Vue normale

Reçu aujourd’hui — 16 décembre 2025

Pourquoi l’avenir de CNN est au cœur de la bataille pour le contrôle de Warner

DÉCRYPTAGE - Donald Trump veut profiter de la vente du géant de Burbank pour museler sa chaîne phare, qu’il déteste. Paramount, revenu dans la course avec une OPA hostile, pourrait exaucer ses vœux s’il parvient à damer le pion à Netflix.

© Aaron Schwartz / Bloomberg

Donald Trump a indiqué qu’il serait « impliqué » dans le processus réglementaire qui suivra la vente.
Reçu hier — 15 décembre 2025

«Attention aux fraudes !» : Intermarché alerte sur des contrefaçons du loup «mal aimé», star de sa publicité de Noël

Le distributeur doit rapidement communiquer sur la sortie de la peluche, attendue par de nombreux internautes.

© Illogic/Intermarché

Le film d’animation met en scène un loup qui se met à cuisiner des légumes pour se faire apprécier des autres animaux et être invité au banquet de Noël.

Céline Imart : « Dermatose nodulaire, Mercorsur... le cocktail qui a fait exploser la colère paysanne »

TRIBUNE - Les actions menées par les agriculteurs ces derniers jours pour protester contre l’abattage des bovins touchés par la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), révèlent un profond malaise au sein du monde paysan, qui va bien au-delà de la gestion de cette maladie, explique l’eurodéputée LR, elle-même agricultrice.

© Manon Cruz / REUTERS

Des balles de paille couvertes d’une bâche noire portent les mots «Ici continue la terre de la résistance agricole», tandis que des agriculteurs bloquent l’autoroute A64 près de Carbonne, le 13 décembre 2025.
Reçu avant avant-hier

Jean-Pierre Robin : « Donald Trump décrète la révolution numérique du dollar pour siphonner l’épargne mondiale »

CHRONIQUE - Plus de 80 ans après les accords de Bretton Woods qui lui accordaient un privilège exorbitant, les États-Unis se mobilisent pour renforcer l’hégémonie du dollar, cette fois via les cryptomonnaies.

© Aaron Schwartz / REUTERS

L’objectif de Donald trump est de positionner l’Amérique à la pointe de la finance numérique.

La réindustrialisation de la France « ne s’arrête pas au premier vent difficile », dit Sébastien Martin

Invité du « Grand Jury RTL-Le Figaro-M6-Public Sénat », le ministre délégué à l’Industrie est revenu sur la liquidation du fabricant d’électroménager Brandt. Sébastien Martin juge que l’État s’est montré à la hauteur de l’enjeu.

© Benoit Tessier / REUTERS

Le ministre délégué à l’industrie, Sébastien Martin.

L’heure du réveil de l’Europe ?

12 décembre 2025 à 17:35

Aujourd’hui, nous voulions vous soumettre quelques réflexions sur le contexte européen et un frémissement positif que nous ressentons. Il va pourtant à contre-courant de la tonalité des échanges qui président aux débats hexagonaux, où la pesanteur administrative, l’angoisse climatique, les tensions géopolitiques et les rêves décroissants semblent obérer l’avenir, tout en alimentant les populismes et le défaitisme.

Comme vous l’avez constaté, depuis trois semaines, nous vous proposons une série intitulée L’Europe au banc d’essai, où la France se voit confrontée à sept pays voisins, Royaume-Uni compris. Les trois premiers épisodes concernent la retraite, la sécurité sociale et l’assurance chômage. D’autres suivront en début d’année. Il ressort de ces analyses que, y compris sur ses points forts présumés, illustrés par son fameux modèle social, notre pays, à l’insoutenable générosité, sclérosé par sa dette et sa dépense publique, ignore des systèmes et solutions assurant le succès de certains de nos voisins. Mais les choses sont peut-être en train de connaître ici – et ailleurs – un léger infléchissement, grâce au réveil de nombre d’acteurs d’importance, troublés par la dureté du contexte international, la crise environnementale et la nécessaire participation à l’incroyable révolution technologique à laquelle nous assistons dans le sillage du développement de l’IA. L’idée que seules plus de croissance, plus de liberté d’entreprendre et une Europe affirmant enfin sa puissance sont à même d’enclencher une dynamique vertueuse, éloignant les ombres du monde, progresse. Elle semble même gagner la France. L’appel lancé par Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne, va dans ce sens. Dans un discours prononcé le 1er décembre à l’École polytechnique de Milan, il exhorte les Vingt-Sept à abandonner leur rôle de spectateur passif face aux défis du temps et à devenir des acteurs décisifs dans un monde de géo-économie. Il reprend les recommandations de son rapport publié l’an dernier, plaidant pour des dettes communes afin de financer des investissements massifs dans les technologies critiques, telles que les semi-conducteurs, de booster notre productivité et d’adapter nos politiques commerciales au contexte, affirmant que « nous pouvons changer la trajectoire de notre continent ».

De manière complémentaire, l’appel du think tank Europa Nov a, sous forme de tribune collective publiée dans Le Monde, fin novembre, renforce ce momentum en fédérant une centaine de personnalités issues de la société civile, du monde économique et politique, dont d’anciens commissaires européens. Intitulée « La puissance de l’UE est devenue une question de survie pour répondre aux tragédies géopolitiques et climatiques », cette initiative lance la Déclaration de Strasbourg et l’Europa Power Initiative, visant à réinventer l’Europe comme une puissance géopolitique, technologique et culturelle assumée, face à une mondialisation qui expose ses faiblesses institutionnelles et à des enjeux comme le sort de l’Ukraine négocié sans elle. Ce double appel dessine un horizon d’unité et d’ambition, où la croissance n’est plus un objectif isolé mais un levier de souveraineté collective.

Ce sursaut trouve un écho concret dans le domaine énergétique, comme le souligne le dernier Bilan prévisionnel 2025-2035 de RTE, publié en début de semaine, qui positionne la France en atout majeur pour l’électrification de l’économie. Grâce à une production d’électricité bas carbone abondante (nucléaire et renouvelables), le pays bénéficie d’une surcapacité transitoire favorable à l’augmentation des usages électriques, transférant ainsi les consommations des énergies fossiles vers l’électricité décarbonée. Cela permet de réduire de près de moitié les importations d’hydrocarbures, d’améliorer la balance commerciale et la souveraineté. Ce rapport aligne ainsi l’innovation énergétique sur la croissance verte, renforçant le courant vertueux esquissé par Draghi et Europa Nova. Et cela tombe bien, puisque nous vous proposons ce matin un long article sur le rapport de RTE, dont les préconisations pourraient redonner à la France un rôle moteur dans le développement d’une nouvelle puissance continentale et inspirer nos voisins.

L’article L’heure du réveil de l’Europe ? est apparu en premier sur Les Électrons Libres.

Jordan Bardella : « L'Europe doit sauver son industrie automobile »

TRIBUNE - Alors que la Commission européenne pourrait revenir sur l’interdiction des ventes de véhicules thermiques à partir de 2035, l’eurodéputé RN rappelle le danger dans lequel se trouve la filière automobile française ainsi que la nécessité de la sauver.

© Fabien Clairefond

Jordan Bardella

Jean-Pierre Robin : « L’IA fera-t-elle de nous des prolétaires sans enfants ? »

ANALYSE - Alors que la France aura enregistré plus de décès que de naissances cette année, l’IA et l’automatisation des métiers risquent de favoriser le recul de la population en rendant l’homme inutile pour les autres.

© Alamy via Reuters Connect

Face au déclin démographique et à l’automatisation des tâches, l’homme deviendrait inutile pour les autres.

« Ce qui arrive, on ne l’a pas vu depuis 2008» : tétanisées par les débats budgétaires, les entreprises serrent la vis

EXCLUSIF - Alors qu’elles étaient à l’origine de la création de 50 000 emplois par an auparavant, les ETI – plombées par le budget de l’année dernière et inquiètes pour l’avenir – sont nombreuses à renoncer à leurs projets d’embauches.

© peopleimages.com / stock.adobe.com

La moitié des dirigeants d’ETI reconnaissent avoir un carnet de commandes dégarni.

Assurance chômage : L’Europe au banc d’essai

11 décembre 2025 à 05:44

La France face à ses concurrents. Huit pays, huit systèmes. Les modes de financement et de fonctionnement des assurances chômage confrontés à la situation du marché du travail de la plupart de nos plus proches voisins du continent, Royaume-Uni compris, passés au banc d’essai selon dix critères.

Dans une Europe où le taux de chômage moyen oscille autour de 6 %, sa prise en charge confronte les États membres à des défis structurels amplifiés par les mutations rapides du marché du travail, notamment sous l’impulsion de l’intelligence artificielle qui redessine les contours des emplois et accentue les vulnérabilités générationnelles. À cela s’ajoute le vieillissement accéléré des populations, avec un ratio de dépendance des seniors qui dépasse déjà 35 % dans plusieurs pays comme l’Italie et l’Allemagne et qui pourrait atteindre 50 % d’ici 2050, selon les projections d’Eurostat. Ce phénomène réduit la taille de la main-d’œuvre active, accroît la pression sur les systèmes de protection sociale et complique le financement des allocations chômage.

Les pays du Sud, comme l’Espagne et l’Italie, voient leurs jeunes émigrer, aggravant le déséquilibre, tandis que les modèles nordiques compensent partiellement par une immigration ciblée et un taux d’emploi élevé des seniors.
La France, avec un ratio de dépendance autour de 33 % et une fertilité persistante sous le seuil de renouvellement, doit aussi anticiper une hausse mécanique des dépenses sociales dont elle est déjà championne, d’autant plus que l’emploi des plus de 55 ans reste faible, même s’il progresse.

Les habituels leaders de nos comparatifs, tels le Danemark ou les Pays-Bas, continuent de briller par leur flexisécurité, alliant indemnités généreuses et activation intensive pour des taux d’emploi records, tandis que l’Espagne et l’Italie peinent à résorber un chômage important, aggravé par des fractures régionales et une économie souterraine persistante.

La France, forte de son modèle contributif protecteur et de dépenses publiques de plus en plus déraisonnables à 1,2 % du PIB, maintient une indemnisation relativement longue et (trop ?) généreuse, mais voit son taux d’emploi freiné par un chômage structurel, particulièrement chez les jeunes et les immigrés. L’émergence fulgurante de l’IA, qui automatise déjà des tâches cognitives routinières et frappe en premier lieu les postes d’entrée de gamme, notamment et paradoxalement dans la tech — avec une hausse notable du chômage des moins de 25 ans dans les métiers exposés, comme observé aux États-Unis et en écho en Europe —, menace d’exacerber ces disparités. Pourtant, cette révolution n’annonce pas un chômage de masse irréversible. Des études récentes soulignent que l’IA pourrait créer autant, sinon plus, d’emplois qu’elle n’en détruit à long terme, boostant la productivité et favorisant des rôles hybrides requérant créativité et intervention humaine. À voir néanmoins si cette tendance pourra s’observer sur le long terme.

En attendant, nous avons sélectionné dix critères comparatifs pour analyser les solutions proposées par la France et ses voisins. Les voici.

Les dix critères de comparaison et leurs sources principales :

  1. Structure du système d’assurance chômage
    Distinction entre modèle contributif (lié aux cotisations professionnelles) et modèle de citoyenneté (accès élargi basé sur la résidence), évaluant l’universalité et la flexibilité.
    Sources principales : Unédic, Europ’Info 2025 ; DARES, Comparaisons internationales des régimes d’assurance chômage ; OCDE, Unemployment Benefits 2025.
  2. Conditions d’éligibilité
    Durée minimale de cotisations ou d’emploi requise, incluant les seuils pour indépendants et précaires.
    Sources principales : Unédic, Panorama des systèmes d’assurance chômage en Europe 2025 ; Vie-publique.fr, L’assurance chômage en Europe : éléments de comparaison 2025.
  3. Taux de remplacement des allocations chômage
    Pourcentage du salaire antérieur couvert (brut/net, pour un ouvrier moyen).
    Sources principales : Unédic, Europ’Info 2025 ; OCDE, Benefits in Unemployment 2025.
  4. Durée maximale d’indemnisation
    Nombre de mois d’allocations.
    Sources principales : Unédic, Europ’Info 2025.
  5. Montant moyen mensuel des allocations nettes
    Sources principales : Unédic, Europ’Info 2025 ; DARES, Comparaisons internationales 2025.
  6. Dépenses publiques en assurance chômage (% du PIB)
    Sources principales : Insee, Emploi, chômage, revenus du travail 2025.
  7. Taux de chômage et de chômage de longue durée
    (Global et par tranches d’âge.)
    Sources principales : Eurostat, Labour Market Statistics 2025 ; Insee, Emploi et chômage en Europe 2025.
  8. Taux d’emploi (et part des contrats précaires) et dynamiques du marché du travail
    Sources principales : Insee, Emploi, chômage, revenus du travail 2025 ; Eurostat, Regional Employment 2025.
  9. Taille de l’économie souterraine et travail au noir
    Sources principales : OCDE/Eurostat, Informal Economy Estimates 2025 (via DARES) ; Trésor, Économie informelle en Europe 2025.
  10. Chômage lié à l’immigration
    Taux de chômage des immigrés vs natifs.
    Sources principales : Eurostat, Migration and Labour Market 2025 ; Insee, Activité, emploi et chômage des immigrés 2025.

France : un rempart contributif très généreux mais trop coûteux

  1. Structure du système d’assurance chômage : Modèle contributif classique, géré par Pôle emploi et l’Unédic, avec une assurance chômage liée aux cotisations salariales et patronales, complétée par des aides sociales pour les non-indemnisables.
  2. Conditions d’éligibilité : 6 mois de travail sur les 24 derniers mois requis, avec ajustements pour seniors, intermittents du spectacle et indépendants ; exclusion des démissionnaires sauf motif légitime ou rupture amiable.
  3. Taux de remplacement des allocations chômage : 57 % du salaire journalier de référence brut pour un ouvrier moyen, dégressif après 6 mois à 57 % net, plafonné à 7 980 € net mensuels (après CSG/CRDS 6,7 % et cotisation retraite 3 %). Un record.
  4. Durée maximale d’indemnisation : Jusqu’à 18 mois pour les moins de 53 ans, 30 mois pour les 53-54 ans et 36 mois pour les 55+, ajustée à l’ancienneté.
  5. Montant moyen mensuel des allocations nettes : 1 042 € pour un profil type (salaire antérieur de 2 000 € brut), couvrant 70 % des besoins de base mais insuffisant pour les familles monoparentales.
  6. Dépenses publiques en assurance chômage (% du PIB) : 1,2 % en 2024, alourdi par la crise post-Covid et les réformes Macron, avec un déficit structurel de l’Unédic.
  7. Taux de chômage et de chômage de longue durée : 7,6 % global (18,3 % chez les 15-24 ans, 6 % pour 25-49 ans, 6,9 % chez les 50+), avec 13,3 % de longue durée, impacté par l’IA pour les jeunes.
  8. Taux d’emploi et dynamiques du marché du travail : 68,8 % (15-64 ans), freiné par 16,8 % de contrats précaires ; disparités régionales modérées (Île-de-France 70 % vs Outre-mer 50 %), avec hausse des CDI mais précarité persistante.
  9. Taille de l’économie souterraine et travail au noir : Estimée à 12 % du PIB, favorisant le cumul d’allocations et d’emplois dissimulés dans le BTP et les services, avec 500 000 cas annuels détectés.
  10. Chômage lié à l’immigration : 12 % pour les immigrés contre 7 % pour les natifs, écart de 5 points dû à la non-reconnaissance des diplômes et aux barrières linguistiques.

Allemagne : une flexibilité fédérale au service de la stabilité

  1. Structure du système d’assurance chômage : Modèle contributif fédéral via l’Agence pour l’emploi, avec une assurance chômage (ALG I) contributive et une aide sociale (ALG II) pour les bas revenus, intégrant activation via formations.
  2. Conditions d’éligibilité : 12 mois de cotisations sur 30 mois, accessible aux indépendants sous conditions ; sanctions rapides pour refus d’emploi.
  3. Taux de remplacement des allocations chômage : 60 % du salaire antérieur net (67 % à l’Est pour les familles), généreux pour les bas salaires mais dégressif pour les hauts revenus. Plafonné à 3 425 € net mensuels (après déductions fiscales et sociales ~20 % sur le brut plafonné, pour classe I sans enfants).
  4. Durée maximale d’indemnisation : 12 mois maximum (jusqu’à 24 pour les seniors), avec transition vers l’ALG II illimitée mais conditionnée à des recherches actives.
  5. Montant moyen mensuel des allocations nettes : 1 500 € pour un profil type, ajusté régionalement et complété par des aides locales en Bavière ou à Berlin.
  6. Dépenses publiques en assurance chômage (% du PIB) : 0,8 % en 2024, soutenable grâce à un marché du travail capable d’absorber les chocs économiques grâce à l’apprentissage, au chômage partiel (Kurzarbeit), à une négociation collective flexible, à des politiques d’activation rapides et à des cotisations paritaires.
  7. Taux de chômage et de chômage de longue durée : 3,9 % global (6,7 % jeunes, 3 % adultes, 2,5 % seniors), 6,6 % de longue durée.
  8. Taux d’emploi et dynamiques du marché du travail : 76 % (15-64 ans), dynamique avec 7 % de précaires ; disparités Est-Ouest (72 % vs 80 %), mais forte inclusion via l’apprentissage en alternance.
  9. Taille de l’économie souterraine et travail au noir : 12 % du PIB, modérée mais concentrée et assez forte à l’Est, avec contrôles stricts limitant les fraudes à 5 % des allocations.
  10. Chômage lié à l’immigration : 6,5 % pour les immigrés vs 3 % pour les natifs, écart de 3,5 points atténué par des programmes d’intégration comme les Integrationskurse. Mais débordé par les vagues migratoires récentes.

Italie : un système mixte miné par les fractures territoriales

  1. Structure du système d’assurance chômage : Modèle mixte contributif et assistance (pour indépendants), géré par l’INPS, avec une activation faible et des aides régionales variables.
  2. Conditions d’éligibilité : 3 mois de travail sur 48, critères laxistes pour les précaires mais excluant les saisonniers sans historique.
  3. Taux de remplacement des allocations chômage : 75 % du salaire moyen des 4 derniers mois, dégressif à 50 % après 6 mois, plafonné à 1 550 € net mensuels (après cotisations INPS ~9-10 %).
  4. Durée maximale d’indemnisation : De 1,5 à 24 mois selon l’ancienneté, avec de rares extensions pour les seniors malgré le chômage structurel.
  5. Montant moyen mensuel des allocations nettes : 800 € pour un profil type, insuffisant face à l’inflation, aggravant la précarité au Sud.
  6. Dépenses publiques en assurance chômage (% du PIB) : 0,9 % en 2024, sous-financé par rapport aux besoins, avec déficits chroniques de l’INPS.
  7. Taux de chômage et de chômage de longue durée : 6,1 % global (20,6 % jeunes, 5,5 % adultes, 6,5 % seniors), 11,8 % de longue durée.
  8. Taux d’emploi et dynamiques du marché du travail : 62,2 % (15-64 ans), alourdi par 16,8 % de précaires ; disparités extrêmes (Sud 15 % vs Nord 4 %), avec économie saisonnière fragile.
  9. Taille de l’économie souterraine et travail au noir : 15-20 % du PIB, massive au Sud (jusqu’à 30 %), alimentant le travail dissimulé dans l’agriculture et le tourisme. Sans compter la part captée par les mafias.
  10. Chômage lié à l’immigration : 13,1 % pour les immigrés vs 7,3 % pour les natifs, écart de 5,8 points exacerbé par la précarité saisonnière et les quotas restrictifs.

Espagne : une protection stricte face à un chômage endémique

  1. Structure du système d’assurance chômage : Modèle contributif, avec allocations contributives et non contributives, intégrant des aides régionales comme en Catalogne.
  2. Conditions d’éligibilité : 12 mois de travail sur les 6 dernières années, strict pour les jeunes mais ouvert aux indépendants via des fonds mutuels.
  3. Taux de remplacement des allocations chômage : 70 % du salaire de base les 6 premiers mois, puis 50 %, plafonné à 1 350 € net mensuels (après retenues sociales ~6,35 % sur le brut plafonné, pour un adulte sans enfants).
  4. Durée maximale d’indemnisation : De 4 à 24 mois selon les jours cotisés, avec prolongations pour seniors mais sanctions pour inactivité.
  5. Montant moyen mensuel des allocations nettes : 1 000 € pour un profil type, couvrant à peine 60 % des besoins, avec compléments régionaux variables.
  6. Dépenses publiques en assurance chômage (% du PIB) : 1,7 % en 2024, niveau élevé post-crise, financé par des hausses de cotisations patronales.
  7. Taux de chômage et de chômage de longue durée : 10,5 % global (25 % jeunes, 8,5 % adultes, 9 % seniors), 12,1 % de longue durée.
  8. Taux d’emploi et dynamiques du marché du travail : 66,1 % (15-64 ans), miné par 13,7 % de précaires ; fractures régionales (Andalousie 18 % vs Catalogne 8 %), avec tourisme saisonnier dominant.
  9. Taille de l’économie souterraine et travail au noir : 20 % du PIB, concentrée dans le Sud, favorisant l’informel avec 1 million de travailleurs dissimulés estimés.
  10. Chômage lié à l’immigration : 20 % pour les immigrés vs 10 % pour les natifs, écart de 10 points dû aux crises sectorielles, à la pression migratoire récente et à la non-intégration

Suède : une universalité nordique au cœur de la flexisécurité

  1. Structure du système d’assurance chômage : Modèle de citoyenneté via l’assurance volontaire (A-kassa), complétée par une base universelle, avec activation obligatoire.
  2. Conditions d’éligibilité : 60 heures par mois pendant 6 mois ou 420 heures sur 6 mois consécutifs dans les 12 derniers mois, accessible à tous les résidents ; inclusion large des indépendants et migrants.
  3. Taux de remplacement des allocations chômage : 80 % du salaire antérieur, plafonné à 2 360 € brut mensuels, avec compléments familiaux généreux.
  4. Durée maximale d’indemnisation : Illimitée sous conditions d’activation (recherches et formations), mais limitée à 300 jours sans activité.
  5. Montant moyen mensuel des allocations nettes : 1 200 € pour un profil type, soutenant un niveau de vie élevé malgré les impôts.
  6. Dépenses publiques en assurance chômage (% du PIB) : 0,7 % en 2024, efficace grâce à la faible durée moyenne du chômage.
  7. Taux de chômage et de chômage de longue durée : 8,7 % global (23 % jeunes, 6,5 % adultes, 4,5 % seniors), 11,6 % de longue durée.
  8. Taux d’emploi et dynamiques du marché du travail : 76,7 % (15-64 ans), avec 19,5 % de précaires ; disparités urbaines modérées (Stockholm 80 % vs rural 70 %), forte mobilité.
  9. Taille de l’économie souterraine et travail au noir : 10 % du PIB, limitée par la transparence fiscale et les contrôles numériques.
  10. Chômage lié à l’immigration : 15 % pour les immigrés vs 5 % pour les natifs, écart de 10 points atténué par des cours de langue obligatoires. Mais en croissance avec les très fortes vagues d’immigration qui ont augmenté la population de 20 % depuis 1995 dans ce pays historiquement ouvert.

Danemark : l’excellence de la flexisécurité en action

  1. Structure du système d’assurance chômage : Modèle de citoyenneté contributive via les caisses A-kasse, avec activation intensive et filet de sécurité universel.
  2. Conditions d’éligibilité : Évaluation des revenus sur 3 ans, accessible aux résidents ; inclusion des indépendants via cotisations volontaires.
  3. Taux de remplacement des allocations chômage : 90 % du salaire antérieur, plafonné à 3 359 € net mensuels (après cotisations sociales ~8 % sur le brut plafonné, pour membre à temps plein). Après épuisement, bascule vers des aides sociales moindres (kontanthjælp), conditionnées.
  4. Durée maximale d’indemnisation : 2 ans maximum, suivis d’aides sociales conditionnées à 37 heures/semaine de recherches.
  5. Montant moyen mensuel des allocations nettes : 2 000 € pour un profil type, parmi les plus élevés d’Europe.
  6. Dépenses publiques en assurance chômage (% du PIB) : 1,0 % en 2024, équilibré par une productivité élevée.
  7. Taux de chômage et de chômage de longue durée : 6,1 % global (13,9 % jeunes, 5 % adultes, 3,5 % seniors), 10,9 % de longue durée, l’IA intégrée via upskilling massif.
  8. Taux d’emploi et dynamiques du marché du travail : 78,8 % (15-64 ans), dynamique avec 24,3 % de précaires mais forte rotation ; disparités régionales minimes.
  9. Taille de l’économie souterraine et travail au noir : 8 % du PIB, faible grâce à la digitalisation des déclarations.
  10. Chômage lié à l’immigration : 10 % pour les immigrés vs 4 % pour les natifs, écart de 6 points réduit par des formations ciblées.

Pays-Bas : un équilibre contributif-assistance innovant

  1. Structure du système d’assurance chômage : Hybride contributif (WW) et assistance (bijstand), géré municipalement avec activation stricte via l’UWV.
  2. Conditions d’éligibilité : 6 mois de travail sur 36, avec sanctions immédiates pour refus ; ouvert aux indépendants.
  3. Taux de remplacement des allocations chômage : 75 % les 2 premiers mois, puis 70 %, plafonné à 4 741 € net (après cotisations sociales ~27 % sur le brut plafonné, pour les 2 premiers mois à 75 %).
  4. Durée maximale d’indemnisation : De 3 à 38 mois selon l’âge et l’ancienneté, avec transition vers aides locales.
  5. Montant moyen mensuel des allocations nettes : 1 400 € pour un profil type, complété par des subventions régionales.
  6. Dépenses publiques en assurance chômage (% du PIB) : 0,8 % en 2024, optimisé par la décentralisation.
  7. Taux de chômage et de chômage de longue durée : 4,0 % global (8,8 % jeunes, 3,5 % adultes, 2,5 % seniors), 22 % de longue durée (atypique en raison de la flexibilité), l’IA dynamisant les services.
  8. Taux d’emploi et dynamiques du marché du travail : 82,3 % (15-64 ans), record avec 42,2 % de temps partiel ; disparités Nord-Sud (85 % vs 78 %).
  9. Taille de l’économie souterraine et travail au noir : 9 % du PIB, contrôlée par des audits municipaux.
  10. Chômage lié à l’immigration : 7,9 % pour les immigrés vs 4,1 % pour les natifs, écart de 3,8 points géré par activation stricte.

Royaume-Uni : service minimum…

  1. Structure du système d’assurance chômage : Système forfaitaire hybride via Universal Credit, remplaçant les allocations contributives par un crédit universel conditionné.
  2. Conditions d’éligibilité : Revenus récents évalués, accessible sans durée minimale stricte mais avec recherche obligatoire.
  3. Taux de remplacement des allocations chômage : Forfait fixe de 400 £ (environ 470 € brut) par mois, indépendant du salaire antérieur, complété pour les familles.
  4. Durée maximale d’indemnisation : 6 mois pour l’allocation contributive, puis illimitée via Universal Credit sous sanctions.
  5. Montant moyen mensuel des allocations nettes : 458 € net fixes, trop modeste mais indexé sur l’inflation, avec compléments régionaux en Écosse.
  6. Dépenses publiques en assurance chômage (% du PIB) : 0,5 % en 2024, minimal au regard du faible taux d’indemnisation.
  7. Taux de chômage et de chômage de longue durée : 4,3 % global (13,3 % jeunes, 3,5 % adultes, 3 % seniors), 6,5 % de longue durée, l’IA favorisant la gig economy.
  8. Taux d’emploi et dynamiques du marché du travail : 75 % (15-64 ans), fluide avec 19,6 % de précaires ; disparités (Londres 78 % vs Nord 70 %).
  9. Taille de l’économie souterraine et travail au noir : 10 % du PIB, concentrée dans les services, avec contrôles accrus post-pandémie.
  10. Chômage lié à l’immigration : 6 % pour les immigrés vs 3,5 % pour les natifs, écart de 2,5 points réduit par le marché libéral.

Pour conclure
La France, avec sa générosité proverbiale en matière d’indemnisation, se distingue comme un rempart social dans un paysage européen où les modèles nordiques privilégient la flexibilité pour contenir le chômage sous les 7 %, au prix d’une précarité assumée via le travail à temps partiel. Si le taux d’emploi français de 68,8 % pâtit d’un chômage structurel à 7,6 %, particulièrement virulent chez les jeunes (18,3 %), il surpasse toutefois l’Italie et l’Espagne, engluées dans des disparités régionales abyssales et une économie souterraine vorace (15-20 % du PIB), qui minent l’efficacité des aides et gonflent le travail dissimilé au détriment d’une vraie solidarité. Les leçons de ce benchmark pour l’Hexagone devraient l’inspirer à adopter un système mieux contrôlé, plus en phase avec le marché du travail, à pratiquer une baisse du plafond des indemnités et à investir massivement dans des formations ciblées pour les jeunes, les seniors et les nouveaux arrivants — comme en Allemagne ou au Danemark — afin d’anticiper les transitions imposées par l’IA et de booster un taux d’emploi vers les 75 % européens. Au fond, la France pourrait hybrider sa protection haute avec une dose de flexisécurité, enrichie d’une stratégie proactive face à l’intelligence artificielle. Mais surtout s’efforcer de transformer son filet social en trampoline vers l’emploi durable, et ainsi reconquérir une compétitivité qui, aujourd’hui, la relègue derrière les locomotives nordiques tout en la préservant des pièges méditerranéens et de la dureté britannique.

Épisodes précédents :

À l’année prochaine, avec notre épisode suivant sur les marchés du logement…

L’article Assurance chômage : L’Europe au banc d’essai est apparu en premier sur Les Électrons Libres.

Pourquoi Trenitalia ne gagne toujours pas d’argent en France

DÉCRYPTAGE - La compagnie ferroviaire italienne, qui a lancé ses TGV rouges à l’assaut de l’Hexagone il y a quatre ans, aurait déjà perdu 150 millions d’euros. Les charges qui pèsent sur un nouvel entrant sont très lourdes.

© Kapi / stock.adobe.com

Les Frecciarossa de Trenitalia luttent contre les Ouigo et les Inouï de SNCF Voyageurs pour séduire les voyageurs.

Bertille Bayart : « La Sécu, cette octogénaire qui dévore ses petits-enfants »

CHRONIQUE - L’exercice de discussion budgétaire hors du commun qui a lieu depuis deux mois débouche sur un résultat parfaitement ordinaire : de la dette en plus.

© Jean-Christophe MARMARA

Portrait de Bertille Bayart, journaliste au Figaro.

IA et publicité

10 décembre 2025 à 06:57
Les boites d'IA perdent du fric vitesse grand V et vont se merdifier. L'une des pistes les plus évidentes pour compenser c'est la publicité.

Sauf que vous ne pourrez pas détecter cette publicité, puisqu'elle sera mélangée au contenu.

Quel est le meilleur VPN ?
Comment traiter un problème de peau ?
Vous ne pourrez pas savoir si la réponse a été orientée. Vous ne pourrez pas savoirsi l'IA donne vraiment le meilleur "conseil" ou n'est pas en train de faire de la publicité pour une marque de crème pour la peau ou la molécule d'un grand laboratoire.
Étendez ça à l'économie et la politique, c'est - comme avec les enchères de publicités en ligne - le plus offrant qui pourra vous influencer.

Et toutes ces boîtes d'IA ont désespérément besoin d'argent.
(Permalink)

Renault va construire des Ford électriques dans son usine de Douai

Le constructeur américain confiera au Losange le développement et la production de deux voitures électriques. Il explore d’autres projets avec le groupe français dans les véhicules commerciaux.

© Crédit : @WLAD SIMITCH FISHEYE MANUFACTURE  

Jim Farley, le PDG de Ford, et François Provost, le directeur général de Renault, à Paris le 8 décembre, pour célébrer leur partenariat.

Passoires thermiques : combien votre bien immobilier perd-il vraiment en cas de revente ?

DÉCRYPTAGE - Les factures d’énergie, les interdictions de louer et la crainte de partir dans des travaux compliquent la vente des biens classés F et G. À la clé, d’importantes baisses de prix.

© Budimir Jevtic - stock.adobe.com

Principal inconvénient des passoires thermiques, des factures d’énergie qui flambent dès que l’on monte le thermostat, en raison des importantes déperditions de chaleur.

Claret, cette start-up inconnue qui veut défier la SNCF sur l’axe TGV Paris-Lyon

DÉCRYPTAGE - La start-up a signé un accord multi-annuel avec SNCF Réseau pour disposer de créneaux horaires sur la ligne ferroviaire à grande vitesse la plus fréquentée de France.

© Julien Mattia / Le Pictorium / Julien Mattia via Reuters Connec

Claret a signé avec SNCF Réseau un accord-cadre pour la ligne TGV Paris-Lyon sur les six prochaines années.

Pour les promoteurs immobiliers, un horizon toujours bouché

DÉCRYPTAGE - La crise politique refroidit les primo-accédants, un des derniers moteurs des ventes dans le neuf, et inquiète le secteur en manque de visibilité.

© JD8 / stock.adobe.com

Les ventes d’appartements neufs ont baissé de 20 % au troisième trimestre sur un an selon la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI).
❌