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Vous trouvez la PlayStation 5 grosse et moche ? Métamorphosez-la en Tiny PS5 Redux !
Perturbations d’internet : un trimestre très agité selon Cloudflare
Welcome to Texas yeah !
Dans son dernier rapport consacré aux perturbations d’Internet, Cloudflare confirme les tendances observées : de nombreuses et importantes coupures ont lieu un peu partout. Mais les causes peuvent être multiples, entre décisions politiques, facteurs techniques et jusqu’aux catastrophes naturelles.
Cloudflare est dans une position assez unique, puisque ses protections sont utilisées par 20 % du web. Un étalement suffisamment vaste pour que l’entreprise publie régulièrement des rapports sur ce qu’elle voit passer depuis sa tour d’observation. Chaque trimestre, elle publie ainsi un rapport sur les perturbations d’internet. Elles sont nombreuses et proviennent de causes très variées, parfois improbables, comme on peut le voir dans sa dernière publication.
Coupures politiques
Les perturbations entrainées par des décisions politiques sont souvent les plus visibles : Soudan, Syrie, Vénézuéla, Irak ou encore Afghanistan ont tous eu des coupures consécutives à des ordres du gouvernement.
Selon Cloudflare, les raisons peuvent largement varier. Au Soudan par exemple, les coupures enregistrées pourraient correspondre à une période d’examens scolaires, et donc à une mesure extrême pour empêcher les sujets de circuler. Cette manière de procéder correspond à des observations déjà faites par le passé, notamment en 2021 et 2022.
Même chose en Syrie, avec cette fois un message officiel du ministère syrien de l’Éducation sur Telegram, avertissant que des réseaux de triche ont été découverts. D’importantes perturbations ont donc été constatées sur les jours d’examen correspondant aux périodes des certificats d’études élémentaires et d’études secondaires, en juin et juillet principalement.
L’Irak a pris des décisions semblables. Le gouvernement du Kurdistan irakien a ainsi décrété une suspension complète d’internet tous les samedis, lundis et mercredis entre le 23 aout et le 8 septembre.
Il y a bien sûr la grosse coupure en Afghanistan survenue il y a quelques semaines et dont nous nous étions fait l’écho. « Cette mesure a été prise pour prévenir le vice », affirmait alors le responsable d’une province du Nord mi-septembre. Les répercussions avaient été multiples, empêchant notamment des milliers d’étudiants de suivre leurs cours en ligne. Le Monde avait rapporté les inquiétudes de l’ONU, qui évoquait des conséquences « extrêmement graves », avec notamment des répercussions sur le système bancaire et le trafic aérien. Lors du retour des connexions, « des scènes de liesse parmi la population, notamment dans la capitale afghane », avaient été observées.
Dégâts sur la fibre optique : entre travaux et soupçons de sabotage
L’autre grande cause dans les coupures, ce sont bien sûr les dégâts sur les grands câbles de fibre optique qui courent au fond des mers et des océans. Début juillet par exemple, en République dominicaine, la société Claro avertissait sur X de dégâts sur deux câbles de fibre optique coup sur coup, causés par des entreprises différentes (intervenant sur l’eau et l’électricité).
Situation similaire en Angola, avec des travaux routiers ayant entrainé « qui ont affecté les interconnexions nationales par fibre optique ». L’opérateur Unitel Angola avait subi une baisse de 95 % de son trafic, témoin de l’ampleur de la coupure. Comme le signale Cloudflare toutefois, ces explications ont été contestées par des ONG, car la panne est survenue durant un mouvement de protestation contre la hausse des prix des carburants.
Citons les cas du Pakistan et des Émirats arabes unis que nous avions abordés dans nos colonnes. L’accident s’est produit dans les eaux du Yémen, ce qui faisait dire à l’expert en câbles sous-marins Roderick Beck qu’avec une profondeur de 100 mètres seulement, il s’agissait probablement d’une cause liée à un bateau, par la pêche ou par une ancre. La rupture avait causé des ralentissements au Pakistan et aux Émirats arabes unis. La piste de l’attaque volontaire n’était pas écartée.
Plus improbable en revanche, un câble de fibre optique a été rompu au Texas le 26 septembre à cause… d’une balle perdue. Les conséquences ont cependant été limitées, avec des problèmes circonscrits à la région de Dalles et n’ayant entrainé qu’une baisse du trafic de 25 % pendant environ deux heures.
Pannes de courant, catastrophes naturelles, incendies, cyberattaques…
Les pannes de courant peuvent avoir des conséquences importantes sur la disponibilité d’internet. En République tchèque par exemple, la chute d’un câble électrique le 4 juillet a entrainé une vaste panne de courant. Celle-ci a eu un effet très concret sur la disponibilité du réseau pendant approximativement 6 heures, entrainant une baisse de trafic de 32 % à l’échelle du pays.
Des pannes d’électricité expliquent des perturbations similaires dans des îles comme Saint-Vincent-et-les-Grenadines et Curaçao, ou encore à Gibraltar, où une entreprise a sectionné trois câbles à haute tension par erreur, avec à la clé une chute de 80 % du trafic dans le pays pendant environ 7 heures. Selon Cloudflare toutefois, c’est Cuba qui connait le plus de coupures de ce type, avec de très nombreuses pannes d’électricité. Le 10 septembre par exemple, une panne a entrainé une chute de 60 % du trafic pendant plus de 24 heures.
Côté catastrophes, la seule référencée par le rapport est l’impressionnant séisme ayant eu lieu dans la province du Kamchatka en Russie. Avec une magnitude de 8,8 sur l’échelle de Richter, ses puissantes secousses ont déclenché des alertes au tsunami dans plusieurs régions, notamment au Japon ou dans les États américains de l’Alaska et d’Hawaï. Si le trafic a chuté de 75 % dans la province juste après le tremblement de terre, Cloudflare indique toutefois qu’il s’est très vite rétabli. Notez que le rapport de Cloudflare était déjà bouclé au moment de l’ouragan Melissa et de son impact catastrophique en Jamaïque.
Le Yémen fait en outre partie des pays revenant le plus souvent dans le rapport. D’abord parce que le pays est le seul référencé sur les trois derniers mois à avoir subi une cyberattaque d’ampleur, suffisante pour entrainer une perturbation à l’échelle du pays, avec une baisse significative du trafic chez le fournisseur d’accès YemenNet. Ensuite car le Yémen, comme le Soudan, a été largement touché par la panne de Starlink en juillet. Pendant environ 2h30, le trafic a chuté de moitié dans ces pays, de même qu’au Zimbabwe ainsi qu’au Tchad, interrogeant sur la dépendance à un prestataire unique. Cloudflare signale d’ailleurs une autre panne de Starlink pendant une heure le 15 septembre. La société indique que Starlink avait initialement reconnu la panne, avant de supprimer son message sur X.
Diversifier pour résister
Les tendances observées dans les précédents rapports se renforcent, notamment sur les coupures décidées par les gouvernements, en pleine recrudescence selon Cloudflare. La pratique est controversée mais tend à se normaliser dans certaines régions. Si leur nombre augmente, leur portée varie considérablement d’un pays à l’autre cependant, de même que les causes, tout du moins officiellement.
De même, si les accidents et les catastrophes peuvent survenir n’importe où, la résilience affiche d’importantes disparités selon les régions. Sans surprise, celles ayant un nombre plus élevé de fournisseurs d’accès et de chemins alternatifs pour la connectivité sont moins touchées par les pannes et récupèrent souvent plus vite.
Dans l’ensemble, quelles que soient les causes des coupures, les conséquences sont presque toujours les mêmes, avec un impact économique et social, qu’il s’agisse d’étudiants ne pouvant plus suivre leurs cours, des coupures dans les services financiers voire bancaires, le commerce électronique ou encore la télémédecine. Selon Cloudflare, la seule solution est d’accentuer la résilience et la diversité des infrastructures pour minimiser les coupures.
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- États-Unis : reconnaissances biométriques sans échappatoire pour les contrôles d’identité
États-Unis : reconnaissances biométriques sans échappatoire pour les contrôles d’identité
ICEtagram
L’ICE, la police de l’immigration états-unienne, utilise une application de reconnaissance faciale pour vérifier l’identité des personnes qu’elle contrôle dans la rue. Selon des documents du département de la Sécurité intérieure des États-Unis, il ne serait pas possible de refuser le scan de son visage.
Les agents de l’ICE, les services d’immigration étatsuniens, ont maintenant à leur disposition une application de reconnaissance faciale. Celle-ci leur permet de vérifier l’identité de personnes qu’ils arrêtent dans la rue sans qu’elles ne puissent refuser. Depuis des mois, plusieurs vidéos circulent sur les réseaux sociaux, montrant que les agents de l’ICE n’hésitent pas à s’en servir pour contrôler des jeunes en vélo, des personnes dans leur voiture ou à pieds.
Cet été, 404 Media révélait que les agents de l’ICE pouvaient utiliser via leur smartphone une application dédiée : Mobile Fortify.
Celle-ci permet aux utilisateurs de vérifier l’« identité biométrique en temps réel grâce à la capture d’empreintes digitales sans contact et d’images faciales », deux fonctionnalités directement disponibles sur le smartphone fourni par l’ICE à ses agents, expliquait un email interne de l’ICE qu’ont pu obtenir nos confrères.
Mobile Fortify s’appuie sur la base de données de photos prises aux douanes des États-Unis par la CBP (Customs and Border Protection), l’autre agence de l’immigration états-unienne.
Impossible de refuser
Mais, selon des documents officiels du département de la Sécurité intérieure des États-Unis récemment obtenus par 404 Media, il serait impossible pour les personnes contrôlées de refuser la reconnaissance faciale effectuée par Mobile Fortify. L’agence a donné très peu d’informations sur cette application.
En septembre dernier, explique le Chicago Sun Times, neuf sénateurs démocrates ont écrit [PDF] au directeur de l’ICE pour avoir plus d’informations sur cette application qui « permettrait aux agents de pointer un smartphone vers le visage ou les empreintes digitales d’une personne et de l’identifier grâce à une comparaison biométrique avec plusieurs bases de données fédérales ». Le média de l’Illinois explique d’ailleurs qu’elle n’est qu’une partie d’« un arsenal croissant » d’outils biométriques de vérification d’identité et de statut, citant aussi la reconnaissance de l’iris, l’utilisation de lecteurs de plaques d’immatriculation et la comparaison des empreintes digitales dans les diverses bases de données de police et de services d’immigration.
Les documents obtenus par 404 Media confirment que Mobile Fortify utilise la base de données du « service de vérification des voyageurs » du CBP mais aussi d’autres bases de données pour chercher une correspondance avec le visage de la personne interpelée parmi 200 millions d’images.
Des données stockées pendant 15 ans
Selon l’un des documents, les données de n’importe quelle personne peuvent être collectées : « bien que l’application Mobile Fortify ait pour objectif d’identifier les étrangers susceptibles d’être expulsés des États-Unis, les utilisateurs peuvent l’utiliser pour collecter des informations identifiables sur des individus, indépendamment de leur citoyenneté ou de leur statut d’immigration. Il est concevable qu’une photo prise par un agent à l’aide de l’application mobile Mobile Fortify puisse être celle d’une personne autre qu’un étranger, y compris un citoyen américain ou un résident permanent légal ». D’ailleurs, comme le fait remarquer ArsTechnica, dans cette vidéo où l’agent de l’ICE demande de scanner le visage de la personne, celle-ci affirme être un citoyen américain et avoir déjà montré sa carte d’identité.
Les photos pourront ensuite être utilisées par le CBP pendant des années : « le CBP enregistre les nouvelles photographies et empreintes digitales, prises à l’aide de Mobile Fortify […] et les conserve pendant 15 ans ». Si l’application est censée servir en priorité aux agents de l’ICE, 404 Media note que les documents prévoient que les agents du CBP assignés à des tâches de l’ICE peuvent aussi l’utiliser. Et nos confrères soulignent que des dizaines de milliers d’agents ont été réassignés à l’ICE récemment.
« Les responsables de l’ICE nous ont dit qu’une correspondance biométrique apparente établie par Mobile Fortify constituait une détermination « définitive » du statut d’une personne et qu’un agent de l’ICE pouvait ignorer les preuves de citoyenneté américaine, y compris un certificat de naissance, si l’application indiquait que la personne était un étranger », explique l’élu démocrate à la Chambre des représentants, Bennie G. Thompson interrogé par Arstechnica. Selon lui, cette application est « dangereuse » et constitue une « attaque inconstitutionnelle contre les droits et libertés des Américains ».
« Nous aurions dû interdire l’utilisation de la reconnaissance faciale par le gouvernement lorsque nous en avions l’occasion, car elle est dangereuse, invasive et constitue une menace inhérente aux libertés civiles », s’est lamenté Matthew Guariglia de l’Electronic Frontier Foundation auprès de 404 Media.
Perturbations d’internet : un trimestre très agité selon Cloudflare
Welcome to Texas yeah !
Dans son dernier rapport consacré aux perturbations d’Internet, Cloudflare confirme les tendances observées : de nombreuses et importantes coupures ont lieu un peu partout. Mais les causes peuvent être multiples, entre décisions politiques, facteurs techniques et jusqu’aux catastrophes naturelles.
Cloudflare est dans une position assez unique, puisque ses protections sont utilisées par 20 % du web. Un étalement suffisamment vaste pour que l’entreprise publie régulièrement des rapports sur ce qu’elle voit passer depuis sa tour d’observation. Chaque trimestre, elle publie ainsi un rapport sur les perturbations d’internet. Elles sont nombreuses et proviennent de causes très variées, parfois improbables, comme on peut le voir dans sa dernière publication.
Coupures politiques
Les perturbations entrainées par des décisions politiques sont souvent les plus visibles : Soudan, Syrie, Vénézuéla, Irak ou encore Afghanistan ont tous eu des coupures consécutives à des ordres du gouvernement.
Selon Cloudflare, les raisons peuvent largement varier. Au Soudan par exemple, les coupures enregistrées pourraient correspondre à une période d’examens scolaires, et donc à une mesure extrême pour empêcher les sujets de circuler. Cette manière de procéder correspond à des observations déjà faites par le passé, notamment en 2021 et 2022.
Même chose en Syrie, avec cette fois un message officiel du ministère syrien de l’Éducation sur Telegram, avertissant que des réseaux de triche ont été découverts. D’importantes perturbations ont donc été constatées sur les jours d’examen correspondant aux périodes des certificats d’études élémentaires et d’études secondaires, en juin et juillet principalement.
L’Irak a pris des décisions semblables. Le gouvernement du Kurdistan irakien a ainsi décrété une suspension complète d’internet tous les samedis, lundis et mercredis entre le 23 aout et le 8 septembre.
Il y a bien sûr la grosse coupure en Afghanistan survenue il y a quelques semaines et dont nous nous étions fait l’écho. « Cette mesure a été prise pour prévenir le vice », affirmait alors le responsable d’une province du Nord mi-septembre. Les répercussions avaient été multiples, empêchant notamment des milliers d’étudiants de suivre leurs cours en ligne. Le Monde avait rapporté les inquiétudes de l’ONU, qui évoquait des conséquences « extrêmement graves », avec notamment des répercussions sur le système bancaire et le trafic aérien. Lors du retour des connexions, « des scènes de liesse parmi la population, notamment dans la capitale afghane », avaient été observées.
Dégâts sur la fibre optique : entre travaux et soupçons de sabotage
L’autre grande cause dans les coupures, ce sont bien sûr les dégâts sur les grands câbles de fibre optique qui courent au fond des mers et des océans. Début juillet par exemple, en République dominicaine, la société Claro avertissait sur X de dégâts sur deux câbles de fibre optique coup sur coup, causés par des entreprises différentes (intervenant sur l’eau et l’électricité).
Situation similaire en Angola, avec des travaux routiers ayant entrainé « qui ont affecté les interconnexions nationales par fibre optique ». L’opérateur Unitel Angola avait subi une baisse de 95 % de son trafic, témoin de l’ampleur de la coupure. Comme le signale Cloudflare toutefois, ces explications ont été contestées par des ONG, car la panne est survenue durant un mouvement de protestation contre la hausse des prix des carburants.
Citons les cas du Pakistan et des Émirats arabes unis que nous avions abordés dans nos colonnes. L’accident s’est produit dans les eaux du Yémen, ce qui faisait dire à l’expert en câbles sous-marins Roderick Beck qu’avec une profondeur de 100 mètres seulement, il s’agissait probablement d’une cause liée à un bateau, par la pêche ou par une ancre. La rupture avait causé des ralentissements au Pakistan et aux Émirats arabes unis. La piste de l’attaque volontaire n’était pas écartée.
Plus improbable en revanche, un câble de fibre optique a été rompu au Texas le 26 septembre à cause… d’une balle perdue. Les conséquences ont cependant été limitées, avec des problèmes circonscrits à la région de Dalles et n’ayant entrainé qu’une baisse du trafic de 25 % pendant environ deux heures.
Pannes de courant, catastrophes naturelles, incendies, cyberattaques…
Les pannes de courant peuvent avoir des conséquences importantes sur la disponibilité d’internet. En République tchèque par exemple, la chute d’un câble électrique le 4 juillet a entrainé une vaste panne de courant. Celle-ci a eu un effet très concret sur la disponibilité du réseau pendant approximativement 6 heures, entrainant une baisse de trafic de 32 % à l’échelle du pays.
Des pannes d’électricité expliquent des perturbations similaires dans des îles comme Saint-Vincent-et-les-Grenadines et Curaçao, ou encore à Gibraltar, où une entreprise a sectionné trois câbles à haute tension par erreur, avec à la clé une chute de 80 % du trafic dans le pays pendant environ 7 heures. Selon Cloudflare toutefois, c’est Cuba qui connait le plus de coupures de ce type, avec de très nombreuses pannes d’électricité. Le 10 septembre par exemple, une panne a entrainé une chute de 60 % du trafic pendant plus de 24 heures.
Côté catastrophes, la seule référencée par le rapport est l’impressionnant séisme ayant eu lieu dans la province du Kamchatka en Russie. Avec une magnitude de 8,8 sur l’échelle de Richter, ses puissantes secousses ont déclenché des alertes au tsunami dans plusieurs régions, notamment au Japon ou dans les États américains de l’Alaska et d’Hawaï. Si le trafic a chuté de 75 % dans la province juste après le tremblement de terre, Cloudflare indique toutefois qu’il s’est très vite rétabli. Notez que le rapport de Cloudflare était déjà bouclé au moment de l’ouragan Melissa et de son impact catastrophique en Jamaïque.
Le Yémen fait en outre partie des pays revenant le plus souvent dans le rapport. D’abord parce que le pays est le seul référencé sur les trois derniers mois à avoir subi une cyberattaque d’ampleur, suffisante pour entrainer une perturbation à l’échelle du pays, avec une baisse significative du trafic chez le fournisseur d’accès YemenNet. Ensuite car le Yémen, comme le Soudan, a été largement touché par la panne de Starlink en juillet. Pendant environ 2h30, le trafic a chuté de moitié dans ces pays, de même qu’au Zimbabwe ainsi qu’au Tchad, interrogeant sur la dépendance à un prestataire unique. Cloudflare signale d’ailleurs une autre panne de Starlink pendant une heure le 15 septembre. La société indique que Starlink avait initialement reconnu la panne, avant de supprimer son message sur X.
Diversifier pour résister
Les tendances observées dans les précédents rapports se renforcent, notamment sur les coupures décidées par les gouvernements, en pleine recrudescence selon Cloudflare. La pratique est controversée mais tend à se normaliser dans certaines régions. Si leur nombre augmente, leur portée varie considérablement d’un pays à l’autre cependant, de même que les causes, tout du moins officiellement.
De même, si les accidents et les catastrophes peuvent survenir n’importe où, la résilience affiche d’importantes disparités selon les régions. Sans surprise, celles ayant un nombre plus élevé de fournisseurs d’accès et de chemins alternatifs pour la connectivité sont moins touchées par les pannes et récupèrent souvent plus vite.
Dans l’ensemble, quelles que soient les causes des coupures, les conséquences sont presque toujours les mêmes, avec un impact économique et social, qu’il s’agisse d’étudiants ne pouvant plus suivre leurs cours, des coupures dans les services financiers voire bancaires, le commerce électronique ou encore la télémédecine. Selon Cloudflare, la seule solution est d’accentuer la résilience et la diversité des infrastructures pour minimiser les coupures.
États-Unis : reconnaissances biométriques sans échappatoire pour les contrôles d’identité
ICEtagram
L’ICE, la police de l’immigration états-unienne, utilise une application de reconnaissance faciale pour vérifier l’identité des personnes qu’elle contrôle dans la rue. Selon des documents du département de la Sécurité intérieure des États-Unis, il ne serait pas possible de refuser le scan de son visage.
Les agents de l’ICE, les services d’immigration étatsuniens, ont maintenant à leur disposition une application de reconnaissance faciale. Celle-ci leur permet de vérifier l’identité de personnes qu’ils arrêtent dans la rue sans qu’elles ne puissent refuser. Depuis des mois, plusieurs vidéos circulent sur les réseaux sociaux, montrant que les agents de l’ICE n’hésitent pas à s’en servir pour contrôler des jeunes en vélo, des personnes dans leur voiture ou à pieds.
Cet été, 404 Media révélait que les agents de l’ICE pouvaient utiliser via leur smartphone une application dédiée : Mobile Fortify.
Celle-ci permet aux utilisateurs de vérifier l’« identité biométrique en temps réel grâce à la capture d’empreintes digitales sans contact et d’images faciales », deux fonctionnalités directement disponibles sur le smartphone fourni par l’ICE à ses agents, expliquait un email interne de l’ICE qu’ont pu obtenir nos confrères.
Mobile Fortify s’appuie sur la base de données de photos prises aux douanes des États-Unis par la CBP (Customs and Border Protection), l’autre agence de l’immigration états-unienne.
Impossible de refuser
Mais, selon des documents officiels du département de la Sécurité intérieure des États-Unis récemment obtenus par 404 Media, il serait impossible pour les personnes contrôlées de refuser la reconnaissance faciale effectuée par Mobile Fortify. L’agence a donné très peu d’informations sur cette application.
En septembre dernier, explique le Chicago Sun Times, neuf sénateurs démocrates ont écrit [PDF] au directeur de l’ICE pour avoir plus d’informations sur cette application qui « permettrait aux agents de pointer un smartphone vers le visage ou les empreintes digitales d’une personne et de l’identifier grâce à une comparaison biométrique avec plusieurs bases de données fédérales ». Le média de l’Illinois explique d’ailleurs qu’elle n’est qu’une partie d’« un arsenal croissant » d’outils biométriques de vérification d’identité et de statut, citant aussi la reconnaissance de l’iris, l’utilisation de lecteurs de plaques d’immatriculation et la comparaison des empreintes digitales dans les diverses bases de données de police et de services d’immigration.
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Selon l’un des documents, les données de n’importe quelle personne peuvent être collectées : « bien que l’application Mobile Fortify ait pour objectif d’identifier les étrangers susceptibles d’être expulsés des États-Unis, les utilisateurs peuvent l’utiliser pour collecter des informations identifiables sur des individus, indépendamment de leur citoyenneté ou de leur statut d’immigration. Il est concevable qu’une photo prise par un agent à l’aide de l’application mobile Mobile Fortify puisse être celle d’une personne autre qu’un étranger, y compris un citoyen américain ou un résident permanent légal ». D’ailleurs, comme le fait remarquer ArsTechnica, dans cette vidéo où l’agent de l’ICE demande de scanner le visage de la personne, celle-ci affirme être un citoyen américain et avoir déjà montré sa carte d’identité.
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☕️ Les comptes Meta d’une sage-femme supprimés après avoir évoqué l’IVG
Le 28 octobre, Pauline Dens-Arsène répondait à France 3 pour évoquer l’interruption volontaire de grossesse (IVG) médicamenteuse. Alors que l’accès à l’IVG est très inégalitaire à travers le pays, la sage-femme explique proposer cet acte médical pour répondre à un manque visible dans l’Aisne.
Une fois le reportage diffusé, Pauline Dens-Arsène l’a publié sur sa page Facebook. « Une demi-heure après, mes comptes Facebook et Instagram étaient suspendus », explique-t-elle à Franceinfo.

Avant la suppression, la sage-femme explique avoir reçu des messages haineux, des insultes assimilant l’avortement à un meurtre, des discours proches de ceux des militants contre la liberté d’avorter.
Pour elle, c’est évident : la suppression de son compte est due à une campagne de signalement de masse.
Après avoir fait appel de la décision auprès de Meta, la sage-femme apprend néanmoins que ses comptes sont définitivement supprimés, quand bien même les règle de communauté de Meta n’interdisent pas d’évoquer l’IVG. L’entreprise évoque des « dysfonctionnements » de sa modération.
Début 2025, alors que les géants du numérique se rapprochaient de Donald Trump nouvellement élu, les règles de modération de Meta ont largement évolué aux États-Unis. Des associations de défense des droits numériques et des droits des femmes se sont rapidement mobilisées pour dénoncer une censure de l’information dédiée aux droits reproductifs.
En France, le Planning Familial alerte depuis plusieurs années sur la désinformation que diffusent les militants anti-choix en ligne, et s’inquiète de voir ces mouvements prendre un espace croissant en ligne.
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Une fois le reportage diffusé, Pauline Dens-Arsène l’a publié sur sa page Facebook. « Une demi-heure après, mes comptes Facebook et Instagram étaient suspendus », explique-t-elle à Franceinfo.

Avant la suppression, la sage-femme explique avoir reçu des messages haineux, des insultes assimilant l’avortement à un meurtre, des discours proches de ceux des militants contre la liberté d’avorter.
Pour elle, c’est évident : la suppression de son compte est due à une campagne de signalement de masse.
Après avoir fait appel de la décision auprès de Meta, la sage-femme apprend néanmoins que ses comptes sont définitivement supprimés, quand bien même les règle de communauté de Meta n’interdisent pas d’évoquer l’IVG. L’entreprise évoque des « dysfonctionnements » de sa modération.
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Beelink Mate MINI S : une extension 4 Ethernet pour MiniPC
![]()
Extension intéressante ajoutée au catalogue de la marque, le Mate MINI S de Beelink est construit pour suivre la ligne esthétique de ses MiniPC S12, S12 Pro et S13. S’il pourra également fonctionner avec d’autres modèles, il est avant tout pensé pour une intégration plus esthétique avec ces produits.
![]()
Le produit est simple d’emploi. On le branche avec le câble USB Type-A vers USB Type-C livré, câble qui propose un débit 10 Gbit/s, et on pourra alors piloter quatre ports Ethernet 2.5 Gigabit supplémentaires.
Beelink Mate MINI S
Le Beelink Mate MINI S permet ainsi de transformer un MiniPC classique en solution réseau très complète. Le petit boitier est pensé pour dissiper la chaleur des composants réseau. Une plaque métallique de dissipation vient couvrir les composants en interne sans nécessiter de ventilation active. Le boitier mesure 1.48 cm d’épaisseur et peut ainsi se positionner au-dessus ou en dessous des machines.
![]()
En façade, une petite LED témoin indiquera si la solution est bien alimentée. La qualité devrait être au rendez-vous puisque la marque garantit l’objet 3 années.
![]()
Proposé à 79$ que Paypal traduit par 71.43€ TTC, le Beelink Mate MINI S est en précommande et sera expédié sous 30 jours depuis les entrepôts Européens de la marque. Il est évidemment parfaitement compatible avec tout type de minimachine disposant d’un simple port USB 3.1 Type-A. C’est, à mon avis, une solution très intéressante pour toute personne à la recherche d’une solution réseau à l’achat ou voulant recycler un MiniPC pour ce genre de tâche.
Voir l’offre chez Beelink
Beelink Mate MINI S : une extension 4 Ethernet pour MiniPC © MiniMachines.net. 2025
[Édito] Que faire face à la merdification de l’information
Comme disait Napoléon, « faut pas croire tout ce qu’on lit sur Internet »
N’ayons pas peur des mots, nous sommes dans une « merdification » importante de l’information. Le phénomène n’est pas nouveau, mais il prend de l’importance sur les réseaux sociaux et avec l’IA générative. La balle est dans le camp des internautes.
Enshittification ou merdification a été élu mot de l’année 2024 par le dictionnaire d’anglais australien. Macquarie. Sa définition : « détérioration progressive d’un service ou d’un produit, en particulier d’une plateforme en ligne, provoquée par une réduction de la qualité du service fourni résultant de la recherche de profit ».
Ce terme s’applique parfaitement à l’information en ligne. Le phénomène n’est pas nouveau, mais il est de plus en plus inquiétant. Un bon terreau de cette merdification est la course à l’information. Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation ; les exemples sont malheureusement nombreux et la situation se répète inlassablement.
La course à l’audience
Sur Internet, cette course à l’information va (malheureusement) de pair avec celle de l’audience. La raison est simple : la publicité, dont les revenus sont directement liés au nombre de visiteurs (les fameux visiteurs uniques ou VU dans le jargon du métier) ou de pages vues. D’une information claire et objective, on dérive depuis longtemps vers des titres putaclicks, des fake news et, de plus en plus, un mélange des deux.
Avec la merdification de l’information, le phénomène va plus loin. Les gens (et pas uniquement les jeunes) s’abreuvent maintenant sur les réseaux sociaux et s’informent par le prisme de certains influenceurs. Pour reprendre les inconnus : « y’a le mauvais chasseur [d’information] : y voit un truc qui bouge, y tire. Le bon chasseur : y voit un truc, y tire… ».
Dans l’information, c’est presque pareil, sauf que ceux qui racontent n’importe quoi sont les premiers à tirer, ceux qui enquêtent tirent plus tard. La course à l’audimat pousse une grande partie des médias à tirer le plus vite possible. L’information est fausse ? Pas « grave », une seconde sera publiée s’il y a de quoi (re)faire de l’audience, sinon elle sera limite laissée de côté.
Nous avons déjà longuement parlé de la loi de Brandolini ou « principe d’asymétrie des idioties » pour les sciences, mais cela touche désormais toutes les catégories d’information. Ne pas oublier que ceux qui racontent des idioties (pour rester poli) ne prennent pas de pincettes et foncent tête baissée, là où les chercheurs et scientifiques pèsent les conséquences et la portée de leurs mots. Deux discours, une même cible, mais pas les mêmes règles du jeu.
Combien de fois des informations ont fait les gros titres lors d’une condamnation alors que le jugement cassé en appel n’est quasiment pas évoqué ? Beaucoup trop… Combien de fois de fausses vidéos sont relayées sans jamais corriger le tir ? Beaucoup trop… Combien de fois des fuites de données inexistantes font les gros titres (et font le jeu des pirates) ? Beaucoup trop… Vous avez compris l’idée.
La course à la visibilité
La situation évolue, mais pas dans le bon sens. Aujourd’hui, personnalités publiques et influenceurs ont un vrai pouvoir sur les gens et le moindre geste peut déplacer des foules. Un exemple récent avec un t-shirt vintage d’un aquarium porté par Taylor Swift. Des fans voulaient le même, l’aquarium en fait une réédition et le propose en « cadeau » pour un don à la protection des loutres. Montant de l’opération : plus de 2 millions de dollars. Rien de grave ici, au contraire, mais cela montre à quel point une idole peut faire bouger les choses.
Le problème étant que certains influenceurs poussent parfois à leur communauté des produits illégaux et/ou dangereux, au mépris des lois. L’année dernière, la DGCCRF dressait un triste bilan : sur 310 influenceurs contrôlés, 151 étaient « en anomalies ».
Les marques ont bien compris le potentiel des influenceurs et l’océan (plus ou moins grand) de poissons à attraper. Rappel : vous êtes le poisson. Pour vous attraper, marques et/ou influenceurs passent parfois la ligne rouge puisque la mention d’un partenariat commercial n’est pas toujours indiquée.
De l’information consommée par certains sur les réseaux sociaux, on se retrouve à avoir des messages publicitaires, que ce soit pour des produits ou des idées (politiques). Les influenceurs s’invitent aussi dans la vie politique et vice-versa, cela soulève d’autres questions sur l’information politique diversifiée. Si la télévision et la radio sont dans le viseur de l’Arcom, le web et les réseaux sociaux sont encore laissés de côté.
Le sujet de la régulation ne bouge pas vraiment alors qu’en mars prochain auront lieu les élections municipales, puis les présidentielles en 2027. Il y a de quoi être inquiet, d’autant que la génération des enfants nés dans la seconde moitié des années 2000, qui ont donc grandi avec les réseaux sociaux, sont désormais en âge de voter.
La course au sensationnel
L’IA générative est aussi un problème, qui fait des dégâts dans les médias. Dernier exemple en date, ce qui était présenté comme le projet « sky stadium » de l’Arabie saoudite. Une vidéo montrant ce que devait être un stade à 350 mètres d’altitude était fausse, comme l’indique l’AFP Factuel.
Reprise par de nombreux médias, avec souvent Paris-Match comme source (qui a depuis supprimé sa publication Instagram), l’information n’est pas toujours corrigée. Cette fausse vidéo surfe en prime sur la vague du projet pharaonique « The Line », qui a beaucoup de plomb dans l’aile. Bref, une belle histoire et de belles images, à un détail près : c’est faux.
Cet exemple soulève un autre problème : le temps nécessaire à débunker ce genre de fake news, pourtant grossières. Ce n’est qu’un seul exemple dans l’océan de merdification de l’information. Certains sites d’information générés par intelligence artificielle n’en finissent pas d’inonder le web avec du n’importe quoi.
Ils lancent des fausses informations dans tous les sens à la recherche de buzz (pour multiplier les visiteurs, donc les pages, donc les publicités, donc les revenus). Cela ne va généralement pas chercher plus loin. Parfois, les sites Gen AI peuvent aussi servir des buts particuliers : spammer des moteurs de recherche ou des intelligences artificielles, inonder les réseaux sociaux pour faire passer un message, élargir à coup de masses la fenêtre d’Overton…
- [Récap] Nous avons découvert des milliers de sites d’info générés par IA : tous nos articles
- Alerte sur les sites GenAI : notre extension signale plus de 6 000 sites et passe en v2.3
Tous les formats de médias sont concernés. Les actualités étaient les premières, suivies désormais par les vidéos et les deepfakes. La question des vidéos générées par IA entre en pleine collision avec les fausses informations et autres deepfake avec le cas de TiboInShape, qui a rendu son visage et sa voix réutilisables par tout un chacun sur Sora d’OpenAI.
Tout n’est pas à jeter dans le monde des réseaux sociaux et des influenceurs, loin de là ! HugoDecrypte (TikTok, X, Instagram, YouTube…) en est un bon exemple. Il s’est imposé comme source fiable auprès des jeunes, comme en témoigne la maxime « Tant qu’HugoDécrypte l’a pas dit, j’y crois pas ».
L’enjeu est important : « Facebook et YouTube sont utilisés respectivement chaque semaine pour s’informer par 36 % et 30 % des plus de 96 000 personnes interrogées, tandis qu’Instagram et WhatsApp sont utilisés par près d’une personne sur cinq pour ce type d’usage, TikTok par 16 % d’entre elles, X par 12 % », expliquions-nous récemment, sur la base d’un rapport de Reuters Institute.
Si vous avez des influenceurs et/ou créateurs de contenus que vous suivez pour leur sérieux et la qualité de leur information, n’hésitez pas à partager les noms dans les commentaires !
Les fausses informations prennent du temps à la vraie information
Les fausses informations sont problématiques, mais faut-il toutes les débunker ? Chez Next par exemple, nous pourrions passer quasiment toutes nos journées à les débunker tant elles sont nombreuses. Du coup, il ne resterait plus de temps pour des « vrais » sujets et analyses.
La merdification de l’information entraine non seulement une prolifération de fausses informations, mais occupe aussi des journalistes de cellules de « fact checking » à les démonter. Ces forces ne seraient-elles pas mieux utilisées à enquêter, à analyser des tendances, à faire des interviews… Bref, du fond ? Je pense que oui, mille fois oui !
La merdification de l’information est à tous les niveaux sur Internet – des sites de presse aux réseaux sociaux – et il devient de plus en plus difficile de trier le bon grain de l’ivraie. L’esprit critique est plus que jamais nécessaire face à la déferlante de fausses informations et de désinformation. Il suffisait pendant un temps de se dire « c’est trop beau pour être vrai, c’est probablement faux » pour lever la plupart des doutes, ce n’est plus le cas aujourd’hui.
« Quand on pense qu’il suffirait que les gens arrêtent… »
Mais force est de constater que ça marche : les gens lisent les fausses informations, les partagent sur les réseaux sociaux et dans des « boucles WhatsApp » (ou autres messageries). Elles sont parfois prises au premier degré avec une inquiétude face à ce qui n’est en fait que du vent.
Comme les gens accèdent à ce genre de contenus, leurs créateurs gagnent de l’argent et donc abreuvent la bête de toujours plus de contenus du genre. Plus les gens vont en lire, plus les réseaux sociaux vont en pousser à l’utilisateur pour le garder captif le plus longtemps possible. Regardez une vidéo Gen IA avec des animaux sur TikTok une fois ou deux et votre flux en devient rapidement inondé. C’est valable pour toutes les thématiques, y compris la politique, les enjeux environnementaux, les sciences, etc.
Chez Next, nous avons pris le pari de traiter des sujets de fond, de vérifier avant de parler, d’enquêter au long cours, et de ne pas céder aux sirènes du putaclik… Un vœu pieux, mais force est de constater que cela ne « paye pas ».
Nous sommes également parmi les rares ovnis du paysage médiatique à n’afficher aucune publicité et à ne pas vous traquer (d’où l’absence de « bandeau RGPD » ), une promesse renforcée depuis le rachat par moji. Ce rachat permet d’ailleurs à Next d’être toujours vivant et de continuer à vous informer avec les mêmes principes.
Mais, là où des médias surfant à fond sur le putaclic et flirtant avec la désinformation prospèrent et engrangent des bénéfices, Next est toujours déficitaire. Une phrase de Coluche résonne plus que jamais : « Quand on pense qu’il suffirait que les gens arrêtent de les acheter [de les lire dans le cas de cet édito, ndlr] pour que ça ne se vende plus. Quelle misère ! ».
S’abonner à Next vous permet de lire l’ensemble de nos articles et de participer aux commentaires, mais aussi de nous soutenir dans notre modèle économique et notre manière de traiter l’information.
[Édito] Que faire face à la merdification de l’information
Comme disait Napoléon, « faut pas croire tout ce qu’on lit sur Internet »
N’ayons pas peur des mots, nous sommes dans une « merdification » importante de l’information. Le phénomène n’est pas nouveau, mais il prend de l’importance sur les réseaux sociaux et avec l’IA générative. La balle est dans le camp des internautes.
Enshittification ou merdification a été élu mot de l’année 2024 par le dictionnaire d’anglais australien. Macquarie. Sa définition : « détérioration progressive d’un service ou d’un produit, en particulier d’une plateforme en ligne, provoquée par une réduction de la qualité du service fourni résultant de la recherche de profit ».
Ce terme s’applique parfaitement à l’information en ligne. Le phénomène n’est pas nouveau, mais il est de plus en plus inquiétant. Un bon terreau de cette merdification est la course à l’information. Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation ; les exemples sont malheureusement nombreux et la situation se répète inlassablement.
La course à l’audience
Sur Internet, cette course à l’information va (malheureusement) de pair avec celle de l’audience. La raison est simple : la publicité, dont les revenus sont directement liés au nombre de visiteurs (les fameux visiteurs uniques ou VU dans le jargon du métier) ou de pages vues. D’une information claire et objective, on dérive depuis longtemps vers des titres putaclicks, des fake news et, de plus en plus, un mélange des deux.
Avec la merdification de l’information, le phénomène va plus loin. Les gens (et pas uniquement les jeunes) s’abreuvent maintenant sur les réseaux sociaux et s’informent par le prisme de certains influenceurs. Pour reprendre les inconnus : « y’a le mauvais chasseur [d’information] : y voit un truc qui bouge, y tire. Le bon chasseur : y voit un truc, y tire… ».
Dans l’information, c’est presque pareil, sauf que ceux qui racontent n’importe quoi sont les premiers à tirer, ceux qui enquêtent tirent plus tard. La course à l’audimat pousse une grande partie des médias à tirer le plus vite possible. L’information est fausse ? Pas « grave », une seconde sera publiée s’il y a de quoi (re)faire de l’audience, sinon elle sera limite laissée de côté.
Nous avons déjà longuement parlé de la loi de Brandolini ou « principe d’asymétrie des idioties » pour les sciences, mais cela touche désormais toutes les catégories d’information. Ne pas oublier que ceux qui racontent des idioties (pour rester poli) ne prennent pas de pincettes et foncent tête baissée, là où les chercheurs et scientifiques pèsent les conséquences et la portée de leurs mots. Deux discours, une même cible, mais pas les mêmes règles du jeu.
Combien de fois des informations ont fait les gros titres lors d’une condamnation alors que le jugement cassé en appel n’est quasiment pas évoqué ? Beaucoup trop… Combien de fois de fausses vidéos sont relayées sans jamais corriger le tir ? Beaucoup trop… Combien de fois des fuites de données inexistantes font les gros titres (et font le jeu des pirates) ? Beaucoup trop… Vous avez compris l’idée.
La course à la visibilité
La situation évolue, mais pas dans le bon sens. Aujourd’hui, personnalités publiques et influenceurs ont un vrai pouvoir sur les gens et le moindre geste peut déplacer des foules. Un exemple récent avec un t-shirt vintage d’un aquarium porté par Taylor Swift. Des fans voulaient le même, l’aquarium en fait une réédition et le propose en « cadeau » pour un don à la protection des loutres. Montant de l’opération : plus de 2 millions de dollars. Rien de grave ici, au contraire, mais cela montre à quel point une idole peut faire bouger les choses.
Le problème étant que certains influenceurs poussent parfois à leur communauté des produits illégaux et/ou dangereux, au mépris des lois. L’année dernière, la DGCCRF dressait un triste bilan : sur 310 influenceurs contrôlés, 151 étaient « en anomalies ».
Les marques ont bien compris le potentiel des influenceurs et l’océan (plus ou moins grand) de poissons à attraper. Rappel : vous êtes le poisson. Pour vous attraper, marques et/ou influenceurs passent parfois la ligne rouge puisque la mention d’un partenariat commercial n’est pas toujours indiquée.
De l’information consommée par certains sur les réseaux sociaux, on se retrouve à avoir des messages publicitaires, que ce soit pour des produits ou des idées (politiques). Les influenceurs s’invitent aussi dans la vie politique et vice-versa, cela soulève d’autres questions sur l’information politique diversifiée. Si la télévision et la radio sont dans le viseur de l’Arcom, le web et les réseaux sociaux sont encore laissés de côté.
Le sujet de la régulation ne bouge pas vraiment alors qu’en mars prochain auront lieu les élections municipales, puis les présidentielles en 2027. Il y a de quoi être inquiet, d’autant que la génération des enfants nés dans la seconde moitié des années 2000, qui ont donc grandi avec les réseaux sociaux, sont désormais en âge de voter.
La course au sensationnel
L’IA générative est aussi un problème, qui fait des dégâts dans les médias. Dernier exemple en date, ce qui était présenté comme le projet « sky stadium » de l’Arabie saoudite. Une vidéo montrant ce que devait être un stade à 350 mètres d’altitude était fausse, comme l’indique l’AFP Factuel.
Reprise par de nombreux médias, avec souvent Paris-Match comme source (qui a depuis supprimé sa publication Instagram), l’information n’est pas toujours corrigée. Cette fausse vidéo surfe en prime sur la vague du projet pharaonique « The Line », qui a beaucoup de plomb dans l’aile. Bref, une belle histoire et de belles images, à un détail près : c’est faux.
Cet exemple soulève un autre problème : le temps nécessaire à débunker ce genre de fake news, pourtant grossières. Ce n’est qu’un seul exemple dans l’océan de merdification de l’information. Certains sites d’information générés par intelligence artificielle n’en finissent pas d’inonder le web avec du n’importe quoi.
Ils lancent des fausses informations dans tous les sens à la recherche de buzz (pour multiplier les visiteurs, donc les pages, donc les publicités, donc les revenus). Cela ne va généralement pas chercher plus loin. Parfois, les sites Gen AI peuvent aussi servir des buts particuliers : spammer des moteurs de recherche ou des intelligences artificielles, inonder les réseaux sociaux pour faire passer un message, élargir à coup de masses la fenêtre d’Overton…
- [Récap] Nous avons découvert des milliers de sites d’info générés par IA : tous nos articles
- Alerte sur les sites GenAI : notre extension signale plus de 6 000 sites et passe en v2.3
Tous les formats de médias sont concernés. Les actualités étaient les premières, suivies désormais par les vidéos et les deepfakes. La question des vidéos générées par IA entre en pleine collision avec les fausses informations et autres deepfake avec le cas de TiboInShape, qui a rendu son visage et sa voix réutilisables par tout un chacun sur Sora d’OpenAI.
Tout n’est pas à jeter dans le monde des réseaux sociaux et des influenceurs, loin de là ! HugoDecrypte (TikTok, X, Instagram, YouTube…) en est un bon exemple. Il s’est imposé comme source fiable auprès des jeunes, comme en témoigne la maxime « Tant qu’HugoDécrypte l’a pas dit, j’y crois pas ».
L’enjeu est important : « Facebook et YouTube sont utilisés respectivement chaque semaine pour s’informer par 36 % et 30 % des plus de 96 000 personnes interrogées, tandis qu’Instagram et WhatsApp sont utilisés par près d’une personne sur cinq pour ce type d’usage, TikTok par 16 % d’entre elles, X par 12 % », expliquions-nous récemment, sur la base d’un rapport de Reuters Institute.
Si vous avez des influenceurs et/ou créateurs de contenus que vous suivez pour leur sérieux et la qualité de leur information, n’hésitez pas à partager les noms dans les commentaires !
Les fausses informations prennent du temps à la vraie information
Les fausses informations sont problématiques, mais faut-il toutes les débunker ? Chez Next par exemple, nous pourrions passer quasiment toutes nos journées à les débunker tant elles sont nombreuses. Du coup, il ne resterait plus de temps pour des « vrais » sujets et analyses.
La merdification de l’information entraine non seulement une prolifération de fausses informations, mais occupe aussi des journalistes de cellules de « fact checking » à les démonter. Ces forces ne seraient-elles pas mieux utilisées à enquêter, à analyser des tendances, à faire des interviews… Bref, du fond ? Je pense que oui, mille fois oui !
La merdification de l’information est à tous les niveaux sur Internet – des sites de presse aux réseaux sociaux – et il devient de plus en plus difficile de trier le bon grain de l’ivraie. L’esprit critique est plus que jamais nécessaire face à la déferlante de fausses informations et de désinformation. Il suffisait pendant un temps de se dire « c’est trop beau pour être vrai, c’est probablement faux » pour lever la plupart des doutes, ce n’est plus le cas aujourd’hui.
« Quand on pense qu’il suffirait que les gens arrêtent… »
Mais force est de constater que ça marche : les gens lisent les fausses informations, les partagent sur les réseaux sociaux et dans des « boucles WhatsApp » (ou autres messageries). Elles sont parfois prises au premier degré avec une inquiétude face à ce qui n’est en fait que du vent.
Comme les gens accèdent à ce genre de contenus, leurs créateurs gagnent de l’argent et donc abreuvent la bête de toujours plus de contenus du genre. Plus les gens vont en lire, plus les réseaux sociaux vont en pousser à l’utilisateur pour le garder captif le plus longtemps possible. Regardez une vidéo Gen IA avec des animaux sur TikTok une fois ou deux et votre flux en devient rapidement inondé. C’est valable pour toutes les thématiques, y compris la politique, les enjeux environnementaux, les sciences, etc.
Chez Next, nous avons pris le pari de traiter des sujets de fond, de vérifier avant de parler, d’enquêter au long cours, et de ne pas céder aux sirènes du putaclik… Un vœu pieux, mais force est de constater que cela ne « paye pas ».
Nous sommes également parmi les rares ovnis du paysage médiatique à n’afficher aucune publicité et à ne pas vous traquer (d’où l’absence de « bandeau RGPD » ), une promesse renforcée depuis le rachat par moji. Ce rachat permet d’ailleurs à Next d’être toujours vivant et de continuer à vous informer avec les mêmes principes.
Mais, là où des médias surfant à fond sur le putaclic et flirtant avec la désinformation prospèrent et engrangent des bénéfices, Next est toujours déficitaire. Une phrase de Coluche résonne plus que jamais : « Quand on pense qu’il suffirait que les gens arrêtent de les acheter [de les lire dans le cas de cet édito, ndlr] pour que ça ne se vende plus. Quelle misère ! ».
S’abonner à Next vous permet de lire l’ensemble de nos articles et de participer aux commentaires, mais aussi de nous soutenir dans notre modèle économique et notre manière de traiter l’information.