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Playtron, un systeme Linux pour les machines de jeu

20 mars 2024 à 06:16

Minimachines.net en partenariat avec TopAchat.com

La vidéo ci-dessus montre la Lenovo Legion Go sous PlaytronOS

Playtron est le nom d’une startup qui ambitionne de développer PlaytronOS, un système Linux totalement axé autour du jeu vidéo. L’objectif affiché est d’être léger, disponible pour chacun et largement compatible. 

Un mockup de console Playtron et un engin parmi les plus laid et peu pratique que j’ai pu admirer.

Playtron vise tous les formats de machines. Les PC classiques, les portables mais également le format ConsolePC ou officie Valve avec SteamOS aujourd’hui. L’idée est d’offrir à ces plateformes la possibilité de jouer à des jeux sous Linux. Si aucune information n’est donnée sur le moyen de parvenir à cette compatibilité, je ne serai pas surpris que le système utilise la solution de Valve à savoir Proton. L’idée cependant est de rester détaché de Steam et donc du magasin d’application afférent. PlaytronOS pourrait tout à fait lancer des jeux de chez Epic, GoG ou n’importe où ailleurs. 

Cette solution serait en outre totalement transparente pour l’utilisateur qui n’aurait pas a changer de mode pour effectuer ces actions. Le système étant totalement tourné autour  du jeu, il n’offrirait aucune fonctionnalité secondaire et n’aurait pas de possibilité de gestion des tâches habituelles d’un PC. Un engin sous PlaytronOS ne proposerait par exemple aucun « bureau » et probablement aucun des logiciels classiques du monde PC.

Une idée qui permettrait donc de transformer n’importe quelle machine en solution de jeu mais uniquement en solution de jeu. Il ne sera probablement pas possible de lancer autre chose en même temps, cela aurait des avantages pour certains usages mais condamnerait un éventuel portable a n’offrir qu’une petite part de son potentiel. L’idée de transformer un PC en une console pure et dure est probablement séduisante pour un engin placé sous un téléviseur ou une ConsolePC mais c’est tout de même un détail qu’il faudra prendre en compte pour un MiniPC, une tour ou un portable classique.

Playtron OS ne sera pas gratuit, la startup qui lance le produit compte demander 10$ par installation. Ce qui est bien moins cher qu’un Windows mais offre évidemment bien moins d’usages. Tout en étant bien plus cher qu’un Linux gratuit comme HoloISO, Bazzite ou ChimeraOS qui offriront le même usage. On peut se demander quel particulier pourrait véritablement être intéressé par ce type de proposition mais je suppose que l’objectif de Playtron est de viser les assembleurs qui proposent aujourd’hui des machines comme les ConsolesPC sous Windows. Pour des marques comme GPD, OneNetbook, AYANEO, Asus, MSI, ou Lenovo qui proposent des consoles sous Windows 10 ou 11, cette idée peut avoir du sens. Ne serait-ce que parce que ces constructeurs pourraient bénéficier d’un développement sur mesures. Quitte a promettre un engin fonctionnel sous Playtron et a laisser l’utilisateur s’en dépatouiller ensuite.

Pour un particulier le recours autonome à ChimeraOS, une version libre de SteamOS, semble avoir plus de sens. Elle bénéficie des évolutions du code du travail de Valve en terme de compatibilité de jeu, est totalement gratuite et propose une interface parfaite pour être pilotée à la manette.

La startup a déjà reçu environ 10 millions de dollars d’investissements et dit avoir embauché des développeurs ayant travaillé sur différents projets comme Box86, Heroic Game Launcher et même le fameux ChimeraOS. Des outils permettant de piloter des jeux Windows sous différentes plateformes Linux. Et notamment de lancer des jeux de diverses plateformes sur le Steam Deck pour Heroic Game Launcher. L’idée est probablement de livrer un système permettant de faire des choses déjà fonctionnelles de manière éparpillées avec une approche très grand public qui ne nécessitera pas de connaissance particulières.

AYANEO semble être sur les rangs avec un engin sous PlaytronOS prévu pour la fin de l’année. Le patron enthousiaste de cette marque n’en est pas à sa première déclaration du genre. En janvier dernier il annonçait avoir l’intention de sortir la première console « non Valve » sous SteamOS avant de se rétracter juste après en annonçant employer la solution Linux alternative HoloISO. Puis, quelques semaines plus tard, de finir par choisir un bon vieux Windows… On sait donc qu’il ne faut pas prendre les annonces enthousiastes trop au sérieux. Le développeur vise plutôt 2025 comme calendrier de déploiement avec des machines sortant nativement sous ce système.

Si les étoiles semblent bien alignées pour ce projet avec des financements conséquents, des partenaires et un segment en pleine croissance, il est probable que cela ne soit pas une partie de plaisir pour autant. Plusieurs acteurs sont dans la course a commencer par Microsoft qui ne verra sans doute pas d’un très bon oeil le catalogue de jeux Windows lui glisser aussi facilement et aussi vite entre les doigts. On s’en est rendu compte assez vite avec les concurrents de Valve. Les pourparlers entre les fabricants et Microsoft ont eu bon train. Je ne serais pas étonnée que le gros dragon qu’est Microsoft regarde d’un oeil torve les quelques piécettes s’échapper de son trésor. Mais si le  filet de tintements de l’or se mettait a devenir trop turbulent, je ne doute pas une seule seconde qu’une version de Windows adaptée à ces nouveaux usages voit le jour. Officieusement ou officiellement, une version de Windows allégée des fonctions inutiles et orientée vers le jeu pourrait probablement être proposée pour les fabricants de ConsolesPC. Pour le moment le marché de ces engins doit paraitre aussi insignifiant que le dard d’un moustique sur l’écaille d’un dragon.

Autre acteur majeur qui ne voudra surement pas travailler pour des services concurrents ? Valve bien sûr. L’éditeur peut tout a fait ouvrir son SteamOS à des fabricants tiers. Si les ventes de SteamDeck sont excellentes, elles ne sont pas le métier de base de l’éditeur pour qui la  distribution de jeux est le véritable trésor. Si pour faire briller ce diamant elle doit sacrifier son OS, on peut supposer qu’il le fera. Après tout c’était exactement l’objectif des SteamBox : fournir un OS Linux pour lancer des jeux Steam Windows pour tous les fabricants de PC.

Kirt McMaster en 20161

Enfin petit détail qui dressera quelques poils sur quelques nuques. Le Patron de Playtron, est un dénommé Kirt McMaster. Quelqu’un d’assez connu dans le monde Android pour avoir transformé la suite d’outils gratuite CyanogenMod en un système comemrcial CyanogenOS. Une saga qui s’est terminée en un fiasco légendaire pour la marque mais aussi surtout pour les différents utilisateurs de ces outils. Les développeurs d’origine ayant démissionné tout en indiquant publiquement leur dégout pour la gestion de l’entreprise et le reste des employés se retrouvant rapidement éjectés de la boite pour pointer au chômage. Un scénario qui semble se reproduire ici avec l’embauche de divers développeurs issus de différents systèmes concurrents… Et surtout une approche sans complexe de McMaster qui en nie pas la ressemblance de méthode mais précise à The Verge la différence de calendrier. Pour lui, l’aventure Cyanogen a été un échec car le système était gratuit sur Android depuis longtemps. Avec PlaytronOS, tout sera commercial dès le début. Ce qui devrait changer le regard des utilisateurs. Pas sur que cela soit aussi limpide pour les utilisateurs de ChimeraOS, Box86 ou Heroic Game Launcher si les développeurs les plus talentueux se font embaucher ailleurs.

Derniers points qui électrisent mes sens d’araignée, McMaster a indiqué que le logiciel serait OpenSource mais n’a pas décidé sous quel format d’OpenSource cela serait distribué… Enfin, l’ajout d’une exploitation d’une IA pour aider les utilisateurs a finir les jeux les plus difficiles. Eviter qu’un joueur face à un problème trop dur n’abandonne tout le jeu. Une idée brillante qui risque de transformer l’expérience du joueur en séance vidéo plus qu’autre chose. Pour couronner le tout, le partenaire en charge de la gestion de cette IA serait… Perplexity. Le système choisi par les Rabbit R1 pour fonctionner. Vous vous souvenez du Rabbit R1 ?

Enfin, le papier de TheVerge me rappelle les pratiques classiques de ceux qui veulent impressionner la galerie. Le boss de Playtron aurait présenté à TheVerge la vidéo ci-dessus comme le travail de ses équipes. Il s’agit d’une émulation qui fait tourner le jeu The Witcher 3 Windows classique sur une plateforme ARM. Contacté par la rédaction du site web, le McMaster a finalement bien décrit la vidéo comme n’étant pas le fruit de son travail. Il s’agissait d’une « incompréhension » entre lui même et le journaliste Sean Hollister, un vétéran du monde PC. 

La promesse d’un fort retour sur investissement grâce aux nombres de joueurs potentiels

Si comme moi vous avez l’impression que ce premier tour de table de 10 millions de dollars sonne comme une réponse classique à un emballement de gens chez qui les mots IA, Steam, Gaming et nouveaux marchés résonnent plus que de raison, vous saurez ne pas vous enflammer à cette annonce. Attendons et observons, comme disent les américains.

Playtron, un systeme Linux pour les machines de jeu © MiniMachines.net. 2024.

Steam Deck : une console de parents ?

15 mars 2024 à 12:13

Minimachines.net en partenariat avec TopAchat.com

Quelques témoignages de première main, des commentaires de billets et autres remarques faites sur divers forums, tout cela m’a intrigué. La console Steam Deck ne rentre pas dans les cases habituelles des produits pour « Gamers ». Elle n’est pas sous Windows mais exécute un Linux sur-mesure. Elle ne cherche pas à briller avec des caractéristiques délirantes mais fait plutôt des compromis techniques. Des éléments qui ne collent pas avec l’image « haut de gamme » du matériel destiné au jeu habituel. Pourtant, ces éléments n’ont pas empêché son succès. 

Ce constat m’a orienté vers un aspect de la console que je n’avais pas saisi jusqu’alors. Le Steam Deck est plébiscité par un public assez classique, des joueurs PC souvent déjà bien équipés en matériel.  Mais la raison pour laquelle ils ont choisi d’investir dans un Steam Deck est un peu inattendue.

« Je n’avais pas réellement joué autant depuis des années. » C’est en substance ce que disent de nombreux messages butinés sur la toile sur des forums généralistes ou spécialisés. On y retrouve des acheteurs ravis de leur console pour la simple et bonne raison qu’ils sortent d’un tunnel parfois très long d’abstinence vidéoludique. Avec des catalogues de jeux jamais lancés, savamment accumulés sur leurs divers comptes depuis des années. Des tonnes de « j’y jouerais plus tard » contrecarrés par une vie professionnelle devenue plus exigeante, ou une simple vie d’adulte. De nombreux utilisateurs redécouvrent le plaisir de jouer sur PC grâce à leur console portable.

Quand je regarde mon propre catalogue de jeux sous Steam, GoG ou Epic, je croise des titres étranges. Des noms qui m’évoquent des choses, d’autres sans aucune consistance dans ma mémoire. Et puis, de loin en loin je vois des jeux qui sonnent comme des regrets. Des titres que j’aimerais finir, d’autres que j’aimerais lancer. Un Disco Elysium par exemple. Un « piège à temps » qui me hante à moitié car je sais que je ne pourrais pas le terminer. Faute d’avoir la place dans un emploi du temps déjà trop chargé. Et je louche sur ces consoles PC à mon tour car si elles ne proposeront pas un niveau de performances suffisant pour lancer les titres du futur, elles seront à même de rattraper le passé.

En plus de la détente et du plaisir que le jeu propose, il y a ce sentiment de retrouver un peu de temps à soi. Du temps libre. Des minutes gagnées au détriment d’autre chose et en particulier du trou noir des réseaux sociaux. Comme si on avait trouvé une formule magique, un artefact assez puissant pour faire bifurquer des minutes à nouveau pour soi au lieu de les perdre chez les autres. Un flux de temps perdu jusqu’alors dans des labyrinthes aux couleurs d’Instagram, de Youtube ou de leurs complices. Assez de temps pour finir des jeux. Chose qui, pour certains, n’avait pas été possible depuis des lustres. Un internaute me concède qu’il avait pu jouer « un peu pendant le confinement ». Tout simplement parce que les heures de transport s’étaient transformées en temps de jeu. « Mais depuis je n’avais pas lancé une seule partie ». D’autres indiquent avoir du tirer un trait sur leurs loisirs PC et console pour des raisons classiques de parentalité. « Difficile de trouver le temps de jouer tout seul quand on se retrouve avec un petit ». Et retrouver un peu de ce loisir avec ce format ultramobile qui occupe des interstices dans la parentalité.

Le bureau de Goston

L’arrivée du Steam Deck – et probablement des formats équivalents chez les concurrents – a changé la donne. Non pas que ces parents ou adultes n’aient pas déjà une console mobile comme la Switch de Nintendo, un ordinateur portable capable de lancer des jeux gourmands ou une machine de bureau encore plus performante. Simplement les éléments nécessaires au jeu ne s’alignaient plus forcément ensemble. Le catalogue de la Switch ne correspond pas à tous les moments, les formats classiques du monde PC ne sont pas forcément pratiques au quotidien tout comme le côté « Windows » peut avoir quelque chose de rébarbatif. Et, plus simplement, certains titres de jeux PC ne peuvent pas être joués dans toutes les conditions.

Un nouveau possesseur de Steam Deck

« En ce moment c’est pas mal de rendez-vous  en salle d’attente avec mon fils » me confie un Steamdeckeur. « Et j’apprécie ma console en salle d’attente, j’ai pu avancer dans des titres qui me faisaient vraiment envie depuis des années. » Ce fond de catalogue de jeux à nouveau accessibles est un des attraits les plus puissants de ces consoles PC. Ces titres amassés au fil des ans, au gré des promotions, est devenu un sujet de plaisanterie en ligne. Beaucoup d’utilisateurs des plateformes Steam, GoG ou Epic ont fini par accumuler des dizaines et des dizaines de jeux. Des catalogues qui représentent des mois et des mois de loisir intensif pour juste finir les quêtes principales… Et énormément de ces titres, payés au gré d’un rabais ou de soldes, ne sont finalement jamais lancés. Certains me confient qu’ils ont l’impression d’un excellent retour sur investissement avec ce nouveau format de machine à cause de cet accès à ces archives. 

Death Stranding est un bon exemple, ce jeu particulier est revenu plusieurs fois pendant que j’interrogeais des joueurs. Avec une phase d’introduction assez longue et parfois rebutante, le jeu était abandonné assez vite à cause d’une vie de famille. Le côté répétitif de certains passages, l’ambiance assez monotone… « Quand on joue en tant que parent c’est avant tout pour se divertir rapidement » me confie en substance un internaute. On veut se plonger dans une ambiance et avoir un retour immédiat en tant que joueur. Les titres qui réclament un investissement trop long et parfois trop complexe posent alors problème. On aimerait s’y plonger mais on n’a pas le temps de le faire. Le format console arrive alors comme une alternative, un moyen de se plonger petit à petit dans le scénario. Au final, le cap de ce début très particulier de Death Stranding a été surmonté grâce au Steam Deck. 

A propos du Steam Deck

L’autre élément intéressant dans cette redécouverte des titres déjà en la possession des joueurs et liée au fait que l’engin n’est pas taillé pour les titres les plus récents. Cela pousse à lancer des jeux anciens, à redécouvrir des pépites. A comprendre pourquoi tel ou tel titre est toujours vu comme un phénomène ou une œuvre majeure. Faute des entrailles nécessaires à hacher des kilos de pixels chaque seconde, le format surprend à offrir autre chose. Retrouver une petite dose de nostalgie qui plane sur des titres mythiques. Des jeux que l’on retrouve alors dans une très agréable jouabilité. Tout cela mélangé avec un sentiment rédempteur. Celui de rentabiliser des achats précédents honteusement accumulés sans y avoir touché. Un internaute me confie n’avoir jamais pu finir certains de ces jeux mais n’avoir jamais pu en commencer d’autres ajoutés dans son panier sur un coup de tête. Des titres ayant pris la poussière par la très pardonnable faute d’un bébé arrivé entre deux sauvegardes.

Et voilà que la console permet de retrouver ces univers au gré d’un petit break, d’une pose aux toilettes ou d’une soirée canapé. On m’explique que cette capacité de sortir sa console pour une petite demie heure chronométrée, de pouvoir la mettre en pause à tout moment sans se poser de question mais aussi de ne pas être interrompu par l’objet lui même, change la donne. C’est un tout autre exercice qu’une séance devant un PC où la nécessité de s’attabler devant sa machine impose un autre rythme. Quand ce n’est pas une énième mise à jour ou les alertes en provenance de votre boite mail, de réseaux sociaux ou autres qui vous sortent de votre envie de jouer.

Et ce genre de témoignage est fait spontanément en ligne. Dans des commentaires variés et déclinés à l’envi. Sur le ton de l’humour la console est mise en avant comme une manière de dédramatiser les heures de veille de la parentalité. Un passage de cap qui est bien identifié comme un abandon du loisir qu’est le jeu vidéo. Tout cela est à prendre au second degré bien entendu, mais l’objet permet tout de même de ne pas sombrer dans une certaine déprime. Des jeunes parents qui n’ont pas à faire une croix sur une partie importante de leur vie. Certains se sont rencontrés sur des jeux en ligne. Ils ont emménagés avec leurs consoles ou leur PC en continuant de jouer ensemble en ligne et se retrouvent privés de ce loisir. La console PC devient alors une solution de repli. Elle permet de faire un break en tant que parent. Une petite partie de 10 minutes avant de laisser l’engin sur la table avec un petit mot pour que son conjoint puisse la retrouver pendant une sieste du nouveau né. « Histoire de se vider la tête. » Et le couple d’avancer sur un Rogue-lite joué en duo. Des cap franchis à deux, des decks accumulés, des runs partagés… Autant d’expérience passées en commun dans un canapé qu’en solo à tour de rôle quand le moment s’y prête. « Je me suis vue jouer à Celeste avec la cuillère dans la bouche » me confie une jeune maman qui finissait des petits pots de bébé entamés comme goûter. Son partenaire de jeu et jeune papa étant occupé à changer l’enfant après lui avoir dit qu’il n’arrivait pas à passer ce niveau. Des travaux de couple partagés en somme.

Minimachines-03-2024

Je vois également le bouche à oreille fonctionner à plein sur ce thème. Un acheteur redécouvre les joies du jeu en postant un commentaire pour expliquer qu’il a lancé une petite partie de tel ou tel titre sur sa console, assis à une table avec un café pendant que son bambin s’éclate sur les tremplins d’une salle de jeu urbaine. « Autant de temps récupéré sur des heures de scroll débile sur des réseaux sociaux » m’explique t-il. Le smartphone rangé dans la poche c’est la console qui est privilégiée dans ces nouveaux moments de liberté. Ce type de commentaire fait mouche, d’autres témoignages sont lus et des joueurs ne jurant d’habitude que par les mégahertz et leur sainte carte graphique ouvrent les yeux sur le potentiel de l’objet dans leur propre quotidien. L’effet boule de neige se fait alors largement sentir.

Steam Deck

Je ne sais pas si les décisionnaires qui ont appuyé sur le bouton Go pour lancer les opérations du Steam Deck chez Valve ont eu conscience de ce potentiel pour leur appareil. Ou si, inconsciemment, le format est simplement né d’un fantasme de réponse à un manque qu’ils ressentaient eux même comme joueurs. Mais le pari est réussi. La console a  créé un marché en comblant ce vide que les appareils classiques ne savaient pas gérer. Lire le témoignage de trois trentenaires qui bossent ensemble dans la même boite et qui se covoiturent à tour de rôle chaque matin est assez édifiant. Pendant que le premier conduit, les deux autres jouent. Le conducteur change chaque matin, les joueurs aussi. Un rite mis en place assez vite et qui a poussé les différents protagonistes à investir dans des solutions pour recharger les consoles sur l’allume cigare. Le jeu est devenu un rituel pour eux, faisant passer ce moment auparavant déplaisant du « auto-boulot-dodo » en un « ludo-boulot-dodo » bien plus agréable. Et l’un de m’expliquer qu’il retrouvait là ses années passées, quand, plus jeune il jouait avec ses copains de lycée ou de FAC. Que la console créait de l’émulation et de la camaraderie au lieu d’isoler les joueurs. De grands éclats de rire et une arrivée au boulot de bonne humeur.

Canapé + Steam Deck par Rob Allen

Un détail qui n’a pas échappé à d’autres parents qui, au lieu de voir leur enfant s’enfermer pour jouer dans une chambre, ont préféré l’orienter dans cette autre voie. Le Steam Deck devenant alors un objet partagé en famille. Avec, parfois, quelques disputes mais également là encore des moments d’émulation. Et la possibilité plus facile de mettre l’accent sur certains jeux ou de limiter les heures d’usage. Certains me confiant même y prendre du plaisir alors que le jeu vidéo ne leur a jamais vraiment parlé. D’autres parents de trouver un modèle intéressant par rapport à leur propre pratique du jeu. Difficile de reprocher à un ado de jouer très longtemps si on passe soi même des heures devant son écran. Les nouveaux parents sont dans des dilemmes complexes vis à vis de leurs loisirs. Le format console ne résout pas tout mais il permet une approche plus familiale du jeu, moins enfermée qu’une tribu éclatée devant autant d’écrans.

J’ai toujours vu le Steam Deck comme un bon alignement de planètes pour Valve. Une console qui est née au bon moment avec d’excellents choix techniques. Des choix différents de la concurrence qui a toujours voulu soigner son image avec des arguments techniques sonnant comme des superlatifs inutiles. Grosses définition, gros processeurs, plus de ceci ou de cela. Valve a vu simple et juste, ce n’est pas la puissance de cet objet qui en fait le succès. C’est son approche. La marque a capté un besoin qui était dans l’air du temps et en a fait un outil véritablement pertinent. C’est là la clé de son succès.

Un grand merci à Thomas pour son aide pour ce billet.

Steam Deck : l’avenir rafraichissant proposé par Valve

Steam Deck : la solution de jeu mobile de Valve

 

Steam Deck : une console de parents ? © MiniMachines.net. 2024.

Le SteamDeck CyberDeck DIY

16 février 2024 à 07:56

Minimachines.net en partenariat avec TopAchat.com

Les CyberDeck sont des machines mobiles revisitées à la sauce des technologies passées. En général, il s’agit d’agglomérer des compétences modernes dans un format plus ancien. Plus proche de la valise que de l’ultraportable. Le mot Cyber faisant référence à l’esthétique Cyberpunk.

Intégrer un Steam Deck dans un de ces appareils a pour moi beaucoup de sens, surtout dans ce modèle créé par un certain a8ksh4 qui le présente sur Thingiverse. L’objet est à la fois malin et esthétiquement réussi. Il reprend les codes du genre en proposant une interface un peu pataude mais qui servira habilement la console portable en lui apportant le confort d’un clavier et l’aspect pratique d’un dock.

Le montage est complet, le SteamDeck se place sur la partie supérieure, simplement coincé par une mâchoire imprimée en 3D. Il est relié au clavier intégré dans la partie inférieure par un câble USB. Entre les deux, des charnières qui permettront de refermer l’ensemble sur lui même pour le transporter. L’épaisseur des joysticks venant se glisser dans les trous pratiqués sous les bords du clavier.

Au dos, un petit HUB USB permet d’alimenter la console – et de la recharger – pendant qu’on l’utilise avec le clavier. Il est également possible d’y connecter une souris. Une paire de « béquilles » se déploie à l’extérieur du châssis de manière à stabiliser l’ensemble. Les petits ergots destinés à accueillir des serre-fils pour maintenir les câbles sont également une excellente idée.

La réalisation est très bien faite et le dispositif permettra à un propriétaire d’une de ces console de la piloter comme un PC portable presque normal. Une solution qui peut s’avérer pratique pour une utilisation de bureau comme machine d’appoint, en supplément d’un PC plus classique. 

L’auteur indique que l’idée de ce projet est née du simple fait que Valve a proposé un modèle 3D parfaitement exploitable de sa console au public lors de la commercialisation de celui-ci. Une pratique encre trop peu répandue chez les fabricants mais qui permet, comme l’explique a8ksh4, d’importer les éléments dans un logiciel de conception 3D et de travailler autour. Le résultat est lui même partagé par l’auteur afin que chacun puisse adapter, remixer ou améliorer le Cyberdeck. Que ce soit pour la console de Valve ou celles d’autres marques.

Les différentes pièces ont été imprimées en PLA sur une imprimante Creality Ender-5 Plus à la technologie FDM très standard. Les charnières sont par contre en plastique industriel et ont été achetées pour améliorer la résistance de la solution.

Le SteamDeck CyberDeck DIY © MiniMachines.net. 2024.

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