unanime des concernés pour ce qui deviendra Cigéo.
Le Parlement demande de repousser d'une mandature.
Tristan K.@tristankamin.bsky.socialposted: Ce genre de « marche forcée ».Frise chronologique des études de Cigéo.
En résumé :
1991, Le Parlement demande au CEA, au CNRS et à l’Andra d’étudier diverses solutions. Ils ont 15 ans pour rendre leur copie.
2005-2006 : ils rendent leurs copies. L'IRSN et l'ASN se prononcent : « Si une décision de principe sur le stockage géologique devait être prise par le Parlement en 2006, l’IRSN considère qu’il n’existe pas d’obstacle [...] » ; « L’ASN considère que le stockage en formation géologique profonde est une solution de gestion définitive qui apparaît incontournable. »
Toujours 2006 : le Parlement repousse la décision à 2012.
2013 : l'État lance un Débat Public avant toute décision.
2016 : le Parlement vote pour le stockage géologique. Vingt-cinq ans après s'être donné quinze ans pour décider.
Quoted post from Valerie Faudon@valeriefaudon.bsky.social: “Depuis plus de vingt ans, Cigéo avance à marche forcée”. Vingt ans d’études et de concertations, c’est trop rapide? À lire: la position de la Sfen sur la phase pilote de Cigéo: sfen.org/positions/posi…
"Les 20 % restants des postes de travail de l’administration du Schleswig-Holstein continuent de dépendre des programmes Microsoft tels que Word ou Excel car certaines applications spécialisées requièrent ces programmes d'un point de vue technique."
Ah ces abominations d'applications développées à grand coup de VBScript pour aller piocher les données dans des fichiers et onglets Excel. 👌 J'ai déjà vu quelques splendides monstruosités de ce genre. (Permalink)