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Énergies renouvelables : l’Australie investira 13,9 milliards d’euros d’ici 2025

15 mai 2024 à 13:20
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L’Australie vise à prendre la tête dans le domaine des énergies renouvelables. Mardi 14 mai 2024, le ministre des Finances, Jim Chalmers, a dévoilé le budget prévu par le pays pour développer les énergies propres sur son territoire pour l’exercice 2024-2025.

 

L’Australie prend le virage des énergies renouvelables

Les États-Unis, l’Union européenne, le Canada, le Japon et la Chine ont tous lancé des programmes pour attirer les investissements étrangers dans le secteur des énergies renouvelables. Partant de ce constat, « l’Australie ne peut pas se permettre de rester sur la touche », a tenu à insister le Premier ministre Anthony Albanese. Jim Chalmers, ministre des Finances, a annoncé un budget de 13,9 milliards d’euros qui sera « investi dans (nos) ambitions de superpuissance en matière d’énergie renouvelable ». Cette enveloppe sera principalement dédiée aux panneaux solaires, aux carburants bas carbone et aux technologies de réduction des émissions.

 

Ces investissements se traduisent au travers du programme Future Made in Australia Act. Celui-ci, inspiré du Inflaction Reduction Act américain, comprend des réductions fiscales qui visent à encourager l’exploitation des minerais essentiels et d’autres domaines stratégiques pour le développement des technologies vertes. Selon Jim Chalmers, la transformation énergétique mondiale représente une « occasion en or » pour l’Australie. Ces investissements visent de fait à saisir la demande mondiale croissante pour une énergie propre et à renforcer la compétitivité de l’industrie australienne.

 

Atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050

 

Avec des émissions de 15,3 tonnes de CO2 par habitant, l’Australie figure parmi les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre au monde, derrière l’Arabie Saoudite et le Qatar, et devant les États-Unis. « Nous devons agir maintenant pour garantir un avenir durable », a ainsi tenu à affirmer Jim Chalmers. Le pays s’est engagé à réduire ses émissions de 43 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2005 et à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

 

Actuellement, le charbon et le gaz représentent encore 60 % de la consommation en électricité australienne. À noter néanmoins qu’en l’espace de dix ans, la part du solaire et de l’éolien a doublé, et représente près de 40 % de la consommation électrique. Le gouvernement australien doit néanmoins trouver un équilibre entre ces avancées et sa dépendance économique aux combustibles fossiles : 75 % de sa production de charbon est exportée, et 90 % de son gaz naturel liquéfié (GNL).

 

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Le principal geste des Français pour réduire l’impact du numérique ne sert vraiment à rien

15 mai 2024 à 13:21

Shia Labeouf

En matière d'impact du numérique, les Français croient massivement à une absurdité. La suppression des mails n'a aucune vraie incidence pour agir sur l'empreinte environnementale du numérique. Il y a mieux à faire.

Microsoft met le paquet sur les renouvelables pour alimenter l’IA en énergie

12 mai 2024 à 14:38

Utiliser une IA est devenu aujourd’hui aussi simple qu’utiliser un moteur de recherche. Mais cette facilité cache une réalité énergétique bien plus complexe. Car les modèles qui tournent derrière chaque requête sont particulièrement énergivores. Devant la croissance colossale de ses besoins, Microsoft envisage un projet tout aussi colossal.

L’IA s’introduit peu à peu dans nos vies, aussi bien pour réaliser des recherches générales, que pour automatiser des tâches répétitives, que ce soit du texte ou du développement informatique, ou pour générer des images, voire des films ou encore de la musique.

Dans ce contexte, Microsoft ne pouvait rater ce virage technologique. Le géant américain a en effet misé gros sur l’IA. La société s’appuie notamment sur la société OpenAI et son modèle phare : le générateur de texte ChatGPT, et le générateur d’image DALL-E. Et les montants sont colossaux : en 2019, Microsoft investit 1 milliards de dollars dans OpenAI, suivis en février 2023 par un investissement supplémentaire de 10 milliards de dollars. Un investissement vraisemblablement rentable, puisque la société est aujourd’hui valorisée à hauteur de 80 milliards de dollars.

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Quelles sont les besoins énergétique de l’IA ?

Face à ces milliards de dollars, revenons à nos sujets de prédilection et posons la question en ces termes : combien de milliards de watts-heures consomme l’IA ? Posons la question directement à ChatGPT :

 

Capture d’écran de la conversation avec ChatGPT / Image : OpenAI, RE

L’IA ne nous aura donc pas été d’une grande aide en l’occurrence. Mais creusons. D’après un article de Luccioni et collègues, publié en 2022 sur la plateforme Arxiv, l’entraînement de BLOOM, un modèle contenant 176 milliards de paramètres, représente plus d’un million d’heures de calcul, une dépense énergétique de l’ordre de 500 MWh et des émissions de CO2 de l’ordre de 50 tonnes. Le modèle GTP-3 de ChatGPT comprend 175 milliards de paramètres, et l’on peut supposer que son entraînement a conduit à consommer une quantité similaire d’énergie. L’entraînement d’un modèle de ce type, appelé LLM pour Large language model (en français : Grand modèle de language), consomme donc l’équivalent de ce que consomment chaque année environ 100 foyers en France.

Qu’en est-il de l’utilisation du modèle, une fois ce dernier entraîné ? L’Agence internationale de l’énergie (IEA) fournit pour sa part quelques estimations dans son analyse 2024 du secteur électrique. Elle indique notamment (p 34) : « En comparant la demande moyenne d’électricité d’une recherche Google (0,3 Wh d’électricité) au ChatGPT d’OpenAI (2,9 Wh par requête), et en considérant 9 milliards de recherches quotidiennes, cela nécessiterait près de 10 TWh d’électricité supplémentaire en un an. ».

D’après l’IEA, donc, une requête utilisant l’IA consomme dix fois plus d’énergie qu’une requête de moteur de recherche classique. En faisant l’hypothèse d’une requête par personne et par jour, l’agence estime donc les besoins à 10 TWh/an. C’est un peu moins que ce que peut produire un réacteur nucléaire de type EPR, à savoir environ 12 TWh/an. Pour fixer les ordres de grandeur, la production d’électricité en France en 2020 est de l’ordre de 500 TWh. La consommation de l’IA est donc significative, et il est possible que le besoin s’avère à l’avenir nettement plus grand que celui estimé par l’IEA.

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Un investissement conséquent dans le renouvelable

Microsoft s’est engagé à ce que ses besoins énergétiques soient assurés à 100% par des moyens renouvelables d’ici 2030. La prise en compte de la consommation d’énergie de l’IA, et de l’explosion potentielle de son marché et de son utilisation conduit donc à prévoir des moyens de production d’énergie à la hauteur.

Par le biais d’un projet signé avec Brookfield Asset Management, Microsoft prévoit ainsi de développer au moins 10,5 GW de capacité renouvelable, pour ses besoins propres. Ces capacités seront réparties sur la plupart des continents : États-Unis, Europe, Amérique latine, Asie et Pacifique. L’investissement serait compris entre 11,5 et 17 milliards de dollars sur la durée du programme. Nous pouvons souhaiter qu’au-delà de la taille des moyens de production, une optimisation des outils conduise par ailleurs à une réduction de leur consommation d’énergie. Vers « l’IA sobre », en quelque sorte.

 

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Élections européennes : quel programme énergétique pour quel parti ?

9 mai 2024 à 14:11

Les élections européennes se dérouleront le 9 juin prochain. Quelles sont les propositions des candidats en matière d’énergie ? Nous avons passé au crible les programmes des principaux partis politiques pour le savoir. Et comme on peut s’y attendre, les positions divergent fortement d’une liste à l’autre.

Le programme de la liste Renaissance en matière d’énergie

La liste de la majorité est conduite par Valérie Hayer. Pour l’instant, aucun programme officiel n’a été publié pour la campagne des Européennes. Ce programme devrait néanmoins être cohérent avec la politique actuelle d’Emmanuel Macron. On peut d’ailleurs se référer au récent discours de la Sorbonne pour connaître les principales idées de la majorité en matière d’énergie notamment.

Pour rappel, lors de ce discours prononcé le 25 avril dernier, Emmanuel Macron a indiqué vouloir « construire l’Europe de l’atome » en rappelant la nécessité de produire en Europe de l’électricité décarbonée, peu importe sa source de production (nucléaire ou renouvelable). Le Président de la République a également rappelé l’importance des interconnexions qui permettent la solidarité entre les États membres en matière d’énergie. Enfin, l’Union européenne doit devenir un leader mondial d’ici 2030 dans 5 secteurs stratégiques incluant l’hydrogène, la fusion nucléaire et les petits réacteurs modulaires (SMR).

Pour l’instant, aucune nouvelle idée n’a donc été évoquée pour notre avenir énergétique au niveau européen par le parti de la majorité. La ligne de conduite devrait donc rester celle adoptée ces dernières années, à savoir à la fois la redynamisation du nucléaire et le développement des énergies renouvelables.

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La vision du Rassemblement National (RN) en matière d’énergie sur la scène européenne

Emmené par Jordan Bardella, le parti n’a pas dévoilé un véritable programme en matière d’énergie. Sur le site de campagne du parti, on note toutefois la critique de la situation actuelle qui vise à soutenir les énergies renouvelables au détriment du nucléaire et à libéraliser les concessions des barrages hydroélectriques. En outre, le RN reproche au marché européen de l’énergie d’avoir provoqué la flambée des factures d’énergie.

Jordan Bardella propose donc de « refaire de la France un paradis énergétique ». Pour cela, il s’agit de « reprendre en main notre souveraineté énergétique ». Cependant, derrière ces annonces un peu floues, aucun détail précis n’est donné à ce jour sur les moyens proposés pour les mettre en œuvre.

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La politique énergétique de la liste Place publique/PS pour les Européennes

La liste portée par Raphaël Glucksmann propose de faire une « révolution écologique ». Plusieurs points sont évoqués à ce titre :

  • Mettre en place un plan européen de rénovation thermique des bâtiments. « La sobriété est un instrument de souveraineté et même un instrument de liberté » selon le site officiel de la campagne ;
  • Développer massivement les énergies renouvelables ;
  • Mettre en place une « écologie de la production » c’est-à-dire « investir dans la réindustrialisation de l’Europe, soutenir le développement d’une industrie verte, refonder la politique agricole commune (PAC) et refuser la logique de toujours plus de libre-échange qui détruit notre planète et nos emplois » ;
  • Taxer les superprofits et les dividendes pour financer la transition énergétique.
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Les propositions d’Europe Écologie Les Verts dans le secteur énergétique pour le scrutin européen

La liste des écologistes est portée par Marie Toussaint pour les prochaines élections européennes. En matière d’énergie, les Verts souhaitent que l’Europe sorte des énergies fossiles. Pour cela, le parti propose « d’acquérir via un fonds de souveraineté écologique la majorité du capital des 6 plus grosses entreprises pétro-gazières européennes pour les mettre au service des citoyen.nes et du climat » en engageant ces entreprises vers du 100 % renouvelable.

Les Verts proposent aussi que l’Europe tende « vers 100 % d’énergies renouvelables » puisque ce serait « le seul moyen de stabiliser la facture d’énergie et de tenir nos engagements climatiques ». Le parti en appelle à une véritable souveraineté énergétique européenne qui suppose la sortie des énergies fossiles et « la fin de nos dépendances gazières et pétrolières, et aux régimes autoritaires exportateurs ».

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Les mesures proposées par la France insoumise dans le domaine de l’énergie

La liste de la France insoumise menée par Manon Aubry détaille de nombreuses mesures qui concernent le secteur de l’énergie. D’abord, elle propose un plan européen d’investissement public qui permettrait « une bifurcation écologique et sociale ». En matière d’énergie, ce plan permettrait la rénovation des logements et le développement des énergies renouvelables, du transport ferroviaire de personnes et des marchandises.

Il est également proposé de réindustrialiser et relocaliser grâce au protectionnisme national et européen. Il s’agit aussi d’encourager les produits nationaux puis européens dans les marchés publics. Le programme prend l’exemple des panneaux solaires français et européens qui seraient ainsi favorisés alors qu’ils sont aujourd’hui « laminés par le dumping asiatique ».

La France insoumise propose aussi de sortir du marché européen de l’électricité et de créer un pôle public de l’énergie. Il est également question de remettre en place les tarifs réglementés « pérennes calculés à partir des coûts de production, pour les particuliers comme pour les entreprises, les collectivités locales et la bailleurs sociaux » et y inclure des objectifs sociaux comme la gratuité des premiers kilowattheures, « garantissant le droit à l’énergie pour les usages de base ».

Le parti propose aussi de parvenir à 100 % d’énergies renouvelables d’ici 2050 en sortant du nucléaire et des énergies carbonées. Les fonds européens devraient être réservés au développement de l’hydrogène vert. Il est question également de maintenir les interconnexions sur le territoire européen. Mais il souhaite aussi la mise en place d’un service public national d’électricité hors du marché. Le programme propose aussi :

  • d’atteindre la neutralité carbone en Europe d’ici 2040 (au lieu de 2050 aujourd’hui) ;
  • de rénover l’ensemble des passoires thermiques ;
  • de sortir du marché carbone et d’empêcher son extension au secteur du carburant et du chauffage des particuliers ;
  • d’instaurer une planification de la réduction des émissions grâce à des objectifs contraignants par secteur et d’augmenter l’objectif de baisse des émissions de gaz à effet de serre à au moins 70 % d’ici 2030 ;
  • de revenir à une exploitation 100 % publique des barrages hydroélectriques ;
  • de mettre en place « une coordination des investissements énergétiques par une planification publique européenne, nationale et territoriale, multi-énergies, adaptées aux potentiels des différents territoires ».
  • de développer et protéger les filières industrielles européennes nécessaires à la « bifurcation écologique » c’est-à-dire l’éolien, le solaire, les batteries, l’hydrogène, le réseau et la rénovation ;
  • de garantir que le prix payé par le consommateur final reflète les coûts de production uniquement. L’objectif est de ne pas alimenter les dividendes des actionnaires et d’orienter les marges vers l’investissement dans la qualité du réseau et le développement des énergies renouvelables ;
  • de réviser la taxonomie européenne pour en faire sortir le gaz et le nucléaire.
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Les partis qui n’ont pas dévoilé leur programme : Les Républicains et Reconquête !

À ce jour, outre le parti présidentiel dont on connaît le discours, deux partis n’ont pas communiqué leur programme. Il s’agit des Républicains et de Reconquête ! Nous n’avons donc pas de mesures claires énoncées en matière d’énergie à ce jour les concernant.

La liste des Républicains est menée par François-Xavier Bellamy. Même sans programme officiel, on sait que le parti est favorable au nucléaire et reproche à Emmanuel Macron d’avoir soutenu la fermeture de la centrale de Fessenheim.

Portée par Marion Maréchal, la liste Reconquête ! n’a pas communiqué de programme officiel et les déclarations du parti dans les médias ne concernent pas l’énergie. Pour avoir une idée de la position de cette liste, on peut se rappeler que pour les élections présidentielles de 2022, Eric Zemmour défendait le nucléaire pour l’avenir énergétique français.

Afin d’obtenir davantage de détails sur les idées de ces deux partis en matière d’énergie en vue du scrutin européen, il faudra attendre les débats entre les différents candidats à ce sujet dans les semaines à venir.

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Stockage de carbone sous terre : quand la France va-t-elle se lancer ?

8 mai 2024 à 04:59

La France se lance, à son tour, dans le stockage de carbone pour se donner une chance d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Annoncées par le ministre délégué à l’énergie, des expérimentations vont avoir lieu dès l’année prochaine, pour une mise en exploitation en 2027 au plus tard. 

Lors d’une visite chez un spécialiste français du transport de carbone liquide, Roland Lescure, ministre délégué à l’énergie, a annoncé que la France travaillait sur la possibilité de stocker du carbone liquide sur son territoire. Pour cela, un Appel à manifestation d’intérêt (AMI) vient d’être lancé, et devrait aboutir sur des expérimentations dès l’année prochaine. Celles-ci auront pour but de vérifier qu’il est bien possible de stocker du carbone sous forme liquide dans d’anciens puits de pétrole français, et ce, sans aucun danger.

Si tout se passe comme prévu, une autorisation formelle pourrait être délivrée entre 2026 et 2027 pour permettre aux industriels les plus polluants de faire baisser leurs émissions de CO2. L’objectif est de pouvoir stocker 8 millions de tonnes de CO2 par an d’ici 2030, et 16 millions de tonnes de CO2 par an d’ici 2040.

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Une solution imparfaite, mais indispensable ?

Le captage et le stockage du carbone ne fait pas l’unanimité, du fait de ses nombreux inconvénients. Cette technique est très énergivore, en particulier lors de la phase de liquéfaction du carbone, et de ce fait, coûte cher. De plus, outre le fait qu’ils ne sont pas illimités, les réservoirs géologiques utilisés doivent être parfaitement étanches, sous peine de provoquer des incidents potentiellement dangereux, comme à Satartia, dans le Mississippi, en 2020.

Néanmoins, selon le ministre délégué à l’énergie, sur les 50 entreprises françaises les plus émettrices de CO2, 37 d’entre elles continueront d’émettre du CO2 à l’horizon 2050 – 2060. Dans ce contexte, le captage et stockage du carbone (CCS) reste une alternative presque indispensable pour permettre à la France d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Mais contrairement aux projets sur laquelle la France est déjà positionnée, comme le projet Northern Lights, qui devrait être mis en service dès cette année au large de la Norvège, stocker ce carbone en France permettrait de réduire de façon considérable le prix de cette solution. La France posséderait une capacité de stockage de l’ordre de 800 MT de CO2, de quoi répondre aux besoins des industriels français pendant une cinquantaine d’années.

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Comment préserver la biodiversité sous une installation solaire

30 avril 2024 à 06:06

Malgré une prise en compte systématique, l’intégration des enjeux de biodiversité dans les installations photovoltaïques n’est, actuellement, régie par aucun cadre normatif. Heureusement, grâce à la création récente de l’observatoire des énergies renouvelables et de la biodiversité, cette situation pourrait bientôt changer.

Si chaque développeur de projet photovoltaïque a pour obligation de mettre en place des mesures permettant la préservation de la biodiversité, il n’existe actuellement aucun cadre normatif ou réglementaire sur le sujet. Cette situation, en plus de représenter un poids pour les développeurs des projets, empêche la réalisation de suivi d’impact sur le long terme. Pourtant, de nombreuses études sont menées chaque année par l’ADEME, des organismes comme la LPO (Ligue pour la protection des oiseaux) ou encore des associations sur l’impact de ces installations sur l’environnement.

Pour permettre la centralisation et la mise en application de ces données, un observatoire des énergies renouvelables et de la biodiversité vient d’être créé. Ce nouvel organisme, sous la tutelle du ministère chargé de l’énergie et du ministère de l’environnement, devrait permettre de faire le lien entre les porteurs d’études et les parties prenantes au développement des installations solaires.

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Un protocole pour le déploiement du solaire au sol et flottant

L’observatoire travaille d’ores et déjà avec le Syndicat des énergies renouvelables (SER) et Enerplan (Syndicat de l’énergie solaire renouvelable) afin de développer des protocoles relatifs au déploiement de centrales photovoltaïques au sol et flottantes. Ce projet devrait d’abord permettre la création d’un état initial visant à standardiser la méthodologie actuelle. Cette harmonisation devrait permettre de réaliser un meilleur suivi d’impact et d’obtenir des données plus faibles, et donc plus facilement exploitables d’un point de vue scientifique.

Le protocole en question devrait, à terme, permettre de rassembler l’ensemble des connaissances et des données acquises grâce à des projets comme ENVOLtaïque (incidence du photovoltaïque au sol sur les cortèges d’oiseaux), Hydrindic (suivi de la restauration de zones humides), ou encore des études comme celle réalisée par la LPO et le Muséum d’histoire naturelle sur l’impact du photovoltaïque sur les chiroptères.

 

 

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Gaz : un prix repère de vente finalement prolongé ?

29 avril 2024 à 12:14
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Alors que la fin des tarifs réglementés de vente de gaz a marqué un tournant, la Commission de régulation de l’énergie envisage de prolonger le prix repère du gaz naturel.

Le prix repère de la CRE : bien pratique pour les consommateurs

Depuis la suppression des tarifs réglementés en juin 2023, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) a instauré un prix repère de vente de gaz naturel (PRVG) mensuel. Ce système, prévu initialement pour un an, sert de référence pour comparer les offres du marché, reflétant les coûts d’approvisionnement et de distribution. La CRE estime que cette initiative a grandement aidé les consommateurs à naviguer dans le nouvel environnement concurrentiel, malgré la volatilité des prix sur les marchés internationaux. Sa prolongation au-delà du 1ᵉʳ juillet 2024 est donc bien partie.

L’analyse de la CRE révèle un accueil positif du PRVG, utilisé par de nombreux fournisseurs pour calibrer leurs offres. Cependant, l’association UFC-Que Choisir critique l’absence d’un tarif de référence fixe, qui stabiliserait les prévisions budgétaires des ménages face aux fluctuations mensuelles. La loi énergie-climat de 2019 a marqué la fin des Tarifs Réglementés de Vente de Gaz (TRVG) au 30 juin 2023, cette mesure a également été critiquée par l’UFC-Que Choisir pour son timing inopportun dans un contexte de forte fluctuation des prix du gaz.

Vers un nouveau prix repère pour les offres fixes ?

Actuellement, une consultation publique est en cours pour décider de l’avenir du PRVG. Emmanuelle Wargon, présidente de la CRE, a exprimé son désir de pérenniser ce système. Les réponses à cette consultation pourraient donc mener à l’adoption d’un second tarif de référence, spécifiquement pour les offres à prix fixe, malgré les réserves précédentes sur la possibilité de confusion entre les deux systèmes.

L’annonce d’une augmentation de 1,48 euro par mégawattheure dès mai 2024 par la CRE a soulevé des inquiétudes. Cette hausse, bien que modeste, affectera tous les consommateurs connectés à Gaz Réseau Distribution France, soulignant une fois de plus l’importance cruciale du PRVG dans un marché libre.

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En Espagne, une usine de dessalement pour répondre à l’urgence de la sécheresse

28 avril 2024 à 15:11

Souvent évoquées, les usines de dessalement ont-elles réellement une place dans un avenir décarboné ? En théorie, non, du fait d’un bilan écologique très défavorable. Pourtant, elles semblent de plus en plus nécessaires, même aux portes de l’hexagone. 

La Catalogne, cette région espagnole située au nord-est du pays, connaît actuellement une sécheresse sans précédent. La situation est telle que de nombreux réservoirs d’eau sont presque vides, à l’image du réservoir de Sau qui est à son plus bas niveau depuis 60 ans avec 5 % de sa capacité. Face à cette situation, le gouvernement de la communauté autonome a annoncé la mise en place d’une usine flottante de dessalement dans le port de Barcelone. Cette installation, dont l’installation est prévue en octobre prochain, devrait permettre la production de 40 000 m³ d’eau douce par jour, soit l’équivalent de 6 % de la consommation de Barcelone et de son agglomération.

Cette solution est loin d’être isolée, puisque les autorités locales comptent investir plusieurs millions d’euros pour la construction d’une douzaine d’usines de dessalement réparties sur la Costa Brava.

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Une solution loin d’être écologique

Le ministre catalan de l’Environnement a présenté cette solution comme plus économique et plus durable sur le plan environnemental… que le transport de l’eau par bateau. Pour autant, l’usine flottante de dessalement est loin de faire l’unanimité, et pour cause. La consommation énergétique de ce type d’installation est très élevée. À titre d’exemple, l’usine de dessalement de Llobregat, également située à Barcelone, consomme près de 3 kWh d’électricité par mètre cube d’eau douce. Ainsi, l’usine flottante pourrait consommer aux alentours de 120 MWh par jour, soit 43 GWh par an. C’est l’équivalent de la consommation annuelle de presque 9 000 foyers français (4 679 kWh/an en 2016, selon la CRE). Si le mix électrique de l’Espagne est désormais dominé par les énergies bas-carbone, les usines de dessalement engendreront inévitablement des émissions de CO2.

Outre la très importante consommation d’énergie, les usines de dessalement sont critiquées pour leur impact environnemental. Le pompage de l’eau peut entraîner l’aspiration de microorganismes, fragilisant ainsi la zone ou l’eau est prélevée. De plus, lors de l’étape de traitement de l’eau, le prélèvement de 1000 litres d’eau salée permet d’obtenir environ 700 litres d’eau douce. Les 300 litres restants sont rejetés en mer sous forme de saumure, une eau surchargée en sel. Celle-ci, souvent plus chaude de plusieurs degrés celsius par rapport à la mer, peut entraîner un important bouleversement de la biodiversité locale.

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Ces nouvelles centrales au charbon que le monde continue d’installer à tour de bras

15 avril 2024 à 15:46

Les parcs éoliens et centrales solaires se multiplient, mais les centrales à charbon aussi. Du moins, en Chine et en Inde, respectivement premier et troisième plus gros consommateur d’électricité au monde. Ces centrales extrêmement polluantes permettent à ces pays de répondre rapidement à leurs besoins croissants en électricité, mais également à écouler le charbon que la Chine produit. 

On vous en parle ici au quotidien : les énergies renouvelables se développent à grande vitesse. Pas une semaine ne passe sans qu’un nouveau parc éolien, une nouvelle centrale solaire, ou une innovation dans le domaine des renouvelables ne voit le jour. Des records de production à partir d’énergies renouvelables sont régulièrement battus, en particulier en Europe, et le recours aux énergies fossiles pour la production d’électricité est de moins en moins fréquent.

Et pourtant, un rapport publié par le Global Energy Monitor vient remettre en question l’un des narratifs de la transition énergétique planétaire. En 2023, si l’équivalent de 21,1 GW de centrales à charbon ont été mises hors service, on dénombre pas moins de 69,5 GW de nouvelles centrales branchées sur le réseau ! Et ce chiffre ne fait pas valeur d’exception, puisque, depuis 2000, la puissance totale des centrales à charbon dans le monde est passée de 1 068 GW à 2 079 GW. Un chiffre alarmant qui pose question sur les véritables efforts faits à travers le monde sur le sujet.

Document : Global Energy Monitor, traduit et adapté par Révolution Énergétique.

La Chine et l’Inde ruinent les efforts du reste du monde

En y regardant de plus près, on constate rapidement que la répartition de ces nouvelles centrales à charbon dans le monde est très inégale. Dans les pays historiquement développés, comme l’Europe et les États-Unis, la tendance est même clairement à la baisse. Si, en 2000, l’Europe comptait 164,1 GW de centrales à charbon, ce chiffre est passé à 107,1 GW en 2022. Du côté des États-Unis, le constat est encore plus flagrant avec une baisse de 155 GW de capacité de production à partir de charbon. Pour ces pays, on constate une prise de conscience et une direction franche prise à partir de 2015, à la suite des Accords de Paris.

En réalité, la Chine, qui mène pourtant la danse dans la production d’énergies renouvelables et du nucléaire, n’en reste pas moins une très grande consommatrice de charbon. Preuve en est, sur les 20 dernières années, sa capacité de production d’électricité à base de charbon est passée de 189,7 GW à 1 137 GW ! Elle dispose, à elle toute seule, plus de trois fois la puissance de centrales à charbon que l’Europe et les États-Unis réunis.  Cependant, cette situation ne semble pas prête de s’arrêter, puisque 578 GW de centrales à charbon sont en projet dans le monde, dont 70 % en Chine.

L’Empire du Milieu n’est pas le seul à adopter cette trajectoire, puisque l’Inde affiche, dans une moindre mesure, la même tendance. Depuis 2015, le pays a ajouté à son mix énergétique près de 47 GW de centrale à charbon pour un total de 237 GW en 2022.

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La Chine construit des centrales à charbons pour que nous n’ayons pas à le faire ?

La Chine nous étonnera toujours par sa démesure. Capable de réaliser les plus grandes installations de production d’énergies renouvelables, elle reste aussi la championne des centrales à charbon pour une raison simple : elle a des besoins colossaux. Parfois qualifiée d’usine du monde, elle assure l’équivalent de 35 % de la production industrielle mondiale. Selon l’économiste américain Richard Baldwin, la Chine produirait davantage que les neuf pays suivants réunis. Elle s’est rendue indispensable dans le domaine de la transition énergétique en devenant, par exemple, le leader mondial de la production de panneaux photovoltaïques.

Outre sa capacité de production industrielle, la Chine s’est également imposée dans l’extraction de minerais, dont certains ont une importance stratégique pour la transition énergétique. Selon une étude du CEPII (Centre d’études prospectives et d’informations internationales), la Chine produit plus de 70 % des matériaux contenus dans les batteries des véhicules électriques.

Ce n’est pas tout. Malgré une volonté affichée de l’Empire du Milieu de décarboner son économie, le pays reste le premier fournisseur de charbon au monde, assurant à lui tout seul la moitié de la production mondiale. Dans la même logique, l’Inde est le second plus grand producteur de charbon au monde. Ainsi, on imagine mal ces pays faire une croix sur une telle source d’énergie, et de profit, du jour au lendemain.

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Des laboratoires dans les nuages : les ballons stratosphériques, outils cruciaux pour la science

14 avril 2024 à 10:02

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À quelques dizaines de kilomètres d'altitude, l'atmosphère accueille parfois des ballons stratosphériques. Véritables laboratoires, ils sont des vigies essentielles pour les scientifiques étudiant le changement climatique, note cet article de The Conversation.

De l’éolien en mer et du nucléaire : la stratégie polonaise imparable pour sortir du charbon ?

14 avril 2024 à 05:07

Mauvaise élève de la classe européenne en matière d’émissions de CO2, la Pologne entend renverser la tendance en misant sur le nucléaire d’une part et d’autre part sur les énergies renouvelables, avec en particulier l’éolien en mer. Focus sur la stratégie polonaise pour en finir avec sa dépendance au charbon.

La Pologne est à l’avant-dernière place dans le classement des pays d’Europe en matière d’émissions de CO2 liées à la production d’électricité (2022). En cause, sa forte dépendance au charbon dont il est le plus gros producteur européen avec l’Allemagne. En effet, plus de 60 % de sa production d’électricité est issue du charbon.

La décarbonation du mix électrique passera par le nucléaire en Pologne

Et même si les relations entre la Pologne et la Commission européenne sont régulièrement tendues, et que le gouvernement polonais se montre très difficile en matière d’adoption de nouvelles règles concernant la politique énergétique européenne, le pays avance tout de même dans le domaine. Pour accélérer la décarbonation de son mix électrique, la Pologne a lancé le programme « PEP40 » qui établit sa nouvelle politique énergétique. Dans ce cadre, le pays a décidé de renouer avec le nucléaire civil, avec le projet de construire 2 à 3 centrales d’ici 2043. Les travaux de la première centrale, située à Lubiatowo-Kopalino, doivent débuter en 2026 pour une mise en service à partir de 2033. Elle sera équipée de trois réacteurs d’une puissance de 1 100 MWe.

Pour l’anecdote, la Pologne compte déjà une centrale nucléaire, mais qui est restée inachevée. Située à Zarnowiec, sa construction avait été arrêtée en 1990 à la suite d’un referendum dont le résultat était défavorable à la poursuite des travaux, la population étant marquée par la catastrophe de Tchernobyl quelques années plus tôt.

À noter que la Pologne mise aussi sur les petits réacteurs modulaires (SMR) puisque le pays a donné son accord pour la construction de 24 SMR qui seront répartis au sein de 6 sites et devraient être opérationnels à partir de 2030. En lançant son programme nucléaire, la Pologne espère décarboner sa production d’électricité. Mais la construction de nouvelles centrales prend du temps alors que l’urgence climatique impose d’accélérer le mouvement en faveur de la transition énergétique.

La Pologne entend tirer parti du potentiel éolien de la mer Baltique

Le pays investit donc également dans les énergies renouvelables. Aux côtés du photovoltaïque, l’éolien en mer va se développer dans les années à venir. Pour cela, la Pologne peut compter sur le potentiel exceptionnel de la mer Baltique pour implanter des parcs éoliens en mer. D’autres pays l’ont déjà compris tels que l’Allemagne et le Danemark par exemple. D’ailleurs, à l’été 2022, les pays riverains de la mer Baltique (Danemark, Allemagne, Pologne, Finlande, Suède, Estonie, Lituanie et Lettonie) se sont mis d’accord pour multiplier par 7 leur capacité éolienne offshore d’ici 2030. À l’époque, quelques mois après le début de la guerre en Ukraine, il devenait urgent de se passer du gaz russe dont l’approvisionnement devenait compliqué et de diversifier la production d’électricité.

Du côté de la Pologne, à ce jour, trois projets éoliens en mer sont en cours. Il y a d’abord les trois parcs Baltica qui devraient totaliser une puissance installée de 3,5 gigawatts (GW) avec une mise en service prévue à partir de 2026.

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Baltic Power est le deuxième parc éolien en mer qui devrait alimenter la Pologne en énergie décarbonée. Porté par l’entreprise Baltic Power, filiale de la compagnie pétrolière polonaise Orlen, le projet comporte 70 éoliennes pour une puissance totale de 1,2 GW. La mise en service devrait débuter en 2026. Enfin, les parcs MFW Baltyk I, II et III, développés par l’entreprise polonaise Polenergia associée à la société norvégienne Equinor atteindront une puissance de 3 GW. À terme, ce sont plus de 4 millions de foyers polonais qui pourront être alimentés en électricité « verte » grâce à ces trois parcs.

Située à environ 80 km du rivage, la ferme solaire en mer Baltyk III devrait voir sa construction débuter cette année puis une mise en service de la première tranche à partir de 2027. Avec sa capacité de 1 560 MW, le parc Baltyk I est le plus grand parc éolien en construction dans la mer Baltique actuellement. Pour rationaliser les coûts, les trois parcs Baltyk vont partager leurs infrastructures avec par exemple un tronçon commun pour le câble alimentant les trois sites. Selon le PDG de Polenergia, cela « réduira considérablement le processus d’investissement, le rendra plus facile et moins cher ».

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Climat : 60 ONG appellent à couper les financements bancaires de TotalEnergies

11 avril 2024 à 11:30
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Face au dérèglement du climat, 60 ONG lancent un nouvel appel. Cette fois, elles veulent inciter les organismes bancaires et financiers à ne plus soutenir les projets de TotalEnergies.

Un nouvel appel pour la préservation du climat

L’alarme est sonnée par un collectif international de près de soixante ONG, unissant leurs voix contre TotalEnergies. Elles accusent une nouvelle fois le géant français de contribuer significativement au changement climatique. Ces organisations estiment que le géant de l’énergie continue de perpétuer la dépendance aux énergies fossiles. À travers une lettre ouverte, elles exhortent une trentaine de géants bancaires et des fonds d’investissement mondiaux à retirer leur soutien financier. En effet, ces fonds jouent un rôle crucial dans la réalisation des projets pétroliers et gaziers de l’entreprise.

La démarche de ces défenseurs de l’environnement met en évidence la responsabilité des institutions financières dans le dérèglement du climat. De fait, en facilitant l’accès de TotalEnergies aux marchés obligataires, ces banques et gestionnaires d’actifs participent indirectement à la mise en œuvre de projets énergétiques fortement émetteurs de CO2. Le message est clair : il est temps de reconsidérer où placer l’argent.

 

Une stratégie financière sous le feu des critiques

L’offensive des ONG cible également la stratégie de financement de TotalEnergies, mettant en lumière son recours massif aux marchés financiers. Avec 45 emprunts en cours et dix arrivant à échéance sous peu, la firme se trouve à un carrefour financier. En effet, elle doit trouver des liquidités pour rembourser les sommes empruntées. Autre solution, creuser son endettement auprès des organismes financiers.

Cet appel des ONG est un signal d’alarme pour l’industrie énergétique et ses financeurs. Ainsi, elles rappellent l’urgence de transitionner vers des sources d’énergie renouvelables pour atténuer les effets du changement climatique. Malgré tout, un problème majeur subsiste. Financer les projets de TotalEnergies reste très rentable pour les organismes financiers.

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Quelles lignes ferroviaires construire pour en finir avec les vols intérieurs en France ?

11 avril 2024 à 10:17

Grâce à son impact environnemental beaucoup plus faible, le train pourrait devenir, dans les années à venir, le choix le plus adapté pour voyager en France métropolitaine. Mais pour y parvenir, il y a encore du travail, car le réseau ferroviaire français est loin d’être parfait. Voici quelques pistes qui permettraient d’en faire le choix numéro un. 

Depuis de nombreuses années, le transport aérien et le transport ferroviaire se tirent la bourre pour s’accaparer le plus part de marché des trajets intérieurs en France métropolitaine. Pendant très longtemps, prendre le train pour voyager en France était une évidence. Mais à partir des années 90, la dérégulation du transport aérien a eu pour conséquence de rendre l’avion plus accessible, et de lancer une véritable guerre entre l’aérien et le ferroviaire en France.

Récemment, le ferroviaire est revenu sur le devant de la scène grâce au développement de son réseau à grande vitesse, et surtout à son impact environnemental beaucoup plus faible que celui de l’avion. Néanmoins, le réseau ferroviaire s’avère hétérogène et nécessite de nombreuses améliorations pour devenir la norme pour voyager dans le pays.

Le renforcement du réseau ferroviaire entre Paris et la province a porté ses fruits

Selon le ministère de l’Écologie, en 2001, 25 millions de passagers prenaient l’avion pour des vols intérieurs. La majorité de ces vols étaient réalisés entre Paris et les régions avec 19 millions de passagers. Mais depuis, notamment grâce à des travaux d’envergure, le train est devenu une alternative de plus en plus prisée pour ces trajets entre Paris et les régions. Ainsi, alors qu’en 2001 on comptait l’équivalent de 38 milliards de kilomètres-passagers réalisés par des trains à grande vitesse (ou plutôt aptes à la grande vitesse), ce chiffre est passé à 48,6 milliards de kilomètres passagers en 2021, et ce malgré la crise du COVID. Dans le même temps, le nombre de passagers à prendre l’avion entre Paris et les provinces a chuté à 12 millions de passagers en 2022.

Ce renforcement des trajets réalisés en train s’explique par le développement de nombreuses lignes à grandes vitesses. En 20 ans, on aura notamment assisté à la création de la ligne LGV Est-Europe reliant Paris à Strasbourg, ou encore de la LGV Sud-Europe-Atlantique, reliant Paris à Bordeaux.

Néanmoins, si le ferroviaire a gagné du terrain sur l’aérien concernant les liaisons entre Paris et les grandes villes régionales, la tendance s’est inversée pour les destinations transversales. En 2001, le transport aérien de région à région représentait seulement 5,8 millions de passagers, mais il est passé à 9 millions de passagers en 2022. Côté ferroviaire, si le trafic associé aux TER (Train Express Régionaux) a augmenté (de 8,7 milliards de kilomètres-passagers en 2001 à 14,7 milliards de kilomètres-passagers en 2021), le trafic des trains interurbains s’est littéralement effondré, passant de 15,3 milliards de kilomètres-passagers en 2001 à seulement 3,1 milliards de kilomètres-passagers en 2021.

Redynamiser les lignes ferroviaires transversales

Face à ce constat, il paraît évident que, pour renforcer l’attractivité du ferroviaire face à l’aérien en métropole, il est nécessaire d’améliorer les liaisons interrégionales à travers le pays. À ce sujet, la liaison Bordeaux-Lyon est un cas d’école. Les itinéraires historiques, passant autrefois par Clermont-Ferrand ou Limoges, ont été remplacés et/ou supprimés. Par conséquent, relier les deux villes nécessite un changement à Paris et près de 6 heures pour parcourir les 430 km qui séparent les deux villes à vol d’oiseau. Problème : ce même trajet, en avion, ne demande qu’une heure et dix petites minutes. Avec un tel écart, malgré un bilan écologique avantageux pour le train, on comprend le succès de la liaison aérienne. D’autant que les tarifs sont nettement plus attractifs pour l’avion que le train.

Et ce cas de figure n’est pas une exception. Il suffit de relever les lignes aériennes transversales (de province à province) les plus empruntées pour comprendre où sont les points faibles du réseau ferroviaire. Les trois premières places reviennent à Bordeaux-Lyon, Lyon-Nantes et Marseille-Nantes suivi de Marseille-Bordeaux. On pourra également citer Nantes-Toulouse qui demande 6 heures de train dans le meilleur des cas contre 1h10 en avion. Concernant les lignes radiales, Paris-Nice et Paris-Toulouse sont logiquement en tête, puisque ces deux villes de province sont fort mal reliées par le rail à la capitale.

Carte des lignes ferroviaires à réaliser pour concurrencer l’avion / Révolution Énergétique.

Dans ce contexte, la création d’une ligne à grande vitesse entre Bordeaux et Lyon aurait beaucoup de sens. Pour l’heure, seule une ligne LGV relie Lyon à Montpellier tandis qu’à l’ouest de la France, la ligne entre Bordeaux et Toulouse vient d’entrer en phase chantier. Une ligne entre Toulouse et Narbonne est également en projet, mais non programmée. Toujours pour limiter la durée des lignes transversales, relier Nantes et Rennes au sud de la France via la LGV Aquitaine permettrait d’éviter les correspondances à Paris et ainsi limiter la durée des trajets en train entre Nantes, Rennes, Bordeaux, Toulouse, Marseille et même Lyon.

Schéma directeur national des liaisons ferroviaires à grande vitesse

Le réseau des lignes à grande vitesse actuelle avait, en partie, été prévu par le schéma directeur national des liaisons ferroviaires à grande vitesse. Publié par décret en 1992, ce document prévoit de manière ambitieuse plus de 4 700 km de voies ferrées à grande vitesse sur l’ensemble du territoire, y compris des liaisons transversales entre Bordeaux, Toulouse, Montpellier et Marseille. Malgré l’ambition de départ, plusieurs événements viendront freiner considérablement le développement du réseau LGV. Parmi ces évènements, on peut citer le fait qu’à partir du début des années 90, la SNCF, ayant fait des investissements financiers considérables en lançant la construction de plusieurs lignes en simultané, ne peut plus investir seule pour la construction de nouvelles lignes. L’État devra donc participer au financement des lignes. Dans le même temps, la dérégulation du transport aérien intérieur entraîne une chute des prix des billets d’avions. Pour faire face à cette concurrence nouvelle, la SNCF baisse, elle aussi, ses tarifs. Néanmoins, cette guerre des prix aura pour conséquence de réduire l’excédent brut d’exploitation de la SNCF, affectant ainsi les capacités d’investissement de cette dernière qui se doit de maintenir en état tout son réseau, y compris les lignes non rentables. Aujourd’hui, le réseau LGV s’étend sur 2800 km.

Pour résoudre ces mêmes problématiques de liaisons transversales, un autre projet a été imaginé au début des années 2000. Appelée T3A ou Transversale Alpes Auvergne Atlantique, cette liaison à travers le Massif-Central, permettrait d’assurer des liaisons de base suivantes : Lyon-Bordeaux, Lyon-Nantes et Bordeaux-Nantes. Cette grande transversale à travers le pays continue d’être étudiée par l’association ALTRO (Association logistique transport Ouest). Ce projet suscite cependant des interrogations, notamment en termes de rentabilité. La traversée complexe du Massif Central pourrait entraîner des coûts de construction disproportionnés par rapport au trafic potentiel.

Relancer les trains de nuit, et augmenter le nombre de rames

Outre le développement des lignes à grande vitesse, et en particulier des lignes transversales, le train reste, sur de longues distances, invariablement plus lent que l’avion. Face à ce constat, la remise au goût du jour des liaisons de nuit pourrait être une solution pour contourner cette limite physique. Les trains de nuit ont été populaires dès la démocratisation du train jusqu’à la fin des années 80. À cette époque, de nombreux trains « lents » circulaient la nuit un peu partout à travers la France. On en trouvait même sur des lignes courtes, comme entre Paris et Rennes ou Nantes. Sur ces lignes, les trains restaient plusieurs heures en gare, pour permettre à ses passagers de faire une nuit complète. Relancer les trains de nuit à des tarifs attractifs permettrait d’offrir une véritable alternative à l’avion pour les trajets sur de longues distances.

Enfin, pour que le train soit définitivement privilégié face à l’avion, il faut tout simplement… qu’il y en ait plus ! L’année 2023 a été marquée par une hausse de la fréquentation des trains, qu’il s’agisse des TGV ou même des TER. Néanmoins, la SNCF a été confrontée à des problèmes de saturation. À l’heure actuelle, elle ne dispose que de 364 rames, soit une centaine de moins qu’il y a dix ans. Heureusement, à partir de 2025, Alstom devrait commencer à livrer les premières rames du TGV-M.

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La nécessité d’une volonté politique forte

Si l’attractivité du train s’est améliorée ces dernières années, augmenter encore l’attractivité du train au détriment de l’avion ne pourra se faire sans une volonté politique forte. En effet, la mise en place de nouvelles lignes ferroviaires nécessite des investissements très importants, et une planification sur le long terme. À titre d’exemple, le premier débat public pour la ligne LGV Aquitaine (entre Saint Pierre-des-Corps et Bordeaux) a eu lieu entre 1994 et 1995 pour une mise en service le 28 février 2017. Au total, cette ligne de 302 km aura coûté 7,8 milliards d’euros.

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Agrivoltaïsme : ce mix entre panneaux solaires et agriculture est désormais encadré par la loi

11 avril 2024 à 04:49

Le gouvernement vient de combler une lacune en publiant mardi dernier un décret portant sur l’agrivoltaïsme. Le texte encadre la pratique consistant à associer agriculture et production d’énergie solaire. Cette base réglementaire devrait donner un socle solide et permettre à la filière de se développer sereinement.

Cela fait quelque temps que la pratique de l’agrivoltaïsme suscitait l’intérêt des parlementaires. En 2022, une mission flash confiée à des députés avait abouti à la publication d’un rapport tentant d’encadrer l’agrivoltaïsme. Cette même année, le Sénat adoptait en première lecture une proposition de loi en faveur du développement de l’agrivoltaïsme, laquelle a été déposée ensuite à l’Assemblée nationale où elle attend encore d’être examinée. De son côté, l’ADEME avait publié une étude sur la filière pour proposer sa définition et un cadre de mise en œuvre.

Un décret pour encadrer la pratique de l’agrivoltaïsme

Sans texte législatif clair pour l’encadrer, à l’exception de la loi du 10 mars 2023 relative à l’accélération de la production d’énergies renouvelables qui l’évoque, l’agrivoltaïsme peine à accélérer son déploiement. Dans la lignée de la loi précitée, le gouvernement vient enfin de publier mardi 9 avril un décret qui définit clairement les conditions de développement de la filière.

En pratique, l’agrivoltaïsme consiste à installer des panneaux solaires au-dessus des cultures telles que des vignes, des arbres fruitiers ou des parcelles abritant de l’élevage. L’intérêt est double pour l’agriculteur : réduire le risque de gel sur les cultures en hiver et les abriter des fortes chaleurs en été, tout en générant un revenu issu de la revente de la production solaire.

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Des garde-fous posés par le décret pour préserver l’agriculture

L’émergence de l’agrivoltaïsme avait fait craindre chez certains une dérive qui aurait conduit à délaisser l’activité agricole au profit des seuls revenus issus de la production d’énergie. Le décret répond à cette inquiétude en encadrant strictement la pose des panneaux solaires sur les surfaces agricoles : un même terrain ne peut pas être couvert à plus de 40 % par des installations photovoltaïques. En outre, la baisse de rendement sur la parcelle dotée de panneaux ne peut aller en deçà de 10 %, comparativement à une parcelle dépourvue de panneau qui assume le rôle de parcelle « témoin » (hors élevage). Afin de ne pas gêner l’activité agricole, le texte prévoit aussi que l’installation photovoltaïque doit être en mesure de permettre « une exploitation normale et assure notamment la circulation, la sécurité physique et l’abri des animaux ainsi que, si les parcelles sont mécanisables, le passage des engins agricoles ».

Enfin, le décret aborde un autre point important : celui de l’installation de panneaux photovoltaïques sur des terrains qui ne peuvent pas être cultivés et dénommés « incultes ». Un document cadre doit être établi dans les 9 mois par les chambres départementales d’agriculture afin d’identifier ces terrains, lesquels pourront faire l’objet d’installations photovoltaïques.

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Un texte accueilli favorablement par les acteurs de la filière de l’agrivoltaïsme

Ce décret ne constitue qu’un premier pas dans l’élaboration de la législation liée à l’agrivoltaïsme et il est prévu qu’il soit complété par la suite. Du côté des acteurs de la filière, ce décret a reçu un accueil plutôt favorable. La Fédération française des producteurs agrivoltaïques (FFPA) a publié un communiqué indiquant qu’elle « accueille avec satisfaction le décret sur l’agrivoltaïsme ». Elle précise qu’un point d’étape sera indispensable d’ici 3 ans pour vérifier « l’impact du nouveau cadre légal et réglementaire sur le développement de l’agrivoltaïsme en France ». Du côté du syndicat des énergies renouvelables (SER), son président Jules Nyssen déclare que ce texte « est aussi le fruit d’un dialogue efficace entre les acteurs des filières renouvelables et agricoles, dont on ne peut que se féliciter ! ».

Sur la base de ce nouveau texte, la filière va pouvoir accélérer son développement pour devenir un réel acteur de la transition énergétique.

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L’Allemagne ferme 15 centrales à charbon en un week-end : est-ce vraiment une prouesse ?

6 avril 2024 à 14:10

L’Allemagne a fêté Pâques à sa manière en mettant près de 15 centrales à charbon à l’arrêt en Rhénanie et dans le Brandebourg. Avec cette opération, le pays confirme sa volonté de se passer de cette ressource, qui est la plus émettrice de gaz à effet de serre.

Si pour beaucoup, ce long week-end de Pâques rimait avec chasse aux œufs et repas en famille, les électriciens allemands, eux, avaient du pain sur la planche. Dimanche, ils ont, en effet, déconnecté 7 centrales à charbon pour une puissance totale de 3,1 GW. Puis, ils ont remis le couvert lundi avec 8 centrales supplémentaires de petite et moyenne capacité totalisant une puissance de 1,3 GW.

La déconnexion de ces 15 centrales était prévue de longue date, mais la guerre en Ukraine et la flambée des prix de l’électricité avaient poussé les autorités allemandes à repousser cette opération pour sécuriser sa production électrique. Désormais, notamment grâce à l’augmentation des capacités de production d’énergie renouvelable, elles n’ont plus d’utilité pour le réseau électrique allemand. Le ministre allemand de l’Économie Robert Habeck a ainsi déclaré qu’elles n’étaient « ni nécessaires, ni rentables ». La préservation de l’environnement et du climat ne semble donc pas avoir été la première des motivations à ces fermetures.

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L’Allemagne pourra-t-elle vraiment sortir du charbon en 2030 ?

Si, fin 2022, RWE avait confirmé l’objectif de sortie du charbon d’ici 2030, le ministre fédéral des Finances, Christian Lindner, a, depuis, tenu un discours beaucoup moins catégorique. Néanmoins, avec la déconnexion de ces 4,4 GW de centrales à charbon, l’Allemagne envoie un nouveau signal fort concernant sa volonté de décarboner son mix électrique au plus vite. Difficile de savoir si ce sera suffisant pour sortir entièrement du charbon d’ici à 2030, mais les chiffres restent impressionnants : en 2023, la production d’électricité issue du charbon (et du lignite) est descendue à 131,6 TWh, après avoir été de 179,9 TWh en 2022. Si le charbon reste la seconde source de production d’électricité du pays avec 26,1 % du mix en 2023, il en représentait le tiers en 2022.

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Éolien en mer : cette invention veut réduire les nuisances des chantiers sous-marins

La pollution des mers et des océans ne se limite pas aux déchets et substances chimiques qui y sont rejetés. Il y existe une autre forme de pollution, invisible, mais tout aussi dévastatrice : les nuisances sonores sous-marines. Les bruits émis par les activités humaines dans les milieux sous-marins représentent une agression sévère pour les espèces aquatiques, pouvant aller jusqu’à causer leur mort. Afin de limiter ces dégâts, une startup française propose une solution technologique qui serait efficace à plus de 90 %.

Loin d’être un milieu calme où règne le grand silence, le monde sous-marin est animé de bruits d’origines différentes. Alors que certains proviennent de sources naturelles (chants de baleine, vagues, houle…), d’autres sont issus des activités humaines. Ces bruits « artificiels » sont souvent extrêmement puissants. En effet, certains travaux maritimes peuvent générer des bruits allant jusqu’à 260 décibels (dB), bien au-delà du seuil de danger fixé à 90 dB pour l’oreille humaine, par exemple. La faune marine ne sort pas toujours indemne de ces opérations, qui se multiplient pourtant, notamment avec l’essor de l’éolien en mer.

Dans le but de réduire ces nuisances sonores dans les océans, l’entreprise nantaise Greenov a développé une solution baptisée SubSea Quieter (SSQ). Résultant de six ans de recherches et de développement, la technologie a été initialement conçue par Naval Group, un acteur majeur de l’industrie de défense maritime, dans le but de masquer le bruit des sous-marins dans un contexte militaire. Greenov l’a ensuite rachetée et adaptée pour un usage industriel, pour minimiser l’impact environnemental des travaux maritimes sur la vie sous-marine.

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Une membrane acoustique pour limiter la propagation des bruits

Le SSQ est une membrane acoustique au sein de laquelle une couche d’air peut être introduite. Le gonflage du système peut être piloté à distance. L’insertion d’air dans cette membrane, lorsqu’elle est immergée, altère la propagation du son en raison de la différence des propriétés acoustiques entre l’air et l’eau. Ce phénomène crée un environnement moins propice à la transmission des ondes sonores.

Le principe de fonctionnement de la technologie s’appuie sur divers mécanismes physiques. L’un d’eux est la capacité de la membrane à se déformer sous l’impact du bruit, ce qui lui permet d’absorber une part de l’énergie sonore émise. De plus, cette technologie se distingue par sa structure composée de près de vingt mille fils par mètre carré, créant une structure qui contribue à la réduction des bruits. D’après Greenov, le SSQ parviendrait à neutraliser jusqu’à 99,9 % du bruit pour les fréquences au-dessus de 1 kilohertz. Pour les basses fréquences, celles qui se propagent sur de longues distances sous l’eau, le système assurerait une réduction du bruit d’environ 94 %.

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Deux versions différentes

L’entreprise Greenov a déployé deux variantes de son système, chacune répondant à des besoins spécifiques. La première, nommée « SubSea Quieter Blue Shield », est conçue comme un rideau sous-marin et est particulièrement adaptée aux opérations réalisées dans les zones portuaires. Ce dispositif a été testé en conditions réelles dans le bassin de La-Seyne-sur-Mer, dans le département du Var, durant l’automne dernier.

La seconde variante, le « SubSea Quieter Pile Driving », a récemment fait l’objet d’un test à Saint-Nazaire. Conçue pour prendre la forme d’un cylindre une fois déployée, elle sert à encercler un pieu pendant le processus de battage, confinant ainsi le bruit émis durant l’opération. Les résultats des tests sont prévus pour être présentés au salon Seanergy, un événement dédié aux énergies marines, qui se tiendra à Nantes en juin.

Vers une version plus adaptée aux éoliennes ?

Le système testé à Saint-Nazaire n’est encore qu’un prototype convenant aux pieux de 2,5 mètres de diamètre. Cependant, Greenov travaille sur une version beaucoup plus grande, qui répond mieux aux besoins spécifiques de l’industrie éolienne en mer. Celle-ci est destinée à être utilisée sur des fondations monopieux ayant jusqu’à 12 mètres de diamètre et plus de 60 mètres de hauteur. Avec l’augmentation du nombre de projets de construction de parcs éoliens en mer, la demande pour des solutions efficaces et écologiques pour installer ces structures sans nuire à la vie marine est en hausse. Ce nouveau modèle encore en phase de développement sera testé à La-Seyne-sur-Mer. À terme, le système SSQ Pile Driving sera commercialisé au prix de 5 millions d’euros.

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30° C ce samedi : d’où vient le pic de chaleur qui arrive en France ?

Par : Nelly Lesage
4 avril 2024 à 10:36

Un épisode de chaleur précoce attend la France métropolitaine, avec un pic d'intensité le samedi 6 avril 2024. Une température grimpant jusqu'à 30° C pourrait être enregistrée, en raison d'une masse d'air chaud arrivant en France.

Hydrogène, gaz, nucléaire : comment l’Allemagne est en train de rater sa transition énergétique

24 mars 2024 à 16:00

La politique de transition énergétique allemande, appelée « Energiewende » vise à sortir du nucléaire et à parvenir à un taux de 100 % d’électricité renouvelable d’ici 2050. Pour cela, l’Allemagne a fait des choix qui ne se sont pas tous avérés gagnants. Et si nos voisins d’outre-Rhin étaient tout simplement en train de rater leur transition énergétique ?

Porté par le charbon et le nucléaire jusqu’au début des années 2000, le mix électrique allemand a ensuite progressivement changé de visage. L’Energiewende, qui se traduit littéralement par « transition énergétique », donne un nouvel aspect à son mix électrique pour parvenir à une électricité entièrement renouvelable d’ici 2050. Pour cela, plusieurs choix ont été adoptés.

L’abandon du nucléaire, un choix porté par la population en Allemagne

D’abord, la décision a été prise d’abandonner le nucléaire. En effet, la population allemande étant culturellement anti-nucléaire depuis le début des années 1970, avant un renforcement du mouvement suite aux accidents de Tchernobyl puis de Fukushima, cela a incité les pouvoirs publics à acter la fin l’atome. La catastrophe de Fukushima a par ailleurs condamné définitivement l’énergie nucléaire outre-Rhin.

Ainsi, les trois dernières centrales encore en activité sur le territoire ont été déconnectées du réseau en avril 2023. On peut se demander si le calendrier était bon, étant donné le contexte difficile sur le plan énergétique avec la flambée des prix de l’énergie et les tensions d’approvisionnement en gaz liées à la guerre en Ukraine. En outre, rappelons que le nucléaire est une source de production d’électricité décarbonée qui aurait pu peser dans l’atteinte des objectifs du pays.

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Le gaz, un allié privilégié pour la transition énergétique allemande

Afin d’atteindre son ambition d’électricité 100 % renouvelable, nos voisins d’outre-Rhin doivent s’appuyer sur une source de production flexible, indispensable pour accompagner les énergies renouvelables dont la production est extrêmement fluctuante. Ces sources de production flexibles sont le fioul, le gaz, le charbon, l’hydroélectricité dans certains cas, et le nucléaire. L’énergie nucléaire ayant été expulsée de l’équation par choix politique et le potentiel hydroélectrique étant faible, il ne reste donc plus qu’à l’Allemagne le charbon et le gaz, qui sont des énergies fossiles.

Dans les faits, le pays exploite actuellement le charbon, le gaz et les interconnexions (imports/exports de ses pays voisins) pour compenser la variation de l’éolien et du solaire. L’Allemagne est productrice de charbon et particulièrement de lignite, une sorte de charbon à faible pouvoir calorifique. Du côté du gaz, le pays était fortement dépendant des importations en provenance de la Russie. La situation géopolitique a donc perturbé les approvisionnements en gaz, incitant les Allemands à trouver des solutions : importations de gaz naturel liquéfié (GNL) auprès d’autres pays et importations de gaz naturel depuis la Norvège. Miser sur le gaz naturel pour sa transition énergétique tout en étant extrêmement dépendant de la Russie pour ses approvisionnements était un pari risqué pour l’Allemagne qui s’est trouvée en difficulté et a dû trouver des solutions en urgence avec la guerre en Ukraine.

Sur le plan climatique, le gaz et le charbon émettent du CO2. Ceci explique que, malgré le développement des énergies renouvelables (ENR) dans le pays qui ont permis de faire baisser les émissions de CO2 de 10 % en 2023, le niveau de ces émissions reste malgré tout très élevé en Allemagne (673 millions de tonnes en 2023).

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L’hydrogène pour décarboner la production d’énergie

L’Allemagne a également fait un parti technologique incertain, en choisissant de développer de l’hydrogène dans le cadre de son Energiewende. On parle ici d’hydrogène vert, donc produit à partir de l’électrolyse de l’eau et d’électricité 100 % renouvelable. L’Allemagne mise sur cette source de production pour décarboner son industrie ainsi que le secteur de la mobilité lourde. Le pays s’est fixé comme objectif d’atteindre une capacité de production d’au moins 10 gigawatts (GW) d’ici à 2030. Pour cela, des pipelines d’hydrogène doivent être installés sur 1 800 km d’ici 2030, ce projet bénéficiant d’un soutien financier de l’État dans le cadre du programme européen des projets importants d’intérêt européen commun (PIIEC).

Mais, outre les pertes d’énergie considérables engendrées par la production, le transport et la consommation de l’hydrogène, l’Allemagne ne pourra pas en produire suffisamment pour couvrir sa consommation. Il est donc prévu d’en importer à hauteur de 70 % de ses besoins. Plusieurs accords ont été signés avec des pays comme le Canada, les Émirats arabes unis, l’Australie ou encore la Norvège. En pratique, l’hydrogène vert n’est pas forcément à la hauteur des attentes de l’Allemagne. Par exemple, après avoir lancé en grande pompe le train à hydrogène, nos voisins ont finalement revu leur stratégie pour décarboner le secteur ferroviaire. En effet, le train à hydrogène s’est avéré peu rentable économiquement, incitant le pays à l’abandonner au profit des trains à batterie.

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L’Allemagne, un peu seule dans la défense des carburants de synthèse

Par ailleurs, l’Allemagne défend les carburants synthétiques au point de peser fortement dans la balance des négociations européennes pour faire accepter la poursuite des ventes de voitures thermiques neuves après 2035, à condition qu’elles roulent avec ce type de carburant. Fervents défenseurs de l’e-fuel et opposés au tout électrique pour les véhicules, les Allemands pensaient rassembler de nombreux États autour des carburants de synthèse afin de les inciter à construire des usines de production.

Mais nos voisins peinent à convaincre et seuls trois pays ont signé la déclaration commune préparée par l’Allemagne : la Tchéquie, le Japon et le Maroc. Il semble donc qu’à ce jour, l’Allemagne soit assez isolée sur la défense des carburants de synthèse. Pour conclure, l’Allemagne a fait des choix radicaux pour sa transition énergétique qui s’avèrent peut-être un peu risqués compte tenu de la conjoncture, notamment du fait de l’abandon de l’atome et de l’importance laissée au gaz naturel. L’avenir nous dira si ces choix étaient les bons pour parvenir à ses objectifs.

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