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Reçu aujourd’hui — 31 juillet 2025De tout et de rien

Make any website load faster with 6 lines of HTML | DocuSeal

31 juillet 2025 à 19:50
Donc cette "super astuce" va en fait générer du trafic réseau ET de la charge CPU même pour les liens non cliqués ? Ça ne me semble pas une super idée. (Même si du point de vue *perceptif* cela peut donner l'impression que les liens s'ouvrent plus vite quand on clique dessus).
Si c'est pour avoir un web qui se charge plus vite, how about ne pas remplir vos pages avec des dizaines de méga-octets de Javascript ?
(Permalink)

Bridge returned error 0! (20300)

See https://curl.haxx.se/libcurl/c/libcurl-errors.html for description of the curl error code.

Details

Type: HttpException
Code: 0
Message: cURL error Resolving timed out after 5000 milliseconds: 28 (https://curl.haxx.se/libcurl/c/libcurl-errors.html) for https://public.api.bsky.app/xrpc/app.bsky.feed.getAuthorFeed?actor=did%3Aplc%3Atoudj53egawswz2ypw3zyn2u&filter=posts_and_author_threads&limit=30
File: lib/http.php
Line: 184

Trace

#0 index.php(73): RssBridge->main()
#1 lib/RssBridge.php(39): RssBridge->{closure}()
#2 lib/RssBridge.php(37): CacheMiddleware->__invoke()
#3 middlewares/CacheMiddleware.php(44): RssBridge->{closure}()
#4 lib/RssBridge.php(37): ExceptionMiddleware->__invoke()
#5 middlewares/ExceptionMiddleware.php(17): RssBridge->{closure}()
#6 lib/RssBridge.php(37): SecurityMiddleware->__invoke()
#7 middlewares/SecurityMiddleware.php(19): RssBridge->{closure}()
#8 lib/RssBridge.php(37): MaintenanceMiddleware->__invoke()
#9 middlewares/MaintenanceMiddleware.php(10): RssBridge->{closure}()
#10 lib/RssBridge.php(37): BasicAuthMiddleware->__invoke()
#11 middlewares/BasicAuthMiddleware.php(13): RssBridge->{closure}()
#12 lib/RssBridge.php(37): TokenAuthenticationMiddleware->__invoke()
#13 middlewares/TokenAuthenticationMiddleware.php(10): RssBridge->{closure}()
#14 lib/RssBridge.php(34): DisplayAction->__invoke()
#15 actions/DisplayAction.php(54): DisplayAction->createResponse()
#16 actions/DisplayAction.php(89): BlueskyBridge->collectData()
#17 bridges/BlueskyBridge.php(164): BlueskyBridge->getAuthorFeed()
#18 bridges/BlueskyBridge.php(612): getContents()
#19 lib/contents.php(79): CurlHttpClient->request()
#20 lib/http.php(184)

Context

Query: action=display&bridge=BlueskyBridge&data_source=getAuthorFeed&user_id=tristankamin.bsky.social&feed_filter=posts_and_author_threads&include_reposts=on&format=Atom
Version: 2025-06-03 (git.master.4c0b97d)
OS: Linux
PHP: 8.2.28

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mruac

Spotify Is Forcing Users to Undergo Face Scanning to Access Explicit Content

31 juillet 2025 à 09:26
Des nouvelles de la "protection" des mineurs sur internet en Grande-Bretagne : Maintenant il faut envoyer une copie de sa carte d'identité pour pouvoir écouter de la musique sur Spotify 😄 sinon vous risquez une suppression pure et simple de votre compte ! ☝🧐  Trop cool, hein ?  ( https://web.archive.org/web/20250730124531/https://support.spotify.com/uk/article/age-restricted-content-age-check/ )

J'attends encore un paquet de conséquences à la con de ce genre de loi. (Rigolez pas, on en prend la direction en France.)
(Permalink)

Banning VPNs to protect kids? Good luck with that • The Register

31 juillet 2025 à 09:09
Suite à la loi de protection des mineurs face aux contenus "inappropriés" en Grande-Bretagne (https://sebsauvage.net/links/?mfsdkg) et évidemment à l'explosion de l'usage des VPN qui en résulte (https://sebsauvage.net/links/?TL7kAA), flotte l'idée de bannir les VPN. Comme en Chine.
Mais cet article explique pourquoi ça ne risque pas d'arriver.
(Permalink)

Votre enfant joue pendant des heures à Minecraft, Pokémon ou Zelda ?

BRGM @brgm.fr posted:
Votre enfant joue pendant des heures à Minecraft, Pokémon ou Zelda ?

C'est peut-être parce qu'il est passionné de géologie 👀

A creuser !

En tout cas, il y a moyen de mettre un peu d'enseignements dans ses sessions, on vous explique ⤵️

Illustration d'une partie souterraine de l'univers de Minecraft où l'on voit un système de grottes semblable à un réseau karstique.

Microsoft, anybody home? – Mike Kaganski's blog

31 juillet 2025 à 06:46
Encore un exemple qu'il ne faut absolument pas faire confiance à ces salopards de GAFAM : Cet internaute a envoyé un mail (contenant quelques liens vers debian.org et LibreOffice.org).
Tout à coup, Microsoft décide de lui bloquer son compte pour "violation du contrat d'utilisation". Aucune autre explication.
Il veut faire appel, mais vous ne pouvez pas parler à un humain avec les GAFAM. Alors il s'épuise à trouver des solutions. Il finit par trouver un lien pour contacter le support. Pour pouvoir contacter le support, il faut se connecter. Mais son compte est bloqué. Oui Microsoft est très très con.
Il n'a toujours pas pu récupérer son compte.
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Reçu hier — 30 juillet 2025De tout et de rien

From XML to JSON to CBOR - The CBOR, dCBOR, and Gordian Envelope Book

30 juillet 2025 à 12:03
Après XML et json, CBOR se veut un autre standard d'échange de données structurées. Ce format est binaire, mais du coup très compacte et efficace, et surtout très bien adapté à l'informatique embarquées (IoT).
(Par contre je me demande pourquoi tout le monde continue à snober SQLite comme format d'échange. C'est structuré (et même indexé), binaire et assez efficace en stockage.)
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Reçu avant avant-hierDe tout et de rien

Censure de SMS

29 juillet 2025 à 19:14
À savoir : Les opérateurs téléphone censurent des SMS sans prévenir ni l'expéditeur ni le destinataire. Les critères sont inconnus.

J'ai vécu ça :
Moi (chez Free): envoie par SMS une URL vers ZeroBin.

Le destinataire (YouPrice)(on a testé, il était à côté de moi): Rien.

YouPrice censure le SMS et répond à Free "SMS bien distribué".
De mon côté il est marqué envoyé et *reçu*.
Sur le destinataire, pas la moindre trace.

🤬

PS: Je me *doute* que c'est une protection contre le spam, mais ce fonctinnement n'est pas acceptable.

PS: Quand lui m'envoie un lien zerobin, ça passe. Nous utilisons tous les deux Google Messages, donc ce n'est probablement pas l'application qui bloque (sinon ça bloquerait dans les deux sens).
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Bridge returned error 0! (20298)

See https://curl.haxx.se/libcurl/c/libcurl-errors.html for description of the curl error code.

Details

Type: HttpException
Code: 0
Message: cURL error Resolving timed out after 5000 milliseconds: 28 (https://curl.haxx.se/libcurl/c/libcurl-errors.html) for https://public.api.bsky.app/xrpc/app.bsky.actor.getProfile?actor=did%3Aplc%3Atoudj53egawswz2ypw3zyn2u
File: lib/http.php
Line: 184

Trace

#0 index.php(73): RssBridge->main()
#1 lib/RssBridge.php(39): RssBridge->{closure}()
#2 lib/RssBridge.php(37): CacheMiddleware->__invoke()
#3 middlewares/CacheMiddleware.php(44): RssBridge->{closure}()
#4 lib/RssBridge.php(37): ExceptionMiddleware->__invoke()
#5 middlewares/ExceptionMiddleware.php(17): RssBridge->{closure}()
#6 lib/RssBridge.php(37): SecurityMiddleware->__invoke()
#7 middlewares/SecurityMiddleware.php(19): RssBridge->{closure}()
#8 lib/RssBridge.php(37): MaintenanceMiddleware->__invoke()
#9 middlewares/MaintenanceMiddleware.php(10): RssBridge->{closure}()
#10 lib/RssBridge.php(37): BasicAuthMiddleware->__invoke()
#11 middlewares/BasicAuthMiddleware.php(13): RssBridge->{closure}()
#12 lib/RssBridge.php(37): TokenAuthenticationMiddleware->__invoke()
#13 middlewares/TokenAuthenticationMiddleware.php(10): RssBridge->{closure}()
#14 lib/RssBridge.php(34): DisplayAction->__invoke()
#15 actions/DisplayAction.php(54): DisplayAction->createResponse()
#16 actions/DisplayAction.php(89): BlueskyBridge->collectData()
#17 bridges/BlueskyBridge.php(163): BlueskyBridge->getProfile()
#18 bridges/BlueskyBridge.php(602): getContents()
#19 lib/contents.php(79): CurlHttpClient->request()
#20 lib/http.php(184)

Context

Query: action=display&bridge=BlueskyBridge&data_source=getAuthorFeed&user_id=tristankamin.bsky.social&feed_filter=posts_and_author_threads&include_reposts=on&format=Atom
Version: 2025-06-03 (git.master.4c0b97d)
OS: Linux
PHP: 8.2.28

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mruac

Bridge returned error 0! (20298)

See https://curl.haxx.se/libcurl/c/libcurl-errors.html for description of the curl error code.

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Type: HttpException
Code: 0
Message: cURL error Resolving timed out after 5000 milliseconds: 28 (https://curl.haxx.se/libcurl/c/libcurl-errors.html) for https://public.api.bsky.app/xrpc/com.atproto.identity.resolveHandle?handle=tristankamin.bsky.social
File: lib/http.php
Line: 184

Trace

#0 index.php(73): RssBridge->main()
#1 lib/RssBridge.php(39): RssBridge->{closure}()
#2 lib/RssBridge.php(37): CacheMiddleware->__invoke()
#3 middlewares/CacheMiddleware.php(44): RssBridge->{closure}()
#4 lib/RssBridge.php(37): ExceptionMiddleware->__invoke()
#5 middlewares/ExceptionMiddleware.php(17): RssBridge->{closure}()
#6 lib/RssBridge.php(37): SecurityMiddleware->__invoke()
#7 middlewares/SecurityMiddleware.php(19): RssBridge->{closure}()
#8 lib/RssBridge.php(37): MaintenanceMiddleware->__invoke()
#9 middlewares/MaintenanceMiddleware.php(10): RssBridge->{closure}()
#10 lib/RssBridge.php(37): BasicAuthMiddleware->__invoke()
#11 middlewares/BasicAuthMiddleware.php(13): RssBridge->{closure}()
#12 lib/RssBridge.php(37): TokenAuthenticationMiddleware->__invoke()
#13 middlewares/TokenAuthenticationMiddleware.php(10): RssBridge->{closure}()
#14 lib/RssBridge.php(34): DisplayAction->__invoke()
#15 actions/DisplayAction.php(54): DisplayAction->createResponse()
#16 actions/DisplayAction.php(89): BlueskyBridge->collectData()
#17 bridges/BlueskyBridge.php(152): BlueskyBridge->resolveHandle()
#18 bridges/BlueskyBridge.php(595): getContents()
#19 lib/contents.php(79): CurlHttpClient->request()
#20 lib/http.php(184)

Context

Query: action=display&bridge=BlueskyBridge&data_source=getAuthorFeed&user_id=tristankamin.bsky.social&feed_filter=posts_and_author_threads&include_reposts=on&format=Atom
Version: 2025-06-03 (git.master.4c0b97d)
OS: Linux
PHP: 8.2.28

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mruac

Le bio selon les faits : mirage ou miracle ? 

28 juillet 2025 à 22:39

Toujours au top dans l’actualité, l’agriculture biologique remporte pourtant un succès… décroissant. Alors, nécessaire purification par le marché pour une filière très subventionnée qui réclame toujours plus de débouchés imposés ? Ou injustice faite à un mode de production vertueux, censé nous nourrir sainement et préserver la planète ?

Longtemps promue comme une solution miracle – pour les sols, l’eau, la biodiversité, la santé et même le climat – l’agriculture biologique bénéficie d’un soutien politique rarement démenti. En 2025 encore, la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, y voit un « pilier essentiel de notre souveraineté alimentaire » et lui réaffirme son soutien « indéfectible ». Un engagement sonnant et trébuchant : plus de 350 millions d’euros d’aides par an, et un objectif de 21 % de surface agricole utile en bio d’ici à 2030 – deux fois plus qu’aujourd’hui.

Pourtant, la dynamique s’essouffle. Les surfaces stagnent, la consommation recule, les conversions s’arrêtent voire s’inversent. Et les soutiens du bio en viennent à hystériser le débat, parfois jusqu’à l’indignité. Le jour du vote de la loi de simplification agricole, Marine Tondelier publiait : « Tous les députés qui voteront pour la loi Duplomb voteront pour l’empoisonnement de vos enfants et la destruction de la biodiversité ». Y a-t-il urgence qui justifie l’outrance ?

Alors : que promettait vraiment le bio ? Qu’a-t-il tenu ? Et est-il vraiment la meilleure – voire la seule – voie pour conjuguer santé, climat, biodiversité et souveraineté alimentaire ?

C’est ce débat que Les Électrons Libres ouvrent ici, en cinq chapitres. Sans parti pris, mais avec nuance, en restant attachés aux faits permettant d’explorer en profondeur les dessous de notre assiette.

Tout l’été, nous publions ici gratuitement une partie de notre livre, « Trop bio pour être vrai ? » – mais une partie seulement.

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Épisode suivant : I. La bio du bio

L’article Le bio selon les faits : mirage ou miracle ?  est apparu en premier sur Les Électrons Libres.

I. La bio du bio

28 juillet 2025 à 22:39

Au XIXᵉ siècle, Thomas Malthus écrivait que « le pouvoir multiplicateur de la population est infiniment plus grand que le pouvoir de la terre de produire la subsistance de l’homme ». Cette vision profondément pessimiste – devenue un nom commun, le malthusianisme – de la croissance démographique l’amenait à penser que la planète ne pourrait nourrir durablement plus d’un milliard d’humains — un seuil franchi dès 1804, soit, ironiquement, à peine quelques années après la parution de son Essai sur le principe de population (1798).

Depuis 1927, date à laquelle l’humanité a atteint deux milliards d’habitants, la population mondiale a quadruplé. Pourtant, le nombre de fermes dans le monde est resté relativement stable — autour de 600 millions — tandis que la main-d’œuvre agricole a chuté drastiquement dans les pays industrialisés. Dans le même temps, la surface agricole mondiale s’est accrue jusqu’à représenter environ 37 % des terres émergées, avant de se stabiliser.

Agriculture vivrière : le grand bond en arrière

J’approfondis

Cet exploit a été rendu possible par des transformations radicales de l’agriculture : semences hybrides à haut rendement, engrais de synthèse, produits phytosanitaires, mécanisation, irrigation massive… Ce bouleversement, amorcé dans les années 1950-60, a pris le nom de « révolution verte ».

Les résultats se sont avérés spectaculaires : en Inde, les rendements du riz ont été multipliés par cinq entre 1960 et 2000. L’apport énergétique moyen par habitant a fortement augmenté, la malnutrition infantile a reculé et les grandes famines ont quasiment disparu, en dehors des contextes de guerre et des moments où l’idéologie a pris le pas sur la science. On pense à l’URSS et aux délires pseudo-scientifiques de Lyssenko qui ont ravagé l’agriculture soviétique. Mais aussi à la Chine maoïste où les politiques agricoles de collectivisation forcée ont provoqué la mort de dizaines de millions de personnes, et, bien entendu, au Cambodge, quand les Khmers rouges ont tenté de supprimer la propriété privée et l’agriculture moderne, éradiquant plus de 25% de la population locale, un sinistre record dans l’Histoire.

Trofim Lyssenko, jardinier et idéologue redouté

J’approfondis

L’agriculture moderne est l’un des plus grands succès de l’humanité. Elle a permis d’éviter des famines massives et, sous l’impulsion de pionniers comme Norman Borlaug, sauvé plus d’un milliard de vies. Mais ces avancées décisives ont aussi eu leur revers. L’intensification agricole a entraîné pollutions, perte de biodiversité, émissions accrues de gaz à effet de serre et appauvrissement des sols. La spécialisation des cultures, la disparition des haies et le recours massif aux intrants ont fragilisé la résilience des agrosystèmes..

Norman Borlaug, l’homme qui en sauva un milliard

J’approfondis

La France illustre bien ces évolutions. À partir des années 1960, son agriculture s’est modernisée à marche forcée : mécanisation, structuration des filières, limitation des importations et prix d’achats garantis via la PAC. Résultat : la production a doublé depuis 1960 — et même plus que triplé pour les céréales — sans extension des surfaces cultivées.

Mais cette modernisation s’est accompagnée d’un exode rural massif. Le nombre d’exploitations est passé de 1,26 million en 1979 à moins de 400 000 en 2020. Il pourrait chuter à 275 000 d’ici 2035. Dans le même temps, la taille moyenne des exploitations a augmenté de 25 % entre 2010 et 2020. Beaucoup d’exploitants ont quitté la profession, d’autres sont devenus dépendants des aides publiques.Mais les chiffres les plus éloquents sont ceux-là.  En 1960, l’agriculture au sens large (incluant la sylviculture et la pêche) représentait 21% de l’emploi total en France. En 2023, selon les dernières données disponibles de l’INSEE, elle ne pèse plus que 2,51%… 

Et les crises se sont accumulées : chlordécone, dioxines, hormones, vache folle… Des scandales sanitaires et environnementaux ont profondément ébranlé la confiance des citoyens dans le modèle productiviste.

C’est dans ce contexte, et souvent en réaction à ces dérives, qu’un premier mouvement en faveur d’une agriculture plus « naturelle » a émergé dès le début du XXᵉ siècle.

L’agriculture biologique contemporaine émerge ensuite dans les années 1940, en Europe et en Inde, comme réaction à la montée en puissance de l’agriculture industrielle et à sa dépendance croissante aux intrants chimiques. Les premiers pionniers insistent alors sur une idée a priori simple : la fertilité d’un sol ne peut être durablement maintenue qu’en respectant ses cycles biologiques, par l’usage de composts, de rotations longues et d’engrais organiques, et non par le recours exclusif aux fertilisants de synthèse.

Deux figures marquent les débuts de ce courant. En Angleterre, Albert Howard, envoyé en Inde comme agronome impérial, observe les méthodes agricoles locales et défend une approche holistique du sol, de la plante et de l’animal. Il développe l’idée de sol vivant et met l’accent sur le recyclage de la matière organique. En Allemagne, Rudolf Steiner, gourou sulfureux sans la moindre compétence agricole, pose en 1924 les bases de la biodynamie : un mélange de techniques agronomiques, de pratiques lunaires — au sens propre comme au figuré — et de rituels ésotériques, comme l’enfouissement d’une corne de vache remplie de bouse à l’équinoxe.

Biodynamie : quand l’agriculture sent le soufre

J’approfondis

Dans les années 1960-70, à la faveur d’une prise de conscience écologique (pollutions, marées noires) et d’inquiétudes sanitaires, le bio gagne en visibilité. En France, l’AFAB (Association française pour l’agriculture biologique) est créée dès 1962. D’autres réseaux militants ou coopératifs suivent. L’État ne reconnaîtra officiellement le label « AB » qu’en 1985, puis adoptera la réglementation européenne dans les années 1990-2000. Le règlement UE 2018/848 fixe aujourd’hui les règles précises de l’agriculture biologique.

Les grands principes du bio

Les exigences légales du règlement (UE) 2018/848 sont :

  • Interdiction formelle des OGM, engrais minéraux, pesticides de synthèse ; les antibiotiques ne sont utilisés qu’en dernier recours pour santé animale 
  • Rotation pluriannuelle des cultures, intégrant légumineuses ou engrais verts pour préserver la fertilité des sols 
  • Gestion des sols avec priorité donnée à la matière organique (compost, fumier), réduction du labour, lutte contre l’érosion et maintien de la vie microbienne du sol
  • Protection des plantes basée sur des variétés résistantes, la lutte biologique, et un recours limité à des substances autorisées uniquement si les méthodes alternatives sont insuffisantes
  • Élevage biologique exigeant : densité maîtrisée, plein air, alimentation biologique dès la naissance, races adaptées et bien-être animal renforcé.

Contrairement à une idée reçue, le bio n’est pas nécessairement local, ni sans mécanisation, ni sans intrants, ni même sans chauffage de serre : un produit bio peut venir de très loin, voyager en camion frigorifique, et avoir une empreinte carbone importante.

Le mot d’ordre affiché est simple : « nourrir sans nuire ». Mais derrière cette formule, le bio porte une dimension idéologique assumée : rejet du productivisme et de la mondialisation, culte du « naturel », et préemption du « manger sainement ».

Longtemps porté par des pionniers sincères, ce modèle s’est institutionnalisé. Aujourd’hui, environ 10 % des terres agricoles françaises sont cultivées en bio. Le marché s’est structuré, la grande distribution s’est emparée du label, et la consommation a explosé jusqu’en 2021.

Mais cette croissance s’accompagne de tensions. Et plus le modèle s’étend, plus ses prétentions hégémoniques se heurtent à ses propres limites économiques et agronomiques.

Les défis du XXIème siècle : les travaux d’Hercule de l’agriculture

Surtout, une question de fond s’impose : l’agriculture biologique est-elle vraiment le contre-modèle vertueux qui nous est présenté ? Ou masque-t-elle, sous couvert d’évidence morale, un débat plus vaste sur les compromis à faire ?

Car les défis auxquels l’agriculture est confrontée sont considérables. Même si la croissance démographique ralentit, la première question – et la plus cruciale – reste celle de notre capacité à produire assez pour nourrir une population mondiale toujours en augmentation. Mais aussi d’y parvenir en assurant une qualité sanitaire élevée et des produits diversifiés à un coût acceptable pour le consommateur. Ce qui introduit logiquement le problème de la rémunération équitable des producteurs et de l’amélioration de leurs conditions de travail, dans un contexte de pénurie récurrente de main-d’œuvre dans les filières agricoles. Le tout devant se réaliser dans le souci constant de la réduction de l’empreinte environnementale globale (eau, sols, climat, biodiversité) et de la minimisation de la surface agricole. Des questions qui, pour la plupart, s’apparentent à des dilemmes.

Face à eux, le bio est-il alors la solution  ? Tient-il ses promesses ? Ou son omniprésence médiatique et politique occulte-t-elle d’autres solutions, plus efficaces, voire plus réalistes ?

Ce sont ces questions que nous aborderons dans les chapitres suivants de cette série et du livre qui en découle.

Tout l’été, nous publions ici gratuitement une partie de notre livre, « Trop bio pour être vrai ? » – mais une partie seulement.

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Suite la semaine prochaine avec le chapitre II : Santé, l’effet placeb(i)o

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