Les intempéries récentes aux États-Unis ont relancé, une nouvelle fois, l'intérêt des sphères complotistes autour du projet de recherche HAARP. Un observatoire dédié à l'étude de l'ionosphère qui suscite, depuis sa création il y a 30 ans, des théories paranoïaques entre influence militaire et manipulation du climat.
Dans une longue enquête, le Wall Street Journal dévoile d'étonnants détails sur la relation entre Elon Musk et Vladimir Poutine. Le milliardaire aurait développé une fascination pour le président russe, ce qui pourrait influencer certaines de ses décisions.
Dans une fausse vidéo virale, un jeune homme accuse Tim Walz, le colistier de Kamala Harris pour la présidence américaine, d'agression sexuelle. Cet extrait aurait été produit par des organismes du Kremlin.
Un nouveau discours dénialiste émerge : la biodiversité serait saine et sauve en Europe. C'est ce qu'affirme le porte-parole d'un think tank, Action Écologie. Les scientifiques s'opposent à cette déclaration, car elle n'est pas scientifiquement valide.
Une vidéo produite par une IA montre des géants en train de construire des pyramides égyptiennes. Elle aurait pu rester au rang de la blague, mais le web étant ce qu'il est, cette vidéo est un prétexte pour questionner les faux créés par IA.
Le réseau social spécialisé dans les vidéos très courtes est pointé du doigt par les organismes ukrainiens de lutte contre la désinformation. L'application, extrêmement populaire, serait massivement détournée par les Russes pour diffuser des affirmations erronées.
Meta, la maison mère de Facebook, WhatsApp et Instagram, éjecte la chaîne RT de ses plateformes. Même chose pour un autre média d'État, Rossiya Segodnya. La décision de l'entreprise américaine fait suite aux accusations de la Maison-Blanche sur des opérations d'ingérence menées via ces sites.
Dans une intéressante vidéo publiée sur Nota Bonus le 20 mai 2023, vidéo que j’ai récemment découverte, Benjamin Brillaud offre une réflexion intéressante sur le débunking.
Faut-il débunker ? Si oui, qui ? Et comment ? Quels sont les avantages et les inconvénients du débunking ? Peut-on utiliser d’autres méthodes pour lutter contre la désinformation et la mésinformation ?
Pour ma part, je n’ai jamais été un grand producteur de débunking. Ça m’est arrivé d’en écrire, et j’ai quelques brouillons de débunking en économie de l’environnement dans des états variés d’avancement. Pour autant, c’est un exercice qui ne m’attire plus. Il est peu probable que je publie un jour ces brouillons.
Du point de vue des finances de la newsletter, publier des débunkings est sans doute une meilleure stratégie que de ne pas en publier. Comme le dit Benjamin dans la vidéo, le débunking a une apparence de confrontation qui attire. Mais ça n’est pas une « ambiance » que je veux favoriser sur la newsletter.
À la place, je préfère adopter l’approche pédagogique dont Benjamin parle également, même si elle fait moins de vues : transmettre des savoirs, issus de sources de qualité, sur des thèmes où la désinformation et la mésinformation prolifèrent, le tout dans une ambiance calme et apaisée.
Pour autant, je ne nie pas l'intérêt du débunking. Je dis encore moins qu’il ne faut pas en faire. Le débunking est utile. Je partage l’opinion de Benjamin lorsqu'il explique qu’opposer débunking et pédagogie n’a guère de sens. Les deux approches ont leur intérêt, et se complètent.
À l’avenir, j’aimerais explorer davantage la littérature scientifique qui étudie l’efficacité du débunking. J’avais déjà publié un premier article de vulgarisation à ce sujet, à partir d’un working paper de science économique. Je souhaite continuer.
Au-delà des analyses de praticiennes et praticiens de la médiation scientifique et du débunking, analyses qui sont bien sûr utiles, il me semble important d’avoir des réponses plus systématiques. Des réponses que seule la méthode scientifique permet d’obtenir.
J’ai d’ores et déjà mis de côté un certain nombre de références scientifiques. Attendez-vous à ce que je publie de prochains articles sur le sujet. Si ça n’est pas déjà fait, ne les manquez pas en vous abonnant à ma newsletter.