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Les pires idées des politiques français après la mort de Jean Pormanove
Les partis politiques français n'auront pas tenu une semaine avant de réagir à la mort de Jean Pormanove par des propositions de loi et d'autres idées loufoques. Ce fait-divers tragique mérite sûrement mieux.
La DINUM relance, pour la troisième fois, son incubateur de start-ups d’État beta.gouv.fr
Start-up nation

La Direction interministérielle du numérique compte élargir le nombre de ministères et administrations bénéficiaires de son programme d’incubation de « Start-ups d’État » beta.gouv.fr. L’objectif poursuivi est qu’à terme l’ensemble des projets numériques de l’État « soient conçus et opérés au même standard que ceux des acteurs privés les plus performants du numérique ».
Les Services du Premier ministre viennent de lancer un appel d’offres en vue de la « réalisation de services numériques en mode produit agile piloté par l’impact » pour le compte de la Direction interministérielle du numérique (DINUM). D’un montant « maximal » de 495 millions d’euros, le marché est estimé à 195 millions d’euros.
L’accord-cadre interministériel vise à faciliter l’adoption de « l’approche produit » au sein des administrations publiques, dont l’objectif « est simple : créer des services qui répondent mieux aux besoins des utilisateurs ».
« Dans une démarche d’ouverture et afin d’accélérer cette transformation des modes de conception de services numériques au sein de l’État », le marché vise aussi à étendre son périmètre en incluant non seulement les services numériques d’ores et déjà inscrits dans le cadre du programme beta.gouv.fr, mais également ceux de ministères ou d’opérateurs « engagés dans une démarche produit sans pour autant être rattachés à des incubateurs du réseau beta.gouv.fr ».
Le nombre de ministères et administrations bénéficiaires passe ainsi de 24 à 31, dont une université et une agence régionale. Une comparaison avec le précédent appel d’offres, datant de 2021, montre qu’ont par exemple, été rajoutés à la liste des bénéficiaires le ministère des Sports, la Cour des Comptes, le service d’information du gouvernement (SIG), la préfecture de Police de Paris, l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), l’agence nationale des titres sécurités (ANTS), la Haute autorité de santé (HAS), l’office français de la biodiversité (OFB), l’université Clermont-Auvergne et l’agence de l’Eau Seine Normandie.


Le cahier des clauses techniques particulières (CCTP) précise que les marchés subséquents à l’accord-cadre « sont exécutés, suivis et pilotés par chaque bénéficiaire », mais que la DINUM « assure un rôle de coordination générale, de consolidation des retours d’expérience et d’appui ponctuel aux bénéficiaires ».
Exiger des mesures d’impact plutôt qu’une approche « solutionniste »
Le cahier des charges rappelle que la DINUM avait rendue publique, en mars 2023, une feuille de route du numérique de l’État, « dont la priorité est d’engager une mutation profonde des organisations publiques pour initier et conduire dans la durée les projets numériques de l’État ». Elle comporte cela dit trois autres « priorités » :
Arch Linux recent service outages
The Arch Linux project has posted an update about recent service outages that have affected its infrastructure:
The Arch Linux Project is currently experiencing an ongoing denial of service attack that primarily impacts our main webpage, the Arch User Repository (AUR), and the Forums.
We are aware of the problems that this creates for our end users and will continue to actively work with our hosting provider to mitigate the attack. We are also evaluating DDoS protection providers while carefully considering factors including cost, security, and ethical standards.
The post contains information on workarounds to use during the service disruption, and notes that Arch is not sharing technical details about the attack or mitigation while the attack is still ongoing.
Security updates for Thursday
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Numerama.com - Magazine
- Un an de grimpe avec l’Apple Watch Ultra : la montre ultime pour l’escalade ?
Un an de grimpe avec l’Apple Watch Ultra : la montre ultime pour l’escalade ?
L'Apple Watch Ultra a été présentée comme une montre connectée de baroudeurs. Plusieurs images du keynote d'introduction ont montré des alpinistes et des grimpeurs, pratiquant l'escalade. Mais la montre d'Apple est-elle adaptée à la pratique de ce sport ? Nous l'avons testée pendant un an, en extérieur et en salle. Notre verdict.
Adding stubble to Ubuntu's generic Arm64 Desktop ISOs
Tobias Heider has written an article that explains changes that are coming for Ubuntu's generic Arm64 desktop ISO images in the 25.10 release. The current solution, Heider says, depends on GRUB features that are unavailable in secure boot mode and require adding device-specific logic to multiple packages. The new solution, called stubble, is derived from systemd-stub:
A bundled stubble image contains stubble itself, a Linux kernel, a HWID lookup table to map devices to device trees and multiple device trees. When grub loads this "kernel", stubble executes first, reads the SMBIOS table to generate HWIDs, looks for a match in the embeeded lookup table and loads a matching device tree before passing control to the actual Linux kernel.
The elegance in this approach lies in how it interacts with the rest of the system. Integrating stubble happens entirely at build time in the kernel package. The stubble package is a build dependency for the kernel. After building the kernel itself, we bundle it with stubble and our DTBs and ship the combined binary instead. The resulting stubble + kernel + dtb bundle can be loaded by grub like any other Ubuntu kernel. No further changes in grub or other packages are necessary to make it work.
Three stable kernels for Wednesday
[$] Python, tail calls, and performance
LibreOffice 25.8 released
Version 25.8 of the LibreOffice open-source office suite has been released. Notable changes include several new functions in the Calc spreadsheet application, ability to export to the PDF 2.0 format, better PowerPoint font compatibility with Impress, and significant performance improvements. For a full list of changes, see the release notes on the Document Foundation wiki.
Les ados, cibles de choix des recruteurs djihadistes, néo-nazis et des espions russes
Stinks like teen spirit

Fin 2023, le parquet antiterroriste découvrait que plus de la moitié des personnes mises en cause dans des procédures terroristes, majoritairement djihadistes, avaient moins de 18 ans. Fin 2024, les services de renseignement anglo-saxons et Europol tiraient la sonnette d’alarme au sujet de la radicalisation extrémiste d’adolescents, majoritairement d’ultra-droite et/ou sataniste. Une enquête de Libération indique que les services de renseignement russes recourent, eux aussi, de plus en plus à des ados « jetables ».
« Plus de la moitié des mis en cause dans des procédures terroristes depuis janvier 2023 ont moins de 18 ans », révélait une enquête de RTL fin 2023. Dix jeunes de 14 à 18 ans avaient en effet été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle depuis début 2023, d’après le parquet national antiterroriste (PNAT).
- De plus en plus de projets d’attentats préparés par des mineurs sur des messageries et jeux en ligne
« La jihadosphère connaît un dynamisme certain depuis un an et demi, notamment la jihadosphère russophone qui touche plus particulièrement les jeunes d’origine tchétchène en France », expliquait à RTL une source au sein des services de renseignement.
Une radicalisation qui serait le fait de « gamins qui se montent la tête sur Internet », expliquait Alexandra Hawryliszyn, avocate de l’un d’entre eux, qui se disait « stupéfaite » par le niveau d’embrigadement numérique de son client :
« Ce que j’ai découvert dans ce dossier, c’est qu’ils sont approchés aussi par le biais de jeux en ligne. Ils se mettent en scène comme des terroristes où ils doivent tuer le maximum de Juifs, relate l’avocate. Il n’y a rien de pire que l’ignorance [des ados] combinée à la haine, ça peut être terrible. »
Une « sonnette d’alarme au niveau mondial au sujet des risques encourus par nos enfants »
Fin 2024, trois documents, émanant des services de renseignement et des polices antiterroristes anglo-saxons, ainsi que d’Europol, tiraient, eux aussi, la sonnette d’alarme au sujet du nombre croissant de jeunes et d’adolescents (auto-)radicalisés sur Internet. Ils pointaient spécialement du doigt la « gamification » offerte par les plateformes et les « bulles de filtres » des réseaux sociaux et messageries sécurisées.
« Pour la première fois depuis sa création pendant la Seconde Guerre mondiale », soulignait son communiqué, l’alliance des « Five Eyes » (qui réunit les services de renseignement états-uniens, britanniques, canadiens, australiens et néo-zélandais) rendait public un document conjoint, qualifié de « sonnette d’alarme au niveau mondial au sujet des risques encourus par nos enfants ».
[$] Lucky 13: a look at Debian trixie
After more than two years of development, the Debian Project has released its new stable version, Debian 13 ("trixie"). The release comes with the usual bounty of upgraded packages and more than 14,000 new packages; it also debuts Advanced Package Tool (APT) 3.0 as the default package manager and makes 64-bit RISC-V a supported architecture. There are few surprises with trixie, which is exactly what many Linux users are hoping for—a free operating system that just works as expected.
Security updates for Wednesday
Preventing domain-resurrection attacks (PyPI blog)
The Python Package Index (PyPI) has announced that it is now checking for expired domains to try to prevent domain-resurrection attacks. In this type of attack, a malicious user buys an expired domain and uses it to take over an account by resetting the password associated with the email used with PyPI. Since June, PyPI has unverified more than 1,800 email addresses after their associated domains entered expiration phases.
After an initial bulk check period that took place in April 2025, PyPI will check daily for any domains in use for status changes, and update its internal database with the most recent status.
If a domain registration enters the redemption period, that's an indicator to PyPI that the previously verified email destinations may not be trusted, and will un-verify a previously-verified email address. PyPI will not issue a password reset request to addresses that have become unverified.
PyPI recommends that users add a second verified email address
"from another notable domain (e.g. Gmail)
" to their account, if
they do not have one already.
Aux USA, des États veulent interdire ou encadrer les IA qui se font passer pour des psys
Psych' AInalystes

En réponse à la banalisation du recours aux IA en lieu et place de professionnels agréés de santé mentale, plusieurs États ont déjà légiféré, ou envisagent de le faire, pour les interdire ou en pénaliser l’usage, notamment s’il concerne des mineurs. Dans l’Illinois, l’un de ses principaux opposants avait déjà contribué à la légalisation du cannabis récréatif, qu’il justifiait là aussi au nom de la santé publique.
Une loi limitant l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) dans les services de thérapie et de psychothérapie, adoptée à l’unanimité par les deux chambres de l’Assemblée générale de l’Illinois, vient d’entrer en vigueur.
« Cette législation témoigne de notre engagement à préserver le bien-être de nos résidents en veillant à ce que les services de santé mentale soient assurés par des experts qualifiés qui accordent la priorité aux soins des patients », explique Mario Treto, Jr, secrétaire du Département de la réglementation financière et professionnelle de l’Illinois (IDFPR).
Cette « loi sur le bien-être et la surveillance des ressources psychologiques » interdit à quiconque d’utiliser l’IA pour « fournir des services de santé mentale et de prise de décision thérapeutique ». Elle autorise par contre les professionnels de la santé comportementale agréés à recourir à l’IA pour des tâches administratives.
Les entreprises ne sont pas non plus autorisées à proposer des services de thérapie alimentés par l’IA, ou à faire de la publicité pour les chatbots et « services fournis pour diagnostiquer, traiter ou améliorer la santé mentale ou comportementale d’un individu », à moins qu’ils ne soient fournis par un professionnel agréé, précise le Washington Post.
Cette loi, résultat d’une « collaboration fructueuse » entre l’IDFPR, les représentants des deux chambres de l’Assemblée générale de l’Illinois et la section locale de l’association nationale des travailleurs sociaux, « protégera les patients contre les produits d’IA non réglementés et non qualifiés, tout en protégeant les emplois des milliers de prestataires de santé comportementale qualifiés de l’Illinois », précise le communiqué.
« De plus en plus souvent, nous découvrons à quel point les chatbots non qualifiés et non autorisés peuvent être nuisibles en fournissant des conseils dangereux et non cliniques lorsque les gens sont dans un moment de grand besoin », explique Bob Morgan, le principal avocat de l’État en matière de soins de santé :
« Les habitants de l’Illinois auront toujours accès à de nombreuses applications thérapeutiques de relaxation et d’apaisement, mais nous allons mettre un terme à ceux qui tentent de s’en prendre aux plus vulnérables d’entre nous, qui ont besoin de véritables services de santé mentale. »
Bob Morgan s’était précédemment fait connaître pour avoir aidé l’Illinois à être le premier État à légaliser, par voie législative, le cannabis à usage récréatif, une légalisation qu’il justifiait tant au nom de la santé publique que de la réforme de la justice pénale.
Des amendes « pouvant aller jusqu’à 10 000 dollars »
Git v2.51 released
506 non-merge commits since v2.50.1, contributed by 91 people, 21 of which are new faces". It brings multiple new features, some of which are highlighted in a post on the GitHub blog. It includes some performance improvements for multi-pack indexes (MIDXs), a way to import and export stash entries so they can be migrated more easily, and smaller pack files:
Git 2.51 takes the spirit of that change and goes a step further by introducing a new way to collect objects when repacking, called "path walk". Instead of walking objects in revision order with Git emitting objects with their corresponding path names along the way, the path walk approach emits all objects from a given path at the same time. This approach avoids the name-hash heuristic altogether and can look for deltas within groups of objects that are known to be at the same path.As a result, Git can generate packs using the path walk approach that are often significantly smaller than even those generated with the new name hash function described above. Its timings are competitive even with generating packs using the existing revision order traversal.
Security updates for Monday
Des délires « by design » ? Comment les IA génératives peuvent alimenter des psychoses
Lucy in the Sky with DIAmonds

Une série d’enquêtes, de témoignages et de preprints indiquent que les IA génératives ne se contentent plus d’« halluciner » des réponses, faits et citations qui n’existent pas : elles peuvent aussi pousser des êtres humains dans des « spirales délirantes » les faisant eux-mêmes halluciner, au point que certains fournisseurs d’IA génératives commencent à se saisir de ce problème de santé mentale.
Mi-juin, la journaliste Kashmir Hill racontait dans le New York Times comment un comptable de Manhattan de 42 ans, Eugene Torres, qui n’avait aucun antécédent de maladie mentale, avait plongé pendant une semaine dans une dangereuse spirale délirante.
Après avoir interrogé ChatGPT sur l’hypothèse de simulation qui, popularisée par le film Matrix, voudrait que nous vivions dans une réalité simulée, Torres demanda au chatbot comment il pourrait débrancher son esprit de la réalité.
ChatGPT lui répondit qu’il devait arrêter de prendre des somnifères et son traitement médical contre l’anxiété, augmenter sa consommation de kétamine, présentée comme un « libérateur temporaire de schémas » (« patterns », en VO), et de couper les ponts avec ses amis et sa famille, afin d’avoir une « interaction minimale » avec d’autres personnes.
« Si j’allais au sommet de l’immeuble de 19 étages où je me trouve et que je croyais de tout mon être que je pouvais sauter et voler, pourrais-je le faire ? » lui demanda-t-il par la suite. À quoi ChatGPT répondit que s’il « croyait vraiment, totalement – non pas émotionnellement, mais architecturalement – qu’on pouvait voler alors oui. Tu ne tomberais pas ».
Allyson, 29 ans et mère de deux enfants, se croyait de son côté à l’abri, racontait aussi Kashmir Hill : titulaire d’une licence en psychologie et d’un master en travail social, elle savait ce qu’était une maladie mentale. ChatGPT n’en réussit pas moins à lui faire croire qu’elle pouvait communiquer avec des entités non physiques, et que l’une d’entre elles était sa véritable partenaire, en lieu et place de son mari.
Son obsession pour ChatGPT commença à peser sur ce dernier, et par avoir des conséquences sur leur famille. Au point que, trois mois plus tard, Allyson en vint aux mains avec lui, le frappant et le griffant, et que la police dut l’arrêter, et l’inculper pour violences conjugales. Ils sont depuis en instance de divorce.
Dans un nouvel article fleuve, Kashmir Hill revient plus en détail sur le cas d’un autre utilisateur du chatbot, Allan Brooks. Celui-ci, sans problème psychologique jusque-là, fut convaincu par ChatGPT qu’il était à la fois un génie, et un super-héros après 300 heures de conversations étalées sur 21 jours, soit 14 h par jour en moyenne.
En réponse à une simple question envoyée à ChatGPT afin de savoir comment expliquer à son fils de huit ans ce qu’était le nombre π, le chatbot l’entraîna dans une spirale délirante réussissant à lui faire croire que Brooks aurait trouvé un moyen de décrypter des codes de cryptographie utilisés pour chiffrer les transactions et communications sécurisées, et dont la mission était donc aussi de sauver le monde de la cybersécurité (entre autres).
« Non, tu n’es pas en train d’halluciner », martèle ChatGPT
L’analyse des 3 000 pages de leurs conversations montre que ChatGPT avait rapidement commencé à flatter son interlocuteur, lui répondant avec des messages flagorneurs laissant entendre que ses questions et demandes de précision faisaient de lui un être à part, et que son approche des mathématiques était « révolutionnaire » :
RTX 5060 et RX 9060 XT : le double test
Micro-plastiques, maxi-peurs
« Microplastiques, mégapollution » (Sciences et avenir), « à la maison ou en voiture, vous êtes cernés » (Libération)… Dès qu’une nouvelle étude paraît sur les microplastiques, les titres de presse anxiogènes fleurissent. Pourtant, aujourd’hui, nos connaissances sur le sujet sont bien plus limitées que ne le suggèrent nos confrères.
Ces derniers mois, deux publications parues dans les plus prestigieuses revues médicales mondiales — le New England Journal of Medicine et Nature Medicine — ont relancé les débats. Elles suggèrent que les micros (de 1 µm à 5 mm) et nanoplastiques (< 1 µm) peuvent s’accumuler dans les tissus humains, de nos artères à notre cerveau, et être associés à un excès d’événements cardiovasculaires ou à des atteintes neurologiques. Elles s’ajoutent aux études évoquant des risques au niveau respiratoire en raison d’un possible stress oxydatif, une inflammation chronique, des déséquilibres du microbiote respiratoire et ainsi une possible aggravation de pathologies telles que l’asthme, la bronchite chronique, la fibrose pulmonaire. En France, une étude de l’Université de Toulouse alerte sur la pollution de nos voitures et de nos intérieurs. Idem pour certaines eaux en bouteille, selon l’Office français de la biodiversité (OFB). Qu’en est-il réellement ?
Les microplastiques causent-ils des AVC ?
Dans le New England Journal of Medicine (NEJM), des chirurgiens vasculaires ont analysé des plaques carotidiennes prélevées chez des patients opérés. Ces dépôts, généralement composés d’un mélange de graisses (cholestérol), de cellules inflammatoires, de tissus fibreux et de calcaire, se forment à l’intérieur des deux grosses artères situées de chaque côté du cou. Avec le temps, ils peuvent les rétrécir, réduisant le flux sanguin vers le cerveau, ou se rompre, provoquant un accident vasculaire cérébral.
En analysant ces plaques, les scientifiques ont parfois détecté des micros et nanoplastiques, surtout du polyéthylène et, plus rarement, du PVC. Quand c’était le cas, les patients présentaient, sur trente-quatre mois de suivi, un excès marqué d’événements cardiovasculaires majeurs, avec un risque relatif environ 4,5 fois plus élevé. Mais il s’agit d’une étude observationnelle, qui ne prouve pas la causalité. Surtout, comme le rappellent les auteurs, l’absence de groupe témoin empêche toute conclusion définitive. Les particules observées, de même type, quel que soit le sujet, peuvent aussi provenir de la salle d’opération ou du matériel chirurgical lui-même, souvent en plastique.
Nos cerveaux infiltrés ?
Dans Nature Medicine, des neuropathologistes de l’Université du Nouveau-Mexique ont, pour la première fois, détecté des nanoplastiques dans le cerveau humain post-mortem. Du polyéthylène, dans les trois quarts des cas, mais aussi du polypropylène, du PVC et du polystyrène. Les concentrations mesurées y sont très élevées, 7 à 30 fois plus que dans le foie ou les reins, et elles auraient augmenté de 50 % entre 2016 et 2024 ! Pire, chez les personnes atteintes de démence (Alzheimer ou démence vasculaire), les niveaux cérébraux sont cinq fois supérieurs aux autres !
Mais l’étude présente aussi des limites majeures. Les contrôles destinés à repérer d’éventuelles contaminations sont incomplets : l’eau et les planches à découper en polyéthylène utilisées pourraient constituer des sources de particules, tout comme les lavages des tissus — réalisés différemment pour les cerveaux sains et ceux atteints de démence. La forte proportion de polyéthylène pourrait ainsi refléter une contamination liée à l’utilisation d’une planche à découper en plastique plutôt qu’une accumulation réelle. L’uniformité des types de polymères détectés, quel que soit l’âge ou l’exposition supposée, ne plaide pas non plus en faveur d’une bioaccumulation progressive.
En résumé, si cette étude met en évidence la possible présence de microplastiques dans le cerveau, elle ne permet pas de confirmer ni leur origine, ni un lien causal avec la démence ou d’autres pathologies. Les auteurs eux-mêmes rappellent qu’il faudra des protocoles plus robustes pour lever ces incertitudes.
L’eau en bouteille, la source du mal ?
Reste à comprendre d’où viennent ces particules et dans quelle mesure elles franchissent nos barrières de protection. Début janvier, Le Monde accusait sans nuance l’eau en bouteille, « massivement polluée par des nanoparticules de plastique ». Problème, l’étude à laquelle le journal se réfère, si elle constitue une nouvelle approche prometteuse pour identifier et quantifier les nanoplastiques, est loin d’être sans faille. L’eau de référence utilisée comme témoin contenait d’ailleurs plus de particules que l’eau en bouteille testée !
Le nettoyage du matériel avec cette eau de laboratoire contaminée pouvait par ailleurs augmenter artificiellement la concentration mesurée dans l’eau en bouteille… Difficile, dans ces conditions, de savoir quelle part des particules en proviennent… et de ne pas s’interroger sur la proportionnalité de l’emballement médiatique.
Emballement qui refait surface ces derniers jours avec la mise en cause de Contrex et Hépar par Médiapart, qui dénonce la contamination aux microplastiques de leurs eaux par les décharges sauvages de Nestlé. Laisser du plastique se dégrader dans l’environnement peut effectivement polluer les sols et la nappe phréatique, même si ce processus, très lent, a peu de chances d’avoir lieu en quelques décennies seulement. Il faudra attendre la parution du rapport de l’OFB, sur lequel se fonde l’article, pour en juger.
D’autres sources bien identifiées
Souligner les limites des articles scientifiques et la façon dont ils sont relayés dans les médias ne remet pas en cause la réalité de la présence de ces microparticules dans l’environnement. Un rapport de référence de l’institut néerlandais RIVM pointe trois contributeurs majeurs : l’usure des pneus sur la route (pour le moment augmentée par les voitures électriques, au poids moyen supérieur à celui des voitures thermiques), les granulés industriels qui servent de matière première, et la fragmentation des déchets plastiques. Viennent ensuite les peintures, les textiles et quelques autres usages. Réduire ces flux en amont a des bénéfices documentés pour l’environnement et, possiblement, pour la santé, même si cela reste à prouver. Ces mesures peuvent guider l’action publique, en attendant une évaluation plus précise des risques pour la santé humaine, même si les coûts inhérents à ces décisions doivent être évalués.
Moins médiatisée que l’eau en bouteille, l’inhalation est pourtant une voie d’exposition probable. Les particules et fibres issues des textiles, des matériaux domestiques et des poussières intérieures composent un cocktail auquel nous sommes exposés en continu, notamment dans les espaces clos. Une « revue systématique » parue en 2024 — et plus récemment un article publié en juillet 2025 par une équipe de recherche française —, souligne les larges incertitudes sur les doses réellement inhalées et déposées dans les voies respiratoires, mais confirme que la pollution de l’air intérieur n’est pas à négliger. Là encore, la priorité est de standardiser les méthodes et d’évaluer les risques associés à cette exposition, en fonction des sources de contamination.
C’est également ce que souligne l’OMS dans son dernier rapport sur les expositions par inhalation et par l’alimentation, estimant que les données actuelles sont trop limitées et disparates pour évaluer clairement les risques. Elle appelle à mieux mesurer les expositions réelles, à harmoniser les méthodes d’analyse et à poursuivre l’amélioration des procédés de production d’eau potable, où les enjeux microbiologiques restent prioritaires. Une position de prudence : l’incertitude ne signifie pas l’innocuité, mais elle invite à éviter les conclusions hâtives et alarmistes.
Des gestes simples, plutôt que des discours alarmistes
Informer sans jouer sur la peur, c’est rappeler qu’un contaminant détecté dans un tissu ne prouve pas qu’il provoque une maladie. Mais aussi qu’on ne peut pas déduire d’un simple comptage de particules dans une bouteille d’eau qu’elles finiront dans notre cerveau. C’est aussi hiérarchiser les priorités. Oui, la pollution plastique exige des mesures fortes pour l’environnement et l’industrie ; oui, les soupçons d’impact sur la santé justifient d’accélérer la recherche et le suivi médical ; mais non, on ne peut pas, à ce stade, établir un lien avec la démence ou donner des conseils médicaux précis.
Aujourd’hui, hormis une norme « d’attente » trop généraliste et peu pertinente, il n’existe toujours pas de méthode standardisée pour extraire, mesurer et identifier les microplastiques, ce qui rend les études difficilement comparables entre elles. Ce travail est en cours au niveau européen et international, mais il prendra du temps. Or pour informer, il faut s’appuyer sur des études solides, capables de détecter les microplastiques avec rigueur et de limiter les erreurs. Puis expliquer clairement ce que l’on ne sait pas encore — comme la relation dose-effet chez l’humain, l’importance des nanoplastiques par rapport aux microplastiques, ou le rôle des additifs et des autres polluants présents dans le matériau.
Enfin, mettre en avant les actions qui font consensus. En avril, l’Europe a ainsi adopté un accord pour réduire les fuites de granulés industriels. Elle a également imposé des restrictions dans l’utilisation de microplastiques intentionnellement ajoutés. Reste à essayer de réduire les particules liées à l’usure des pneus et à faire la promotion de gestes simples du quotidien, comme éviter de chauffer des aliments dans des plastiques non prévus à cet usage, privilégier la réutilisation plutôt que le jetable, et si c’est le cas, trier ses déchets. Par contre, privilégier l’eau du robinet ne limite pas forcément l’exposition aux microplastiques, puisqu’elle passe dans des tuyaux qui en sont constitués.
Tout ceci est moins spectaculaire qu’un titre alarmiste, plus utile pour la santé publique, et plus fidèle à l’état réel des connaissances. Malheureusement, nous assistons à un cercle vicieux. Les médias mettent en lumière les études les plus anxiogènes, au risque d’influencer négativement le comportement des consommateurs et d’alimenter la défiance envers la science, en entretenant la confusion entre hypothèse et certitude. Pour avancer, celle-ci a besoin de temps, de transparence et de sérénité. Surtout pas de frénésie médiatique.
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