J'aimerais corriger une fausse information que je vois régulièrement circuler à propos de Bluesky, l'un des concurrents de Twitter.
Bluesky est souvent présenté, y compris par une partie de la presse tech, comme "l'alternative à Twitter de Jack Dorsey". Sous-entendu : Dorsey joue un rôle actif dans le développement Bluesky. Il est exact que Jack Dorsey a joué un rôle déterminant dans la création de Bluesky. Et même si le narratif du "Twitter de Musk contre Bluesky de Dorsey contre Threads de Zuckerberg" est fort croustillant, il est tout simplement faux que Dorsey joue encore un rôle actif dans Bluesky.
Dorsey est membre du conseil d'administration de l'entreprise qui développe Bluesky. Et c'est tout. La PDG est Jay Graber, une femme qu'il serait peut-être bien de ne pas invisibiliser davantage. Et Dorsey n'a aucune implication dans le développement quotidien de Bluesky.
Il suffit de se rendre sur le site de Bluesky pour vérifier l'information :
What is the corporate structure of Bluesky?
Bluesky, the company, is a Public Benefit Corporation. It is owned by Jay Graber and the Bluesky team. Jack Dorsey and Jeremie Miller serve on the board, along with Jay. Find past public statements we have made about Bluesky PBC's governance and structure in our original announcement, other posts on our blog, and onsocialmedia.
On apprend également que Bluesky est la propriété de "Jay Graber et de l'équipe de Bluesky". Donc pas de Jack Dorsey. On y apprend également que Bluesky est une Public Benefit Corporation, une forme juridique américaine qui ajoute à la recherche du profit la poursuite d'un objectif d'utilité publique.
Bluesky n'est pas parfait. On peut avoir des critiques légitimes à faire. J'en ai.
On peut également avoir des critiques légitimes à faire à l'égard de Dorsey. J'en ai. Beaucoup. La mauvaise gestion de Twitter ne date pas de Musk, loin s'en faut. Dorsey a été un PDG particulièrement incompétent. Le fait qu'il ait joué un rôle déterminant dans le rachat de Twitter par Musk parachève par un gigantesque feu d'artifice d'incompétence sa propre gestion calamiteuse.
Mais ces critiques, ou d'autres, ne sont pas des raisons pour inventer des faits qui n'en sont pas. Et encore moins pour les propager, surtout lorsque l'on dit lutter contre la désinformation. Dorsey a joué un rôle actif dans Bluesky, mais ça n'est plus le cas aujourd'hui.
Rendez-vous jeudi 21 septembre 2023 de 20h à 21h pour le prochain Café de L'Économiste Sceptique
Mon invité est le chercheur en psychologie Nathanael Larigaldie. Nous aborderons les accusations de fraude scientifique à l'encontre de Dan Ariely et Francesca Gino.
Dans le premier article du diptyque, en lien ci-dessous, j'ai montré que X, anciennement Twitter, perd régulièrement des places dans le classement des applications les plus téléchargées sur l'App Store, en France comme aux États-Unis. Ces données, que m'a gentiment et gracieusement fourni Appfigures, suggèrent que les externalités de réseau sur lesquelles X est bâti sont en train de se déliter.
Si les externalités de réseau de X sont bel et bien en train de se déliter, sans changement rapide et substantiel de la stratégie d'Elon Musk, à moyen terme X est condamné. Pour autant, il existe un scénario dans lequel le délitement des externalités de réseau de X peut prendre une forme catastrophique : s'il existe une alternative crédible vers laquelle les utilisateurs de X peuvent migrer sans avoir préalablement besoin de se coordonner.
Comme je l'écrivais à la fin du premier article, des données suggèrent que Threads, le concurrent de X récemment lancé par Meta, pourrait être cette alternative crédible. De la même manière que Facebook a remplacé Myspace, ou que Reddit a remplacé Digg, Threads pourrait remplacer X. Dans l'article d'aujourd'hui, j'explique sur quoi je fonde cette suspicion.
Un scénario de délitement catastrophique
De mon point de vue, les conditions pour que X connaisse un scénario de délitement catastrophique de ses externalités de réseau semblent se mettre en place.
Par "délitement catastrophique", je fais référence à l'expression anglo-saxonne "catastrophic failure" : un délitement relativement rapide, qui ferait considérablement diminuer le nombre d'utilisateurs actifs et dont X ne se remettrait pas. Le (probable) délitement actuel ressemble à une fuite qui vide petit à petit le lac de retenue d'un barrage. La fuite est réelle, elle a des effets négatifs, mais elle est réparable. Un délitement catastrophique ressemble à la rupture du barrage : la rupture vide le lac beaucoup plus rapidement, et le barrage est définitivement inutilisable ensuite.
Lorsque les externalités de réseau se délitent de manière non catastrophique, les utilisateurs cessent petit à petit d'utiliser le réseau. C'est un problème que connaissait déjà Twitter avant son rachat. Dans ce scénario, le réseau se meurt à petit feu. Lorsqu'un délitement catastrophique survient, le volume des départs est beaucoup plus important, et se concentre sur une période beaucoup plus brève.
Il est plus probable qu'un délitement catastrophique survienne s'il existe une alternative crédible à la plateforme en train de se déliter. Je vous renvoie à l'article 117 pour le mécanisme par lequel les externalités de réseau se délitent, et en particulier le mécanisme du cercle vicieux.
Lorsqu'il existe une alternative crédible à une plateforme qui se délite, cette alternative peut devenir un point focal. En théorie des jeux, un point focal désigne une décision identique prise par de nombreux utilisateurs sans qu'ils aient besoin ni de se coordonner, ni de communiquer, entre eux. Dans le cas présent, la décision des utilisateurs de X serait "je migre de X vers le réseau social alternatif Y". Myspace, ou Digg, n'ont pas vu leurs externalités de réseau se déliter à la suite de l'organisation d'une sorte de vaste campagne de migration des utilisateurs. Les utilisateurs ont tout simplement migré par eux-mêmes vers le réseau social concurrent. Une telle migration est extrêmement dangereuse pour la plateforme qui la subit : une fois la migration enclenchée, elle est difficile, pour ne pas dire impossible, à arrêter.
Est-ce que l'un des concurrents de X est en capacité à incarner une alternative crédible, et donc à le remplacer ? D'après moi, les données d'Appfigures suggèrent que oui.
Des concurrents qui profitent des décisions impopulaires de Elon Musk
Dans le premier article du diptyque, j'ai étudié le classement de X parmi les applications les plus téléchargées de l'App Store, en France et aux États-Unis. Appfigures m'a également transmis les données du classement de trois concurrents de X : Mastodon, Bluesky et Threads. Que disent ces données ?
Commençons par Mastodon. Il est difficile de suivre le classement de Mastodon dans l'App Store. En plus de l'application officielle, il est possible d'utiliser Mastodon avec de nombreuses applications tierces — comme Ivory, Ice Cubes ou encore Mona. Sauf erreur de ma part, les données d'Appfigures ne permettent pas d'agréger les classements des différentes applications qui permettent d'utiliser Mastodon en un classement unique. Je me suis donc contenté du classement de l'application officielle, considérant que c'est le moins mauvais proxy à ma disposition. On peut voir les données de classement de l'application officielle comme la borne inférieure de la véritable popularité de Mastodon dans l'App Store.
Comme le montre la Figure 1, le classement de Mastodon a massivement augmenté depuis le rachat de Twitter par Elon Musk, passant du top 400 au top 25. La baisse dans le classement entre janvier et juillet est d'après moi difficile à interpréter : est-ce une baisse de la popularité de Mastodon ? Ou est-ce que les applications alternatives à l'application officielle ont attiré des utilisateurs qui utilisaient auparavant l'application officielle ?
La Figure 1 montre également que le classement de l'application officielle Mastodon augmente à chaque fois qu'une décision impopulaire est prise, ou annoncée, par Elon Musk sur X.
Le deuxième concurrent pour lequel Appfigures m'a transmis des données est Bluesky. Contrairement à Mastodon, qui existe depuis 2017, Bluesky n'est arrivé que mi-avril (et non, Bluesky n'est pas vraiment "l'alternative à Twitter de Jack Dorsey"). La Figure 2 montre un phénomène similaire à celui que connaît Mastodon : Bluesky remonte dans le classement à chaque décision impopulaire de Elon Musk.
Le troisième et dernier concurrent pour lequel j'ai des données est Threads. Threads a été lancé par Meta le 5 juillet 2023, avec l'objectif explicite de concurrencer Twitter. Threads n'étant pas encore disponible dans l'Union Européenne, je n'ai que le classement aux États-Unis. Après un lancement ayant pulvérisé le record d'adoption d'un produit tech, la Figure 3 montre que Threads a vu son classement chuter. Il est cependant reparti à la hausse fin juillet, lorsque Elon Musk a annoncé que Twitter allait être renommé X. Et contrairement à Mastodon et Bluesky, le classement de Threads n'a pas baissé ensuite.
Que ce soit pour Mastodon, Bluesky ou Threads, les données montrent qu'à chaque décision impopulaire annoncée, ou prise, par Elon Musk sur X, le classement des concurrents de X s'améliore soudainement. Ces pics suggèrent qu'un nombre substantiel d'utilisateurs de X cherchent activement une alternative à X. Si cette interprétation est correcte, chaque nouvelle décision impopulaire agit possiblement comme une "force" supplémentaire appliquée sur les externalités de réseau de X. Ce qui les fragilise chaque fois un peu plus.
Pour autant, l'amélioration du classement des concurrents de X ne dure pas. Sauf pour Threads. Ce qui devrait terrifier les gestionnaires de X.
Est-ce que Threads remplacera X ?
Il me semble que Threads est le candidat le plus probable pour remplacer X. Je suspecte même que Threads ait d'ores et déjà commencé à s'installer comme alternative crédible.
Notez bien que mon analyse n'exprime pas mes préférences personnelles. En réalité, c'est même tout l'inverse : même si j'ai des critiques vis-à-vis de Mastodon, je préfèrerais que ce soit Mastodon, ou pourquoi pas Bluesky, qui remplace X. Mais le scénario que je préfère, et le scénario qui est d'après moi le plus probable, ce ne sont pas des synonymes. J'ai lu trop d'analyses, notamment de partisans de Mastodon, fondées sur des biais de confirmation et autres raisonnements motivés, où l'auteur confond le résultat qu'il aimerait voir, avec le résultat le plus probable. C'est une erreur que j'essaie d'éviter ici.
Commençons par rappeler une évidence : pour le moment, aucun concurrent à X n'a atteint un nombre comparable d'utilisateurs. Mastodon et Bluesky sont en croissance, et tout laisse à croire que Threads connaît une trajectoire normale pour un produit nouvellement lancé. Néanmoins, X a entre 200 et 250 millions d'utilisateurs mensuels actifs. Mastodon, 1.8 million. Bluesky a un million d'utilisateurs en tout. Et pour Threads, il y a sans doute entre 10 et 30 millions d'utilisateurs mensuels actifs.
Cela étant, Threads est dans une position différente que Mastodon et Bluesky. Cette position se voit dans les Figures 1, 2 et 3. Vous aurez peut-être remarqué que le classement de Mastodon et Bluesky est leur classement dans la catégorie "Social networking". Le classement de Threads est son classement toutes catégories d'applications confondues.
La raison est simple : à part pour quelques jours, ni Mastodon, ni Bluesky, n'apparaissent dans le classement toutes catégories d'applications confondues. Leur bon classement dans la catégorie "Social networking" n'est pas suffisant pour les faire émerger dans le classement général. Ni Mastodon, ni Bluesky, n'ont suffisamment d'utilisateurs pour que le téléchargement de leur application respective n'intègre le classement général de l'App Store.
Pour Threads, en revanche, l'histoire est bien différente. Même si l'application a connu une baisse (normale) du nombre d'utilisateurs mensuels actifs après son lancement (aucun produit n'a un taux de rétention de 100 %, ça n'existe juste pas), elle a sans doute plusieurs dizaines de millions d'utilisateurs actifs. Moins de deux mois après son lancement. Sans être disponible dans l'Union Européenne. Et avec des fonctionnalités vraiment limitées par rapport à ses concurrents. Threads a d'ores et déjà une tout autre échelle que Mastodon ou Bluesky.
Surtout, la Figure 4 suggère que Threads est d'ores et déjà en train de s'installer comme une alternative crédible à X.
Contrairement à Mastodon et Bluesky, le classement de Threads n'a pas baissé une fois le choc de la décision impopulaire de Elon Musk passé. Un nombre important de personnes continuent à télécharger Threads, ce qui suggère que le nombre d'utilisateurs mensuels actifs de Threads augmente.
Par ailleurs, le classement de Threads a une dynamique différente du classement de X. X perd régulièrement des places dans le classement, et ce, depuis plus d'un an. Threads est dans le top 3, et s'y maintient malgré la baisse de fin juillet. La dynamique de Threads est cohérente avec celle d'une plateforme qui gagne des utilisateurs. La dynamique de X est cohérente avec celle d'une plateforme qui perd des utilisateurs.
Enfin, lorsque Threads a connu son classement le plus bas, l'application est malgré tout restée mieux classée que X. Même au plus bas, il y avait davantage de téléchargements de Threads que de X.
D'après moi, l'ensemble de ces données sont cohérentes avec un scénario dans lequel Threads est en train de devenir un point focal alternatif à X. Dans ce scénario, Threads accrète à un bon rythme de plus en plus d'utilisateurs, dont un certain nombre viennent de X. Plus Threads accrète des utilisateurs, plus Threads se rapproche du point où il atteint la masse critique d'utilisateurs permettant à ses externalités de réseau de s'emballer. Si Threads atteint cette masse critique, il est d'après moi très probable que survienne une sorte de migration de masse de X vers Threads. Si cette migration survient, et dans la mesure où les externalités de réseau sont stables, il serait virtuellement impossible pour X de rebâtir les siennes. X ne se relèverait sans doute pas d'une telle migration.
Voilà pourquoi je pense que Threads est le réseau social le plus susceptible de remplacer X.
Pour autant, je ne fais pas de prévision, ni de prédiction, sur l'avenir de X. Je n'ai pas de boule de cristal. Mon propos n'est pas de dire que X va nécessairement se déliter, ni que Threads va nécessairement remplacer X. Ce que je dis, c'est que les données d'Appfigures, lorsqu'on les interprète avec un peu de science économique et, je l'espère, suffisamment de prudence, suggèrent que les externalités de réseau sur lesquelles X est bâti sont en grand danger de délitement catastrophique — au profit de Threads.
Rendez-vous dans un ou deux ans voir comment le marché du micro-blogging aura évolué.
En conclusion
J'aimerais finir par deux précisions.
La première précision est que même dans un scénario de délitement catastrophique, le délitement de X ne sera pas instantané. De la même manière qu'un avion dont les moteurs s'arrêtent en plein vol plane avant de s'écraser, un réseau de la taille de X ne se délite pas en un claquement de doigts. L'inertie est telle qu'il faudra du temps pour que le délitement s'opère complètement. Un délitement catastrophique accélèrera la vitesse du délitement, mais probablement pas au point d'en faire un délitement "instantané".
La deuxième précision est que si Threads remplace X, ça ne sera paradoxalement pas une mauvaise nouvelle pour Mastodon. En fait, ce serait même plutôt une bonne nouvelle pour Mastodon. Les deux plateformes sont bâties sur le même protocole — ActivityPub. Concrètement, les utilisateurs de l'une pourront interagir avec les utilisateurs de l'autre. Si Threads attire des centaines de millions d'utilisateurs, les utilisateurs de Mastodon profiteront, eux aussi, de ce nouvel écosystème.
Pour Bluesky, le remplacement de X par Threads serait en revanche une mauvaise nouvelle. À l'origine, Bluesky est un projet (de… Twitter) consistant à développer un protocole alternatif à ActivityPub — AT Proto. Bluesky est bâti sur AT Proto, et pour cette raison, Bluesky n'est compatible ni avec Mastodon, ni avec Threads. Et AT Proto est vraiment trop différent d'ActivityPub pour que Bluesky puisse s'y interfacer facilement.
Voilà pour ce dytique. J'espère que mon exploration des externalités de réseau vous aura intéressé. Si c'est le cas, n'hésitez pas à m'en faire part, ainsi qu'à partager les deux articles autour de vous.
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C’est ce que rapporte Lawrence Abrams dans un article sur Bleeping Computer.
Les arnaques que promeuvent ces publicités auraient déjà fait perdre des dizaines de millions de dollars à des personnes qui détiennent des cryptomonnaies.
Il est particulièrement choquant qu’une plateforme comme X contienne un tel volume de publicités qui font la promotion d’arnaques. Soit les systèmes de X, dévastés par les coupes arbitraires décidées par Elon Musk, sont incapables d’identifier qu’il s’agit d'arnaques. Soit X sait qu’il s’agit d’arnaques, mais a tellement besoin de liquidités que la plateforme ferme les yeux sur de telles pratiques. Les deux hypothèses sont plausibles. Et l’une comme l’autre n'est flatteuse ni pour X, ni pour Elon Musk.
C’est ce que rapportent Emily Glazer et Kirsten Grind dans un article détaillé publié dans le Wall Street Journal. Il y a des rumeurs anciennes et persistantes au sujet d’une possible consommation de drogues par Elon Musk. L’article confirme ces rumeurs. Elon Musk consomme régulièrement de la ketamine, de l’ecstasy, des champignons hallucinogènes, du LSD et de la cocaïne.
Considérant les risques juridiques associés à publier un tel article, je suppose que le Wall Street Journal a une enquête en acier, qui résistera à un éventuel procès intenté par Elon Musk.
En plus d’expliquer son comportement erratique et les nombreuses décisions catastrophiques qu’il a pris chez X, anciennement Twitter, ainsi que chez Tesla, la consommation de drogues d’Elon Musk entre en violation à la fois du règlement intérieur des entreprises qu’il dirige, et de la réglementation fédérale aux États-Unis. Les conséquences de la publication de cet article pourraient être considérables pour Elon Musk, qui pourrait perdre la direction de nombre de ses entreprises. Sans parler de possibles poursuites judiciaires.
Que vont faire les conseils d’administration des entreprises d’Elon Musk, et l’État fédéral américain ? D’après moi, c’est ça la question importante désormais. Je ne serais pas surpris qu’il y ait de nouveaux développements, potentiellement majeurs, au cours des prochaines semaines et des prochains mois.
Après quasiment un an en beta fermée, le réseau social Bluesky est désormais accessible à toutes et tous.
Si vous n'avez pas déjà un compte sur Bluesky, la méthode pour en créer un est simple : il vous suffit de vous rendre sur bsky.app et de vous laisser guider. D'expérience, Bluesky est un endroit beaucoup plus sain que X, anciennement Twitter.
Concrètement, Threads appliquera une étiquette Politique aux comptes qui publient régulièrement du contenu politique. Les publications des comptes étiquetés ne seront pas recommandées aux comptes qui ne les suivent pas.
Les personnes qui souhaitent avoir des recommendations de contenu politique dans leur flux algorithmique pourront activer une option dans les réglages. Par défaut, l'option sera désactivée. Par ailleurs, le contenu des comptes étiquetés qu'une personne suit déjà ne sera pas masqué dans le flux algorithmique.
Pour ma part, je trouve que c'est une excellente décision de la part de Meta, au moins sur le principe. Twitter a été en partie ruiné par des comptes politiques toxiques qui vivent pour récolter des likes, des reposts et des abonnements. Ils ne travaillent pas, peu, ou mal. Ils ont les pires comportements antisociaux. Des articles scientifiques montrent d'ailleurs que les comptes les plus partisans se comportent de manière toxique dans tous les contextes, pas seulement lors de discussions politiques.
La contribution de ces comptes au débat paraît bien minime. Si vous faites partie de la communauté sceptique et que vous fréquentez, ou avez fréquenté, Twitter, vous avez certainement une longue liste de comptes en tête pour illustrer ce phénomène.
Les plateformes ont intérêt à réduire la probabilité que ces comptes nuisent aux autres utilisateurs et utilisatrices. Leur rendre la vie difficile, par exemple en n'amplifiant pas leur contenu, va dans cette direction.
Je ne sais pas si cette politique de Meta produira les effets escomptés. Je le souhaite. A minima, elle me semble prometteuse, car elle a le potentiel pour étouffer ces comptes politiques toxiques avant qu'ils ne ruinent Threads comme ils ont ruiné, et ruinent encore, Twitter.
Il faudra cependant prêter attention à son implémentation. Le flux algorithmique de Threads est notoirement mauvais. La modération de Threads est également bien médiocre. Le principe de cette politique est bon. Mais il faudra voir comment Meta traduira concrètement cette décision.
Bibliographie
Mamakos, Michalis, et Eli J Finkel. 2023. « The social media discourse of engaged partisans is toxic even when politics are irrelevant ». PNAS Nexus 2 (10): pgad325. https://doi.org/10.1093/pnasnexus/pgad325.
Quiconque utilise encore X en aura fait l'expérience : la plateforme est submergée par des acteurs inauthentiques — concrètement, des bots. Qui n'a pas eu des quantités industrielles de "Hannah" dans ses notifications au cours des derniers mois ?
Pour autant, les anecdotes personnelles ne suffisent pas pour affirmer que X a un problème généralisé d'activité inauthentique. Pour faire une telle affirmation, il est nécessaire de recourir à des données. Une entreprise spécialisée vient de publier de telles données. Ce qu'elles montrent est aussi choquant que catastrophique.
La semaine dernière, aux États-Unis a eu lieu le Super Bowl. Il s'agit d'un évènement majeur de football américain. L'édition de cette année a battu des records d'audience. Y compris sur X, c'est en tout cas ce qu'a déclaré l'entreprise. Pour autant, dans quelle mesure l'activité sur X lors du Super Bowl était réellement de l'activité humaine ?
D'après CHEQ, une entreprise spécialisée dans la détection de trafic inauthentique et la lutte contre la fraude publicitaire en ligne, pendant le Super Bowl de 2024, le trafic provenant de X à destination des sites Internet de ses clients était constitué de bots à hauteur de 75 %. Vous avez bien lu : les trois-quarts du trafic provenant de X à destination du site Internet des clients de CHEQ était inauthentique.
À titre de comparaison, voici la part de trafic inauthentique mesuré par CHEQ pour d'autres plateformes :
TikTok, Super Bowl de 2024 : 2.56 %
Facebook, Super Bowl de 2024 : 2.01 %
Instagram, Super Bowl de 2024 : 0.73 %
Twitter, Super Bowl de 2023 : 2.81 %
J'ai fait deux graphiques pour illustrer l'ampleur du problème. La Figure 1 reprend les données ci-dessus.
La Figure 2 reprend les mêmes données que la Figure 1, et j'ai ajouté les données de X pour 2024.
Il ne me semble pas utile de commenter ce qui différencie la Figure 1 de la Figure 2.
CHEQ a également publié des données portant sur la part du trafic inauthentique pendant le mois de janvier 2024 :
TikTok : un peu plus de 2.6 %
Facebook : un peu plus de 2 %
Instagram : 0.96 %
X : 31.82 %
Même en dehors d'évènements majeurs comme le Super Bowl, la Figure 3 montre à quel point X se distingue par le volume considérable de trafic inauthentique qui provient de la plateforme.
Voici comment Guy Tytunovich, le fondateur et PDG de CHEQ, commente les données :
I've never seen anything even remotely close to 50 percent, not to mention 76 percent. I'm amazed… I've never, ever, ever, ever seen anything even remotely close.
Ma traduction :
Je n’ai jamais rien vu de même vaguement proche de 50 %, sans parler de 76 %. Je suis estomaqué… Je n’ai jamais, jamais, jamais, jamais vu quelque chose de même vaguement proche.
Deux importantes précisions méthodologiques. La première est que l'on ne sait pas si les données de CHEQ sont représentatives : les données sont issues d'un échantillon constitué des sites Internet des clients de l'entreprise, plutôt que d'une sélection variée de sites Internet. La deuxième est que les données de CHEQ ne mesurent pas l'activité inauthentique directement sur X. Ce que mesurent les données de CHEQ, c'est la proportion du trafic provenant de X vers les sites de ses clients qui n'est pas authentique.
Ces précisions faites, les données de CHEQ vont néanmoins dans le sens de ce que rapportent de nombreux utilisateurs de X depuis des mois. Si X génère autant de trafic inauthentique vers des sites tiers, cela implique que l'activité inauthentique sur la plateforme est importante.
Les données de CHEQ montrent a minima que l'activité inauthentique sur X a significativement augmenté : à méthodologie relativement constante (les outils de détection de CHEQ) et à échantillon relativement constant (les sites Internet des clients de CHEQ), le trafic inauthentique en provenance de Twitter en 2023, puis de X en 2024, au cours du Super Bowl a été multiplié par… quasiment 27 !
En plus de sévèrement dégrader l'expérience utilisateur, et donc de diminuer encore l'utilité de la plateforme, l'augmentation significative de l'activité inauthentique sur X pose également un problème financier pour l'entreprise. Si des annonceurs achètent de la publicité, comment savoir si la publicité a été vue par des humains ou par des bots ? Acheter de la publicité pour qu'elle soit vue par des bots n'intéressera personne.
La lutte contre l'activité inauthentique était présentée par Elon Musk comme un objectif majeur lorsqu'il a racheté l'entreprise. C'est par exemple dans cet objectif qu'il a dynamité le système de vérification d'identité. Quasiment un an et demi plus tard, il me semble clair que l'activité inauthentique n'a pas disparue de X. Pire : la situation s'est considérablement dégradée. L'effort à faire pour corriger le tir sera sans doute considérable, s'il est un jour entrepris.
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Mise à jour le 17 février 2024 à 14:55 : la Figure 4 est triée dans l'ordre chronologique.
Color Effect Dial: MINI 99 features newly designed, intuitive controls including a Color Effect Dial with six effects – Faded Green, Warm Tone, Light Blue, Soft Magenta, Sepia, and Light Leak. Driven by LED lights within the camera, the Color Effect feature exposes the chosen color onto the INSTAX MINI instant film, creating the desired effect on the printed INSTAX MINI image.
Brightness Control Dial: This feature offers five distinct levels of brightness: the Light (“L+”) setting indicates the brightest exposure, the “L”, “D”, and “N” settings offer the normal range of brightness, and the Dark (“D-”) setting represents the darkest available brightness level.
Shooting Modes: A variety of shooting modes enhance the user experience, with Indoor Mode designed for low light situations, Sports Mode, which increases the shutter speed to grab the perfect action shot, Double Exposure Mode, which lets the user combine two images into one, and Bulb Mode, which increases the amount of light let in when creating the image, creating a brightened effect on the print.
The new Vignette Switch on the lens housing can be used to add an artistic shaded frame around the image subject for a softened effect. Additionally, a self-timer is at hand to help create the perfect group image, and MINI 99’s flash controls include auto mode, fill-in (flash will always fire regardless of lighting), red-eye removal, or the option to turn the flash off, depending on the user’s lighting situation.
The camera’s Landscape, Normal/Portrait, and Macro Focus Modes are easily accessible by adjusting the lens dial. Landscape Mode focuses on subjects positioned at a distance reference of “3.0m and beyond”. Macro Mode is perfect for close-ups and selfies at a distance reference of “0.3m to 0.6m”. Users can select Standard Mode for everything in between.
Grip and Tripod Mount: To enhance grip in even the most active image-making situations, MINI 99 comes with a precision-milled, Base Grip with Tripod Mount that also acts as a grip when attached to the camera (tripod sold separately).
Today Viltrox announced several new lenses at an event in China (in addition to the previously reported, not-yet-announced lenses). The new lenses will be available for Sony E and Nikon Z mount (Fuji X mount not confirmed yet):
An anonymous reader writes: Mozilla Firefox 124 looks like a small update that only updates the Caret Browsing mode to also work in the PDF viewer and adds support for the Screen Wake Lock API to prevent devices from dimming or locking the screen when an application needs to keep running. The Firefox View feature has been updated as well in this release to allow users to sort open tabs by either recent activity (default setting) or tab order. Also, Firefox 124 expands Qwant's availability to all languages in the France region along with Belgium, Italy, Netherlands, Spain, and Switzerland.
This release also adds support for using HTTP(S) and relative URLs when creating WebSockets, as well as support for the AbortSignal: any() static method, which takes an iterable of abort signals and returns an AbortSignal (more details are available here). For Android users, Firefox 124 enables the Pull to Refresh feature, which is now more robust than ever, by default and adds support for the HTML drag and drop API when using a mouse, which accepts plain text or HTML text by the drop operation from external apps.
For macOS users, this release uses the fullscreen API for all types of full-screen windows, promising a better match to the expected macOS user experience for full-screen spaces, the Menubar, and the Dock. If you want to disable this feature, you'll need to set the full-screen-api.macos-native-full-screen preference to false in about:config. For Windows users, this release adds the ability to populate the Windows taskbar jump list more efficiently. According to Mozilla, this change should allow for a "smoother overall browsing experience."
Sensor Tower a récemment publié des données sur le nombre d'utilisateurs quotidiens actifs de l'application mobile de X, anciennement Twitter. Les données montrent qu'aux États-Unis, le nombre d'utilisateurs quotidiens actifs de l'application mobile a diminué d'un peu moins de 25 % depuis que la plateforme a été rachetée par Elon Musk.
Au niveau mondial, les données de Sensor Tower montrent une baisse du nombre d'utilisateurs quotidiens actifs de X de 15 %.
La Figure 1 montre une tendance générale à la baisse : les applications mobiles de TikTok et Instagram voient également le nombre d'utilisateurs quotidiens actifs diminuer. Pour autant, X est la plateforme qui connaît, et de loin, la baisse la plus importante. La baisse s'est accélérée à l'été 2023, lorsque Elon Musk a renommé Twitter en X.
Bien qu'il ne s'agisse pas d'une variable directement comparable à celle mesurée par Sensor Tower, X prétend avoir 250 millions d'utilisateurs quotidiens actifs. Si la donnée est vraie, elle montre une stagnation depuis que Elon Musk a racheté la plateforme : Twitter rapportait à l'époque avoir 258 utilisateurs quotidiens actifs monétisables (qui est encore une variable différente).
À ma connaissance, les seules données qui ne montrent pas une diminution substantielle du nombre d'utilisateurs de X sont celles de X, de Elon Musk et de Linda Yaccarino.
Sans dire qu'elles sont nécessairement fausses, de mon point de vue, les données publiées par X ne sont pas crédibles. Dans la mesure où l'entreprise n'est plus cotée en bourse, elle ne prend aucun risque juridique à publier des données manipulées, voire fausses. Les données publiées par X vont à rebours de toutes les autres. Elon Musk comme Linda Yaccarino sont réputés pour tordre la réalité pour la faire correspondre à ce qu'ils aimeraient qu'elle soit. Enfin, les anecdotes montrant que des communautés entières ont quitté la plateforme s'accumulent.
Pour ma part, le nombre d'abonnés à mon compte Twitter francophone @EcoSceptique a commencé à diminuer depuis octobre 2022. Depuis 2016, je n'ai jamais connu un tel phénomène.
Pour finir, je serais curieux d'avoir d'autres données sur l'activité sur la plateforme que celles mesurant les utilisateurs actifs.
Par exemple, sur Mastodon, le nombre d'utilisateurs mensuels actifs diminue (Figure 3a), ce qui pourrait laisser penser que la plateforme devient une sorte de ville fantôme. Or, le nombre de publications se maintient à un niveau élevé (Figure 3b), ce qui fait augmenter le nombre moyen de publications par utilisateur mensuel actif et contredit l'hypothèse de la ville fantôme.
En admettant que les données sur le nombre d'utilisateurs publiées par X, Elon Musk et Linda Yaccarino soient vraies, que disent les autres données d'activité comme le nombre de publications quotidiennes ou mensuelles ? Si j'avais à parier, je suppose que ces dernières montrent, elles aussi, une réduction de l'activité sur X.
It was March 24, 1999 that The Matrix premiered, premembers the Wall Street Journal. "To rewatch The Matrix is to be reminded of how primitive our technology was just 25 years ago. We see computers with bulky screens, cellphones with keypads and a once-ubiquitous feature of our society known as 'pay phones,' central to the plot of the film."
But the article's headline warns that "25 Years Later, We're All Trapped in 'The Matrix'".
[I]n a strange way, the film has become more relevant today than it was in 1999. With the rise of the smartphone and social media, genuine human interaction has dropped precipitously. Today many people, like Cypher, would rather spend their time in the imaginary realms offered by technology than engage in a genuine relationship with other human beings.
In the film, one of the representatives of the AI, the villainous Agent Smith, played by Hugo Weaving, tells Morpheus that the false reality of the Matrix is set in 1999 because that year was "the peak of your civilization. I say your civilization, because as soon as we started thinking for you it really became our civilization." Indeed, not long after "The Matrix" premiered, humanity hooked itself up to a matrix of its own. There is no denying that our lives have become better in many ways thanks to the internet and smartphones. But the epidemic of loneliness and depression that has swept society reveals that many of us are now walled off from one another in vats of our own making...
For today's dwellers in the digital cave, the path back into the light doesn't involve taking a pill, as in "The Matrix," or being rescued by a philosopher. We ourselves have the power to resist the extremes of the digital world, even as we remain linked to it. You can find hints of an unplugged "Zion" in the Sabbath tables of observant Jews, where electronic devices are forbidden, and in university seminars where laptops are banned so that students can engage with a text and each other.
Twenty-five years ago, "The Matrix" offered us a modern twist on Plato's cave. Today we are once again asking what it will take to find our way out of the lonely darkness, into the brilliance of other human souls in the real world.
En juillet 2023, le Center for Countering Digital Hate (CCDH), une association luttant contre la haine en ligne, a publié une série de rapports prétendant que X, anciennement Twitter, ne modère pas, ou très peu, certains discours de haine. En réponse, Elon Musk a annoncé que X allait porter plainte contre le CCDH, au prétexte que les rapports seraient fallacieux et destinés à nuire à X en faisant fuir les annonceurs.
Je me permets de noter que le comportement dérangé de Elon Musk, le fait qu'il propage constamment des théories conspirationnistes et des idées d'extrême-droite, et le délabrement de la plateforme depuis qu'il a racheté Twitter en octobre 2022, sont des explications sans doute convaincantes à la fuite des annonceurs. Mais là n'est pas le sujet.
Le juge fédéral Charles R. Brayer a rendu son jugement aujourd'hui : la plainte de X est classée sans suite (viaBest of Dying Twitter sur Threads). En parcourant la décision du juge, la décision n'a semble-t-il pas été difficile à prendre…
Pour le juge, il ne fait aucun doute que l'objectif de la plainte de X n'était pas de tenter de faire réparer un dommage que le CCDH aurait causé à X, mais de faire taire le CCDH — et potentiellement, les autres groupes ou individus susceptibles de critiquer la plateforme. Pour le juge, l'objectif de la plainte était de nuire à la liberté d'expression du CCDH. On notera l'ironie de la situation : alors que Elon Musk se présente comme un défenseur de la "liberté d'expression", un juge classe sans suite la plainte de son entreprise parce que l'objectif de la plainte est de… limiter la liberté d'expression d'un tiers.
D'un point de vue juridique, les procédures destinées à faire taire les critiques par l'intimidation, ou en forçant leurs auteurs à des dépenses d'avocat considérables, s'appellent des procédures bâillons (SLAPP en anglais). Or, la Californie a des lois qui protègent la liberté d'expression contre les procédures bâillons. Si j'ai bien compris la décision du juge, c'est au titre de l'une de ces lois qu'il a classé sans suite la plainte de X.
Pour finir, je vous propose la pépite avec laquelle le juge introduit sa décision :
Sometimes it is unclear what is driving a litigation, and only by reading between the lines of a complaint can one attempt to surmise a plaintiff’s true purpose. Other times, a complaint is so unabashedly and vociferously about one thing that there can be no mistaking that purpose. This case represents the latter circumstance. This case is about punishing the Defendants for their speech.
En français :
Parfois, il n’est pas clair ce qui motive une procédure, et ce n’est qu’en lisant entre les lignes d’une plainte que l’on peut essayer de deviner le véritable objectif d’un plaignant. D’autres fois, une plainte est si éhonteusement et si bruyament centrée sur un seul élément qu’il ne peut y avoir aucun doute sur son objectif. Cette affaire représente la dernière situation. Cette affaire vise à punir le défendeur [le CCDH] pour ses propos.
Si le détail de la décision vous intéresse, vous trouverez le fichier PDF ci-dessous. Notez cependant qu'il s'agit d'un long document, qu'il est technique, et qu'il nécessite des compétences pointues en droit américain pour être correctement compris.
Tom Warren reports via The Verge: Microsoft is starting to preview mouse and keyboard support for Xbox Cloud Gaming today. Xbox Insiders will be able to start playing with their mouse and keyboard in Edge, Chrome, or the Xbox app on Windows PCs, nearly two years after Microsoft announced it was preparing to add mouse and keyboard support to its Xbox Cloud Gaming (xCloud) service. Not every game will be supported during the preview, but there's a large selection, including Fortnite, Sea of Thieves, and Halo Infinite. Microsoft warns that some games will display controller UI elements briefly before adapting to mouse and keyboard input after you start interacting with the game.
If you're interested in trying games with mouse and keyboard in the browser version of Xbox Cloud Gaming, then you'll need to be in full-screen mode, according to Microsoft. This is so the game can correctly capture your pointer as input. If you want to exit out of mouse and keyboard mode and use an Xbox controller instead, there's an ALT+F9 shortcut to do so. The full list of supported games include: Fortnite (browser only), ARK Survival Evolved, Sea of Thieves, Grounded, Halo Infinite, Atomic Heart, Sniper Elite 5, Deep Rock Galactic, High on Life, Zombie Army 4 Dead War, Gears Tactics, Pentiment, Doom 64, and Age of Empires 2.
Chris Plante reports via Polygon: Phil Spencer doesn't just want Xbox games on other consoles. He wants other video game retailers on Xbox, too. In an interview with Microsoft's CEO of Gaming during the annual Game Developers Conference, Spencer told Polygon about the ways he'd like to break down the walled gardens that have historically limited players to making purchases through the first-party stores tied to each console. Or, in layperson terms, why you should be able to buy games from other stores on Xbox -- not just the official storefront. Spencer mentioned his frustrations with closed ecosystems, so we asked for clarity. Could he really see a future where stores like Itch.io and Epic Games Store existed on Xbox? Was it just a matter of figuring out mountains of paperwork to get there? "Yes," said Spencer. "[Consider] our history as the Windows company. Nobody would blink twice if I said, 'Hey, when you're using a PC, you get to decide the type of experience you have [by picking where to buy games]. There's real value in that." Spencer believes console players would benefit from that freedom too -- and so would console makers like Microsoft.
Spencer explained how, in the past, console makers would typically subsidize the cost of expensive hardware, knowing that a portion of every dollar spent on games for the platform over the years would eventually make it back to the console maker. Then, in time, the console maker would recoup the subsidy -- and hopefully more. But, Spencer said, "Moore's Law has slowed down. The price of the components of a console aren't coming down as fast as they have in previous generations." Worse, he explained, the console market isn't growing, with more gamers moving to PC and handheld options. Now, the notion of subsidizing a console -- and forcing players to purchase games through the official storefront to help recoup costs -- might not make sense. The walls meant to lock people into consoles might be motivating them to stay out.
"[Subsidizing hardware] becomes more challenging in today's world," Spencer said. "And I will say, and this may seem too altruistic, I don't know that it's growing the industry. So I think, what are the barriers? What are the things that create friction in today's world for creators and players? And how can we be part of opening up that model?" The answer, in part, is scrapping exclusivity on more and more Xbox games. Spencer explained that the game experience is hindered when it matters what consoles we play on or what shops sell us our games. As an example, he pointed to Sea of Thieves. A player, he explained, shouldn't have to worry about what hardware they or their friends own. They should just know if their friends have and want to play Sea of Thieves. Now, Spencer said, "if I want to play on a gaming PC, then I feel like I'm more a continuous part of a gaming ecosystem as a whole. As opposed to [on console], my gaming is kind of sharded -- to use a gaming term -- based on these different closed ecosystems that I have to play across."