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UE : les émissions de carbone ne cessent de reculer depuis le début de l’année

20 août 2024 à 08:11
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Les émissions de carbone de l’Union européenne sont en recul. Eurostat a publié les chiffres des 27 pays membres le 16 août 2024. Si ces chiffres semblent être une bonne nouvelle, ils confirment également les défis économiques auxquels les pays du Vieux Continent sont confrontés.

 

 

Le ralentissement économique fait baisser les émissions de carbone de l’UE

Depuis le début de l’année 2024, l’Union européenne enregistre une diminution constante de ses émissions de carbone. Selon les chiffres publiés par Eurostat, au premier trimestre, celles-ci ont chuté de 14 % par rapport à la même période en 2019, atteignant 893,8 millions de tonnes de CO2, contre 953,2 au premier trimestre de l’année 2021.

 

Cette tendance s’explique principalement par une baisse de l’activité industrielle de la zone euro, et qui fût particulièrement prononcée en Allemagne, plus grande puissance industrielle de l’UE. Le pays d’Outre-Rhin a en effet vu les émissions de son industrie chuter de 19,4 % en l’espace de cinq ans. Ce ralentissement économique s’explique en grande partie par la crise énergétique résultant de la guerre en Ukraine, ainsi que par l’inflation qui a suivi. L’Allemagne a ainsi vu son carnet de commandes industrielles chuter de 10,9 % pour le seul mois de mars 2024. Les perspectives sont d’ailleurs loin d’être rassurantes, la Commission européenne estime en effet que la croissance de la zone euro ne devrait pas dépasser 0,8 % en 2024.

 

 

Des conditions météorologiques favorables

Outre la situation économique des pays membres de l’Union européenne, les conditions météorologiques de l’hiver 2023 ainsi que la hausse des prix de l’énergie (principalement l’électricité et le gaz) ont également eu un effet positif sur les émissions de carbone du Vieux Continent. Entre avril 2023 et fin mars 2024, par exemple, les ménages européens ont réduit de 15 % leur consommation de gaz, tandis que leur consommation d’électricité n’a augmenté que de 1% au premier semestre de 2024. À noter néanmoins que ce léger rebond de la consommation d’électricité fait suite à une baisse de 3,2 % en 2022 et de 2,8 % en 2023 pour les ménages européens.

 

« Bonne élève », la France a vu ses émissions de gaz à effet de serre diminuer de 5,8 % en 2023 par rapport à 2022, grâce notamment à la production d’énergie nucléaire et à un hiver exceptionnellement doux. À l’opposé, la Pologne, où le charbon représente encore 70 % de la production électrique, n’a vu, de fait, ses émissions de carbone baisser que de 8,5 % sur une période de 5 ans (2019-2024).

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Les terminaux de gaz naturel liquéfié en Europe bientôt inutiles ?

13 septembre 2024 à 06:16
terminal-importation-gaz-naturel-liquefie-gnl-industrie-baisse

La filière du gaz naturel liquéfié (GNL) en Europe fait face à une reconfiguration industrielle majeure. Alors que la construction de nouveaux terminaux d’importation s’est accélérée ces dernières années, les tendances de consommation indiquent un retournement de situation qui pourrait laisser une grande partie des infrastructures sous-utilisées.

Surcapacité des terminaux de GNL : un décalage entre infrastructure et demande

L’Europe a vu son parc de terminaux de GNL s’agrandir rapidement depuis 2022, avec une augmentation de 23% de sa capacité d’importation. Parmi les principaux pays ayant contribué à cette hausse, on trouve l’Allemagne, l’Italie, la Turquie et les Pays-Bas. Cependant, le taux d’utilisation de ces infrastructures est en chute libre, atteignant en moyenne 47,2% au premier semestre 2024, contre 62,8% en 2023 en moyenne.

Sur le plan industriel, cette surcapacité pose des questions majeures. Le coût élevé des terminaux, tant en matière de construction que d’exploitation, se justifiait par une demande en forte croissance dans le cadre de la stratégie de diversification des approvisionnements européens après la crise russo-ukrainienne. Cependant, l’effondrement de la consommation de gaz en Europe – notamment en raison de la transition vers des énergies renouvelables – remet en cause la rentabilité à long terme de ces infrastructures.

Le paradoxe de l’investissement dans les infrastructures gazières

Malgré la baisse continue de la demande, de nombreux projets de terminaux sont encore en cours ou à l’étude. Si certains pays, comme la Lituanie ou la Pologne, ont suspendu ou annulé des projets d’expansion, d’autres continuent de planifier de nouvelles infrastructures. À titre d'exemple, des projets en Grèce restent dans une incertitude opérationnelle, tandis que d'autres pays européens investissent toujours dans l'extension de leurs capacités d’importation.

Du point de vue industriel, ces choix révèlent une stratégie contradictoire. D’un côté, la diversification des sources d’énergie pour assurer la sécurité des approvisionnements reste un impératif stratégique pour de nombreux États européens. D’un autre, les prévisions annonçant une baisse de 37% de la demande de GNL d’ici 2030 mettent en lumière le risque croissant de voir une large part des terminaux inutilisée. Cette situation soulève des interrogations sur la viabilité des investissements à long terme et le retour sur capital engagé dans ces infrastructures.

Répercussions sur les chaînes d’approvisionnement et les contrats industriels

Le ralentissement de la demande en GNL en Europe a également un impact direct sur les chaînes d'approvisionnement industrielles, notamment en ce qui concerne les contrats d’importation et d’exploitation des terminaux. Les opérateurs de terminaux, qu'ils soient publics ou privés, se retrouvent face à des engagements financiers importants alors que les volumes importés déclinent. La baisse d’utilisation des terminaux pourrait provoquer une révision des contrats entre les fournisseurs de GNL, les opérateurs de terminaux et les acteurs du marché.

De plus, l'augmentation paradoxale des importations de GNL russe, malgré les sanctions européennes, illustre un autre enjeu industriel. Certains pays, comme la France, ont vu leurs importations de GNL en provenance de Russie augmenter de manière significative, en raison de contrats à long terme qui, bien qu'influencés par des décisions géopolitiques, ne peuvent être facilement renégociés. Ces contrats maintiennent un flux de GNL malgré la baisse globale de la consommation et créent un surplus d’approvisionnement dans un marché déjà saturé.

Risques industriels à long terme : vers des actifs échoués ?

Le risque majeur pour l’industrie du GNL en Europe réside dans le potentiel de création d’actifs échoués, ces infrastructures coûteuses devenant inopérantes ou non rentables faute de demande suffisante. Avec une diminution constante des importations de GNL et une transition vers des énergies alternatives, de nombreux terminaux pourraient ne plus remplir leur fonction initiale d'ici la fin de la décennie. L’industrie du GNL devra s’adapter à ce nouvel environnement en modifiant ses modèles d'affaires pour intégrer la réalité d'une demande réduite et d'une surcapacité structurelle.

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