À la rédac, quand on parle de jeux d’horreur indés de qualité, on a souvent le nom de Szymanski qui ressort. Le créateur de Dusk, The Pony Factory et qui a aussi participé au développement de Gloomwood, remet le couvert cette fois-ci avec Butcher’s Creek, un First Person Slasher inspiré de Condemned avec un système de combat axé sur les armes de mêlée. Âmes sensibles s’abstenir : violent, gore et bestial, ce jeu est tout bonnement le défouloir qu’on attendait en ce début d’année.
Genre : First Person Slasher | Développeur : David Szymanski | Éditeur : David Szymanski | Plateforme : Steam | Prix : 9,75 € | Langues : Anglais | Date de sortie : 23/01/2025 | Durée : 3 à 4 heures.
Test effectué sur une version commerciale.
Si j’avais un marteau
Vous incarnez un homme atteint d’une paraphilie un peu particulière qui, après avoir reçu un mystérieux appel, se rend dans la ville de Butcher’s Creek dans le but de trouver des cassettes vidéo de snuff. Malheureusement, tout ne se passe pas comme prévu : vous tombez dans un piège. Assommé, vous vous réveillez nu dans une cage, destiné à devenir la prochaine victime d’un snuff movie réalisé par une bande de cultistes. En lisant les différentes notes éparpillées un peu partout, vous en apprendrez davantage sur l’histoire, mais aussi sur la manière de progresser. Ignorer ces indices, c’est risquer de vous perdre. Heureusement, même si tout est en anglais, vous ne devriez pas rencontrer trop de difficultés pour avancer.
On ne va pas se mentir, si on joue à Butcher’s Creek, ce n’est pas pour passer notre temps à étudier l’anglais. Ici, chez NoFrag, on aime le sang qui gicle et ça nous fait marrer. Notre protagoniste aussi aime la violence, et vous devrez en abuser pour survivre. En effet, le développeur a implémenté une mécanique aussi originale qu’humoristique : c’est en prenant en photo l’hémoglobine de vos victimes que vous regagnerez de la vie. De la simple tache de sang contre un mur aux scènes de torture, chaque cliché vous fera reprendre du poil de la bête. De plus, accumuler des cassettes vidéo augmentera votre barre de vie. Le système de sauvegarde et l’ouverture de certaines portes fonctionnent également avec ces cassettes, il sera donc nécessaire de bien chercher afin d’en dénicher un maximum. J’ai trouvé cette mécanique super intéressante, surtout pour un jeu avec une durée de vie assez courte.
Faites votre choix
Pour faciliter votre progression parmi les nombreux niveaux tous aussi réussis les uns que les autres, vous pourrez compter sur une douzaine d’armes au corps-à-corps plus ou moins solides. Ainsi, vous allez pouvoir fracasser vos ennemis à coups de clé à molette dans la tronche, les éclater à l’aide de tuyaux décrochés des murs, ou encore à grands coups de marteau. D’autres objets de l’environnement, plus ou moins puissants, peuvent également être lancés sur les ennemis, comme des lames de scie circulaire, par exemple, ou encore des bidons d’essence qui font beaucoup de dégâts à l’impact. Le système de parade avec vos armes est assez réussi et vous récompense par le fait de récupérer votre endurance. Chaque arme possède un temps de parade et une vitesse d’exécution différentes, ce qui rend les combats plutôt intéressants. Le feeling est aussi très réussi, et on prend plaisir à frapper nos adversaires jusqu’à briser nos armes de fortune – chacune ayant sa propre résistance. Attention à ne pas se retrouver à court, car même si l’on dispose d’un coup de pied dévastateur, celui-ci puise beaucoup dans notre endurance.
Côté méchants, plus on avance dans le jeu, plus ils seront nombreux et forts. Certains d’entre eux portent même des casques de soudeur, vous empêchant de leur asséner des coups à la tête. On peut également donner un coup de pied, ce qui permet de repousser brièvement vos ennemis et balancer les objets assez loin pour leurs infliger des dégâts. Et le flash du polaroïd aveuglera temporairement vos cibles. Toutes ces petites mécaniques de combat mises bout à bout offrent, in fine, de nombreux choix d’exécution, ce qui rend les combats vraiment sympathiques.
Une ambiance au top
L’ambiance visuelle et sonore sont aussi deux gros points forts du jeu. La direction artistique est clairement une réussite, avec des décors lugubres, froids et sombre, renforcés par le filtre VHS dégueu, qui fait évidemment référence aux snuff movies. Certes, on notera certains couloirs étroits, parfois labyrinthiques, mais ils ne viendront finalement pas tant entraver notre progression. Viennent s’ajouter à ça des sons et des musiques qui feront rougir certains jeux AAA. Andrew Hulshult, le compositeur derrière Amid Evil, Dusk, Prodeus ou encore les DLC The Ancient Gods pour DOOM: Eternal (rien que ça !) prouve une fois de plus qu’il maîtrise son sujet. Il nous offre ici des sons qui vont tout bonnement vous donner des frissons. Mention spéciale pour la musique de fin qui m’a vraiment fait bouger la tête et donné le sourire alors que j’étais dégoûté d’avoir terminé le jeu.
En plein dans le mille
Malgré une durée de vie ne dépassant pas les quatre heures, David Szymanski réussit tout de même à intégrer tous les ingrédients nécessaires à la recette d’un très bon jeu. Les combats sont brutaux et le gameplay, très efficace. Il se permet même d’ajouter une mécanique humoristique pour regagner de la vie, qui participe à l’ambiance gore et crado du titre. L’inspiration de certains Resident Evil, mais aussi de Manhunt et Condemned, plaira aux amateurs du genre. Alors pour un peu moins de dix euros, autant s’en payer une bonne tranche.
Si Butcher’s Creek vous fait de l’œil, vous pouvez bénéficier de 15 % de réduction pour la semaine de sa sortie sur Steam, ce qui le fait à moins de 9 € jusqu’au 6 février.
Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam ? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à trier le bon grain de l’ivraie.