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Hydrogène vert : le gouvernement est hors sol pour l’Académie des sciences

21 mai 2024 à 16:46
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Le rapport du 9 avril 2024 de l’Académie des sciences s’apparente à une véritable douche froide pour les ambitions du gouvernement pour l’hydrogène vert.

 

Des ambitions démesurées pour l’hydrogène vert

Le gouvernement français avait un plan bien ambitieux pour développer l’hydrogène vert. Emmanuel Macron avait annoncé dès 2021 une enveloppe de 2 milliards d’euros pour accélérer le développement de la filière hydrogène, enveloppe qui a par la suite été augmentée de 9 milliards d’euros dans le cadre du Plan France 2030. 

Cependant, l’Académie des sciences a sévèrement critiqué ce plan. Selon Marc Fontecave, professeur au Collège de France et co-auteur du rapport, celui-ci est tout simplement « irréalistes » déclare-t-il dans un entretien accordé au Point, notamment du fait que la production d’hydrogène propre nécessite une quantité colossale d’électricité. Comme le rappelle l’institution scientifique française : pour produire un million de tonnes d’hydrogène vert, il faut environ 55 TWh d’électricité, soit l’équivalent de 5 réacteurs nucléaires EPR de 1 600 MW chacun. Partant de ce constat, atteindre l’objectif de 4 millions de tonnes d’hydrogène vert en 2035 tel que fixé par le Plan France 2030 nécessiterait 20 réacteurs supplémentaires. Si la production d’hydrogène vert s’appuyant sur l’éolien offshore, celle-ci exigerait la création de 36 à 40 nouveaux parcs d’ici 2035 pour répondre à l’objectif du gouvernement. Sans objectifs crédibles, et qui de fait, risquent de ne pas être atteints, le citoyen pourrait être amené à « considérer que les gens à la tête des affaires sont soit des incompétents, soit des menteurs », avertit Marc Fontecave.

 

Des défis qui nécessitent pragmatisme et priorisation

Outre les défis techniques, le rapport souligne les contraintes économiques que pose la fabrication d’hydrogène décarboné. Aujourd’hui, l’hydrogène est majoritairement produit à partir de méthane, un procédé polluant mais économiquement viable avec un coût qui avoisine 1 à 2 euros par kilogramme. A contrario, l’hydrogène vert, produit par électrolyse de l’eau, coûte entre 4 et 8 euros par kilogramme, ce qui constitue, de fait, le principal frein pour les investisseurs.

L’Académie des sciences recommande donc de recentrer les efforts sur des objectifs réalistes et prioritaires. Les milliards alloués au plan hydrogène manquent d’arbitrage, déplorent les scientifiques. Marc Fontecave va même plus loin. Pour reprendre ses propos tenus dans les colonnes du Point, selon lui, « aujourd’hui, les milliards du plan France Relance se dispersent sur des dizaines de projets sans avenir, dont l’impact climatique sera ridicule ». Pour un développement crédible et cohérent de la filière hydrogène, l‘Académie des sciences préconise au gouvernement de prioriser ses actions vers la décarbonation de l’hydrogène gris actuel et de cibler les secteurs où l’hydrogène est indispensable, comme la production d’acier et de ciment, ainsi que certains transports lourds. Le conseil des scientifiques enjoint par ailleurs l’exécutif à soutenir les projets d’exploration d’hydrogène naturel, à augmenter les capacités de production d’électricité bas carbone et à continuer à investir dans la recherche pour améliorer les technologies existantes.

 

 

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Eau potabe : fuites, les canalisations de 200 collectivités en état critique

21 mars 2024 à 13:00
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Le réseau d’eau potable français est dans un état déplorable. L’association Intercommunalités de France vient de publier une carte recensant les collectivités qui ont urgemment besoin de financement pour rénover leurs infrastructures et éviter les fuites, qui peuvent provoquer jusqu’à 50 % des pertes en eau potable.

 

Un gaspillage inouï d’eau potable dans près de 200 collectivités

La France fait face à des enjeux majeurs en termes de gestion de l’eau potable, un constat alarmant se dresse : près de 200 collectivités  (198) voient plus de la moitié de leur eau potable disparaître avant même d’arriver aux robinets. Autrement dit, près de 20 % (18 %) des collectivités françaises ont un réseau d’eau potable qui est en piteux état.

Et si ces collectivités affichent des pertes de l’ordre de 50%, d’autres sont dans un état encore plus critique. Par exemple et d’après la carte de l’association Intercommunalité, qui – nous le précisons – ne prend pas en compte les réseaux d’eau potable des petites communes, la communauté de communes d’Agly-Fenouillèdes, qui regroupe plusieurs localités de l’Aude et des Pyrénées-Orientales, affiche un taux de fuite de 86 %. Plus choquant encore, les fuites représentent jusqu’à 91 % des pertes en eau potable pour la commune d’Astet en Ardèche.

 

Des canalisations à bout de souffle

Avec des systèmes de canalisation n’ayant pas été rénovés depuis 120 à 140 ans pour certains, la nécessité d’effectuer des travaux de modernisation est plus qu’urgente. Régis Banquet, vice-président en charge de l’eau à l’Intercommunalité de France, dépeint un retard « phénoménal ». La gestion intercommunale de l’eau émerge comme une solution temporaire face à cette problématique. Pour autant, toutes les communes ne peuvent pas miser sur cette solidarité, notamment celles qui sont isolées et qui gèrent elles-mêmes leur réseau.

Le gouvernement est bien conscient de cet enjeu. En 2023, le président Emmanuel Macron avait annoncé une enveloppe de 53 millions d’euros destinée aux 170 collectivités alors prioritaires, dans le cadre du « plan eau ». Actuellement, seul 0,67 % du réseau est rénové chaque année. Toutefois, comme le révèle Régis Banquet, le coût des rénovations pourrait s’élever à 1 million d’euros par kilomètre de canalisation. Or, pour reprendre les chiffres de septembre 2023 de l’association UFC-Que Choisir, la France devrait investir entre 2,5 et 3 milliards d’euros par an pour rénover son réseau d’eau potable. Sans aides financières plus conséquentes, les autorités locales n’auront d’autre choix que de mettre en place une nouvelle tarification pour l’eau. Plusieurs ont d’ailleurs déjà pris les devants, notamment la métropole de Lyon et le département de l’Eure.

 

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Nucléaire : l’Assemblée valide la fusion de l’ANS et de l’IRSN

20 mars 2024 à 09:30
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Dans un vote serré, l’Assemblée nationale a donné son feu vert le 19 mars 2024 à la fusion de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).

 

 

Nucléaire : la construction de 6 nouveaux réacteurs EPR2 est prévue

Le 20 mars 2024, l’Assemblée nationale a validé d’une voix, la fusion de l’ASN et de l’IRSN en une nouvelle entité, l’ASNR. Elle devrait être actée pour 2025. Objectif annoncé par le gouvernement : créer un organisme plus robuste, indépendant et agile, apte à répondre aux défis d’un secteur nucléaire en plein renouveau. Pour rappel, la France prévoit d’intensifier son recours à l’énergie nucléaire, avec l’annonce de la construction de 6 nouveaux réacteurs EPR2.

Malgré la vision optimiste du gouvernement, le chemin vers la fusion a été bien difficile. En mars 2023, le premier essai du gouvernement pour faire approuver le projet par le Parlement avait échoué. Critiques et oppositions se sont fait entendre, tant de la part des syndicats des deux organismes concernés que de figures politiques et scientifiques. Les craintes ? Une perte de transparence, de l’indépendance des experts et un risque accru pour la sûreté nucléaire. Des salariés de l’IRSN ont même averti d’une possible régression dans une lettre pour les députés le 18 mars 2024. Ils craignent une publication retardée des avis techniques, une situation jugée inacceptable.

Revirement du RN à l’Assemblée nationale

La décision finale a été rendue possible grâce à un revirement de dernière minute de certains députés, notamment ceux du RN (Rassemblement National), initialement réticents à l’idée de cette fusion. Mais même au sein du camp présidentiel, le projet a divisé. Sept députés d’Horizons, huit du MoDem et trois de Renaissance se sont abstenus, tandis que quatre membres du parti d’Emmanuel Macron ont voté contre la réforme. 

La création de l’ASNR est désormais sur le point de voir le jour, mais rien n’est encore fait. Les prochains mois seront cruciaux pour définir les contours précis de cette nouvelle autorité. L’enjeu est de taille : assurer la sécurité des installations nucléaires françaises tout en accompagnant une politique énergétique ambitieuse.

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