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Aujourd’hui — 10 avril 2025Actualités libres

[$] Management of volatile CXL devices

Par : corbet
10 avril 2025 à 18:18
Compute Express Link (CXL) memory is not like the ordinary RAM that one might install into a computer; it can come and go at any time and is often not present when the kernel is booting. That complicates the management of this memory. During the memory-management track of the 2025 Linux Storage, Filesystem, Memory-Management, and BPF Summit, Gregory Price ran a session on the challenges posed by CXL and how they might be addressed.

Tout ce que vous avez dit à ChatGPT pourra bientôt être utilisé par ChatGPT

10 avril 2025 à 17:27

ChatGPT OpenAI

OpenAI annonce une mise à jour de son assistant intelligent : ChatGPT va pouvoir relire toutes vos anciennes conversations pour actualiser sa mémoire. De quoi en faire un super assistant, avec des connaissances personnalisées pour chaque utilisateur.

Les astronomes gagnent un micro-répit : la météo cloue au sol la méga-constellation d’Amazon

10 avril 2025 à 10:20

Amazon Kuiper

La constellation Kuiper, qui doit venir challenger celle de Starlink dans l'accès à Internet par l'espace, a du retard à l'allumage. Le premier envoi des 27 satellites a été reporté à cause d'un temps trop mauvais au-dessus de Cap Canaveral, en Floride.

Orgueil et préjugés sur Netflix : on sait qui va incarner Lizzie et Mr Darcy dans la série

Par : Nelly Lesage
10 avril 2025 à 17:01

Qui incarnera les personnages principaux de la future série Orgueil et préjugés de Netflix ? La plateforme de SVOD a révélé les noms des actrices qui joueront Élisabeth et sa mère Mrs Bennet, ainsi que de l'acteur qui prêtera ses traits à Mr Darcy.

La clé du voyage dans l’espace ? Les fusées nucléaires, selon le patron de la Nasa

10 avril 2025 à 14:27

Nasa fusée nucléaire

Auditionné pour le poste d'administrateur de l'agence spatiale américaine (Nasa), Jared Isaacman a balayé plusieurs sujets devant le Sénat. Il a notamment souligné l'importance qu'il accorderait à la propulsion nucléaire pour l'exploration spatiale.

Revolut est en colère contre Facebook, qui diffuse trop d’escroqueries

Par : Hugo Bernard
10 avril 2025 à 15:05

Un rapport de Revolut sur les arnaques financières en ligne rapporte que Facebook, Instagram et WhatsApp représentent plus de la moitié des signalements faits à Revolut.

Les abonnés Livebox recevront une mise à jour importante à la rentrée 2025

10 avril 2025 à 13:24

Orange profite de l'annonce de ses nouvelles Livebox S et Livebox 7, qui supportent la technologie Wi-Fi 7, pour officialiser son implication dans le développement de la nouvelle norme WPA2/3 Compatibilité, aussi appelée RSNO. Elle n'est pas encore prête, mais sera déployée sur toutes les box par défaut prochainement.

Le scooter électrique Rider 3000W aux 100 km d’autonomie est en promo à moins de 3 200 €

10 avril 2025 à 12:12

[Deal du jour] Le scooter électrique Rider 3000W est un modèle idéal pour rouler au quotidien. Déjà à un excellent prix, il est en plus bien plus abordable grâce à une réduction.

[$] Preparing DAMON for future memory-management problems

Par : corbet
10 avril 2025 à 13:39
The Data Access MONitor (DAMON) subsystem provides access to detailed memory-management statistics, along with a set of tools for implementing policies based on those statistics. An update on DAMON by its primary author, SeongJae Park, has been a fixture of the Linux Storage, Filesystem, Memory-Management, and BPF Summit for some years. The 2025 Summit was no exception; Park led two sessions on recent and future DAMON developments, and how DAMON might evolve to facilitate a more access-aware memory-management subsystem in the future.

Security updates for Thursday

Par : jake
10 avril 2025 à 13:27
Security updates have been issued by AlmaLinux (tomcat and webkit2gtk3), Debian (chromium), Fedora (ghostscript), Mageia (atop, docker-containerd, and xz), Red Hat (go-toolset:rhel8), SUSE (apache2-mod_auth_openidc, apparmor, etcd, expat, firefox, kernel, libmozjs-128-0, and libpoppler-cpp2), and Ubuntu (dino-im, linux, linux-aws, linux-aws-hwe, linux-azure, linux-azure-4.15, linux-gcp, linux-gcp-4.15, linux-hwe, linux-kvm, linux-oracle, linux, linux-aws, linux-kvm, linux-lts-xenial, linux-fips, linux-fips, linux-aws-fips, linux-azure-fips, linux-gcp-fips, opensc, and poppler).

Rendez-nous nos boutons !

Cette dépêche fait suite à celle sur les interfaces temps réel ainsi qu’a celle sur l’informatique sans écran. C’est une dépêche de réac qui se plaint que c’était bien mieux avant et qu’on ferait bien d’écouter les anciens un peu plus.

Sommaire

C’est une note du blog de ploum qui m’a fait réaliser que l’on a besoin de remettre des boutons, des touches, des joysticks, des potentiomètres linéaires et autres boules de pointage (trackball), souris (boutons et molette), manettes… sur nos ordinateurs, télés, ordiphones, bagnoles et autres mixeurs à soupe mouchard. C’est urgent à l’heure où même nos guitares sont menacées par les écrans tactiles. Bref, une bonne interface Humain/Machine passe par un retour tactile de nos actions : on veut des boutons !

ChatGpt refuse de dessiner les ados boutonneux

Figure 1 - Refus catégorique de ChatGPT. Peut-être que « Dessine moi un adolescent avec plein de moutons » aurait été mieux accepté. Big Data implique Big Culture, non ?

Retour vers le futur boutonneux

Avant de râler et de déclencher la Guerre des boutons, interrogeons-nous sur ces objets du quotidien. On est sérieux à nôtre âge, on n’a plus dix-sept ans.

Si on considère les touches des claviers d’instruments de musique comme les ancêtres du bouton, alors on peut remonter jusqu’à l’Antiquité et aux premiers orgues : l’hydraule, orgue où l’air est mis sous pression par une chute d’eau, date en effet du IIIe siècle avant notre ère (Ctésibios d’Alexandrie). C’est aussi le premier instrument à clavier. Ses touches avaient probablement des mécanismes très simples et il n’y avait pas de touches blanches et noires, comme dans cette reconstitution d’un orgue antique (avec même le son dans la vidéo). Vers 320-322 de notre ère, Claudien écrit un poème contenant ces vers :

« Qu’un autre enfantant, par une légère pression, des sons au loin retentissant, modère les mille voix de mille tuyaux d’airain, les fasse tonner sous ses doigts errants, et d’une onde profondément agitée par le jeu du levier, tire d’harmonieuses modulations. » (Panégyrique sur le consulat de Flavius Mallius Theodorus)

Reconstitution d’un orgue romainFigure 2 - Reconstitution d’un orgue romain. [Source : Wikimedia, domaine public]

On trouve déjà dans cette description le constat qu’il suffit d’appuyer sur un bouton pour déclencher des tâches mobilisant une grande puissance. Seize siècles plus tard, en pleine guerre froide et deux ans après la crise des missiles de Cuba, le jeune Bob Dylan (22 ans) chante dans With God On Our Side (The Times They Are A-Changin’, 1964) :

One push of the button
And a shot the world wide

USS Growler launch controlFigure 3 - Tableau de bord des missiles de croisière nucléaires du sous-marin USS Growler (1958-1964). [Source : Wikimedia, licence : CC-BY-SA par Flintmichigan]

C’est en fait dans les deux dernières décennies du XIXe siècle, avec la diffusion de l’électricité dans les villes, que se produit la grande éruption des boutons. Nous avons bien sûr oublié à quel point c’était magique à l’époque ! Mais on s’inquiète aussi rapidement de l’avènement d’une humanité presse-bouton :

Plotnick cite un éducateur et activiste de 1916 déplorant que le fait d’appuyer sur un bouton « semble nous décharger de toute nécessité de se sentir responsable quant à ce qui se passe derrière le bouton ».

Les récits d’anticipation s’en emparent. Par exemple, Edward Morgan Forster publie en 1909 une nouvelle intitulée The Machine Stops (La Machine s’arrête) dans laquelle les êtres humains vivent sous terre isolés chacun dans une pièce, quasiment sans contact physique, la Machine satisfaisant tous leurs besoins :

Puis elle activa la lumière, et la vue de sa chambre, inondée de lumière et constellée de boutons électriques, la revigora. Il y avait des boutons et des interrupteurs partout - des boutons pour demander de la nourriture, de la musique, des vêtements. Il y avait le bouton du bain chaud, qui faisait surgir du sol une cuve en (faux) marbre, remplie à ras bord d’un liquide chaud et désodorisé. Il y avait le bouton du bain froid. Il y avait le bouton qui produisait de la littérature. Et il y avait bien sûr les boutons qui lui permettaient de communiquer avec ses amis. La chambre, bien que ne contenant rien, était connectée avec tout ce qui lui importait dans le monde. (Version originale en ligne sur The Project Gutenberg et version française éditée par l’échappée)

C’était mieux avant ! (On était jeune)

Tout râleur qui tient à sa crédibilité se doit de râler en connaissance de cause. On n’ira donc pas jusqu’à prétendre que c’était mieux sans bouton et on se contentera de notre vécu : c’était mieux avant quand il y avait de vrais boutons ! Qu’on pouvait pressurer et qui faisaient de vrais sons, « des clip, crap, des bang, des vlop et des zip », qui résistaient, qui vibraient, qui glissaient ! Bref, qui nous donnaient des sensations.

Hard Rock Cafe Florence - Touchscreen with The Doors quoteFigure 4 - Malgré cet appel touchant, les portes de la perception semblent désormais presque fermées. Le monde est devenu plat et lisse ; les êtres humains se sont enfermés dans leur caverne numérique. [Source : Wikimedia, licence : CC-BY par SunOfErat]

Bien que la technologie des écrans tactiles soit assez ancienne, c’est surtout l’envolée des ventes de smartphones et tablettes autour de 2010 qui va propager les interfaces tactiles à d’autres objets du quotidien : des appareils électroménagers jusqu’aux voitures, pour le meilleur et pour le pire. Probablement parce qu’un écran tactile avec des menus permet de remplacer de nombreux boutons et aussi par effet de mode (ça fait moderne, en attendant les interfaces cérébrales). Dans nos interfaces graphiques, telles que GTK, on retrouve des ersatz de boutons : interrupteurs On/Off, boutons radio (quand on presse sur l’un, l’autre ressort), commutateurs (switches), etc. Mais tout ça manque de relief !

Sur les lecteurs de K7, on pouvait avoir des boutons poussoir qui remettaient à zéro le compteur (mécanique). Et également des boutons qu’on poussait vers le bas et qui restaient bloqués (lecture) ou non (éjection). Press the Eject and Give Me the Tape est par exemple le titre d’un album live du groupe britannique Bauhaus sorti en 1982.

RadioShack CTR-119Figure 5 - Un magnétophone : appuie sur Eject et file-moi la K7 ! [Source : Wikimedia, domaine public]

Sur une chaîne Hi-Fi, on trouve de bons gros boutons cylindriques que l’on peut prendre à pleine main. Ils peuvent être continus (par exemple pour le volume), c’est-à-dire que ce sont des potentiomètres rotatifs, ou à crans (par exemple pour sélectionner une source). Ces gros boutons ont été longtemps également utilisés pour sélectionner les fréquences des stations de radio et ils faisaient bouger un curseur au-dessus des graduations. Sur nos chaînes, on peut aussi avoir des boutons de type manette, avec deux positions ou plus. Sur les radio-K7 on pouvait également rencontrer des potentiomètres linéaires pour régler le volume ou la tonalité. On les utilise aussi sur les égaliseurs, comme ci-dessous.

Sharp CD-S400 Hi-Fi system, ca. 1993Figure 6 - Une éruption de boutons divers et variés, sensations garanties [source : Wikimedia, licence : CC0].

Dans la suite de cette dépêche, on va surtout évoquer les boutons poussoir (qu’ils restent bloqués ou non) car ce sont ceux que l’on rencontre le plus dans les interfaces tactiles. Mais le discours serait similaire pour les autres types de boutons.

Ça change quoi ? Un bouton c’est un bouton, non ?

Le problème de l’écran tactile, c’est que c’est l’écran qui est tactile, qui touche, qui sent notre doigt. Le doigt, quant à lui, sent juste qu’il a touché une surface, mais il ne sait pas s’il est au bon endroit. L’écran est soi-disant tactile, mais c’est avant tout un écran, ce qui implique la vue. Lorsque l’on touche le bouton avec son doigt, on le cache. Pour savoir s’il on a bien appuyé sur le bouton il faut donc retirer son doigt et regarder à nouveau si le bouton virtuel a changé d’état.

Du point de vue de l’utilisateur, on a donc plutôt affaire à des « boutons visuels » plutôt qu’à un « écran tactile ». Tout au plus l’émission d’un clic électronique ou d’une vibration non localisée confirmera qu’on a appuyé sur un bouton (parmi d’autres).

Avec de vrais boutons, c’est du 3D. Si on a mémorisé leur disposition, on peut s’en sortir sans la vue, uniquement au toucher. Intéressant quand on conduit par exemple, les doigts se promènent par exemple sur les six boutons pour choisir la station de radio et trouvent sans problème le troisième bouton. Une personne aveugle sera bien démunie face à un écran tactile. Un bouton mécanique est quant à lui vraiment tactile, c’est-à-dire que les doigts le sentent : le toucher prédomine alors sur la vision. D’ailleurs en français, les « boutons » d’un clavier, qu’il soit musical ou informatique, s’appellent des touches.

On peut aussi noter que les vrais boutons sont généralement en nombre limité (car ça prend de la place et ça coûte). Ils permettent donc d’effectuer les actions les plus courantes. Les écrans permettent de créer des menus, pour des choix plus complexes. Mais cela peut être redoutable pour certaines personnes âgées, qui n’ont pas été habituées à ces technologies, ou dont les fonctions cérébrales déclinent. Ne parlons même pas des mises à jours logiciels incessantes qui changent l’aspect et la disposition des menus.
Le pire étant le manque de performance (c'est rarement temps réel) qui nous force souvent à ré-apppuyer pour se retrouver avec un comportement que l'on avait pas prévu quand ça se débloque.

Autre problème, on a parfois besoin de protéger ses doigts avec des gants, qu’il fasse froid ou qu’on soit en train de faire une activité dangereuse pour les mains. Un bon vieux bouton reste généralement utilisable. Même avec des moufles, on pourra encore y arriver si les boutons ne sont pas trop rapprochés !

Technician mounting glove on Hoshides EMU during SSATA traning for Expedition 32Figure 7 - Parfois on doit travailler avec des gants, ce qui entraîne une perte au niveau tactile. Il y a vraiment là de quoi faire la moue. [Source : Wikimedia, domaine public]

Revenons sur le son. Les boutons sur lesquels on appuie émettent souvent un son qui constitue un retour sensoriel supplémentaire qui nous indique si nous les avons correctement enfoncés. Au point que l’on parle de « cliquer » sur le bouton d’une souris plutôt que d’appuyer dessus. On a donc à la fois un retour tactile (une certaine résistance ou vibration) et un retour sonore, en plus de l’éventuel retour visuel si on regarde le bouton.

Avec un écran dit tactile, le retour tactile est justement bien maigre, on ne fait qu’effleurer les choses : la pression exercée importe peu, la résistance opposée par l’écran sera la même si j’appuie sur le soit-disant bouton ou à côté ! Et le vibreur de mon téléphone fera vibrer tout le téléphone au lieu de ne faire vibrer que l’endroit où j’ai appuyé. Triste topique…

Le patch de Colombia

Les constructeurs d'ordiphone s'échinent à virer les boutons de leurs appareils ? Qu'à cela ne tienne, des étudiants de l'Université de Colombia proposent une coque pour en remettre !

Sans aucune connexion électrique, ces étudiants proposent de faire vibrer le téléphone au moyen de clapet et ressort et de les détecter en utilisant l'accéléromètre.

Coque_Boutons_Colombia

Le type de vibration reçue permet à un logiciel de traitement du signal de détecter le type de bouton actionné et ainsi récupérer la fonctionnalité perdue.

C'est intéressant, mais pourquoi ne pas tout simplement nous rendre nos boutons !

L’urgence ergonomique

Nous savons bien que les temps changent, mais il ne faut pas céder à la mode sans raison. L’écran tactile peut être adapté à certaines machines ou situations et pas à d’autres. Faut-il vraiment « être absolument moderne », juste pour le plaisir ? Non, il faut être absolument ergonomique. Alors, si vous ne voulez pas vous faire appeler Arthur, rendez-nous nos bons vieux boutons là où ils sont parfaitement adaptés à nos besoins ! Rouvrons les portes de la perception !

RimbaudFigure 8 - Un adolescent peut aussi avoir des boutons au niveau de son gilet. De plus, en voilà un qui ne sourit pas et n’a pas l’air niais. Ce qui finalement justifie peut-être le refus de ChatGPT en haut de cette dépêche. [Source : Wikimedia, Étienne Carjat (1871), domaine public]

Bibliographie

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20 ans de Fedora-fr : deuxième entretien avec Remi empaqueteurs de paquets RPM

Dans le cadre des 20 ans de Fedora-fr (et du Projet Fedora en lui-même), nous – Charles-Antoine Couret (Renault) et Nicolas Berrehouc (Nicosss) – avons souhaité poser des questions à des contributeurs francophones du Projet Fedora et de Fedora-fr.

Grâce à la diversité des profils, cela permet de voir le fonctionnement du Projet Fedora sous différents angles pour voir le projet au-delà de la distribution mais aussi comment il est organisé et conçu. Notons que sur certains points, certaines remarques restent d’application pour d’autres distributions.

N’oublions pas que le Projet Fedora reste un projet mondial et un travail d’équipe ce que ces entretiens ne permettent pas forcément de refléter. Mais la communauté francophone a la chance d’avoir suffisamment de contributeurs de qualité pour permettre d’avoir un aperçu de beaucoup de sous projets de la distribution.

Chaque semaine un nouvel entretien sera publié sur le forum Fedora-fr.org, LinuxFr.org et le blog de Renault.

L’entretien du jour concerne Remi Collet (pseudo remi), empaqueteur du Projet Fedora en particulier concernant l’écosystème PHP.

    Sommaire

    Peux-tu présenter brièvement ton parcours ?

    40 ans, c’est long !

    J’ai découvert l’informatique à une époque préhistorique où l’on travaillait sur des terminaux (texte) connectés à de gros systèmes avec des langages oubliés (Cobol…). Ensuite j’ai eu la chance de voir les choses changer.

    Travaillant pendant 20 ans dans une grande administration française, et parallèlement dans une université à la gestion du matériel pédagogique. J’ai vu arriver les ordinateurs personnels, les premiers réseaux locaux, GNU, Linux, Windows, Internet… Rapidement à l’université (veille technologique) et progressivement dans le monde professionnel. Les solutions OpenSource ont toujours été au cœur de mon activité, et la contribution un but personnel.

    Au départ développeur, je suis aussi devenu administrateur système et réseau.

    Je travaille désormais chez Red Hat comme développeur, principalement chargé de PHP.

    Peux-tu présenter brièvement tes contributions au Projet Fedora ?

    Lorsque j’ai migré mon ordinateur personnel sous Linux il y a plus de 20 ans, j’ai passé beaucoup de temps sur les forums, pour apprendre des autres et aider les nouveaux.
    Cela a été très formateur.

    Ensuite je me suis investi dans la maintenance de paquets RPM pour mes besoins et pour partager. Et je me suis concentré sur le monde PHP.

    Qu’est-ce qui fait que tu es venu sur Fedora et que tu y es resté ?

    J’ai commencé avec Red Hat Linux 5 (1997), qui est devenu Fedora Core, puis Fedora. Au départ c’est le hasard d’un serveur livré avec un CD. Et depuis j’ai toujours été fidèle à l’une des premières distributions majeures.

    Pourquoi contribuer à Fedora en particulier ?

    Parce que c’est “la” distribution où les choses changent.

    Peux-tu préciser les éléments qui confirment cela de ton point de vue ?

    L’exemple le plus marquant est sans doute “systemd” qui a provoqué lors de sa sortie un débat technique très vif, mais qui est désormais sur toutes les distributions (ou presque).

    Contribues-tu à d’autres Logiciels Libres ? Si oui, lesquels et comment ?

    Principalement PHP et de nombreux projets autour (extensions, bibliothèques, applications…).

    Utilises-tu Fedora dans un contexte professionnel ? Et pourquoi ?

    Oui, depuis 1997 avec l’installation d’un serveur d’accès à Internet. Et aujourd’hui sur tous mes serveurs et postes de travail.

    Tu as été recruté par Red Hat alors que tu étais déjà dans la communauté de Fedora, comment cela s’est passé ?

    Depuis la fusion de Fedora Core + extras (2007), j’étais devenu le mainteneur du paquet PHP. Donc quand Red Hat a cherché à recruter un mainteneur spécifique pour PHP (2012), j’étais le mieux placé.

    Ils t’ont contacté ou tu as postulé ?

    Ils m’ont contacté (cooptation), ce qui tombait bien puisque je cherchais un nouvel emploi.

    Est-ce que la contribution à Fedora a été un élément déterminant dans le processus ?

    Clairement oui, ainsi que mon implication dans PHP, en amont.

    Est-ce que tes contributions dans Fedora se font entièrement dans le cadre de ton travail ? Si non, pourquoi ?

    Non.
    Je contribuais au Projet Fedora avant de rejoindre Red Hat, et si j’ai la chance de pratiquer ma passion (l’OpenSource) dans mon travail, je continue aussi en dehors. Ma position m’a aussi permis d’augmenter mes contributions sur les autres projets.

    Par contre, aujourd’hui je cherche à maintenir un équilibre afin de garder une vie privée et sociale saine.

    Est-ce que être employé Red Hat te donne d’autres droits ou opportunités au sein du Projet Fedora ?

    Non (en dehors du temps), et heureusement. Fedora est avant tout un projet communautaire.

    Tu es actif au sein de SIG PHP, quel est le rôle de cette équipe de travail et de ton activité dans cette équipe ?

    Ce groupe n’a jamais été très actif, et je suis désormais pratiquement seul.

    Tu es également contributeur au sein du projet PHP lui-même, quelle est la nature de ton travail pour ce projet ?

    Je contribue régulièrement au code, surtout sur des corrections de défauts rapportés par les utilisateurs de mon dépôt, de Fedora ou de RHEL. Je maintiens aussi quelques extensions (zip, mailparse, rpminfo…). Je participe aussi activement au processus de publication des nouvelles versions (QA avant annonce).

    Quels bénéfices retires-tu de travailler sur les deux aspects du projet PHP à savoir upstream mais aussi sur la conception de ces paquets ?

    Il me semble indispensable de communiquer entre l’amont (le projet PHP) et l’aval (le Projet Fedora). Être impliqué dans les 2 projets simplifie énormément les choses. Et évidement, il est plus facile de faire évoluer un projet lorsqu’on y contribue activement.

    Quelles simplifications cela comporte plus en détail selon toi ?

    Lorsqu’un utilisateur de Fedora (ou de mon dépôt) signale un bug, il est plus simple de le corriger en étant contributeur, soit directement, soit par le dialogue avec les autres développeurs.

    De même pour les évolutions de la distribution qui peuvent avoir un impact sur PHP (exemple: l’intégration à systemd).

    Et la réciproque est vraie pour les évolutions du projet qui peuvent affecter la distribution (exemple: la suppression d’extension ou l’ajout de nouvelles fonctionnalités nécessitant de nouveaux outils).

    Être actif dans une communauté permet d’être connu et reconnu et donc d’être écouté.

    Tu as aussi l’un des dépôts externes les plus populaires et actifs de Fedora centré sur PHP, pourquoi as-tu créé ce dépôt ? Pourquoi tu continues à l’alimenter alors que le projet Fedora fourni déjà PHP ?

    Ce dépôt existe depuis 2005 et me permettait de partager mon travail avant de contribuer à Fedora.

    Aujourd’hui c’est là que je prépare les évolutions avant qu’elles soient intégrées dans Fedora (puis dans CentOS Stream, puis dans RHEL). Par exemple PHP 8.3 présent dans Fedora 40 était dans mon dépôt depuis presque 1 an (Juin 2023, version 8.3.0alpha1)

    Alors que Fedora fournit une seule version de PHP et une cinquantaine d’extensions, mon dépôt propose 5 versions (même 10 pour EL), ~150 extensions et 2 modes d’installation.

    Pourquoi ne pas utiliser le système de COPR pour ce travail ?

    Copr est très intéressant pour les petits projets. Dans mon cas, ce sont des milliers de paquets. Et Copr n’est pas adapté pour les modules, ni pour les quelques paquets non libres que je maintiens (ex: Oracle).

    Peux-tu expliquer l’importance du mainteneur de paquet dans la distribution ? Quels choix il faut effectuer, les difficultés techniques rencontrées, etc.

    C’est celui qui essai de coordonner les projets amont / aval et les utilisateurs en essayant de satisfaire des besoins parfois incompatibles de stabilité, de compatibilité, d’innovation.

    Les “Modules” de Fedora étaient censés être un pilier de Fedora.next pour fournir différentes versions des piles technologiques, comme PHP, pour une version donnée de Fedora. Maintenant que c’est abandonné, peux-tu expliquer les raisons derrière cet échec ? Pour un empaqueteur, quelles ont été les difficultés derrière ?

    https://blog.remirepo.net/post/2024/03/29/DNF-5-and-Modularity. Je retiendrais que ce projet répondait avant tout à un besoin de distribution entreprise qui n’est pas vraiment utile à Fedora avec un cycle de version très rapide (6 mois).

    La complexité du système de construction a peut-être été une raison de son échec.

    Tu as aussi écrit la documentation française pour faire ses propres paquets RPM et tu as aidé de nombreux francophones à réaliser leurs premiers paquets, qu’est-ce qui t’intéresse à guider les débutants dans cette activité ?

    Le partage.
    Accompagner un débutant est toujours passionnant, humainement et techniquement. Cela permet aussi de répondre à des questions qu’on ne se pose pas forcément, et donc de se remettre en cause.

    Les paquets traditionnels ne sont plus l’unique voie d’avoir un logiciel qui tourne sous Fedora. Avec Flatpak, Snap ou des solutions tels que Docker / Podman cela devient possible de s’en affranchir. Comment vois-tu l’évolution des paquets au sein d’une distribution dans Fedora ? Que penses-tu de ces évolutions ?

    Avant on cherchait à créer une distribution cohérente ou chaque composant était partagé et utilisé par les autres (une sorte de Lego).

    Aujourd’hui, et je le regrette, beaucoup ont abandonné cet objectif et beaucoup de projets préfèrent embarquer tous les composants qu’ils utilisent.

    C’est le cas de PHP avec “composer”, de langages comme Rust où la notion de bibliothèques partagées n’existe même plus. Flatpack / Snap n’en sont qu’un développement extrême.

    N’est-ce pas aussi parce que cela résout certaines problématiques liées à la rigidité des paquets qui rendent notamment la cohabitation de versions différentes délicates ou de rendre l’environnement de travail plus modulaire ?

    Je pense que cela ne résout rien. On sait parfaitement installer plusieurs versions d’une bibliothèque simultanément.

    Disons que c’est la solution de facilité, on n’essaie même plus de faire propre. Sans parler des projets qui embarquent des copies modifiées, sans que les modifications soient reversées ou discutées.

    Si tu avais la possibilité de changer quelque chose dans la distribution Fedora ou dans sa manière de fonctionner, qu’est-ce que ce serait ?

    La communauté Fedora est composée de gens passionnés. La passion entraine parfois des positions excessives et des discussions sans consensus possible.
    La communauté des contributeurs a tué de beaux projets, comme les « Softwares Collections » ou les “modules”. Je trouve cela dommage.

    Peux-tu expliquer ce que sont les Software Collections et pourquoi cela n’a pas abouti ? Quelles différences avec les modules notamment ?

    Les Software Collections permettent une méthode standard d’installation de plusieurs versions d’une application sans conflit espace de nom différent, installation sous /opt et sans risque d’altération du système de base.

    Le projet ayant été développé par Red Hat pour les besoins de sa distribution Entreprise il a provoqué un vif débat technique (ex: non respect de la FHS, ce qui a été corrigé par la suite) et a même provoqué l’épuisement et le départ de 2 membres du FPC.

    La complexité d’utilisation (activation de la SCL) a aussi été des raisons de leur détestation.

    Ce besoin étant quasi inexistant pour Fedora, personne n’a eu la force d’améliorer la solution qui a été abandonnée.

    Les modules permettent de fournir plusieurs versions alternatives d’une application, mais sans permettre une installation simultanée. Fonctionnellement c’est comme si chaque version est disponible dans un dépôt différent qu’il suffit d’activer.

    À l’inverse, est-ce qu’il y a quelque chose que tu souhaiterais conserver à tout prix dans la distribution ou le projet en lui-même ?

    La passion justement, qui reste un moteur indispensable. S’il n’y a plus de passion, plus de plaisir, autant arrêter (j’ai abandonné quelques projets pour cela).

    Que penses-tu de la communauté Fedora-fr que ce soit son évolution et sa situation actuelle ? Qu’est-ce que tu améliorerais si tu en avais la possibilité ?

    La communauté Fedora est surtout composée de contributeurs. D’autres distributions ont une communauté d’utilisateurs et sont excellentes pour leur promotion.

    Je n’ai malheureusement pas d’idée magique pour augmenter la communauté Fedora-Fr.

    Je pense aussi que les contributeurs français sont souvent actifs dans la communauté globale (en anglais) plutôt que dans la communauté française.

    Trouves-tu que c’est spécifique à la communauté francophone ?

    Je ne sais pas, je ne connais pas trop les autres communautés, mais je rencontre beaucoup de nationalités différentes dans la communauté anglophone.

    Merci Remi pour ta contribution !

    Conclusion

    Nous espérons que cet entretien vous a permis d’en découvrir un peu plus sur l’empaquetage de Fedora.

    Si vous avez des questions ou que vous souhaitez participer au Projet Fedora ou Fedora-fr, ou simplement l’utiliser et l’installer sur votre machine, n’hésitez pas à en discuter avec nous en commentaire ou sur le forum Fedora-fr.

    À dans 10 jours pour un entretien avec Emmanuel Seyman, ancien président de Borsalinux-fr et actuel empaqueteur dans l’écosystème du langage Perl.

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    Bridgerton est détrônée par cette nouvelle série à succès de Netflix

    10 avril 2025 à 10:48

    Bridgerton, la fameuse série historique de Shonda Rhimes, vient de perdre sa place au sommet des audiences de Netflix, au profit d'une autre production britannique, au succès indéniable.

    Quand sort A Knight of the Seven Kingdoms, le nouveau spin-off de Game of Thrones ?

    10 avril 2025 à 10:43

    C'est à la fin de l'année 2025 que débutera A Knight of the Seven Kingdoms, la nouvelle série TV de HBO. Voilà tout ce qu'il y a à retenir sur ce projet basé sur le roman du Chevalier Errant (The Hedge Knight), qui se place dans le même univers que Game of Thrones et House of the Dragon.

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