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Christian ou les apaisements de la terre

26 septembre 2025 à 04:01

Ancien carrossier devenu agriculteur par amour et par envie de changer d’air, Christian gère aujourd’hui seul 120 hectares de céréales dans le Tarn. Entre météo capricieuse, concurrence étrangère et contraintes grandissantes, ses journées s’étirent de l’aube à la nuit tombée. Portrait d’un homme attachant qui creuse son sillon loin des projecteurs.

Du garage aux champs : un parcours inattendu

À première vue, rien ne destinait Christian à devenir agriculteur. Né à Castres, il avait choisi très tôt la mécanique, en apprentissage. Carrossier de formation, il a passé dix ans à travailler dans des garages Renault et Peugeot, le bleu de travail taché de cambouis plutôt que de terre. Jusqu’à ce que la vie décide autrement. À 26 ans, il reprend l’exploitation de ses beaux-parents. Un choix d’amour autant que de nécessité : sa femme est fille d’agriculteurs, mais ni elle — qui avait vu ses parents ployer sous les contraintes sans jamais prendre de vacances — ni son frère, handicapé, ne pouvaient reprendre. Et sans repreneur, la ferme familiale risquait de disparaître… Christian s’inscrit alors à une formation pour adultes d’un an, avant d’apprendre patiemment le métier auprès de son beau-père. Pendant dix ans, jusqu’à la retraite de ce dernier, il s’initie aux cycles des saisons, aux subtilités des sols argileux, à la compréhension des besoins des cultures. « Dix ans, ça peut paraître long mais c’est bien le temps qu’il faut pour apprendre le métier quand on ne vient pas d’une famille d’agriculteurs », sourit-il aujourd’hui.

La ferme qu’il reprend n’a plus grand-chose à voir avec celle d’autrefois. Ses beaux-parents faisaient vivre trois générations sur cinquante hectares, en quasi-autosuffisance, avec une trentaine de vaches laitières qui assuraient à la fois le revenu et le fumier pour fertiliser les cultures fourragères. Les investissements nécessaires pour maintenir l’élevage étant devenus trop lourds, l’exploitation a basculé vers les céréales. Pour survivre, Christian a dû agrandir, mécaniser et travailler seul. Lui qui n’était pas tombé dedans quand il était petit s’est accroché, parfaisant son apprentissage avec humilité. Aujourd’hui encore, il conserve le regard neuf d’un homme qui n’a pas reçu la terre en héritage, mais qui l’a choisie par engagement. « Dans ce milieu parfois conservateur, avoir cet œil neuf me permet de me remettre en cause et de faire évoluer en permanence mes pratiques », confie-t-il.

Seul avec 120 hectares

Christian cultive, à lui tout seul, l’équivalent de 170 terrains de foot. Une surface déjà conséquente, dans ces paysages vallonnés du Tarn, mais loin des grandes exploitations de la Beauce ou des plaines d’Europe de l’Est. En pleine saison, ses journées commencent à sept heures du matin et se terminent à vingt-trois heures, parfois plus tard. Son dernier tracteur, qu’il renouvelle environ tous les dix ans, lui permet de bloquer direction et pédales, ce qui limite un peu la fatigue, mais on reste loin du niveau d’automatisation accessible sur des parcelles plus grandes et moins morcelées. L’hiver, il ne chôme pas davantage : la terre se repose, pas l’agriculteur. En homme à tout faire, Christian passe alors ses journées à entretenir, réparer, maçonner. Et il lui faut encore trouver du temps pour la « paperasse », omniprésente, ou pour se former.

Derrière cette cadence se cache un équilibre financier fragile. Le chiffre d’affaires de son exploitation, tributaire de la météo et des cours mondiaux, oscille entre 120 000 et 150 000 euros, dont environ 26 000 proviennent de la PAC. Mais les charges engloutissent presque tout : près de 30 000 euros d’engrais et de phytos, 12 000 pour le remboursement du tracteur, 8 000 de cotisations sociales, sans compter les semences et l’entretien courant. Au final, Christian dégage entre 2 500 et 2 800 euros nets par mois. Un revenu correct en apparence, mais bien moins flatteur quand on le ramène au temps passé : « à peu près six euros de l’heure », calcule-t-il. Et il revient de loin, car son revenu est longtemps resté en dessous de 1 800 euros, quand il avait encore le foncier à rembourser.

Christian n’a pas eu vraiment le choix. Pour faire vivre leur famille de quatre, sa femme travaille à l’extérieur, à la mairie, tandis que lui serre les coûts au plus juste et cherche des revenus complémentaires aux seules céréales. L’ail rose en fait partie. Une culture exigeante, presque entièrement manuelle, mais qui apporte une vraie valeur ajoutée. Elle représente à elle seule près de 27 000 euros dans son revenu annuel.

À cette équation déjà serrée s’ajoute la pression du marché mondial. L’Espagne est son principal débouché, mais il subit la concurrence des blés ukrainiens et russes, produits à grande échelle à des coûts bien moindres et écoulés massivement en Méditerranée. Pour s’adapter, Christian a investi très tôt dans des silos qu’il a construits lui-même. Cela lui permet de stocker, d’attendre le bon moment et de jouer sur les cours. Une stratégie de survie, bien différente de celle de son beau-père, qui vendait directement le surplus à la coopérative. « Je ne suis pas un trader, car je vends ce que je produis. Mais suivre les cours et répondre aux appels d’offres, c’est une charge supplémentaire », sourit-il.

Le blé de la mer noire, toujours conquérant

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La terre sous contraintes

Les difficultés du métier ne sont pas seulement matérielles ou économiques. Elles sont aussi réglementaires. Christian en est bien conscient : on ne peut pas faire n’importe quoi, et la traçabilité des produits reste essentielle. L’administratif, au fond, ne lui prend pas tant de temps relativement aux journées interminables des périodes de pointe. Mais la charge mentale, elle, est bien réelle, d’autant que les normes changent presque chaque année. « On ne fait pas ce travail pour ça », lâche-t-il. Lui s’en sort, mais il sait que ce n’est pas forcément le cas de tous ses collègues.

Mais les réglementations ne se limitent pas aux formulaires. Nitrates, haies, couverts végétaux… Elles évoluent en permanence et obligent à revoir les pratiques. Dans l’exploitation de Christian, les sols sont argileux et classés vulnérables. Sensibles à l’érosion, ils forment des croûtes qui empêchent l’eau de s’infiltrer et laissent filer plus facilement les nitrates vers les cours d’eau. Christian doit donc implanter des couverts végétaux entre deux cultures. Il en reconnaît l’intérêt. Ils piègent les nitrates et enrichissent le sol. Mais la médaille a son revers. C’est du travail supplémentaire, des semences à acheter, du gasoil à brûler… et tout cela sans aucune rémunération ni contrepartie.

C’est ce qu’il regrette le plus. Beaucoup d’obligations, peu d’incitations. L’impression de travailler davantage… gratuitement. Comment encourager réellement à se convertir aux bonnes pratiques ? Christian n’a pas de solution miracle. Il sait seulement que les aides existantes devraient être mieux fléchées vers les solutions réellement vertueuses.

Et les difficultés ne sont pas seulement dues aux réglementations venues d’en haut. À ses yeux, le manque de reconnaissance sociale pèse tout autant. Produire de la nourriture, respecter les règles, faire des efforts… et en retour ? Trop souvent, du mépris. L’agribashing, pour lui, n’est pas un slogan mais une réalité. Des automobilistes qui klaxonnent derrière lui, une bouteille jetée sur son tracteur, des regards hostiles quand il traite ses cultures. « C’est dur à supporter », admet-il. Alors il a trouvé une solution : pulvériser de nuit. Comme ça, il ne dérange personne. Et tant pis s’il doit rentrer plus tard. Sauf que, ajoute-t-il dans un soupir, « quand les gens me voient épandre la nuit, ils en concluent que mes produits doivent être particulièrement dangereux ». Un cercle vicieux.

Malgré tout, Christian abat le travail sans broncher. Les manifs, il les comprend, mais ne s’y reconnaît pas vraiment. Sauf peut-être sur un point : le Mercosur. Là, il avoue ses inquiétudes. La concurrence étrangère fait déjà partie de son quotidien ; alors importer encore plus de produits qui ne respectent pas les mêmes normes que lui lui paraît tout simplement injuste. Sans surprise, il n’est pas syndiqué. Il observe d’un œil indifférent les batailles d’influence entre organisations agricoles. Son credo : travailler dur et assurer sa subsistance par lui-même plutôt que d’attendre quoi que ce soit de la politique.

Faire mieux avec moins

Foin des postures, Christian préfère avancer. Il a réduit ses intrants bien avant que la réglementation ne l’y oblige, diminuant les quantités de 30 à 50 %. « Pour l’environnement, ça compte, et aussi parce que ça coûte une fortune », dit-il. Pour progresser, il s’appuie sur un ingénieur agronome indépendant, mais se méfie des coopératives : « Ils veulent surtout vendre leurs produits, alors les doses sont souvent un peu gonflées. » Malgré ses efforts, il a le sentiment d’avoir atteint un plancher. Descendre encore lui paraît impossible.

Il s’efforce aussi de réduire le travail du sol, ce qui l’oblige à recourir davantage aux herbicides. Les résistances, notamment du ray-grass, l’empêchent de baisser les doses. Il implante des couverts intermédiaires et pratique les rotations comme tout le monde. Pour les allonger vraiment, il faudrait introduire des légumineuses, mais les filières sont quasi inexistantes. « En protéines végétales, les industriels préfèrent importer du tourteau de soja brésilien », regrette-t-il.

Les carences en protéines de l’agriculture française

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Côté fertilisation, Christian reste aux engrais de synthèse. Les effluents d’élevage seraient un atout, mais les éleveurs les gardent pour eux. Quant à l’irrigation — sujet sensible dans une région marquée par les violentes contestations du barrage de Sivens durant lesquelles le jeune Rémi Fraisse est mort en 2014 — il n’en a besoin que pour son maïs semence, grâce à une petite retenue collinaire permise par les sols argileux et vallonnés. Ici, pas de mégabassines, mais il sait que la situation est différente ailleurs. Supprimer l’irrigation ? Chez lui, ce serait jouable, sauf pour le maïs, justement. Dans le Sud-Ouest, en revanche, sur des sols sablonneux incapables de retenir l’eau, il n’imagine pas comment ses collègues pourraient s’en passer.

Et après ?

Christian ne manifeste pas, ne brandit pas de pancarte. Mais il a un message clair : qu’on cesse d’empiler les contraintes et qu’on reconnaisse enfin les efforts de tous ceux qui, comme lui, s’efforcent de produire mieux avec moins. Valoriser plutôt que punir, encourager plutôt qu’imposer. « On nous aime huit jours par an, pendant le Salon de l’Agriculture », sourit-il, avant d’ajouter qu’il attend surtout moins d’effets de manche, moins de promesses vite envolées à chaque crise, et plus d’écoute du terrain.

Reste une question plus large, qui dépasse son seul cas : ce modèle agricole, celui de l’exploitant seul face à 120 hectares, est-il viable à terme ? N’est-il pas condamné par sa vulnérabilité, quand tout repose sur les épaules d’une seule personne, et par l’impossibilité d’investir suffisamment pour suivre les évolutions technologiques ? Comment tenir face à la concurrence mondiale sans agriculture de précision, sans drones, sans outils satellitaires, pour augmenter les rendements et diminuer les intrants ?

Les deux enfants de Christian s’orientent vers d’autres voies. Comme ses beaux-parents avant lui, il pourrait se retrouver face au vide de la succession. « Je n’y pense pas trop, jusqu’à ma retraite ça ira. Mais il faudra bien un jour que les céréaliers du Tarn remettent en cause leurs convictions et apprennent à s’associer », conclut-il. Car il faudra bien grandir pour être à même d’investir et d’innover. Loin du mythe de la paysannerie et de la petite exploitation.

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Les « 211 milliards » : autopsie de la fabrique de l’opinion

17 septembre 2025 à 23:24

« 211 milliards d’euros : c’est le montant des aides publiques versées aux entreprises en 2023, selon une commission d’enquête du Sénat. C’est plus de 2 fois le budget de l’Éducation nationale ! » annonce Complément d’Enquête sur X à propos de son émission de ce jeudi soir. Un teasing qui en dit long sur la manière dont ce chiffre, pourtant à prendre avec des pincettes, a vampirisé le débat public. Jusqu’à masquer l’essentiel.

Placardé sur fond noir à la Une de L’Humanité, repris en chœur par la presse, martelé sur les plateaux télé, ce chiffre s’est imposé dans l’opinion. Peu importe qu’il agrège des réalités hétérogènes ou qu’il soit assorti de multiples précautions méthodologiques, il est devenu parole d’évangile médiatique. Alors, « versées », vraiment ces  211 milliards ?

Du rapport au slogan

À l’origine, il y a une commission d’enquête sénatoriale, créée en janvier 2025 à l’initiative du groupe communiste dans le cadre de son droit de tirage. Présidée par Olivier Rietmann (LR), avec Fabien Gay (Parti Communiste) pour rapporteur, elle s’ouvrait en promettant d’éclairer « le Sénat comme l’opinion publique sur un enjeu majeur : celui de l’efficacité de l’argent public ». Après 87 heures d’auditions, dont une bonne part consacrées à interroger 33 PDG et directeurs généraux de grandes entreprises — Michelin, Total, LVMH, Google France et bien d’autres — et plusieurs mois de travaux, la commission a abouti à deux chiffres : environ 108 milliards d’euros d’aides au sens strict et 211 milliards d’euros au sens large.

Au-delà des montants, le rapport a révélé un maquis administratif d’une complexité telle que même l’État n’en maîtrise pas les contours. Économistes et hauts fonctionnaires ont décrit un empilement de dispositifs hétérogènes, sans tableau de bord global. Un constat jugé « irréel » par le président de la commission, Olivier Rietmann : la créature a fini par échapper à son créateur.

À l’aide : perdus dans le maquis

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De ce brouillard a émergé le fameux « 211 milliards ». Sous l’impulsion de Fabien Gay qui le présente comme « le premier poste de dépenses de l’Ėtat », il a retenu l’attention des médias. « Les entreprises gavées aux aides publiques » (Médiapart). « Des sommes faramineuses versées sans contrepartie » (L’Humanité). « Les sénateurs lèvent le voile sur le pactole des aides aux entreprises » (Challenges). Le rapport, pourtant nuancé, est devenu un unique chiffre choc, parfait pour alimenter la fabrique de l’indignation. Et ceux qui tentent de le contester sont accusés de remettre en cause le travail du Sénat. Suprême habileté : l’onction de la Haute Assemblée confère au chiffre une légitimité médiatique renforcée.

Vraies et fausses aides

La distinction entre les deux périmètres est pourtant essentielle. Les 108 milliards d’euros du plus restreint correspondent à de véritables transferts financiers : subventions budgétaires, dispositifs sectoriels ou encore crédits d’impôt comme le CIR, qui représentait 7,4 milliards d’euros en 2022, répartis entre 25 000 entreprises (38 % pour les grandes, 27 % pour les ETI, 28 % pour les PME et 6 % pour les microentreprises). 

Les 211 milliards du plus large intègrent en revanche des mécanismes différents : 77 milliards d’exonérations de cotisations sociales en 2024, des régimes de TVA réduite ou d’amortissements accélérés, ainsi que des prêts et garanties qui ne coûtent à l’État qu’en cas de défaut. Une large part du total correspond donc à des allègements pérennes de cotisations sociales, conçus comme des mesures structurelles de compétitivité, et non à des aides versées.

Publié le 17 juillet 2025, soit deux semaines après le rapport sénatorial, le rapport du Haut-commissariat à la stratégie et au plan (HCSP) n’a pas eu le même écho. Il confirme pourtant l’existence de périmètres très différents : 45 milliards d’aides d’État au sens européen en 2022, 112 milliards en incluant subventions, dépenses fiscales et aides financières, et plus de 200 milliards si l’on ajoute exonérations sociales, aides locales, européennes et dispositifs fiscaux « déclassés ».

Les paradoxes du rapporteur

On l’a vu, ce chiffre devenu viral doit beaucoup à son porte-voix privilégié : Fabien Gay, rapporteur de la commission, mais aussi directeur de L’Humanité. Une sorte de juge et partie. Rapporteur d’un texte qui alimente ensuite les gros titres en une de son propre journal… Surtout que le rapport rappelle que les aides à la presse représentent environ 205 millions d’euros directement en 2023, auxquelles s’ajoutent d’autres dispositifs (par exemple le transport postal), portant le total à près de 300 millions. Pour L’Humanité seule, cela correspond à 6,6 millions d’euros, soit près de 36 % de son chiffre d’affaires et environ 0,70 € par exemplaire vendu. Ironie : l’un des secteurs les plus subventionnés en proportion de son activité a donc occupé une place centrale dans la dénonciation des « aides sans contrepartie  . Plus ironique encore : son rapporteur a réduit le travail nuancé et approfondi de toute une commission à un chiffre-épouvantail, taillé pour servir son seul agenda idéologique, médiatique et politique.

Tapis rouge

Le dernier acte de la pièce se joue à la télévision, et c’est l’inévitable Complément d’Enquête qui s’y colle ce soir. La bande-annonce donne le ton : musique sombre, tours de verre filmés à contre-jour, salariés en colère, caméra cachée, témoin anonyme, voix off martelant « 211 milliards, c’est plus que le déficit de l’État ». Tout l’arsenal anxiogène est mobilisé, frôlant la mise en scène complotiste. Le chiffre, arraché à son contexte, devient preuve à charge contre ces « Multinationales : les (vraies) assistées de la République ». Coupables, forcément coupables.

Un parallèle s’impose avec la communication autour de la taxe Zucman. Là encore, tout part d’un calcul à la méthodologie contestée, visant cette fois les « ultra-riches » accusés d’échapper à l’impôt. Comme pour les 211 milliards d’aides aux entreprises, un débat technique se transforme en évidence morale, sans passer par la case de la rigoureuse analyse politique. D’un côté « taxer les riches », de l’autre « couper les aides aux multinationales ». Dans les deux cas, le service public déroule le tapis rouge à ces thèses (3 passages de Gabriel Zucman à la radio et la télévision publique  — dont le 20 heures de France 2 — entre le 10 et le 15 septembre) et évacue la complexité économique au profit d’un récit binaire dénonçant les profiteurs contre la France qui souffre. Une grille de lecture simpliste qui alimente les populismes.

Complément d’influence

J’approfondis

Le chiffre qui n(p)ourrit le débat

Dans les deux cas, le barnum médiatique passe à côté de l’éléphant dans la pièce.

D’abord, les aides ne sont qu’une partie du système. En France, les prélèvements sur les entreprises — impôts, cotisations, charges — comptent parmi les plus élevés d’Europe. Même en tenant compte des aides directes, le solde net reste défavorable. Les entreprises françaises supportent un poids fiscal et social supérieur à la moyenne européenne. Autrement dit, l’État taxe d’une main et tente de corriger les effets de l’autre à travers ces fameuses aides. Dans ces conditions, multiplier les contreparties et les conditions d’attribution relève de la politique de Gribouille. Le débat sur les aides ne peut être dissocié de celui sur la fiscalité des entreprises et de la simplification de l’édifice.

Ensuite, reste la question de la contribution des plus riches à la justice fiscale, notamment sur les plus-values latentes. Mais elle mérite d’être posée clairement, sans martyriser les chiffres pour mobiliser l’opinion et dresser les uns contre les autres, au risque de décourager l’investissement et l’innovation, et d’aggraver le mal.

Dans tous les cas, comme l’a montré la polémique autour des ZFE et du chiffre des « 48 000 morts » — brandi jusqu’au président de la République pour justifier la création de ces zones, alors que la part des moteurs thermiques dans les émissions censées en être responsables n’est en réalité que de… 5 % — aucun débat serein et productif ne peut avoir lieu sur des bases biaisées. Et quand l’opinion, intoxiquée, finit par s’en rendre compte, le réveil peut être brutal.

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La recette gagnante du libéralisme à la sauce hollandaise

7 septembre 2025 à 05:36

1982. Pendant que la France décrète la retraite à 60 ans, les Pays-Bas, en crise, s’engagent sur une toute autre voie. Pour sortir du marasme, syndicats et organisations patronales scellent un compromis historique.

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1    Syndrome hollandais : concept économique né après la découverte du gisement de gaz de Groningen dans les années 1960. L’afflux de devises a entraîné une appréciation du florin, rendant l’industrie moins compétitive et provoquant un déclin manufacturier, symptôme d’une dépendance excessive à la rente énergétique.

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Sur les traces de la légende du canard d’or – chapitre final

2 septembre 2025 à 07:46

Ah mes amis, quelle joie ! Enfin je le retrouve… mon canard d’or.
@JohnGirondins et @TerreTerre13 avaient donc raison… Tanger était la clef. Sans eux je n’y serais jamais arrivé, tant cette énigme était tortueuse.

Bonnes résolutions

Trouver tous les mots n’a pas été facile. Comme l’a remarqué @TerreTerre13, certains titres avaient été manifestement changés par Antoine au moment de la publication.

C’est ainsi que dans le premier épisode, “Sur les traces du canard d’or”, une référence évidente à l’énigme de la chouette d’or,  est devenu : “Sur les traces de la légende du canard d’or”.

Le sous-titre “Nager dans les rhododendrons” est évidemment un leurre : je pense que c’était juste un moyen de comprendre que certains titres un peu bizarroïdes ou alambiqués devaient nous alerter.

Par exemple, dans l’intro du dossier bio, pourquoi titrer “Le bio selon les faits : miracle ou mirage ?” plutôt que simplement “Bio : miracle ou mirage” , sinon pour rajouter “selon” (ou “faits”, mais qui ne rentrait pas dans la grille). C’est ainsi que nos deux limiers ont identifié : 

  • Chapitre I :
    • “Trofim Lyssenko, jardinier et idéologue redouté” 
  • Chapitre II : Bouillie bordelaise : une image de naturel vraiment fondée ?
  • Chapitre III :
    • Pyréthrine : la veuve aux chrysanthèmes
  • Chapitre IV :
    • Biocoop : fils de pub
    • Cancers : peur sur la métropole
  • Chapitre V : Centipède RTK : un colosse guidé au centimètre près
  • Conclusion : Sri Lanka, le 100% bio par chaos

Sauf que “fils” ne rentrait pas vraiment bien dans la grille, alors que si on le remplaçait par “enfant”, il trouvait parfaitement sa place. Erreur d’Antoine qui s’est emmêlé dans les méandres de son énigme, ou machiavélisme ultime ? On ne le saura jamais je pense, car il joue les mystérieux chaque fois que je lui pose la question…

Bref, ça fait 9. Et il en fallait 11. Et c’est là que les chiffres interviennent.

5 + 2 + 2 + 1 + 1 = 11 comme les 11 mots de la grille. On a déjà 5 noms communs, 2 prépositions, 1 participe passé et 1 adjectif… Reste 2… autre chose.

Rappelez-vous, Antoine, dans son infinie bonté, nous avait laissé 2 indices dans la toute première image d’illustration.

Le sanglier, allusion au sanglier d’Érymanthe, l’un des 12 travaux d’Hercule comme dans ce sous titre du Chapitre I : “Les défis du XXIème siècle : les travaux d’Hercule de l’agriculture”.

Et ce symbole étrange, gravé sur l’arbre… Un triangle inversé barré d’une ligne horizontale… Le symbole alchimique de la Terre (merci ChatGPT) ! Terre + nom propre (comme Hercule) égale… égale… Gaia ! Bingo ! Gaia qu’on retrouve dans le titre de cet encart du chapitre III : “L’appel de Gaïa”…

Cette fois notre grille est complète :

Et voilà “Promontoire” qui apparaît en vertical.

Mais attention, comme 20 = 11 + 5 + 3 + 1(Et), ça veut dire que Promontoire ne fait pas partie du texte de l’énigme, et qu’il devra être utilisé dans un deuxième temps. Et si l’on se fie à la logique des chiffres, ça veut dire qu’il faut rajouter 5 quelque chose (articles ?) + 3 autre chose pour reconstituer l’énigme…

Et après moult tâtonnements :
“Selon la légende, la métropole fondée par l’enfant d’Hercule et de la veuve du redouté colosse de Gaïa”. 
Tanger !

Cap sur Tanger

Car dans la légende, Tingis (ou Tinjis) est la veuve d’Antée, le colosse fils de Gaïa (la Terre) et de Poséidon.
Après qu’Hercule a tué Antée lors d’un de ses travaux, il s’unit à Tingis. De leur union naît Sufax, qui, selon la tradition, fonde la ville de Tingis — l’actuelle Tanger.

Donc :

  • Le redouté colosse de Gaïa → Antée
  • La veuve du colosse → Tingis
  • L’enfant d’Hercule et de la veuve → Sufax
  • La métropole fondée → Tingis / Tanger

Vous connaissez Tanger ? Carrefour stratégique, convoitée par Phéniciens, Romains, Arabes et Européens, elle fut tour à tour comptoir commercial, place forte et zone internationale. Tanger, ville cosmopolite, qui vit naître Jean-Luc Mélench… (mais je m’égare).

Tanger, qui veille sur le détroit de Gibraltar depuis plus de deux mille ans. Et justement, le Cap Spartel est le promontoire mythique lié à sa fondation. C’est là que l’Atlantique rencontre la Méditerranée, entre brumes, courants contraires et légendes anciennes. À deux pas des grottes d’Hercule, où le héros aurait trouvé refuge avant de s’emparer des pommes d’or offertes par Zeus à Héra… et volées par les Hespérides. Pomme d’or / Canard d’or… Cap Spartel… C’était donc bien ça,  chef Antoine…

Le cobra de diamant

Le passage de la douane n’a pas été facile, mais je suis sur le chemin du retour, berçant mon canard d’or chéri que j’ai cru perdu à tout à jamais et que je n’aurais jamais retrouvé sans vous.

Car comme me l’a confié @TerreTerre13 : “J’ai un peu l’habitude des énigmes et tout, mais là franchement c’était hardcore ^^…”

Ah, au fait…

Au cours de mes recherches tous azimuts, je suis tombée par hasard au Bhoutan sur un cobra en diamant, avec de magnifiques yeux rouges en rubis… Je crois bien qu’un jour ou l’autre, je vais le cacher à mon tour. @JohnGirondins a déjà promis de m’aider à concocter une énigme encore plus tordue que celle-là.

On va voir, Antoine, si « Impossible n’est pas Électrons”… vraiment.

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Le bio des légendes

2 septembre 2025 à 04:06

Parvenus au terme de ce dossier, force est de constater que l’agriculture biologique ne tient pas ses promesses, malgré certains bénéfices pour les sols et la biodiversité. Ses faibles rendements en font, hors exceptions comme le maraîchage ou la viticulture, un modèle écologiquement moins performant par kilo produit, et plus exigeant en surface agricole. Les produits bio coûtent 20 à 80 % plus cher, sans bénéfice avéré pour la santé, un surcoût qui aggrave les inégalités alimentaires. Le bio devient alors un marqueur social, bien plus qu’un levier de transformation agricole.

La proposition de valeur du bio : au libre choix du consommateur

Sa proposition de valeur devrait relever du libre choix du consommateur, non d’un choix de politique publique. Mais l’écosystème militant et ses relais institutionnels polluent le débat, au bénéfice des distributeurs. Ni les producteurs, ni les consommateurs n’y trouvent réellement leur compte.

Le bio comme LE modèle à suivre pour la transition écologique  : une impasse

Mais le  principal problème est que l’agriculture biologique, de niche, est désormais promue comme le modèle à généraliser.

Or, rien, de notre analyse, ne saurait justifier la position hégémonique que ses promoteurs, parfois à grand renfort de désinformation, veulent lui conférer dans la transition écologique. Au contraire, l’histoire est jalonnée de catastrophes, voire de tragédies, par l’imposition idéologique de modèles exempts de toute rationalité scientifique. Le réel s’est chargé de rappeler aux apprentis sorciers, et malheureusement à leur population, qu’on ne joue pas impunément avec les besoins fondamentaux de l’être humain.

Sri Lanka : le chaos 100% bio

J’approfondis

Nombre d’agriculteurs se sont pourtant engagés dans la démarche avec sincérité, séduits par la promesse d’une montée en gamme et l’espoir de changer le monde. Aujourd’hui, la désillusion est réelle.

Le bio a certes contribué à une prise de conscience de certains excès de l’agriculture productiviste, et, prises isolément, certaines de ses pratiques sont intéressantes. Mais corseté dans un cahier des charges rigide et partiellement idéologique, il reste une solution du XIXᵉ siècle à des problèmes du XXIᵉ.

À l’heure de l’édition génomique, de l’agriculture de précision et de l’intelligence artificielle appliquée aux cultures, aux sols et aux intrants, l’agriculture biologique semble de plus en plus en décalage avec les leviers de progrès qui s’offrent à nous. Ce fossé pourrait accentuer les crispations idéologiques autour d’un modèle qui, refusant d’évoluer, se replie sur le dénigrement de la concurrence et le marketing de la peur — comme en témoignent les débats récents autour de la loi Duplomb.

Il est temps de sortir du monopole moral du bio pour ouvrir un débat rationnel, orienté vers des solutions concrètes aux défis du XXIᵉ siècle : produire plus efficacement, sur moins de surface, pour nourrir tout le monde, mieux, tout en limitant notre empreinte environnementale. Y répondre ne passera pas par un modèle unique, mais par un bouquet d’innovations technologiques et de pratiques agronomiques adaptées — dont certaines, oui, héritées du passé.

Vive l’agriculture bio-techno-logique.

Tout l’été, nous avons publié ici gratuitement les bonnes feuilles de notre livre, « Trop bio pour être vrai ? ». Pour le lire en intégralité, c’est par là :

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Épisode précédent : Le bio qui cache la forêt 

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Sur les traces de la légende du canard d’or – Épisode III

27 août 2025 à 03:40

Ah mes amis, quelle semaine !
J’étais déjà en train de préparer mes banderoles pour la manif du 10 septembre quand… percée décisive. Je sens Antoine fébrile : visiblement son énigme ne tient plus qu’à un fil. Je suis sur la piste !

Tout ça grâce à @TerreTerre13 et @JohnGirondins (j’ai subtilisé deux codes d’abonnement Quark dans le tiroir du chef pour eux).

@JohnGirondins est un redoutable chasseur d’énigmes. Il a d’abord trouvé que 5 + 2 + 2 + 1 + 1 = 11 comme les 11 mots de la grille. Bon, dit comme ça, ça a l’air évident… mais depuis, on se creuse la tête pour comprendre ce que ces nombres signifient vraiment… Je pense que ça ne doit pas être si compliqué que ça.

Et moi j’ai remarqué que 20 = 11 + 5 + 3 + « Et ». Donc peut-être que l’énigme complète fait 20 mots. C’est plausible.

Ensuite, il dit qu’il a réussi à trouver le mot de 11 lettres vertical, en faisant l’hypothèse que la première était un P. Je ne sais toujours pas par quel miracle il a trouvé ça…

Quant à @TerreTerre13, il a remarqué certains changements dans les titres et sous-titres par rapport au livre.

@JohnGirondins lui, il a trouvé un mot qui N’A PAS CHANGÉ.

Un mot qui paraît presque un peu décalé dans le contexte, comme dans “nager dans les rhododendrons”. Et là, j’ai eu un flash : dans la première image diffusée par Antoine, il y avait un sanglier. Le sanglier d’Érymanthe ! Un des douze travaux d’Hercule.

Je sens qu’on chauffe.

J’allais dire que c’est un peu taquin, Antoine, de glisser dans ton énigme des mots qui n’ont pas changé… mais si tu as disséminé d’autres indices du même genre, OK, c’est fair play.

En tout cas, le sanglier d’Érymanthe, c’est plus crédible que les sangliers radioactifs de la forêt bavaroise de Grok !

D’ailleurs, je sens que dans l’article de cette semaine, le mot est facile à trouver, avec ou sans le livre…

Pas vrai, @TerreTerre13 ?
On touche au but, les amis.

Encore un dernier effort.

On va la craquer, cette énigme.
« Impossible n’est pas Électrons ! »

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Sur les traces de la légende du canard d’or – Épisode II

22 août 2025 à 04:34

Bon, les amis, comment ça va vous ? Parce que moi, franchement… pas terrible. Je suis toujours à la recherche de mon canard d’or, que le chef Antoine a caché je ne sais où. J’ai pourtant rendu à temps ma copie pour le livre sur le bio. On est même toujours n°1 des ventes sur Amazon dans la catégorie “Agriculture Biologique”… Alors pourquoi ne me le rend-il pas ?

— Tu te ramollis, Fred, fais marcher ton cerveau. Cette énigmounette est largement à ta portée, et à celle de nos lecteurs, m’a-t-il même répondu quand je lui ai posé la question. Impossible n’est pas électrons, souviens-toi, a-t-il ajouté, l’air satisfait.

Alors j’ai crié, crié, pour qu’il revienne. Puis j’ai cherché. Partout. J’ai même commencé par les Pays-Bas. Fausse piste. (Mais bonne nouvelle : j’ai ramené une idée d’article.)

— Arrête de courir, Fred, et réfléchis, m’a dit Antoine quand je suis rentré, bredouille.

Alors j’ai réfléchi… 

…et je pense avoir trouvé un truc. J’ai repensé à mon premier article. Je l’avais intitulé : À la recherche du canard d’or, clin d’œil assumé à l’histoire de la chouette d’or. Mais quand il est paru, le titre avait changé : À la recherche de la légende du canard d’or. Et là je me suis dit : ce n’est sûrement pas un hasard. Antoine a dû le modifier pour une bonne raison.

J’ai même essayé de placer le mot rajouté dans la grille trouvée sur son bureau… Et vous savez quoi ? Il rentre parfaitement en sixième ligne.

Je pense que je tiens quelque chose… Nager dans les rhododendrons… Mais bien sûr, Antoine…

Plus que dix mots à trouver pour reconstituer l’énigme et la grille. Et ces chiffres… On dirait que… Vous m’aidez ? Je suis prêt à distribuer les abonnements VIP et Quark comme s’il en pleuvait, si on trouve.

— Même pas en rêve, a rajouté Antoine en publiant l’article…

À suivre…

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Aéronautique : l’étoffe du net zéro ?

3 août 2025 à 06:22

Longtemps admirée, aujourd’hui sous le feu des critiques, l’aviation commerciale incarne mieux que tout autre secteur le dilemme entre liberté de mouvement et urgence climatique. Elle doit se réinventer pour continuer à relier le monde sans le réchauffer. Le secteur s’est engagé à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 : promesse crédible ou techno-solutionnisme inconséquent ?

1 000 entreprises, 300 000 emplois (directs et induits), 77,7 milliards € de chiffre d’affaires… si la France représente moins de 4 % du trafic aérien mondial, elle concentre à elle seule 15,6 % des exportations mondiales de l’aérospatial. Pendant que les débats se focalisent sur les voyages personnels ou les jets privés, le pays dispose d’un levier bien plus stratégique : celui de sa capacité industrielle à décarboner l’aéronautique mondiale. Un enjeu économique majeur, puisque le secteur est le premier contributeur à la balance commerciale française, avec un excédent de 23,5 milliards d’euros en 2022, soit l’équivalent de 4,3 % du PIB.

Twingo vole

Imaginez : vous partez pour Le Caire en ne consommant que 2,35 litres de carburant et en émettant 59 g de CO₂ aux 100 km. L’équivalent d’un road trip à deux en Twingo… mais à 900 km/h et 10 000 mètres d’altitude.

Science-fiction ? Non. C’est déjà ce que permet un Boeing 787, en conditions optimales.

Entre 1990 et 2019 — date à laquelle le secteur aérien a été intégré aux objectifs climatiques européens — les émissions par passager-kilomètre ont chuté de plus de 50 %, grâce à des avions plus sobres, des motorisations plus efficaces et des vols mieux remplis.

Résultat : si les émissions de CO₂ de l’aviation ont doublé depuis 1990, atteignant environ 1 milliard de tonnes juste avant la crise Covid, elles ne représentent toujours que 2,5 % des émissions mondiales. En incluant les effets non-CO₂ — comme les NOx, la vapeur d’eau ou les traînées de condensation —, son impact climatique total est estimé à environ 4 % du réchauffement global.

Contrails : et si le ciel se dégageait pour l’aérien ?

J’approfondis

CO2 : Objectif nul

Le secteur aérien s’est collectivement engagé à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Cet objectif, désormais partagé par l’ensemble des grandes organisations aéronautiques internationales constitue le cap structurant de la stratégie industrielle du secteur pour les 25 prochaines années.

Pour y parvenir, l’aviation mise sur trois leviers complémentaires : le déploiement des carburants durables (SAF), l’émergence de technologies de rupture, et l’optimisation des opérations au sol comme en vol. Aucun ne suffit à lui seul ; c’est leur combinaison qui rend la trajectoire crédible.

Les SAF y occupent une place centrale. Mais leur coût reste aujourd’hui très élevé et les obstacles à franchir pour leur montée en puissance demeurent considérables.

SAF : Tintin au pays de l’or vert ?

J’approfondis

En parallèle, les industriels remettent plein gaz sur les ruptures technologiques. Les efforts portent sur les turboréacteurs compatibles SAF, les avions hybrides-électriques, les structures allégées ou encore les ailes morphing, capables de modifier leur forme en vol pour gagner en efficacité énergétique. Mais c’est surtout du côté des moteurs ultra-efficients que les gains les plus rapides sont attendus. 

Le successeur de l’A320, présenté par Airbus en mars dernier, intègre la plupart de ces innovations. Cet appareil, jusqu’à 30 % plus efficient que l’A320neo, est conçu dès l’origine pour opérer à 100 % au SAF. Il doit être construit en matériaux composites allégés, avec des ailes longues et repliables supportant des moteurs sans carénage révolutionnaires. Sa mise en service est prévue à la fin des années 2030.

Le successeur de l’A320 devrait être équipé de moteurs RISE de CFM dépourvus de carénage. © CFM International

L’hydrogène liquide reste étudié comme une solution de rupture à plus long terme mais les annonces récentes d’Airbus laissent entrevoir un décalage du calendrier, avec une mise en service probablement repoussée à 2040 ou au-delà.

Le troisième levier repose sur une optimisation opérationnelle systématique : amélioration des trajectoires en vol, réduction du roulage, gestion au sol plus efficiente, avec, de plus en plus, recours à l’intelligence artificielle pour optimiser l’ensemble des opérations. 

Malgré les incertitudes — sur la disponibilité des SAF ou les percées technologiques —, l’IATA réaffirme fermement son engagement à atteindre la neutralité carbone en 2050. Le coût estimé de cette transition est colossal : 4 700 milliards de dollars, soit en moyenne 174 milliards par an. Mais dans 20 ans, les trois quarts de la flotte actuelle auront probablement été remplacés.

Cet effort s’inscrit dans le cadre plus large du scénario Net Zéro porté par l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui vise à contenir les émissions de l’aviation sous 1 000 Mt de CO₂ dès 2030. Un cap ambitieux, mais atteignable à condition d’agir vite — car le trafic, lui, continue de croître : 8,2 milliards de passagers sont attendus à cette échéance.

Report moral, report modal

Reste une question sensible : faut-il freiner cette croissance ? L’idée d’imposer interdictions, quotas ou fiscalité punitive revient régulièrement dans le débat. Pourtant, l’aviation commerciale profite à tous.

Depuis les années 1960, le nombre de passagers a été multiplié par 45 — de 100 millions à plus de 4,5 milliards. Ce ne sont pas « les mêmes qui voyagent plus », ce sont davantage de personnes qui accèdent au ciel. Et c’est justement ce succès que certains lui reprochent.

Ceux qui dénoncent le tourisme de masse — dont les impacts, bien réels, méritent d’être régulés — ou qui prônent la sobriété pour les autres, tout en affichant le bilan carbone d’une centrale à charbon allemande, sont souvent les premiers à s’exempter des efforts qu’ils prétendent imposer à tous. Pour aller voir pousser un arbre en Guyane. Ou pour assister à une conférence… sur le climat. Le tout en s’estimant exemplaires, car, n’est-ce pas, ils ne prennent plus l’avion… entre deux vols.

Faut-il au moins renoncer à l’avion sur les trajets courts ? Pas forcément. Le train peut être une excellente alternative — à condition d’être abordable, ponctuel et rapide. Mais il ne capte pas toujours les passagers de l’avion : une étude Carbone 4 pour le SNPL montre que, faute d’offre compétitive, beaucoup se rabattent sur la voiture… au risque d’aggraver le bilan carbone. 

Un turbo pour l’économie

L’aéronautique est d’abord un puissant vecteur d’émancipation. Elle relie les familles, les cultures, incarne la liberté, le progrès, le lien humain — et, pour beaucoup, elle fait encore rêver. On insiste souvent sur ses externalités négatives, en oubliant que sa balance globale reste très positive, par tout ce qu’elle rend possible.

Le transport aérien est notamment un moteur essentiel de l’économie mondiale. En 2019, l’aérien représentait près de 35 % de la valeur des échanges mondiaux, tout en ne transportant que moins de 1 % des volumes. Les marchandises acheminées par avion — pour une valeur estimée entre 6 000 et 7 000 milliards de dollars par an — concernent principalement des produits à forte valeur ajoutée ou sensibles au délai : médicaments, électronique, luxe, composants industriels. Par ailleurs, la moitié des touristes internationaux voyagent par avion, générant chaque année plus de 1 000 milliards dollars de recettes. De nombreuses économies émergentes ou insulaires en dépendent fortement.

Le Covid a été un stress test grandeur nature de ce que représente l’aviation. En 2020, le trafic passager s’est effondré de 66 %, provoquant des pertes massives pour l’ensemble de la filière (‑244 milliards de dollars cette année-là, ‑146 milliards en 2021). Pour le tourisme mondial, le choc a été brutal : les arrivées internationales ont chuté de 65 à 70 %, entraînant jusqu’à 1 200 milliards de dollars de pertes de recettes. Dans certaines régions, les revenus liés au transport aérien se sont effondrés de 90 %. Reconfiner volontairement ce secteur, ce serait non seulement renoncer à ses services rendus, mais aussi l’empêcher de financer sa propre transition.

Rêves de gosse

L’aéronautique n’est pas parfaite. Mais elle agit, elle innove et progresse vite. La saborder au nom d’une idéologie punitive serait une erreur historique. Car la véritable écologie, c’est celle qui améliore, et qui rend les progrès accessibles à tous.

Rien n’est gagné pour autant. Les défis sont immenses. La trajectoire Net Zéro exige des investissements massifs, des ruptures technologiques et industrielles profondes, et une mobilisation sans faille de tout un écosystème. Mais la feuille de route est claire.

“L’aérien ne doit plus faire partie des rêves d’enfants aujourd’hui” affirmait Léonore Moncond’huy, maire écologiste de Poitiers, en supprimant les aides municipales aux aéroclubs locaux. Pourtant, c’est ainsi que la France peut faire sa part pour le monde : en permettant aux enfants de continuer à rêver. Pour que demain, ces rêves de gosses se transforment en solutions d’ingénieurs.

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Le bio selon les faits : mirage ou miracle ? 

28 juillet 2025 à 22:39

Toujours au top dans l’actualité, l’agriculture biologique remporte pourtant un succès… décroissant. Alors, nécessaire purification par le marché pour une filière très subventionnée qui réclame toujours plus de débouchés imposés ? Ou injustice faite à un mode de production vertueux, censé nous nourrir sainement et préserver la planète ?

Longtemps promue comme une solution miracle – pour les sols, l’eau, la biodiversité, la santé et même le climat – l’agriculture biologique bénéficie d’un soutien politique rarement démenti. En 2025 encore, la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, y voit un « pilier essentiel de notre souveraineté alimentaire » et lui réaffirme son soutien « indéfectible ». Un engagement sonnant et trébuchant : plus de 350 millions d’euros d’aides par an, et un objectif de 21 % de surface agricole utile en bio d’ici à 2030 – deux fois plus qu’aujourd’hui.

Pourtant, la dynamique s’essouffle. Les surfaces stagnent, la consommation recule, les conversions s’arrêtent voire s’inversent. Et les soutiens du bio en viennent à hystériser le débat, parfois jusqu’à l’indignité. Le jour du vote de la loi de simplification agricole, Marine Tondelier publiait : « Tous les députés qui voteront pour la loi Duplomb voteront pour l’empoisonnement de vos enfants et la destruction de la biodiversité ». Y a-t-il urgence qui justifie l’outrance ?

Alors : que promettait vraiment le bio ? Qu’a-t-il tenu ? Et est-il vraiment la meilleure – voire la seule – voie pour conjuguer santé, climat, biodiversité et souveraineté alimentaire ?

C’est ce débat que Les Électrons Libres ouvrent ici, en cinq chapitres. Sans parti pris, mais avec nuance, en restant attachés aux faits permettant d’explorer en profondeur les dessous de notre assiette.

Tout l’été, nous publions ici gratuitement une partie de notre livre, « Trop bio pour être vrai ? » – mais une partie seulement.

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Épisode suivant : I. La bio du bio

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La bio du bio

28 juillet 2025 à 22:39

Au XIXᵉ siècle, Thomas Malthus écrivait que « le pouvoir multiplicateur de la population est infiniment plus grand que le pouvoir de la terre de produire la subsistance de l’homme ». Cette vision profondément pessimiste – devenue un nom commun, le malthusianisme – de la croissance démographique l’amenait à penser que la planète ne pourrait nourrir durablement plus d’un milliard d’humains — un seuil franchi dès 1804, soit, ironiquement, à peine quelques années après la parution de son Essai sur le principe de population (1798).

Depuis 1927, date à laquelle l’humanité a atteint deux milliards d’habitants, la population mondiale a quadruplé. Pourtant, le nombre de fermes dans le monde est resté relativement stable — autour de 600 millions — tandis que la main-d’œuvre agricole a chuté drastiquement dans les pays industrialisés. Dans le même temps, la surface agricole mondiale s’est accrue jusqu’à représenter environ 37 % des terres émergées, avant de se stabiliser.

Agriculture vivrière : le grand bond en arrière

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Cet exploit a été rendu possible par des transformations radicales de l’agriculture : semences hybrides à haut rendement, engrais de synthèse, produits phytosanitaires, mécanisation, irrigation massive… Ce bouleversement, amorcé dans les années 1950-60, a pris le nom de « révolution verte ».

Les résultats se sont avérés spectaculaires : en Inde, les rendements du riz ont été multipliés par cinq entre 1960 et 2000. L’apport énergétique moyen par habitant a fortement augmenté, la malnutrition infantile a reculé et les grandes famines ont quasiment disparu, en dehors des contextes de guerre et des moments où l’idéologie a pris le pas sur la science. On pense à l’URSS et aux délires pseudo-scientifiques de Lyssenko qui ont ravagé l’agriculture soviétique. Mais aussi à la Chine maoïste où les politiques agricoles de collectivisation forcée ont provoqué la mort de dizaines de millions de personnes, et, bien entendu, au Cambodge, quand les Khmers rouges ont tenté de supprimer la propriété privée et l’agriculture moderne, éradiquant plus de 25% de la population locale, un sinistre record dans l’Histoire.

Trofim Lyssenko, jardinier et idéologue redouté

J’approfondis

L’agriculture moderne est l’un des plus grands succès de l’humanité. Elle a permis d’éviter des famines massives et, sous l’impulsion de pionniers comme Norman Borlaug, sauvé plus d’un milliard de vies. Mais ces avancées décisives ont aussi eu leur revers. L’intensification agricole a entraîné pollutions, perte de biodiversité, émissions accrues de gaz à effet de serre et appauvrissement des sols. La spécialisation des cultures, la disparition des haies et le recours massif aux intrants ont fragilisé la résilience des agrosystèmes..

Norman Borlaug, l’homme qui en sauva un milliard

J’approfondis

La France illustre bien ces évolutions. À partir des années 1960, son agriculture s’est modernisée à marche forcée : mécanisation, structuration des filières, limitation des importations et prix d’achats garantis via la PAC. Résultat : la production a doublé depuis 1960 — et même plus que triplé pour les céréales — sans extension des surfaces cultivées.

Mais cette modernisation s’est accompagnée d’un exode rural massif. Le nombre d’exploitations est passé de 1,26 million en 1979 à moins de 400 000 en 2020. Il pourrait chuter à 275 000 d’ici 2035. Dans le même temps, la taille moyenne des exploitations a augmenté de 25 % entre 2010 et 2020. Beaucoup d’exploitants ont quitté la profession, d’autres sont devenus dépendants des aides publiques.Mais les chiffres les plus éloquents sont ceux-là.  En 1960, l’agriculture au sens large (incluant la sylviculture et la pêche) représentait 21% de l’emploi total en France. En 2023, selon les dernières données disponibles de l’INSEE, elle ne pèse plus que 2,51%… 

Et les crises se sont accumulées : chlordécone, dioxines, hormones, vache folle… Des scandales sanitaires et environnementaux ont profondément ébranlé la confiance des citoyens dans le modèle productiviste.

C’est dans ce contexte, et souvent en réaction à ces dérives, qu’un premier mouvement en faveur d’une agriculture plus « naturelle » a émergé dès le début du XXᵉ siècle.

L’agriculture biologique contemporaine émerge ensuite dans les années 1940, en Europe et en Inde, comme réaction à la montée en puissance de l’agriculture industrielle et à sa dépendance croissante aux intrants chimiques. Les premiers pionniers insistent alors sur une idée a priori simple : la fertilité d’un sol ne peut être durablement maintenue qu’en respectant ses cycles biologiques, par l’usage de composts, de rotations longues et d’engrais organiques, et non par le recours exclusif aux fertilisants de synthèse.

Deux figures marquent les débuts de ce courant. En Angleterre, Albert Howard, envoyé en Inde comme agronome impérial, observe les méthodes agricoles locales et défend une approche holistique du sol, de la plante et de l’animal. Il développe l’idée de sol vivant et met l’accent sur le recyclage de la matière organique. En Allemagne, Rudolf Steiner, gourou sulfureux sans la moindre compétence agricole, pose en 1924 les bases de la biodynamie : un mélange de techniques agronomiques, de pratiques lunaires — au sens propre comme au figuré — et de rituels ésotériques, comme l’enfouissement d’une corne de vache remplie de bouse à l’équinoxe.

Biodynamie : quand l’agriculture sent le soufre

J’approfondis

Dans les années 1960-70, à la faveur d’une prise de conscience écologique (pollutions, marées noires) et d’inquiétudes sanitaires, le bio gagne en visibilité. En France, l’AFAB (Association française pour l’agriculture biologique) est créée dès 1962. D’autres réseaux militants ou coopératifs suivent. L’État ne reconnaîtra officiellement le label « AB » qu’en 1985, puis adoptera la réglementation européenne dans les années 1990-2000. Le règlement UE 2018/848 fixe aujourd’hui les règles précises de l’agriculture biologique.

Les grands principes du bio

Les exigences légales du règlement (UE) 2018/848 sont :

  • Interdiction formelle des OGM, engrais minéraux, pesticides de synthèse ; les antibiotiques ne sont utilisés qu’en dernier recours pour santé animale 
  • Rotation pluriannuelle des cultures, intégrant légumineuses ou engrais verts pour préserver la fertilité des sols 
  • Gestion des sols avec priorité donnée à la matière organique (compost, fumier), réduction du labour, lutte contre l’érosion et maintien de la vie microbienne du sol
  • Protection des plantes basée sur des variétés résistantes, la lutte biologique, et un recours limité à des substances autorisées uniquement si les méthodes alternatives sont insuffisantes
  • Élevage biologique exigeant : densité maîtrisée, plein air, alimentation biologique dès la naissance, races adaptées et bien-être animal renforcé.

Contrairement à une idée reçue, le bio n’est pas nécessairement local, ni sans mécanisation, ni sans intrants, ni même sans chauffage de serre : un produit bio peut venir de très loin, voyager en camion frigorifique, et avoir une empreinte carbone importante.

Le mot d’ordre affiché est simple : « nourrir sans nuire ». Mais derrière cette formule, le bio porte une dimension idéologique assumée : rejet du productivisme et de la mondialisation, culte du « naturel », et préemption du « manger sainement ».

Longtemps porté par des pionniers sincères, ce modèle s’est institutionnalisé. Aujourd’hui, environ 10 % des terres agricoles françaises sont cultivées en bio. Le marché s’est structuré, la grande distribution s’est emparée du label, et la consommation a explosé jusqu’en 2021.

Mais cette croissance s’accompagne de tensions. Et plus le modèle s’étend, plus ses prétentions hégémoniques se heurtent à ses propres limites économiques et agronomiques.

Les défis du XXIème siècle : les travaux d’Hercule de l’agriculture

Surtout, une question de fond s’impose : l’agriculture biologique est-elle vraiment le contre-modèle vertueux qui nous est présenté ? Ou masque-t-elle, sous couvert d’évidence morale, un débat plus vaste sur les compromis à faire ?

Car les défis auxquels l’agriculture est confrontée sont considérables. Même si la croissance démographique ralentit, la première question – et la plus cruciale – reste celle de notre capacité à produire assez pour nourrir une population mondiale toujours en augmentation. Mais aussi d’y parvenir en assurant une qualité sanitaire élevée et des produits diversifiés à un coût acceptable pour le consommateur. Ce qui introduit logiquement le problème de la rémunération équitable des producteurs et de l’amélioration de leurs conditions de travail, dans un contexte de pénurie récurrente de main-d’œuvre dans les filières agricoles. Le tout devant se réaliser dans le souci constant de la réduction de l’empreinte environnementale globale (eau, sols, climat, biodiversité) et de la minimisation de la surface agricole. Des questions qui, pour la plupart, s’apparentent à des dilemmes.

Face à eux, le bio est-il alors la solution  ? Tient-il ses promesses ? Ou son omniprésence médiatique et politique occulte-t-elle d’autres solutions, plus efficaces, voire plus réalistes ?

Ce sont ces questions que nous aborderons dans les chapitres suivants de cette série et du livre qui en découle.

Tout l’été, nous publions ici gratuitement les bonnes feuilles de notre livre, « Trop bio pour être vrai ? ». Pour le lire en intégralité, c’est par là :

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Suite la semaine prochaine avec le chapitre II : Santé, l’effet placeb(i)o

Épisode précédent : Le bio selon les faits : miracle ou mirage ?

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Grand jeu d’été : sur les traces de la légende du canard d’or

28 juillet 2025 à 09:59

L’autre jour, alors que j’étais tranquillement dans mon bain en train de jouer avec ma collection de canards en plastique, Antoine, notre lider maximo à tous, a soudain débarqué dans la salle de bains.

— Dis donc Fred, ça commence à bien faire, on attend encore ton chapitre pour le bouquin sur le bio. Tu sais qu’il sort dans deux semaines ?
— Mais on a seulement décidé de l’écrire hier, c’est impossible…
— Impossible n’est pas Électrons, affirma-t-il. On disrupte, oui ou non ?
— Oui, mais…
— Pas de mais qui tienne. Tiens, pour te motiver, je t’ai emprunté cette petite chose sur ton bureau.
— Mon canard d’or ?
— Oui, ton canard d’or. Celui que tu prétends avoir rapporté d’une expédition au temple perdu, ou je ne sais quoi.
— Mais…
— Tu le retrouveras quand les articles sortiront, un point c’est tout. Toi qui aimes tant distribuer des abonnements VIP, tu n’as qu’à te faire aider de nos lecteurs.

Nager dans les rhododendrons

Chers amis lecteurs, voilà ce que j’ai compris du défi que m’a lancé Antoine : il a enterré le canard d’or, mon canard d’or, dans un lieu secret, connu de lui seul. Et il ne me le rendra que si je suis capable de découvrir le lieu dont il s’agit.

D’après ce que j’ai compris, il y a une énigme à résoudre. Et il a l’intention de cacher les mots composant cette énigme dans les titres et sous-titres des articles de notre dossier sur le bio, qui paraîtra à partir de demain. Je pense qu’on pourra les repérer… mais ce ne sera pas si facile.

Alors voilà ce que je vous propose :
Vous m’aidez à retrouver mon canard d’or, et j’offre un abonnement VIP au premier qui trouve l’endroit.
J’offre aussi des abonnements Quark à ceux qui feront avancer le décodage de l’énigme.

On échangera sur mon compte X @sjowall69 pour poser vos questions et partager les découvertes.

Bien sûr qu’on va la résoudre, cette énigme. « Impossible n’est pas Électrons », n’est-ce pas ?

PS : j’ai quand même un peu fouillé son bureau… et dans un tiroir, j’ai trouvé ça.
Je ne sais pas trop si ça peut aider.
Je publie cet article un peu comme une bouteille à la mer. J’espère qu’il ne va pas trop le caviarder…

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Trop bio pour être vrai ? Le livre !

17 juillet 2025 à 13:01

Il peine à se faire une place dans nos assiettes, mais doit pourtant, pour le législateur, représenter 21 % de notre agriculture dans 4 ans. Derrière ce volontarisme, la promesse d’une alimentation plus saine et plus respectueuse de l’environnement. Mais manger bio est-il vraiment bon pour la santé et pour la planète ?

Un livre compact, direct et ludique, coloré et richement illustré ! Nos spécialistes Stéphane Varaire, Jérôme Barrière, Anne Denis & Frédéric Halbran, soutenus par Antoine Copra et Benjamin Sire, font le point sur l’état de la science, sans a priori et sans faux-semblants.

À grignoter sans modération !

Disponible dès aujourd’hui, sur Amazon pour les versions broché et Kindle et directement sur notre site au format epub.

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