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Hier — 27 avril 2024Flux principal

En 20 ans, 450 millions de mots de passe d’internautes français ont été dérobés

27 avril 2024 à 10:07

Selon une étude, la France est l'un des pays les concernés au monde par les fuites d'informations personnelles. Le nombre de mots de passe en ligne appelle à la vigilance.

À partir d’avant-hierFlux principal

[PDF] The Future of MySQL is Postgres: Main - 20240419-The-Future-of-MySQL-is-Postgres.pdf

25 avril 2024 à 06:59
Wooo... ces gens sont en train de développer une couche de mapping qui permet de brancher les applications conçues pour mySQL directement sur une base Postgres, sans modification.
(Permalink)

La Chine a espionné sans relâche les voitures électriques de Volkswagen pendant 5 ans

23 avril 2024 à 16:01

Les médias allemands révèlent que la Chine a espionné le groupe automobile Volkswagen pendant cinq ans, dérobant des dizaines de milliers de documents confidentiels, dont des informations sur les véhicules électriques.

« Ils m’ont dit que je prenais du matériel pour particulier qui ne tiendrait jamais le coup » : comment les hôpitaux s’arment contre les cyberattaques [Sponso]

Par : humanoid xp
29 mars 2024 à 13:36

À cause de leurs moyens limités et de leur mission première (sauver des vies), les hôpitaux sont des cibles de choix pour les hackers malveillants. Les centres de soins sont forcés à s'adapter et à sécuriser leurs systèmes informatiques en recherchant la meilleure solution à moindre prix.

Face aux cyberattaques, quelles solutions s’offrent aux établissements de santé ? [Sponso]

Par : humanoid xp
28 mars 2024 à 16:38

Dans la masse des cyberattaques, les établissements de santé ont une place de choix. Les raisons sont multiples et forcent les centres de soin à s’adapter et à sécuriser leur système informatique du mieux qu’ils peuvent.

Comment les récentes fuites de données pourraient être réutilisées pour les J0 2024

28 mars 2024 à 14:41

Les récentes cyberattaques contre la FFF, France Travail ou les mutuelles offrent une base de données « fraiches » que les cybercriminels pourraient exploiter en vue des Jeux Olympiques à Paris cet été.

« N’hésitez pas à porter plainte » : Cybermalveillance.gouv.fr appelle à agir face aux vastes fuites de données

27 mars 2024 à 15:28

La cyberattaque contre la Fédération française de football (FFF) est la troisième fuite de données massive depuis le début de l'année avec potentiellement 1,5 million de Français concernés. Le directeur général de Cybermalveillance.gouv.fr recommande de porter plainte pour aider les enquêteurs.

Ubix Linux, le datalab de poche

Ubix Linux est une distribution Linux libre et open-source dérivée de Debian.

Le nom « Ubix » est la forme contractée de « Ubics », acronyme issu de l'anglais Universal business intelligence computer system. De fait, le principal objectif d'Ubix Linux est d'offrir une plateforme universelle dédiée à l'informatique décisionnelle et à l'analyse des données.

Il s'agit d'une solution verticale, prête à l'emploi, dédiée à la manipulation des données et à la prise de décision. Allégée par conception, elle n'embarque qu'un jeu limité d'outils spécialisés dans ce domaine. Ceux-ci permettent néanmoins de couvrir tous les besoins dont l'acquisition, la transformation, l'analyse et la présentation des données.

Ubix Linux - Vue d'ensemble

Origines de la distribution

La volonté initiale du concepteur de la distribution était de pouvoir disposer, à tout moment et en toutes circonstances, des outils lui permettant de réaliser des analyses de données et d'en présenter le résultat ad hoc. Ce « couteau suisse » de manipulation des données, devait également lui permettre d'éviter de devoir justifier, rechercher, acquérir et installer l'écosystème logiciel nécessaire chaque fois que ce type de tâches se présentait à lui.

Son cahier des charges stipulait donc une empreinte disque la plus faible possible sans pour autant faire de concessions au niveau des fonctionnalités. La distribution se devait d'être portable et exécutable immédiatement dans des contextes variés, sans nécessité d'investissement, d'installation ou de droits d'accès particulier.

De ce fait, Ubix Linux ne se démarque pas par ses aspects « système », mais plutôt par sa destination et ses cas d'usage.

Au-delà du besoin initial

À l'heure où de nombreux concepts liés à la manipulation des données tels que le « Big Data », la « Data Science » ou le « Machine Learning » font la une de nombreux médias, ceux-ci restent encore des boîtes noires, affaire de spécialistes et d'organisation disposant des moyens de les mettre en application.

Si le grand public en intègre de mieux en mieux les grandes lignes, il ne dispose encore que de peu de recul sur la manière dont ses données peuvent être utilisées, ainsi que la richesse des débouchés associés.

D'un autre côté, de nombreux gisements de données à la portée du plus grand nombre demeurent inexploités, faute de compétences ou de moyens facilement accessibles.

Il se trouve qu'Ubix Linux peut permettre de surmonter cette difficulté, en offrant à tous les moyens de s'approprier (ou se réapproprier) et tirer parti des données disponibles.

Philosophie

Par nécessité, Ubix Linux a été conçue en intégrant uniquement des produits libres et open-source. Bien que cette distribution puisse s'avérer utile à toute personne devant manipuler des données, elle se doit de préserver et défendre une approche pédagogique et universaliste.

Elle a pour ambition de mettre les sciences de données à la portée de tous. La distribution en elle-même n'est qu'un support technique de base devant favoriser l'apprentissage par la pratique. Il est prévu de l'accompagner d'un tutoriels progressifs.

Les outils low-code/no-code intégrés dans la distribution permettent de commencer à manipuler des données sans devoir maîtriser au préalable la programmation. Néanmoins, des outils plus avancés permettent ensuite de s'initier aux principes des algorithmes d'apprentissage automatique.

Synthèse

Ubix Linux s'inscrit dans la philosophie du logiciel libre et plus particulièrement dans celle des projets GNU et Debian.

Elle se destine à :

  • demeurer accessible à tous ;
  • pouvoir s'exécuter sur des configurations matérielles relativement modestes, voire n'être installée que sur un périphérique portable USB ;
  • proposer un outil pédagogique pour appréhender de façon pratique la science des données et l'apprentissage machine ;
  • permettre la découverte, l'expérimentation et l'aguerrissement de tout un chacun aux principaux outils de manipulation des données ;
  • offrir une boîte à outils légère et agile, néanmoins complète et utile pour un public professionnel averti.

Et après…

Nous sommes à l'écoute de toute suggestion. Toutefois, les moyens étant ce qu'ils sont (au fond du garage), la réactivité à les prendre en compte pourra s'avérer inversement proportionnelle.

Nous souhaiterions que cet outil pédagogique puisse bénéficier au plus grand nombre : si vous voulez contribuer à la traduction du contenu du site officiel en espagnol, en portugais ou en allemand, vous êtes les bienvenus.

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Fuite sur France Travail : ce que cache la conservation de vos données sur 20 ans

15 mars 2024 à 16:33

Parmi les questions qui se posent autour de la fuite ayant frappé France Travail figure celle de la durée de conservation des données personnelles. Celle-ci peut s'étendre jusqu'à vingt ans, ce qui est tout à fait inhabituel. Ce constat a provoqué une incompréhension et un mécontentement. Mais des explications peuvent être avancées.

Cyberattaque contre France Travail : que peuvent faire les hackers avec vos données

13 mars 2024 à 16:38

Une cyberattaque contre France Travail, anciennement Pôle emploi, aurait permis à des pirates de dérober les données personnelles de près de 43 millions de personnes. Des informations qui peuvent servir à des fins malveillantes.

École Inclusive: une application libre pour la prise en charge des élèves en situation de handicap

Directeur adjoint d’un collège en Occitanie, chargé de la SEGPA et de l’accueil des élèves en situation de handicap, je me suis retrouvé dans une situation où le suivi des élèves et de leurs accompagnants devenait difficile, notamment par manque d’outils adaptés.

Loin de me décourager, j’ai créé ma propre application de suivi, École Inclusive, en utilisant le cadriciel libre SQLPage et la publie aujourd’hui sous licence GPLv3. Ce projet a été possible grâce au support proposé par la documentation en ligne et à de fréquents échanges avec Ophir Lojkine, créateur de SQLPage.

Sans aucune connaissance préalable en programmation, j’ai réalisé toute cette application en SQL. Cela permet un large panel de fonctionnalités pour École Inclusive, qui gère tout le suivi horaire des élèves, des classes et des accompagnants, les emplois du temps, les statistiques, les notifications, l’identification des utilisateurs avec plusieurs niveaux de permission.

Logo

Sommaire

L’application « École inclusive »

Une application pour améliorer la prise en charge pédagogique des élèves en situation de handicap

Tout a commencé pendant un match de la dernière coupe du monde de rugby, un dimanche soir à une heure déjà tardive.

Énième appel à l’arbitre vidéo dans cette compétition. Les données et leur gestion, leur analyse, leur partage, l’aide à la décision. Cette problématique m’a rappelé que, dans le cadre d’une de mes missions, j’étais moi aussi confronté à une vague d’informations pas toujours très claires et toujours plus nombreuses ne rendant pas mes arbitrages très faciles dans la prise en charge des élèves que je suivais.

Profitant de cet arrêt de jeu, je tapotais sur le site de Framasoft à la recherche d’une Webapp libre pour la gestion de mes données. C’est ainsi que je laissais les Springboks s’envoler au score et que je fis la connaissance de SQLpage.

De professeur d’histoire-géo à créateur d’applications

Un début de carrière déjà marqué par les logiciels libres

Le problème à résoudre avant tout, c’est que je ne suis pas un programmeur et que je n’ai suivi aucune formation dans ce domaine. Formé dans les dernières années du XXᵉ siècle au métier de professeur d’histoire-géographie, j’avais intégré l’usage d’outils numériques à mes pratiques dès le départ. Dans le cadre de mes missions de référent numérique dans mon collège, j’avais déjà mis la main à la pâte pour monter un logiciel de traitement de texte collaboratif (Framapad) sur un petit serveur privé, installer des logiciels en ligne libres comme Moodle, Joomla ou Wordpress, adapter de-ci de-là quelques lignes de PHP ou de CSS. À titre personnel, fervent adepte du libre, je ne travaille plus que sur des versions d’Ubuntu depuis 2005 et il m’arrive d’utiliser régulièrement la ligne de commande.

Changement de cap

Retour au collège. La crise sanitaire est passée par là et les restrictions ne me permettent plus de travailler de manière collaborative entre élèves de niveaux ou de profils différents. C’est notamment le cas pour les travaux par groupes de compétences que j’organisais avec le logiciel libre Sacoche, projet très actif sur l’évaluation par compétences et l’analyse des résultats des élèves.

Mes missions vont alors se diversifier encore et je n’enseigne plus directement depuis l’automne 2020. Toujours dans le même établissement, en raison de la vacance de ces postes, je vais remplir les fonctions de principal-adjoint ou de directeur de SEGPA (Section d’Enseignement Général et Professionnel Adapté pour des élèves ayant des difficultés d’apprentissages importantes). Parmi les dossiers suivis dans ces postes figure la gestion des « pôles inclusifs d’accompagnement localisé » (PIAL) et de leur AESH, les Accompagnants d’Élèves en Situation de Handicap. Le sujet de l’École Inclusive pour tous les élèves ayant besoin d’aménagements est ainsi devenu un axe majeur dans mon implication sur notre collège. Avec des élèves toujours plus nombreux…

Rentrer dans une nouvelle logique

Et cette année, j’ai rajouté une corde à mon arc en m’essayant à la programmation d’applications. Pendant les quelques minutes où les directeurs de jeu visionnaient l’action au ralenti, j’ai concentré ma réflexion sur trois points importants, sur trois arbitrages plus personnels :

Quelles devront être les grandes fonctions de la nouvelle application ?

Je cherchais avant tout un outil qui fournisse des informations claires et précises en m’échappant des documents de tableur reçus tous les mois avec des actualisations ou des suppressions, des erreurs possibles, de transcription de nom, des propositions de responsables impossibles à respecter et surtout des données non croisées avec la réalité du terrain. Des collègues avaient tenté de revenir au classeur papier avec un côté élève et un autre adulte. Mais tout changement d’un côté demandait la même charge de travail de l’autre.

Qui s’y connectera ?

Si à l’origine j’envisageai un usage mono-utilisateur avec un outil hors-ligne, la possibilité d’avoir un outil collaboratif avait son charme et une utilité justifiée pour suivre les différents besoins de nos élèves. Je n’oublie pas non plus le sentiment de frustration en tant que professeur quand – au début des inclusions dans les années 2000 – j’accueillais des élèves en situation de handicap sans avoir suffisamment de précisions ou de solutions d’aides à ma disposition. Élargir la communauté d’utilisateur n’est pas un sujet à exclure.

Comment ça marche ?

Je devais pouvoir croiser plusieurs données qui ne se recouvraient qu’en partie : celles reçues via les parents d’élèves notifiés par la MDA-MDPH (Maison De l’Autonomie – Maison des Personnes Handicapées), celles transmises par les services de la DSDEN (Direction des Services De l’Éducation Nationale), avec nos informations ou décisions internes provenant de plusieurs coordonnateurs. Au vu de l’augmentation incessante des demandes et des aménagements attribués, un outil puissant et numérique ne pouvait être que la solution pour éviter des erreurs et rationaliser les suivis. En quelques clics Framasoft me suggérait SQLpage.

Un besoin au tout début : le suivi de l’aide humaine dans le cadre des PIAL

  • Qu’est-ce que le PIAL ? Cela correspond pour nous à une zone géographique avec des écoles primaires urbaines et rurales, un collège et deux lycées. À la dernière rentrée de septembre 2023 cela représente 85 élèves et 42 accompagnants.
  • Les accompagnants, terme que je préfère à l’acronyme AESH ou AVS, sont devenus des pièces essentielles à la bonne scolarisation d’élèves toujours plus nombreux. Sur notre collège de 700 élèves, 12 accompagnants interviennent. Certains ont une quotité de travail de 35h mais les plus récents n’ont des contrats que de 24h. Deux d’entre eux exercent une partie de leur mission sur un lycée ou sur une école.
  • Leurs missions. Ils aident les élèves dans leurs apprentissages mais parfois pour des actes de la vie quotidienne ou sociale (repas, toilette, relations sociales…). Ils suivent en général plusieurs élèves, de 2 à 4, individuellement ou de manière mutualisée quand les élèves à besoin ont pu être placés dans la même classe. La plupart des élèves du PIAL font la totalité de leur temps scolaire sur une classe de référence avec un accompagnement qui ne cible que quelques matières. Les AESH positionnés sur les dispositifs ULIS peuvent suivre sur la semaine la totalité des élèves de leur groupe : 10 maximum d’après les textes, de 13 à 15 en réalité. Les élèves de ces dispositifs ont une scolarité partagée entre la classe de référence et l’enseignement d’un coordonnateur de l’ULIS.
  • Comment sont attribuées les aides ? Toutes les notifications d’aménagements ou accompagnements attribués en compensation d’un handicap sont issues d’un long parcours administratif de plusieurs mois. Ce délai qui part du dépôt de la demande par la famille se termine par une commission qui a pris l’avis de professionnels du monde médico-social et de l’éducation. Dans notre collège 84 élèves ont une notification MDPH, pas nécessairement un accompagnant. Cela représente 1 élève sur 8. Si l’on ajoute les autres dispositifs d’aides attribués en interne ou par la médecine scolaire nous arrivons à 1 élève sur 4 soit 6 élèves par classe en moyenne.

Le suivi

Quelles données est-il utile de rassembler ?

Au-delà des données basiques d’identification des élèves, il est important de noter la nature des aménagements (AESH, ULIS, Ordinateur, etc.), la date de fin d’attribution et le nom de l’enseignant-référent auprès de la MDPH. Ensuite, nous devons relier l’élève à un (ou plusieurs dans quelques cas) accompagnants sur un certain nombre d’heures. De plus, au début de l’année les coordonnateurs des ULIS ou du PIAL donnent des conseils de mise en œuvre des aides et des objectifs progressifs à atteindre. Ces éléments peuvent être réactualisés régulièrement.

Pourquoi enregistrer ces données ?

Les premières données sont indispensables pour programmer des réunions de suivis et de renouvellement dans les temps. Les suivantes ont tout leur intérêt pour donner du sens et du contenu à l’accompagnement. En cas de remplacement ponctuel d’un AESH, on pourrait ainsi facilement lui transmettre les informations essentielles.

Enfin dans un cadre plus administratif, les services de l’Éducation Nationale nous contactent afin de vérifier que les accompagnants sont bien sollicités à la hauteur de leur quotité de travail et pour des statistiques comparant les aides individuelles ou mutualisées. Cela permet aussi de motiver des demandes de recrutement.

Un modèle de gestion à perfectionner…

Comment se faisait le suivi avant la création du nouvel outil ?

Pendant trois ans, les coordonnateurs du PIAL mettaient à jour un lutin1 avec les emplois du temps élèves et ceux des accompagnants. Mais aussi, quand on les recevait, les notifications de la MDPH ; en effet, ce n’est pas automatique voire souvent non autorisé par certains inspecteurs. Ces derniers préférant que l’information soit donnée par les parents, ce qui n’est pas toujours le cas et ce qui ne permet pas d’anticipation des besoins.

Quelles étaient les limitations ?

Si la mise à jour d’emploi du temps peut se faire régulièrement dans le classeur, la diffusion de l’information auprès de l’ensemble des acteurs n’est pas forcément rapide quand il y a plusieurs acteurs pédagogiques dans le suivi. Enfin, si une gestion classique peut suffire sur de tous petits effectifs, elle ne permet pas de vue d’ensemble dès que l’on atteint des effectifs d’élèves et d’AESH importants et elle ne permet pas de rationaliser certaines aides. Transmettre rapidement des informations précises restait un défi dans le cas de remplacements de dernière minute.

Un détail qui a également son importance, la fonction de pilotage et de coordination du PIAL reste une mission qui s’ajoute aux tâches de sa fonction d’origine. Cela est rémunéré à hauteur d’une indemnité correspondant très rarement au temps réellement passé sur cette gestion de plus en plus lourde.

Comme dans l’exemple de notre arbitre, avoir un outil moderne, réactif, croisant les regards ne peut qu’être la solution !

Pourquoi cela n’existe-t-il pas ?

J’ai débuté comme enseignant l’année où le ministre de l’Éducation Nationale comparait notre institution à un mammouth. Nous avons (souvent) changé de dirigeant mais pas forcément de rythme. Et j’ai parfois l’impression que nous n’avançons pas très vite. J’ai posé la question en 2020 et l’on m’a répondu qu’un logiciel était en préparation pour la gestion des AESH. Depuis, rien. Cela bouge un peu côté suivi des élèves avec le Livret de Parcours Inclusif. J’ai bien vu un menu apparaître dans notre Intranet mais aucune directive ne nous est parvenue pour l’activer. La MDPH devrait pouvoir nous communiquer les notifications via cette interface, en contradiction d’ailleurs avec les recommandations actuelles. Depuis octobre dernier, rien de plus. Cela reste une coquille vide…

SQLPage : créer une application web rapidement sans expérience de développeur web

Principes généraux de SQLPage

J’ai tout de suite été séduit par l’idée de pouvoir me concentrer sur les données et sur la personnalisation de leur traitement sans avoir à perdre du temps sur de la mise en page. SQLpage fonctionne comme un petit serveur web. Le binaire de l’application pèse un peu moins de 20 Mo. Quant aux fichiers créés, l’ensemble reste vraiment très léger

Un outil pertinent pour créer « école inclusive »

Maitriser ses propres données et avoir le choix dans la mise en relation et l’affichage des informations me semblait primordial. De plus SQLpage apparait être un outil léger dont on peut utiliser plusieurs briques au choix suivant ses besoins. Et, en tant qu’adepte du logiciel libre, le fait de pouvoir utiliser un programme ouvert, avec une communauté naissante et active correspondait bien à ma philosophie. Détail important à mes yeux, pouvoir retrouver ses données en cas de changement de support à l’avenir était plutôt rassurant. En effet les données stockées dans un fichier de base de données peuvent être facilement exportées au format tableur.

Un SQLpager averti en vaut deux

Comme je vais le détailler dans la partie suivante, s’engager sur SQLpage ne s’est pas révélé aussi simple que cela pour quelqu’un qui n’est pas habitué à coder et qui ne maitrise pas le langage SQL. Ceci dit, je ne regrette pas d’avoir franchi le cap et cela m’a permis de me familiariser avec la plateforme github et de faire d’indéniables progrès tant dans le langage SQL, très accessible au demeurant, que dans la langue de Shakespeare. Si on est prêt à perdre un peu de son temps sur la documentation de SQLpage et quelques tutoriels sur le SQL, on gagne en rapidité de codage par la suite…

Création de l’application

Les grandes étapes du développement

Principales fonctionnalités et rythme de développement

Lorsque j’ai suivi le lien de Framasoft, je m’attendais à trouver un logiciel avec une interface utilisateur qui permette par glisser déposer de construire des formulaires, un peu sur le modèle d’extensions que j’avais parfois utilisées sur Joomla ou Wordpress. Se retrouver devant un dossier avec un fichier nommé index.sql à rédiger soi-même est plutôt déstabilisant quand, comme moi, on ne maitrise pas le langage SQL. J’ai testé pendant deux jours en fonctionnant par copier-coller depuis la documentation ou depuis les exemples mis à disposition sur Github. Mon inexpérience dans le domaine du codage et ma connaissance de l’anglais sommaire dans ce domaine ont failli me pousser à abandonner SQLpage très rapidement. Heureusement, j’ai trouvé ce tutoriel dans la langue de Molière : Écrire une appli web en une journée avec SQLPage (publié sur linuxfr). Il m’a permis de bien comprendre les rudiments à la fois du langage SQL et du fonctionnement de SQLpage.

Après ces deux jours de tâtonnements, je me suis donné quatre semaines pour parvenir à un logiciel basé autour de trois pages principales en SQL, une pour recenser les élèves, une autre pour leurs accompagnants et une dernière pour mettre en relation les notifications et aménagements accordés. En ne travaillant qu’à temps perdu, c’est-à-dire très tard le soir ou très tôt le matin, j’ai pu parvenir en deux semaines à un premier logiciel, encore imparfait mais répondant à une grande partie du cahier des charges que je m’étais fixé. Pour cela, je me suis appuyé principalement sur des fonctionnalités de base comme les composants form pour insérer des informations via un formulaire, et list, card ou table pour afficher les données et csv pour les exporter. On se prend au jeu et on progresse très vite. Il est possible de voir très rapidement le résultat de ses requêtes et d’affiner les composants à utiliser ainsi que leurs paramétrages.

Pour un débutant, comme pour un programmeur plus chevronné, on apprécie grandement l’interprétation des erreurs de code éventuelles que ce soit dans la syntaxe SQL (Ah, les virgules oubliées par-ci par-là !) ou dans la mauvaise utilisation des composants de SQLpage…

La mise en place de mon projet s’est déroulée en parallèle d’une phase de développement intense de SQLpage avec une version nouvelle par semaine et une documentation enrichie au même rythme. Plusieurs nouvelles fonctionnalités sont ainsi venues enrichir le code d’École Inclusive. Au bout de quatre semaines, je tenais un logiciel fonctionnel, enrichi par des composants mis à jour comme map, datagrid ou nouveaux comme button.

Entre-temps, j’ai opté pour une version en ligne du logiciel et des données. Cela m’a obligé à me pencher sur les composants authentication et cookie.

Huit semaines après ma découverte de SQLpage, je pouvais déployer une version aboutie, collaborative et en ligne via un protocole HTTPS grâce à la version majeure 0.17 de SQLpage.

Comment est structurée l’application ?

La structure de la base de données, c’est l’étape la plus importante avant de débuter le codage. Même s’il reste possible de modifier, rajouter des tables ou des champs en cours de projet, établir un schéma clair et détaillé de la structure des données utiles aide à anticiper la construction future du logiciel.

Pour ma part, j’avais besoin de plusieurs tables pour respectivement les élèves, les accompagnants, les enseignants-référents, les établissements scolaires, les notifications, les aménagements et enfin une pour rassembler les suivis. Cela se calquait sur le fonctionnement classique des procédures.

Au fil de l’avancée du projet, j’ai ajouté des tables pour gérer les utilisateurs et leurs sessions. Et afin de faciliter la gestion des notifications ou aménagements, j’ai construit deux tables "many to many" pour enregistrer de manière plus lisible les notifications multiples (par exemples AESH et Matériel pédagogique) ainsi que les pluri-dispositifs qui peuvent en découler (comme SEGPA et AESH). Cette étape a bénéficié du développement du composant 'form' et de sa fonction multi-select.

Enfin, j’ai créé des tables supplémentaires pour pouvoir utiliser les fonctions 'upload' du composant 'form' et stocker des fichiers images contenant des photos des élèves et les emplois du temps de chaque accompagnant.

Schéma de la base de données d’École Inclusive

Une interface utilisateur simplifiée

Le principal avantage de SQLpage est de pouvoir se focaliser sur le travail de codage du contenu sans se soucier de la mise en page. Pas de temps perdu sur des fichiers css ou html pour organiser la présentation, ceci est délégué à SQLpage qui propose une mise en forme par défaut pour chaque composant. Ceci est très appréciable et le rendu est sobre et élégant dès le début de la construction du projet.

Au niveau de la charte graphique d’École Inclusive, j’ai choisi d’avoir un menu horizontal en haut de page pour accéder aux pages consacrées à chaque catégorie d’acteurs. L’autre choix a été sur le code couleur où j’ai opté pour des tonalités vertes et orange.

page_Classes

Au fur et à mesure de l’avancement du logiciel et de son enrichissement en fonctionnalités, j’ai prévu d’autres outils de navigation. Si au départ je m’étais focalisé sur des onglets, qui renvoient en réalité sur des pages différentes. Il est possible d’utiliser des variables et de construire un système d’onglet sur un seul et même fichier sql. Le composant button a grandement facilité la tâche. Ceci d’autant plus que l’on peut générer des boutons de façon dynamique. Ainsi, je peux avoir des listes de boutons qui reprennent l’ensemble des classes ou des dispositifs créés pour chaque collège ou lycée du PIAL.

Vers la fin du projet, j’ai mis en place l’appel à un menu stocké dans un fichier json ce qui évite d’avoir à modifier le composant shell sur chacune des pages, ce qui est - pour l’avoir testé à mes dépens - une tâche très fastidieuse.

Un code puissant et dynamique

La seule limite à l’interface et au codage est celle de notre imagination, en effet SQLpage m’a permis de mettre en œuvre chacune de mes idées à chaque fois que je cherchais à améliorer les fonctionnalités « d’École Inclusive ». Ainsi d’une structure prévue sur 4 fichiers sql je suis passé à une structure de 94 fichiers dans la version actuelle. Maintenant que je maîtrise mieux SQLpage, je pense qu’il serait possible de réduire le nombre de pages, mais, dans ma découverte du code à mes débuts, il était plus facile d’écrire des pages plus courtes.

En s’appuyant sur la documentation en ligne, il est facile d’utiliser les composants de bases pour rentrer les données et les afficher sous forme de listes, de tables (avec fonction de recherche) ou de cartes (avec l’ajout d’images ou de photos) de manière dynamique en étant redirigé vers un contenu spécifique grâce à l’écriture de requêtes sur une variable comme l’id d’un élève ou d'un établissement scolaire ou d’une classe.
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page_Eleve

Ce qui m’a demandé davantage de réflexion a été de me lancer dans l’édition et la modification de données existantes. Depuis une icône présente sur une ligne de données d’un tableau, je voulais pouvoir, suivant les cas, éditer ou supprimer une entrée. J’avoue qu’il m’a fallu quelques jours pour arriver à un résultat correct pour dans l’ordre : afficher le formulaire, appeler les données concernées et lancer une mise à jour de la table dans la base. Pour cela j’ai contourné certaines difficultés en faisant appel à des variables afin de stocker certaines données et les réutiliser plusieurs fois sur la page, par exemple pour créer des liens dynamiques.

Dans les tables, j’ai souhaité mettre en évidence des situations demandant une vigilance comme une date d’expiration de notification proche de l’échéance ou l’ayant dépassée ou une fiche incomplète. Il est possible de mettre en place des conditions pour jouer soit sur la couleur d’une ligne soit sur l’affichage d’une icône particulière.

Enfin, la sécurisation du site dans le cadre d’une authentification avec des droits d’accès, des codes d’activation et des mots de passe forts a demandé une réflexion plus poussée et l’aide du concepteur de SQLpage.

Les points techniques intéressants

Les fonctionnalités de sqlpage utilisées

Au-delà des fonctionnalités alliant formulaires et données en liste ou en tableau, SQLpage offre des possibilités puissantes à la fois sur le plan fonctionnel et sur le plan esthétique.

Ainsi, il est possible de générer un trombinoscope ou des fiches de synthèse des élèves de chaque AESH. Cela se base sur le composant 'card' qui permet une présentation claire et concise des informations.

Le composant 'map' permet de situer chaque établissement scolaire, de différencier par des icônes les différents types de structures et bien évidemment de créer un lien vers leur page respective.

La visualisation des données sous forme de graphiques avec le composant 'chart' est un des points que je voulais pouvoir afficher pour analyser le temps de suivi de chaque élève et la répartition des missions des AESH.

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page_AESH_2

En termes d’import/export, SQLpage permet de récupérer le résultat de requêtes sous forme de fichiers au format csv avec un composant dédié. L’importation à travers le composant 'form' autorise des envois de fichiers uniquement ou des traitements par lots comme dans le cas d’importations d’utilisateurs.

Enfin, les composants 'autenthication' et 'cookie' sont très efficaces pour mettre en place un site sécurisé.

Dernier point fondamental dans le cadre de la sécurisation des données, SQLpage qui reste un mini-serveur web supporte directement le protocole https.

Publication en open-source

Un simple outil comme SQLpage permet ainsi de développer relativement facilement des applications en open-source qui sont facilement fonctionnelles et attrayantes d’un point de vue graphique. De plus, l’ensemble logiciel, fichiers et base de données reste très léger et l’affichage des pages est instantanée même dans le cas de requêtes complexes.

Réception de l’application

par les services de l’Éducation Nationale

L’École Inclusive me parait naturellement devoir se pencher sur le suivi des élèves. Aussi ai-je fait part rapidement de mon projet aux enseignants-référents qui suivent les dossiers des élèves sur l’ensemble du département. Ils ont été séduits par l’idée car, eux aussi, font face à une échelle encore plus vaste à l’augmentation du nombre d’enfants à besoins particuliers. Intégrer leur rôle dans l’application était une évidence car ce sont eux qui programment et dirigent les réunions de suivis de la scolarité. Chaque début d’année, nous organisons une rencontre pour croiser nos données qui peuvent être parfois divergentes quant à des dates de fin de notification ou des aménagements multiples.

Mais les services de l’École Inclusive revêtent également des aspects administratifs à travers le déploiement et la gestion des accompagnements humains. Je suis rentré en contact avec les services administratifs de la DSDEN de la Lozère. L’accueil du logiciel (encore en version de test) a été bon, notamment sur son volet administratif avec les possibilités de quantifier en heures les accompagnements et la différenciation entre les accompagnements individuels ou mutualisés mais aussi sur son volet de traitement et de croisement des bases de données élèves et AESH.

par les collègues

Dans notre collège, où plusieurs dispositifs coexistent et où un quart des élèves bénéficient d’un aménagement particulier, nous avions l’habitude depuis trois ans de distribuer une fiche A4 par classe avec la liste des élèves et trois colonnes recensant de manière synthétique le constat des difficultés, les aménagements et les objectifs. La mise à jour du tableur était complexe avant la rentrée ou en cours d’année. Certains renseignements sur les suivis manquaient sans parler des oublis ou petites erreurs d’actualisation ou problèmes de mise en page qui pouvaient se glisser dans les listes.

Aussi, proposer à tous les coordonnateurs de dispositifs un outil en ligne, collaboratif, plus complet et toujours à jour les a convaincus immédiatement. Sans tutoriel, ni formation, la prise en main a été très facile du fait de la navigation simplifiée et très intuitive. En moins de trois semaines, l’ensemble des fiches de 184 élèves a été mis à jour.

Cela a permis d’avoir un retour constructif de mes collègues et de recueillir des suggestions pour améliorer le logiciel. L’ajout d’une icône pour ajouter un premier aménagement, masquer des onglets inutiles pour des élèves sans accompagnement, la création d’un champ précisant le rôle de l’accompagnant ou encore l’import des emplois du temps des AESH.

Le logiciel a été testé lors de remplacements d’AESH, dans un premier temps en faisant des captures d’écran des pages des consignes de suivis puis avec un compte actif pour une AESH. Cela s’est révélé très pratique et très facile d’utilisation.

Il reste à franchir le pas de l’ouverture à l’ensemble des équipes pédagogiques et cela sera facilité par les récentes fonctionnalités d’importation permise par SQLPage.

Le futur de l’application École Inclusive

évolutions techniques envisagées

Pour répondre à une utilisation pratique pour tous et plus particulièrement pour les enseignants, une sortie au format PDF pour chaque classe permettrait une diffusion claire aux équipes pédagogiques. Une gestion plus fine des droits avec un mode d’édition intermédiaire est à envisager pour que chaque professeur principal puisse intervenir sur les informations des élèves de sa classe.

Vers un déploiement de l’application dans un cadre légal…

La mise en ligne d’École Inclusive sur un serveur reste une démarche relativement simple chez un hébergeur qui offrirait une solution dédiée ou virtualisée. Il est possible de déployer un serveur Linux sur lequel on lance SQLpage comme service. Pour une utilisation sur un seul établissement et par un seul coordonnateur, 'École Inclusive' peut tourner hors-réseau sur différents systèmes d’exploitation. Pour rester dans un strict cadre légal, il faut que le logiciel soit déployé sur une machine ou un hébergement pris en charge par l’Éducation Nationale.

… et dans le respect des données privées

Les services du Rectorat chargés de la Protection des Données nous accompagnent dans cette démarche afin de respecter les préconisations de la CNIL. Le type de données utilisé par le logiciel ne pose pas de problème. Pour les utilisateurs de l’application dont des données personnelles sont conservées dans la base de donnée, il faut prévoir un droit de regard et de rectification conformes au standard du RGPD. Mais, rappelons que cet outil permet déjà une gestion des droits à plusieurs niveaux en tant qu’administrateur, éditeur ou consultant. Dans ce dernier cas, certaines données comme les numéros de téléphone personnels sont masqués.

Vers un élargissement de l’utilisation à d’autres établissements ?

Le logiciel 'École Inclusive' va être présenté mi-mars aux chefs d’établissements publics de Lozère (13 collèges et 3 lycées). Cette démarche trouve sa pertinence dans le fait que les PIAL regroupent plusieurs établissements et que les enseignants-référents sont déployés à l’échelle du département. Cependant il sera difficile de mettre en concurrence cette application avec le Livret de Parcours Inclusif quand il sera un jour opérationnel. École Inclusive devra peut-être se recentrer sur la gestion des accompagnants et sur le suivi horaire dans une optique plus administrative que pédagogique. Mais il faut noter une plus grande souplesse et une saisie plus simple et plus directe dans École Inclusive qui ne se limite pas aux situations classiques des PPRE, PAP et Gevasco mais qui peut s’adapter à la physionomie des établissements. Chaque accueil réalisé dans la structure peut être suivi avec par exemple les élèves inclus venant d’établissements médico-sociaux, les élèves allophones, les PAI pour situations médicales…

En conclusion, le plus important n’est pas l’arrivée mais la quête. Celle qui m’a conduit à me poser des questions et à construire École Inclusive dans l’intérêt des élèves à besoins particuliers et des membres des équipes éducatives qui les suivent. Cette application est disponible en open-source sur Github (https://github.com/DSMejantel/Ecole_inclusive). Elle reste encore en évolution et elle se perfectionne au fur et à mesure de l’apparition de nouvelles fonctionnalités de SQLpage. Elle demeure très perfectible : code et interface pourront évoluer en fonction des retours des utilisateurs et de mes progrès en programmation… Pour cela SQLpage reste un allié puissant et très didactique dans les exemples de sa documentation.

Exemple de code: affichage du profil d’un élève dans l’espace AESH

-- Résumé de suivis des élèves
SELECT 'card' AS component, 4 AS columns WHERE $tab = 'Profils';
SELECT eleve.nom || ' ' || eleve.prenom || ' (' || eleve.classe || ') ' AS title,
       'green' AS color,
       CASE
              WHEN EXISTS (SELECT eleve.id FROM image WHERE eleve.id = image.eleve_id) THEN image_url
              ELSE './icons/profil.png'
       END AS top_image,
       COALESCE('Mission de l''AESH : ' || suivi.mission,
                'non saisi') AS description,
       group_concat(DISTINCT dispositif.dispo) AS footer,
       '[
              ![](./icons/list-check.svg)
       ](notification.sql?id=' || eleve.id || '&tab=Profil)
       [
              ![](./icons/user-plus.svg)
       ](notification.sql?id=' || eleve.id || '&tab=Suivi)' AS footer_md,
       'notification.sql?id=' || eleve.id || '&tab=Profil' AS link
FROM eleve
       INNER JOIN affectation ON eleve.id = affectation.eleve_id
       LEFT JOIN amenag ON amenag.eleve_id = eleve.id
       JOIN dispositif ON dispositif.id = affectation.dispositif_id
       JOIN etab ON eleve.etab_id = etab.id
       JOIN suivi ON suivi.eleve_id = eleve.id
       LEFT JOIN image ON eleve.id = image.eleve_id
       JOIN aesh ON suivi.aesh_id = aesh.id
WHERE aesh_id = $id AND $tab = 'Profils'
GROUP BY eleve.id
ORDER BY eleve.nom ASC;

carte_eleve

Cet élément fait partie de la page du profil d’un AESH. Dans un premier paragraphe, on appelle le composant 'card' avec ses paramètres. Ici, il y aura quatre cartes affichées par ligne si l’on se trouve sur l’onglet nommé « Profils ».
Ensuite on trouve le contenu de chaque fiche élève. Son identité et sa photo si elle existe dans la base ; cela est déterminé par le CASE WHEN. Dans le cas inverse une image par défaut est affichée.
Si le rôle de l’AESH a été renseigné, il est affiché en dessous. Puis viennent les dispositifs d’aide auxquels l’élève est rattaché.
Enfin, trois icônes renvoient vers différents onglets de la fiche personnelle de l’élève.
Cet affichage est dynamique et s’adapte au profil de chaque AESH comme le définit la condition WHERE aesh_id=$id. Le contenu de la fiche va piocher les différentes informations dans les tables.

Exemple d’alertes et d’informations personnalisées

-- Liste des notifications
SELECT 'table' as component,
       'actions' as markdown,
       1 as sort,
       1 as search;
SELECT eleve.nom as Nom,
       eleve.prenom as Prénom,
       notification.Departement as Dpt,
       group_concat(DISTINCT modalite.type) as Droits,
       etab.nom_etab as Établissement,
       strftime('%d/%m/%Y', datefin) AS Fin,
       CASE
              WHEN notification.datefin < datetime(date('now', '+1 day')) THEN 'red'
              WHEN notification.datefin < datetime(date('now', '+350 day')) THEN 'orange'
              ELSE 'green'
       END AS _sqlpage_color,
       coalesce('[ ![](./icons/user-plus.svg) ](aesh_suivi.sql?id=' || suivi.aesh_id || '&tab=Profils)', '[ ![](./icons/user-off.svg) ]()') AS actions,
       '[ ![](./icons/briefcase.svg) ](notification.sql?id=' || eleve.id || '&tab=Profil)' as actions
FROM notification
       INNER JOIN eleve on notification.eleve_id = eleve.id
       LEFT JOIN suivi on eleve.id = suivi.eleve_id
       LEFT join notif on notif.notification_id = notification.id
       LEFT join modalite on modalite.id = notif.modalite_id
       JOIN referent on eleve.referent_id = referent.id
       JOIN etab on eleve.etab_id = etab.id
Where referent.id = $id
GROUP BY notification.eleve_id
ORDER BY eleve.nom ASC;

Tableau de suivi par référent

Cet élément fait partie de la page du profil d’un enseignant-référent de la MDA-MDPH.
Dans un premier paragraphe, on appelle le composant table avec ses paramètres. On trouve le formatage d’une colonne en markdown et les options de recherche et de tri qui sont activées.
Ensuite on trouve le contenu de chaque ligne avec l’élève dont le dossier est suivi par ce référent.
Afin de planifier avec lui les priorités pour les dates de réunions de suivi, il est possible d’attribuer une couleur de ligne en fonction de la date de fin de notification avec :
CASE
WHEN notification.datefin < datetime(date('now', '+1 day')) THEN 'red'
WHEN notification.datefin < datetime(date('now', '+350 day')) THEN 'orange'
ELSE 'green'

De même les icônes sont personnalisables pour indiquer si l’élève bénéficie d’un AESH ou non. Et bien sûr des liens permettent de passer sur la fiche de l’élève ou de son AESH.

Licence de l’article: CC0


  1. [NDM] : lutin est le nom d’une marque de protège-documents à pochettes en plastique, par extension celui des protège-documents similaires d’autres marques. 

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Le fonds K1 propose 37 M$ pour racheter MariaDB

5 mars 2024 à 07:37
Vous étiez énervé·e du bordel qu'a fait Oracle en rachetant la base de données Libre mySQL ?
Vous étiez content qu'un fork, MariaDB, soit né ?
Eh bien l'avenir de MariaDB n'est pas rose : La partie "entreprise" de MariaDB (pas le projet Libre, mais la partie qui vend des services professsionnels aux entreprises) va mal. Vouloir s'introduire en bourse n'était peut-être pas la meilleure idée.
Et ce n'est pas bon signe pour la pérennité de la partie Logiciel Libre.

Heureusement qu'on a l'excellent Postgres.

(via https://framapiaf.org/@marnic/112041427956000391)
(Permalink)

Je suis de retour

22 février 2024 à 15:30
Je suis de retour

Chère lectrice, cher lecteur,

En novembre 2023, j'ai publié un article afin de vous rassurer : non, je n'ai pas abandonné L'Économiste Sceptique. Entre la déliquescence de Twitter et d'importants problèmes de santé qui m'ont occupé de l'été 2022 à la fin de 2023, 2023 a été une année difficile pour mon activité de médiation scientifique.

Ai-je abandonné L’Économiste Sceptique ?
Après une année pleine de turbulences, il est temps de faire le point
Je suis de retourOlivier Simard-CasanovaOlivier Simard-Casanova
Je suis de retour

Pour autant, ces péripéties sont derrière moi. En coulisses, le travail a continué. Il a été considérable. Le gros du chantier est désormais terminé. Ce qui me permet de vous annoncer que je reprends le rythme normal de publication de mon contenu de médiation scientifique. Avec trois importants changements.

Par ailleurs, j'ai conscience qu'au cours des derniers mois, ma communication n'a pas été idéale. Je vous propose de faire le point.

📋
En bref

• Je reprends la publication de mon contenu de médiation scientifique sur la science économique, l'esprit critique, l'environnement et les États-Unis à un rythme normal.
• Même chose pour mon contenu sur la création de contenu sur Internet.

• Annonce #1 : j'ai fusionné mes différentes newsletters et sites sur un site unique, olivier.simardcasanova.net. Vos abonnements ont été migré, ainsi que mon contenu.
• Annonce #2 : je mets à la retraite le nom de mes différentes newsletters, y compris celui de "L'Économiste Sceptique", pour écrire directement sous mon nom. Le retrait des différents noms est sans conséquence sur mon contenu.
• Annonce #3 : ma ligne éditoriale évolue. Moins d'analyses personnelles, davantage de littérature scientifique, et davantage de graphiques.

• Si vous aviez un abonnement à l'une de mes newsletters, choisissez quels articles recevoir dans votre compte.

Qui suis-je ?

Après la (longue) semi-absence qui s'achève aujourd'hui, c'est sans doute utile de refaire les présentations. Il est également possible que vous m'ayez découvert sur Threads, Bluesky ou Mastodon. C'est l'occasion d'en savoir plus sur qui je suis.

Je m'appelle Olivier Simard-Casanova, je suis économiste (depuis 2012), statisticien (depuis 2014) et médiateur scientifique (depuis 2015). J'ai une expérience dans le milieu de la recherche et de l'enseignement supérieur, et depuis 2019, je suis indépendant.

Je suis de retour

Au cours des dernières années, j'ai été le créateur et l'auteur de plusieurs newsletters :

  • L'Économiste Sceptique, sur la science économique, le scepticisme scientifique et l'économie de l'environnement
  • L'Heure Américaine, sur la société et la politique des États-Unis
  • Cities 2100, sur les mobilités urbaines en Amérique du Nord
  • IndieNotes, sur la création de contenu indépendante en ligne

Pour en savoir plus sur moi, n'hésitez pas à consulter la page À propos.

Ma communication

Avant d'aborder les newsletters, j'aimerais faire un point sur mon manque de communication.

Comme je l'expliquais dans mon article de novembre, j'ai pris de plein fouet la destruction de Twitter par Elon Musk. Twitter jouait un rôle central dans mon activité d'indépendant. Sa destruction a eu un impact négatif considérable sur mon travail. Et en particulier, sur mon travail de médiation scientifique.

Concernant ma capacité à communiquer, c'est comme si Elon Musk m'avait pris de force le mégaphone des mains en exigeant que je lui donne de l'argent pour le récupérer. Ça n'est rien de moins que de l'extorsion, extorsion que je ne peux pas accepter.

Or, ça n'a pas été possible de vous dire "je quitte Twitter, retrouvez-moi sur la plateforme Y".

D'une part, je n'ai pas toujours eu des expériences heureuses sur les plateformes alternatives à Twitter, qui ont par ailleurs mis du temps à émerger et à atteindre une masse critique d'utilisateurs.

D'autre part, ni Mastodon, ni Threads, ni Bluesky ne sont des clones de Twitter. Après tout, Twitter était un lieu toxique bien avant son rachat par Elon Musk. Je comprends que les plateformes alternatives tentent d'emprunter un chemin différent. Mais ce chemin différent suppose de comprendre comment ces nouvelles plateformes fonctionnent, et de s'y adapter. Ce qui prend forcément du temps.

Je me suis donc retrouvé dépourvu et orphelin, ne sachant plus trop ni où, ni comment, m'exprimer. Quand s'ajoutent à la destruction de Twitter mes problèmes de santé, devoir gérer ce qui ont été les deux pires crises de ma vie en même temps n'a pas été simple. Sans mes problèmes de santé, j'aurais probablement pu trouver un nouvel équilibre plus rapidement, et me remettre à communiquer efficacement plus rapidement.

Et puis, petit à petit, je me suis souvenu que j'avais déjà un espace où je peux m'exprimer librement : mes newsletters.

Annonce #1 : les newsletters

L'un des avantages des périodes difficiles est qu'elles permettent de s'interroger en profondeur, et d'introduire des changements parfois importants.

La destruction de Twitter m'a obligé à refondre des pans entiers de ma manière de travailler, Elon Musk ayant détruit la plupart de mes outils. Mes problèmes de santé m'ont par ailleurs donné une nouvelle vision de moi-même, encore plus saine et encore plus robuste que la précédente. Je me suis dit que j'avais une occasion idéale, et sans doute unique, pour repenser en profondeur mon activité de médiation scientifique.

Jusqu'ici, je publiais, ou de manière plus objective, j'ai essayé de publier, plusieurs newsletters thématiques distinctes, chacune avec un site Internet et une identité différente : L'Économiste Sceptique, L'Heure Américaine et IndieNotes . Pour moi, c'était lourd à gérer. Pour vous, c'était confus et dispersé. Afin de simplifier aussi bien ma vie que la vôtre, j'ai fusionné mes newsletters en un site unique.

Concrètement, mon contenu précédemment publié sur mes différentes newsletters est désormais hébergé sur mon nouveau site, qui est à mon nom : olivier.simardcasanova.net. Si vous aviez un abonnement à l'une de mes précédentes newsletters, j'ai migré votre abonnement vers le nouveau site.

Sur le nouveau site, j'écrirai, et en réalité, j'écris déjà, sur les mêmes sujets que précédemment : la science économique, l'esprit critique, l'environnement, les États-Unis, la création de contenu indépendante sur Internet, et quelques autres encore. C'est d'ailleurs un peu abusif de parler de "nouveau" site : le nouveau site contient l'essentiel du contenu de médiation scientifique que j'ai publié depuis 2015, soit plus de 600 articles !

Au lieu d'avoir plusieurs sites avec chacun une newsletter thématique, il y a désormais un site unique qui héberge tous mes articles et toutes mes newsletters.

Bien sûr, j'ai conscience que tout le monde n'est pas intéressé par tous les sujets sur lesquels j'écris. J'ai ainsi séparé les anciennes newsletters en Univers, dont vous pouvez retrouver la liste sur la page Explorer. Si vous avez un abonnement à la newsletter, vous pouvez choisir de ne recevoir que les articles de certains Univers.

Lors de la fusion des newsletters, je n'ai pas pu préserver vos préférences d'abonnement aux courriels.

Si vous aviez déjà un abonnement à l'une de mes newsletters, merci de vous rendre dans votre compte grâce au bouton ci-dessus pour choisir quels articles vous souhaitez recevoir par courriel.

Toutes mes excuses pour la gêne occasionnée.

Annonce #2 : L'Économiste Sceptique

L'Économiste Sceptique étant, et de très loin, ma newsletter la plus lue, il me semble important de lui consacrer quelques mots. D'autant que la deuxième annonce concerne L'Économiste Sceptique.

Fondamentalement, la fusion des différentes newsletters en un site unique est une démarche de simplification. À la fusion, j'ai associé le retrait du nom des différentes newsletters préexistantes. Y compris pour "L'Économiste Sceptique". En d'autres termes, je mets à la retraite le nom "L'Économiste Sceptique".

J'aurais pu titrer mon annonce "La fin de L'Économiste Sceptique". Un tel titre aurait sans aucun doute fait parler. Mais il aurait été trompeur. Le seul Économiste Sceptique qui disparaît, c'est le nom. Le contenu, lui, reste intact. Tous les articles que j'ai publiés depuis 2021 sur www.ecosceptique.com sont disponibles en intégralité sur le nouveau site. Surtout, je continue à écrire sur la science économique, l'esprit critique et l'environnement à un rythme similaire, voire supérieur, au rythme de croisière que j'avais sur L'Économiste Sceptique.

Pourquoi retirer le nom "L'Économiste Sceptique" ? Après tout, c'est un nom qui commençait à être connu. C'est une décision importante, que j'ai mûrement réfléchie. Elle est motivée par trois raisons principales.

La première raison est que c'est un nom parfois confus, en particulier pour les personnes qui ne sont pas familières avec le scepticisme scientifique. Le retrait du nom permet de mettre un terme à cette confusion. La deuxième raison est que parfois, les gens m'appellent "L'Économiste Sceptique". Or, "L'Économiste Sceptique" n'a jamais été un pseudonyme. C'est le nom de la newsletter. Retirer le nom permet de mettre un terme à cette seconde confusion. La troisième raison est que je me sens désormais à l'aise d'écrire directement sous mon nom, plutôt que de me "cacher" derrière un nom impersonnel et dans une certaine mesure, artificiel.

Sur le nouveau site, trois Univers remplacent L'Économiste Sceptique :

La séparation en trois Univers vous donne davantage de contrôle : vous pouvez choisir plus finement les articles que vous souhaitez recevoir par courriel.

La création d'un Univers spécifique à l'esprit critique va également me permettre de partager des travaux scientifiques en lien avec l'esprit critique issus d'autres disciplines que la science économique. J'en ai d'ores et déjà plusieurs dizaines que j'aimerais partager avec vous, et j'en découvre chaque semaine de nouveaux.

Si un ou plusieurs de ces Univers vous intéressent, ne manquez pas mes prochains articles en vous abonnant à la newsletter.

Annonce #3 : la ligne éditoriale

Depuis plusieurs mois, j'expérimente avec une nouvelle ligne éditoriale. Si vous consultez la liste chronologique de mes publications, vous constaterez que malgré mon manque de communication, j'ai en réalité été particulièrement actif depuis l'été 2023. Ces expérimentations ont porté leurs fruits. Leurs résultats sont même allés au-delà de mes espérances.

Je peux donc vous annoncer ce qui est sans doute le plus important changement : la ligne éditoriale de mon travail de médiation scientifique évolue. À compter de maintenant, je publierai moins d'analyses personnelles, davantage d'articles portant directement sur la littérature scientifique, et davantage de graphiques.

Pourquoi cette nouvelle ligne éditoriale en particulier ?

Contrairement à ce que certains allumés toxiques qui ne savent manifestement pas lire prétendent à longueur de vidéos insultantes et fallacieuses sur YouTube, je ne suis pas un commentateur. Je ne suis pas un éditorialiste. Je ne suis pas un économiste de plateau télé qui vient donner son avis mésinformé sur la dernière polémique en cours, ou qui dit à son audience exactement ce qu'elle veut entendre au mépris des faits.

Depuis 2015, ma démarche, que j'ai régulièrement répété, a toujours été celle d'un médiateur scientifique. Mon objectif n'est pas de vous convaincre. Mon objectif n'est pas de vous faire changer d'avis. Mon objectif n'est pas de faire la guerre à quiconque ayant l'audace de ne pas penser exactement comme moi. Mon objectif n'est pas d'être connu, ni de me bâtir une influence sur votre dos.

Mon objectif a toujours été, est encore, et continuera à être, de partager avec vous la littérature scientifique qui m'intéresse, qui m'interpelle, qui m'étonne, qui m'émerveille, qui me surprend ou qui me fait réfléchir. Et c'est tout. Je n'ai pas d'autre objectif. Le reste ne m'intéresse pas.

Sans renier mon travail, il m'a semblé que la ligne éditoriale des anciennes newsletters, et celle de L'Économiste Sceptique en particulier, était encore trop souvent dans l'analyse personnelle plutôt que dans le partage de la littérature scientifique. Le recours à l'analyse personnelle m'a également conduit à écrire des articles contenant d'importantes erreurs et d'importants oublis. Commettre des erreurs n'est pas en soi une catastrophe. Les erreurs sont des occasions d'apprendre. Mais en tant que médiateur scientifique soucieux de faire du bon travail, je me devais de tirer les leçons de ces erreurs. La nouvelle ligne éditoriale a pour objectif d'éviter qu'elles ne se reproduisent.

Enfin, à un niveau plus personnel, la nouvelle ligne éditoriale est davantage en phase avec mes aspirations profondes de médiateur scientifique : la curiosité, l'émerveillement, et l'envie de partager ma passion pour les sciences.

Concrètement, je vais davantage partager et expliquer des articles de recherche publiés par des économistes, et par des scientifiques issus d'autres sciences humaines et sociales. Il y aura toujours de l'éditorial, mais il sera plus explicitement identifié comme tel.

Concernant les formats, je n'ai pas prévu de changer les formats existants. Il y aura toujours des articles, et il y aura toujours des vidéos. Les Cafés continueront, même si pour des raisons logistiques, j'ai pris la décision de ne plus les enregistrer en direct. Vous aurez la possibilité de me transmettre à l'avance vos questions, que je poserai à l'invité·e pendant l'enregistrement.

Depuis l'été 2023, j'expérimente avec un format court, les Notes. Plus courtes et plus simples à écrire que les articles, les Notes ont pour objectif de remplacer les publications sous forme de fils que dans le passé, j'aurais publié sur Twitter. Les Notes ont vocation à prendre une place importante dans mon contenu. C'est un format qui s'ajoute aux formats existants, en les complétant.

Enfin, j'expérimente avec des directs en vidéo sur YouTube. L'expérimentation est prometteuse, et a vocation à continuer au cours des prochains mois.

Qu'en est-il des formules payantes ?

Comme pour L'Économiste Sceptique, la newsletter fusionnée est également une newsletter partiellement payante. Si vous vous étiez abonné à l'une des formules payantes de L'Économiste Sceptique, j'ai migré votre abonnement payant vers le nouveau site. Vous n'avez rien à faire.

💡
Sur le nouveau site, vous avez accès au même contenu que celui auquel vous aviez accès sur le site de L'Économiste Sceptique. Le contenu qui était gratuit reste gratuit, le contenu qui était derrière le paywall reste derrière le paywall.

Les formules payantes vous donnent accès à l'intégralité de mon contenu, passé comme à venir. Elles vous permettent également de soutenir mon travail, et de m'aider à pérenniser mon activité de médiation scientifique. Enfin, elles vous permettent de recevoir toutes les Notes par courriel dès leur publication, ainsi que le Point mensuel.

J'en profite pour remercier du fond du cœur celles et ceux d'entre vous qui avez continué à me soutenir financièrement malgré cette longue période de creux. Sans votre précieux soutien, je n'aurais pas pu refondre mon activité de médiateur scientifique comme j'ai pu le faire. J'aurais même sans doute été contraint de mettre un terme à mon activité de médiateur scientifique. Un grand merci ! Je me considère chanceux d'avoir une communauté bienveillante, intéressante et intéressée, et engagée comme vous l'êtes.

Si ça n'est pas déjà le cas, vous pouvez vous aussi vous abonner à l'une des formules payantes, et ainsi m'aider à relancer sereinement mon activité de médiateur scientifique.

Une nouvelle aventure, ensemble

Entre le retour à un rythme de publication normal, et les trois changements que je viens d'annoncer, c'est sans aucune doute une nouvelle aventure qui commence ! Une nouvelle aventure qui est, et de très loin, la plus enthousiasmante de toute ma carrière de médiateur scientifique. Elle fait suite à une période vraiment difficile, ce qui la rend d'autant plus savoureuse. J'espère que vous serez nombreuses et nombreux à la partager avec moi.

Si vous n'êtes pas déjà abonné·e à la newsletter, n'hésitez pas à rejoindre les milliers d'autres personnes qui font déjà partie de l'aventure. Vous ne manquerez aucun de mes prochains articles.

Pour discuter sereinement de ces changements, pour répondre à vos questions, et pour discuter de mes projets à venir, je vous donne rendez-vous mardi 27 février 2024 de 20 h 30 à 21 h 30 (heure de Paris) sur YouTube pour un direct.

Si vous recevez cet article par courriel, n'hésitez pas à répondre au courriel pour me faire part de vos retours, de vos questions et de vos remarques. Vous pouvez également publier un commentaire sur le site.

À très bientôt,
Olivier

#139 - Qui remplacera X, anciennement Twitter ?

15 septembre 2023 à 16:55
🗓️
Rendez-vous jeudi 21 septembre 2023 de 20h à 21h pour le prochain Café de L'Économiste Sceptique

Mon invité est le chercheur en psychologie Nathanael Larigaldie. Nous aborderons les accusations de fraude scientifique à l'encontre de Dan Ariely et Francesca Gino.

Toutes les informations →
#139 - Qui remplacera X, anciennement Twitter ?

Chère lectrice, cher lecteur,

Dans le premier article du diptyque, en lien ci-dessous, j'ai montré que X, anciennement Twitter, perd régulièrement des places dans le classement des applications les plus téléchargées sur l'App Store, en France comme aux États-Unis. Ces données, que m'a gentiment et gracieusement fourni Appfigures, suggèrent que les externalités de réseau sur lesquelles X est bâti sont en train de se déliter.

#138 - X, anciennement Twitter, est-il en train de se déliter ?
De nouvelles données confortent l’hypothèse que les externalités de réseau sur lesquelles X est bâti sont en train de se déliter
#139 - Qui remplacera X, anciennement Twitter ?L'Économiste Sceptique - Par Olivier Simard-CasanovaOlivier Simard-Casanova
#139 - Qui remplacera X, anciennement Twitter ?

Si les externalités de réseau de X sont bel et bien en train de se déliter, sans changement rapide et substantiel de la stratégie d'Elon Musk, à moyen terme X est condamné. Pour autant, il existe un scénario dans lequel le délitement des externalités de réseau de X peut prendre une forme catastrophique : s'il existe une alternative crédible vers laquelle les utilisateurs de X peuvent migrer sans avoir préalablement besoin de se coordonner.

Comme je l'écrivais à la fin du premier article, des données suggèrent que Threads, le concurrent de X récemment lancé par Meta, pourrait être cette alternative crédible. De la même manière que Facebook a remplacé Myspace, ou que Reddit a remplacé Digg, Threads pourrait remplacer X. Dans l'article d'aujourd'hui, j'explique sur quoi je fonde cette suspicion.

Un scénario de délitement catastrophique

De mon point de vue, les conditions pour que X connaisse un scénario de délitement catastrophique de ses externalités de réseau semblent se mettre en place.

Par "délitement catastrophique", je fais référence à l'expression anglo-saxonne "catastrophic failure" : un délitement relativement rapide, qui ferait considérablement diminuer le nombre d'utilisateurs actifs et dont X ne se remettrait pas. Le (probable) délitement actuel ressemble à une fuite qui vide petit à petit le lac de retenue d'un barrage. La fuite est réelle, elle a des effets négatifs, mais elle est réparable. Un délitement catastrophique ressemble à la rupture du barrage : la rupture vide le lac beaucoup plus rapidement, et le barrage est définitivement inutilisable ensuite.

Lorsque les externalités de réseau se délitent de manière non catastrophique, les utilisateurs cessent petit à petit d'utiliser le réseau. C'est un problème que connaissait déjà Twitter avant son rachat. Dans ce scénario, le réseau se meurt à petit feu. Lorsqu'un délitement catastrophique survient, le volume des départs est beaucoup plus important, et se concentre sur une période beaucoup plus brève.

Il est plus probable qu'un délitement catastrophique survienne s'il existe une alternative crédible à la plateforme en train de se déliter. Je vous renvoie à l'article 117 pour le mécanisme par lequel les externalités de réseau se délitent, et en particulier le mécanisme du cercle vicieux.

#117 · Qu’est-ce que les externalités de réseau ?
Ou pourquoi Facebook et YouTube continuent à dominer malgré les scandales et les polémiques
#139 - Qui remplacera X, anciennement Twitter ?L'Économiste Sceptique - Par Olivier Simard-CasanovaOlivier Simard-Casanova
#139 - Qui remplacera X, anciennement Twitter ?

Lorsqu'il existe une alternative crédible à une plateforme qui se délite, cette alternative peut devenir un point focal. En théorie des jeux, un point focal désigne une décision identique prise par de nombreux utilisateurs sans qu'ils aient besoin ni de se coordonner, ni de communiquer, entre eux. Dans le cas présent, la décision des utilisateurs de X serait "je migre de X vers le réseau social alternatif Y". Myspace, ou Digg, n'ont pas vu leurs externalités de réseau se déliter à la suite de l'organisation d'une sorte de vaste campagne de migration des utilisateurs. Les utilisateurs ont tout simplement migré par eux-mêmes vers le réseau social concurrent. Une telle migration est extrêmement dangereuse pour la plateforme qui la subit : une fois la migration enclenchée, elle est difficile, pour ne pas dire impossible, à arrêter.

Est-ce que l'un des concurrents de X est en capacité à incarner une alternative crédible, et donc à le remplacer ? D'après moi, les données d'Appfigures suggèrent que oui.

Des concurrents qui profitent des décisions impopulaires de Elon Musk

Dans le premier article du diptyque, j'ai étudié le classement de X parmi les applications les plus téléchargées de l'App Store, en France et aux États-Unis. Appfigures m'a également transmis les données du classement de trois concurrents de X : Mastodon, Bluesky et Threads. Que disent ces données ?

Commençons par Mastodon. Il est difficile de suivre le classement de Mastodon dans l'App Store. En plus de l'application officielle, il est possible d'utiliser Mastodon avec de nombreuses applications tierces — comme Ivory, Ice Cubes ou encore Mona. Sauf erreur de ma part, les données d'Appfigures ne permettent pas d'agréger les classements des différentes applications qui permettent d'utiliser Mastodon en un classement unique. Je me suis donc contenté du classement de l'application officielle, considérant que c'est le moins mauvais proxy à ma disposition. On peut voir les données de classement de l'application officielle comme la borne inférieure de la véritable popularité de Mastodon dans l'App Store.

Comme le montre la Figure 1, le classement de Mastodon a massivement augmenté depuis le rachat de Twitter par Elon Musk, passant du top 400 au top 25. La baisse dans le classement entre janvier et juillet est d'après moi difficile à interpréter : est-ce une baisse de la popularité de Mastodon ? Ou est-ce que les applications alternatives à l'application officielle ont attiré des utilisateurs qui utilisaient auparavant l'application officielle ?

#139 - Qui remplacera X, anciennement Twitter ?
Figure 1

La Figure 1 montre également que le classement de l'application officielle Mastodon augmente à chaque fois qu'une décision impopulaire est prise, ou annoncée, par Elon Musk sur X.

Le deuxième concurrent pour lequel Appfigures m'a transmis des données est Bluesky. Contrairement à Mastodon, qui existe depuis 2017, Bluesky n'est arrivé que mi-avril (et non, Bluesky n'est pas vraiment "l'alternative à Twitter de Jack Dorsey"). La Figure 2 montre un phénomène similaire à celui que connaît Mastodon : Bluesky remonte dans le classement à chaque décision impopulaire de Elon Musk.

#139 - Qui remplacera X, anciennement Twitter ?
Figure 2

Le troisième et dernier concurrent pour lequel j'ai des données est Threads. Threads a été lancé par Meta le 5 juillet 2023, avec l'objectif explicite de concurrencer Twitter. Threads n'étant pas encore disponible dans l'Union Européenne, je n'ai que le classement aux États-Unis. Après un lancement ayant pulvérisé le record d'adoption d'un produit tech, la Figure 3 montre que Threads a vu son classement chuter. Il est cependant reparti à la hausse fin juillet, lorsque Elon Musk a annoncé que Twitter allait être renommé X. Et contrairement à Mastodon et Bluesky, le classement de Threads n'a pas baissé ensuite.

#139 - Qui remplacera X, anciennement Twitter ?
Figure 3

Que ce soit pour Mastodon, Bluesky ou Threads, les données montrent qu'à chaque décision impopulaire annoncée, ou prise, par Elon Musk sur X, le classement des concurrents de X s'améliore soudainement. Ces pics suggèrent qu'un nombre substantiel d'utilisateurs de X cherchent activement une alternative à X. Si cette interprétation est correcte, chaque nouvelle décision impopulaire agit possiblement comme une "force" supplémentaire appliquée sur les externalités de réseau de X. Ce qui les fragilise chaque fois un peu plus.

Pour autant, l'amélioration du classement des concurrents de X ne dure pas. Sauf pour Threads. Ce qui devrait terrifier les gestionnaires de X.

Est-ce que Threads remplacera X ?

Il me semble que Threads est le candidat le plus probable pour remplacer X. Je suspecte même que Threads ait d'ores et déjà commencé à s'installer comme alternative crédible.

Notez bien que mon analyse n'exprime pas mes préférences personnelles. En réalité, c'est même tout l'inverse : même si j'ai des critiques vis-à-vis de Mastodon, je préfèrerais que ce soit Mastodon, ou pourquoi pas Bluesky, qui remplace X. Mais le scénario que je préfère, et le scénario qui est d'après moi le plus probable, ce ne sont pas des synonymes. J'ai lu trop d'analyses, notamment de partisans de Mastodon, fondées sur des biais de confirmation et autres raisonnements motivés, où l'auteur confond le résultat qu'il aimerait voir, avec le résultat le plus probable. C'est une erreur que j'essaie d'éviter ici.

Commençons par rappeler une évidence : pour le moment, aucun concurrent à X n'a atteint un nombre comparable d'utilisateurs. Mastodon et Bluesky sont en croissance, et tout laisse à croire que Threads connaît une trajectoire normale pour un produit nouvellement lancé. Néanmoins, X a entre 200 et 250 millions d'utilisateurs mensuels actifs. Mastodon, 1.8 million. Bluesky a un million d'utilisateurs en tout. Et pour Threads, il y a sans doute entre 10 et 30 millions d'utilisateurs mensuels actifs.

Cela étant, Threads est dans une position différente que Mastodon et Bluesky. Cette position se voit dans les Figures 1, 2 et 3. Vous aurez peut-être remarqué que le classement de Mastodon et Bluesky est leur classement dans la catégorie "Social networking". Le classement de Threads est son classement toutes catégories d'applications confondues.

La raison est simple : à part pour quelques jours, ni Mastodon, ni Bluesky, n'apparaissent dans le classement toutes catégories d'applications confondues. Leur bon classement dans la catégorie "Social networking" n'est pas suffisant pour les faire émerger dans le classement général. Ni Mastodon, ni Bluesky, n'ont suffisamment d'utilisateurs pour que le téléchargement de leur application respective n'intègre le classement général de l'App Store.

Pour Threads, en revanche, l'histoire est bien différente. Même si l'application a connu une baisse (normale) du nombre d'utilisateurs mensuels actifs après son lancement (aucun produit n'a un taux de rétention de 100 %, ça n'existe juste pas), elle a sans doute plusieurs dizaines de millions d'utilisateurs actifs. Moins de deux mois après son lancement. Sans être disponible dans l'Union Européenne. Et avec des fonctionnalités vraiment limitées par rapport à ses concurrents. Threads a d'ores et déjà une tout autre échelle que Mastodon ou Bluesky.

Surtout, la Figure 4 suggère que Threads est d'ores et déjà en train de s'installer comme une alternative crédible à X.

#139 - Qui remplacera X, anciennement Twitter ?
Figure 4

Contrairement à Mastodon et Bluesky, le classement de Threads n'a pas baissé une fois le choc de la décision impopulaire de Elon Musk passé. Un nombre important de personnes continuent à télécharger Threads, ce qui suggère que le nombre d'utilisateurs mensuels actifs de Threads augmente.

Par ailleurs, le classement de Threads a une dynamique différente du classement de X. X perd régulièrement des places dans le classement, et ce, depuis plus d'un an. Threads est dans le top 3, et s'y maintient malgré la baisse de fin juillet. La dynamique de Threads est cohérente avec celle d'une plateforme qui gagne des utilisateurs. La dynamique de X est cohérente avec celle d'une plateforme qui perd des utilisateurs.

Enfin, lorsque Threads a connu son classement le plus bas, l'application est malgré tout restée mieux classée que X. Même au plus bas, il y avait davantage de téléchargements de Threads que de X.

D'après moi, l'ensemble de ces données sont cohérentes avec un scénario dans lequel Threads est en train de devenir un point focal alternatif à X. Dans ce scénario, Threads accrète à un bon rythme de plus en plus d'utilisateurs, dont un certain nombre viennent de X. Plus Threads accrète des utilisateurs, plus Threads se rapproche du point où il atteint la masse critique d'utilisateurs permettant à ses externalités de réseau de s'emballer. Si Threads atteint cette masse critique, il est d'après moi très probable que survienne une sorte de migration de masse de X vers Threads. Si cette migration survient, et dans la mesure où les externalités de réseau sont stables, il serait virtuellement impossible pour X de rebâtir les siennes. X ne se relèverait sans doute pas d'une telle migration.

Voilà pourquoi je pense que Threads est le réseau social le plus susceptible de remplacer X.

Pour autant, je ne fais pas de prévision, ni de prédiction, sur l'avenir de X. Je n'ai pas de boule de cristal. Mon propos n'est pas de dire que X va nécessairement se déliter, ni que Threads va nécessairement remplacer X. Ce que je dis, c'est que les données d'Appfigures, lorsqu'on les interprète avec un peu de science économique et, je l'espère, suffisamment de prudence, suggèrent que les externalités de réseau sur lesquelles X est bâti sont en grand danger de délitement catastrophique — au profit de Threads.

Rendez-vous dans un ou deux ans voir comment le marché du micro-blogging aura évolué.

En conclusion

J'aimerais finir par deux précisions.

La première précision est que même dans un scénario de délitement catastrophique, le délitement de X ne sera pas instantané. De la même manière qu'un avion dont les moteurs s'arrêtent en plein vol plane avant de s'écraser, un réseau de la taille de X ne se délite pas en un claquement de doigts. L'inertie est telle qu'il faudra du temps pour que le délitement s'opère complètement. Un délitement catastrophique accélèrera la vitesse du délitement, mais probablement pas au point d'en faire un délitement "instantané".

La deuxième précision est que si Threads remplace X, ça ne sera paradoxalement pas une mauvaise nouvelle pour Mastodon. En fait, ce serait même plutôt une bonne nouvelle pour Mastodon. Les deux plateformes sont bâties sur le même protocole — ActivityPub. Concrètement, les utilisateurs de l'une pourront interagir avec les utilisateurs de l'autre. Si Threads attire des centaines de millions d'utilisateurs, les utilisateurs de Mastodon profiteront, eux aussi, de ce nouvel écosystème.

Pour Bluesky, le remplacement de X par Threads serait en revanche une mauvaise nouvelle. À l'origine, Bluesky est un projet (de… Twitter) consistant à développer un protocole alternatif à ActivityPub — AT Proto. Bluesky est bâti sur AT Proto, et pour cette raison, Bluesky n'est compatible ni avec Mastodon, ni avec Threads. Et AT Proto est vraiment trop différent d'ActivityPub pour que Bluesky puisse s'y interfacer facilement.

Voilà pour ce dytique. J'espère que mon exploration des externalités de réseau vous aura intéressé. Si c'est le cas, n'hésitez pas à m'en faire part, ainsi qu'à partager les deux articles autour de vous.

Vous pouvez également soutenir mon travail et m'aider à péreniser L'Économiste Sceptique en adhérant à l'une des formules payantes. L'Économiste Sceptique est intégralement financé par vous, ses lectrices et ses lecteurs.

Pour ma part, j'ai pris beaucoup de plaisir à écrire ce diptyique, ainsi qu'à travailler avec les données d'Appfigures.

À bientôt sur L'Économiste Sceptique — et ailleurs,
Olivier

#138 - X, anciennement Twitter, est-il en train de se déliter ?

8 septembre 2023 à 14:25
#138 - X, anciennement Twitter, est-il en train de se déliter ?

Chère lectrice, cher lecteur,

Si vous êtes comme moi, la gestion catastrophique de X, anciennement Twitter, par Elon Musk commence sans doute à vous fatiguer. Néanmoins, cette (pénible) agitation présente pour le vulgarisateur de la science économique que je suis au moins un intérêt : elle me donne une occasion d'illustrer le concept d'externalités de réseau — et de documenter ce qu'il se passe lorsque les externalités de réseau se délitent.

Grâce à des données habituellement privées auxquelles j'ai récemment eu accès, je peux (modestement) contribuer au débat sur le possible délitement des externalités de réseau sur lesquelles X est bâti.

Pour rappel, les externalités de réseau émergent lorsque la valeur d'usage d'un réseau (par exemple, un réseau social) augmente avec le nombre d'utilisateurs : plus il y a de personnes qui utilisent le réseau, plus il est intéressant pour les autres personnes de l'utiliser également. Pour une définition complète, je vous renvoie à cet article du Wiki.

#117 · Qu’est-ce que les externalités de réseau ?
Ou pourquoi Facebook et YouTube continuent à dominer malgré les scandales et les polémiques
#138 - X, anciennement Twitter, est-il en train de se déliter ?L'Économiste Sceptique - Par Olivier Simard-CasanovaOlivier Simard-Casanova
#138 - X, anciennement Twitter, est-il en train de se déliter ?

Lorsque les externalités de réseau se délitent, concrètement, cela signifie que le réseau perd des utilisateurs. Pire, le délitement des externalités de réseau peut dégénérer en un cercle vicieux, qu'il est généralement impossible d'enrayer : puisqu'il y a moins d'utilisateurs, la valeur d'usage pour les utilisateurs restant diminue, augmentant la probabilité qu'ils partent eux aussi. Myspace est un exemple de réseau social dont les externalités de réseau se sont délitées.

L'article d'aujourd'hui est la première partie d'un diptyque. Dans le diptyque, je vais explorer si, oui et non, les externalités de réseau sur lesquelles X est bâti sont en train de se déliter. Les données à ma disposition suggèrent que c'est effectivement le cas. Et je suspecte qu'il est sans doute déjà trop tard pour que X parvienne à arrêter le processus. Au-delà des conclusions, je suis surtout intéressé par le raisonnement, et par les concepts, qui me permettent de parvenir à cette conclusion.

Dans la première partie du diptyque, je vais m'intéresser à X. Dans la deuxième partie, je vais élargir au marché du micro-blogging.

Le contexte

X, anciennement Twitter, est un réseau social de micro-blogging. Le micro-blogging consiste à publier de courtes publications, principalement textuelles, généralement en public.

Le marché du micro-blogging a pendant longtemps été dominé par Twitter — et continue à être dominé par X, au moins pour le moment. Des concurrents comme Mastodon, Bluesky ou encore Threads existent, mais aucun n'a un nombre d'utilisateurs équivalent, ou même proche, de celui de X.

En octobre 2022, le milliardaire Elon Musk a racheté Twitter. Depuis, il a pris une série de décisions catastrophiques, série qui ne semble pas s'arrêter. Pour un historique d'octobre 2022 à avril 2023, vous pouvez lire l'article 126.

#126 - Elon Musk est en train de détruire Twitter
Voici un résumé de ce qui est arrivé à Twitter depuis son rachat par Musk en octobre 2022. Accrochez-vous, c’est édifiant.
#138 - X, anciennement Twitter, est-il en train de se déliter ?L'Économiste Sceptique - Par Olivier Simard-CasanovaOlivier Simard-Casanova
#138 - X, anciennement Twitter, est-il en train de se déliter ?

Depuis la prise de contrôle de Twitter par Elon Musk, de nombreuses données suggèrent que les externalités de réseau de Twitter, puis X, sont en train de se déliter. Par exemple, Cloudflare a mesuré que le trafic vers le domaine twitter.com était en baisse continue depuis le début de 2023.

Twitter traffic sinks in wake of changes and launch of rival platform Threads
Data shows the micro-blogging website has been shedding users since early 2023, not long after Elon Musk’s takeover
#138 - X, anciennement Twitter, est-il en train de se déliter ?The GuardianJosh Taylor
#138 - X, anciennement Twitter, est-il en train de se déliter ?

Dans le même temps, Twitter, puis X, a cessé d'utiliser les indicateurs standards pour communiquer les données d'usage de sa plateforme. Elon Musk parle de "secondes passées sur l'application", un indicateur qui, à ma connaissance, n'est utilisé que par X. Le recours à un indicateur non-standard suggère que les données internes de X ne sont pas bonnes, obligeant l'entreprise à des contorsions rhétoriques pour masquer une possible diminution du nombre d'utilisateurs.

Les données

Comme je l'écris dans l'introduction, le diptyque se base sur des données habituellement privées auxquelles j'ai eu accès. L'entreprise Appfigures a eu la gentillesse de partager gratuitement et sans conditions des données avec moi — merci à Frank.

Appfigures suit (notamment) l'évolution du rang auquel se classent les applications les plus téléchargées dans l'App Store (sur iOS et iPadOS) et le Play Store (sur Android) au cours du temps. Appfigures m'a transmis le classement de Twitter, et de quelques autres applications de réseaux sociaux, en France et aux États-Unis dans l'App Store entre le 1er janvier 2022 et le 18 août 2023.

X en perte de vitesse

Sans grande surprise pour qui fréquente X, les données sont mauvaises pour le réseau d'Elon Musk.

Comme le montrent les courbes d'ajustement de la Figure 1, le classement de Twitter, puis X, toutes catégories d'application confondues ne cesse de s'éroder depuis le 1er janvier 2022. Le classement s'érode aux États-Unis comme en France.

#138 - X, anciennement Twitter, est-il en train de se déliter ?
Figure 1

Alors que Twitter était généralement classé dans le top 25 des applications les plus téléchargées, X se classe désormais dans le top 60. Cette baisse suggère que X est moins téléchargé aujourd'hui qu'au début de 2022.

Si l'on se limite à la période postérieure à la prise de contrôle de Twitter par Elon Musk (Figure 2), la tendance est là aussi à la baisse. Et ce, depuis quasiment le début. Aux États-Unis, la dégradation du classement de X s'est particulièrement accélérée depuis juillet 2023 — lorsque Twitter a limité le nombre de publications que les utilisateurs peuvent lire et publier (fin juin), puis lorsque Elon Musk a annoncé le changement de nom de Twitter en X (fin juillet).

#138 - X, anciennement Twitter, est-il en train de se déliter ?
Figure 2

Un classement n'est pas équivalent à des données sur le nombre de téléchargements. Il est possible que le nombre de téléchargements de l'application X ait augmenté, et qu'en même temps, le nombre de téléchargements de toutes les autres applications du top 60 aient augmenté encore plus. Dans ce cas, X pourrait avoir gagné des utilisateurs, et pour autant avoir perdu des places dans le classement. L'hypothèse me semble cependant peu probable.

Une autre limite des données de classement est qu'elles ne disent rien sur l'écart du nombre de téléchargements entre les applications classées. Est-ce que l'application classée numéro 1 est téléchargée dix fois plus que l'application classée numéro 2, ou est-elle seulement téléchargée 1 % de plus ? Si l'écart est faible, une petite baisse du nombre de téléchargements peut faire rapidement chuter une application dans le classement. Si l'écart est important, une baisse dans le classement implique une importante baisse du nombre de téléchargements. N'ayant pas de données sur les écarts, il est difficile de conclure.

Pour autant, la chute de Twitter, puis X, est substantielle, aux États-Unis comme en France. Ce qui suggère que le nombre de téléchargements de l'application ait, lui aussi, baissé de manière substantielle. L'hypothèse est d'autant plus probable qu'elle est cohérente avec les données de Cloudflare, et plus généralement, avec l'important rejet que les décisions d'Elon Musk génèrent de la part des utilisateurs de Twitter, puis X.

Si X est moins téléchargé, cela signifie que X perd des utilisateurs. Et non seulement, la baisse ne s'arrête pas (les courbes d'ajustement sont décroissantes), mais semble même s'accélérer (les courbes d'ajustement sont de plus en plus décroissantes). D'après moi, ces données sont cohérentes avec celles que l'on observerait si X était pris dans un cercle vicieux de délitement de ses externalités de réseau.

Des concurrents qui en profitent ?

Jusqu'à la prise de contrôle de Twitter par Elon Musk, le marché du micro-blogging était dominé par Twitter. Mastodon existe depuis 2017, mais n'avait qu'environ 600.000 utilisateurs mensuels actifs avant la prise de contrôle. En comparaison, Twitter en avait plusieurs centaines de millions.

Pour autant, en quelques mois, Mastodon a multiplié quasiment par quatre son nombre d'utilisateurs mensuels actifs. Deux autres réseaux sont entrés sur le marché, Bluesky (qui, contrairement à ce qu'on entend parfois, n'est pas vraiment le réseau de Jack Dorsey) et Threads, de Meta. Threads a pulvérisé le record d'adoption d'un nouveau produit tech, record jusqu'ici détenu par ChatGPT. En moins d'un an, le marché du micro-blogging est devenu beaucoup plus concurrentiel.

Lorsqu'il existe une alternative au réseau dont les externalités de réseau sont en train de se déliter, le risque que le délitement entre dans un cercle vicieux augmente. Ces nouveaux (et moins nouveaux) entrants sont-ils en train de remplacer X ? Pour le moment, non. Mais si j'étais à la tête de X, je pense que je serais terrifié par la Figure 3.

#138 - X, anciennement Twitter, est-il en train de se déliter ?
Figure 3

Dans la deuxième partie du diptyque, j'expliquerai pourquoi je pense que la Figure 3 devrait terrifier la direction de X. Et plus généralement, pourquoi je pense qu'il est sans doute déjà trop tard pour arrêter le délitement des externalités de réseau de X.

Pour ne pas manquer cette deuxième partie, n'hésitez pas à vous abonner à la newsletter de L'Économiste Sceptique.

À bientôt sur L'Économiste Sceptique — et ailleurs,
Olivier

#137 - Cette énigme scientifique autour du récent épisode d'inflation

1 septembre 2023 à 15:56
J'avais prévu de publier cet article vendredi dernier. En le finalisant, je me suis rendu compte qu'il contenait une importante erreur. J'ai préféré décaler sa publication afin de corriger l'erreur.
#137 - Cette énigme scientifique autour du récent épisode d'inflation

Chère lectrice, cher lecteur,

Dans l'article 134 sur l'épisode d'inflation aux États-Unis, j'ai écrit que le système économique américain ne s'est pas tout à fait comporté selon les prédictions des modèles macroéconomiques. Ce décalage entre les prédictions et les observations est une bonne occasion d'illustrer comment les énigmes scientifiques émergent dans la science économique, et comment les aborder avec rigueur.

#134 - Quelle théorie a le mieux expliqué l’épisode d’inflation aux États-Unis ?
Les théories spectaculaires ne sont pas forcément les plus efficaces pour expliquer le réel
#137 - Cette énigme scientifique autour du récent épisode d'inflationOlivier Simard-CasanovaL'Économiste Sceptique - Par Olivier Simard-Casanova
#137 - Cette énigme scientifique autour du récent épisode d'inflation

Commençons par les prédictions. Grâce à la courbe de Phillips, la théorie macroéconomique standard prédit qu'à court terme, il n'est pas possible de lutter en même temps et contre l'inflation, et contre le chômage. Si la banque centrale mène une politique monétaire anti-inflation, le chômage augmentera. Si l'État mène une politique de lutte contre le chômage, l'inflation augmentera. On dit qu'il existe un arbitrage entre chômage et inflation.

#106 · Comment lutter contre l’inflation ?
La politique monétaire, pilotée par la banque centrale, est la principale politique publique pour lutter contre l’inflation. Mais elle n’est pas la seule.
#137 - Cette énigme scientifique autour du récent épisode d'inflationOlivier Simard-CasanovaL'Économiste Sceptique - Par Olivier Simard-Casanova
#137 - Cette énigme scientifique autour du récent épisode d'inflation

Or, aux États-Unis, le récent épisode d'inflation, auquel la Federal Reserve (Fed) a répondu avec une politique monétaire anti-inflation relativement classique, n'a pas été associé à une augmentation du chômage. Le chômage aurait dû augmenter, même un peu. Or, comme le montre la Figure 1, il n'a pas du tout augmenté.

#137 - Cette énigme scientifique autour du récent épisode d'inflation
Figure 1

Par contraste, la Figure 2 montre l'évolution du taux de chômage et du taux d'inflation entre 1972 et 1985. On voit que lorsque l'inflation diminue, le chômage a tendance à augmenter. C'est par exemple le cas entre 1980 et 1983.

#137 - Cette énigme scientifique autour du récent épisode d'inflation
Figure 2

Peut-être que sans la politique monétaire anti-inflation de la Fed, le taux de chômage aurait baissé encore davantage. Ce contrefactuel n'est en réalité pas envisageable : il est difficile pour le taux de chômage de baisser en dessous de 3.5 %. En d'autres termes, le chômage est déjà à son niveau minimum et n'aurait pas pu baisser davantage. La prédiction de la courbe de Phillips de court terme semble bel et bien ne pas s'être matérialisée.

Je vous propose de représenter ces données comme on le fait avec une courbe de Phillips : en abscisse, le taux de chômage, en ordonnées, le taux d'inflation. J'ai séparé les données en plusieurs sous-périodes, en me basant sur la littérature sur la courbe de Phillips (pour les trois premières périodes, et pour les trois dernières).

#137 - Cette énigme scientifique autour du récent épisode d'inflation
Figure 3

Il y a beaucoup d'information sur le graphique. Prenons le temps de les détailler.

L'information qui m'intéresse, c'est la pente des différentes droites d'ajustement. Chaque droite "résume" la relation statistique entre le chômage et l'inflation pour chaque période. La première droite (points turquoises) correspond par exemple à la période 1955-1971. À part pour la période 2022(Q2)-2023 (étoiles dorées), les pentes sont systématiquement négatives (les droites "vont vers le bas").

Sous réserve qu'un ajustement linéaire soit une bonne approximation des différents nuages de points, la pente négative signifie que pour chaque période, il existe une relation négative entre le taux de chômage et le taux d'inflation : si l'un augmente, l'autre diminue — et inversement. C'est tout le message de la courbe de Phillips de court terme.

Pour autant, on voit que la pente de la droite pour 2022(Q2)-2023 est inversée : elle est croissante ! Si on isole cette seule période, cette pente différente des autres droites d'ajustement apparaît clairement.

#137 - Cette énigme scientifique autour du récent épisode d'inflation
Figure 4

Comme l'illustre la Figure 3, la pente de la droite d'ajustement peut varier d'une période à l'autre. Cette variation de la pente signifie que l'intensité de l'arbitrage entre inflation et chômage est plus ou moins forte selon les périodes. Mais depuis juillet 2022, la relation entre inflation et chômage n'a pas seulement changé d'intensité. Elle a même changé de sens !

Sur les Figures 3 et 4, j'ai ajusté la période depuis juillet 2022 avec une droite. Il me semble que l'on peut plutôt argumenter que la droite d'ajustement pour la période 2022(Q2)-2023 est verticale. C'est en tout cas ce que suggère la Figure 5.

#137 - Cette énigme scientifique autour du récent épisode d'inflation
Figure 5

Une droite verticale signifie qu'il n'y a pas (ou plus) d'arbitrage entre inflation et chômage.

Dans le détail, il y a deux courbes de Phillips : la courbe de court terme, et la courbe de long terme. Le consensus scientifique est que la courbe de long terme est une droite verticale : à long terme, il n'y a pas d'arbitrage entre inflation et chômage. À court terme, par contre, il y a un arbitrage. En toute vraisemblance, les données américaines montrent que la courbe de Phillips de court terme est devenue elle aussi verticale, au moins sur la période 2022(Q2)-2023.

Comment expliquer cette énigme scientifique ? Je n'ai bien évidemment pas la réponse. Pour autant, il me semble que l'on peut d'ores et déjà faire quelques commentaires.

Le premier commentaire est que des travaux récents montrent que la courbe de Phillips a commencé à devenir davantage verticale dès 2021 (donc avant l'épisode d'inflation).

The Recent Steepening of Phillips Curves - Federal Reserve Bank of Chicago
The Phillips curve captures the empirical inverse relationship between the level of inflation and unemployment. The reciprocal of its slope, sometimes referred to as the “sacrifice ratio,” represents the increase in the unemployment rate associated with a 1 percentage point reduction in the inflatio…
#137 - Cette énigme scientifique autour du récent épisode d'inflationBart HobijnFederal Reserve Bank of Chicago
#137 - Cette énigme scientifique autour du récent épisode d'inflation

Le second commentaire, lié au premier, est qu'il y a peut-être eu une transformation du système économique américain du fait de la COVID. De nombreuses chaînes logistiques se sont transformées. Le marché du travail s'est transformé. Est-ce que ces transformations du système économique expliquent pourquoi les prédictions de la courbe de Phillips de court terme ne se sont pas matérialisées ? Je ne sais pas. Mais il me semble que l'hypothèse n'est pas invraisemblable.

Le troisième commentaire concerne les autres pays. Ont-ils connu, eux aussi, une "verticalisation" de leur courbe de Phillips de court terme ? Je n'ai pas vérifié. Mais selon que le phénomène est spécifique aux États-Unis, ou plus général, il me semble que l'explication de cette transformation substantielle de la courbe de Phillips de court terme pourra être différente.

Le quatrième commentaire est que cet "échec" des prédictions de la courbe de Phillips de court terme est une bonne nouvelle. La lutte contre l'épisode d'inflation ne s'est pas faite au prix d'une augmentation du chômage. On a pu faire diminuer l'intensité d'un phénomène économique néfaste (l'inflation) sans faire augmenter l'intensité d'un autre phénomène économique néfaste (le chômage).

Même si, à l'avenir, la courbe de Phillips de court terme reprend une pente négative aux États-Unis, le simple fait qu'elle soit devenue verticale pendant au moins cet épisode d'inflation est une authentique énigme scientifique. Je n'ai guère de doute que de nombreux macroéconomistes travaillent d'ores et déjà à essayer de l'expliquer. Car c'est ainsi que l'on résout les énigmes scientifiques dans la science économique : dans la littérature scientifique. Pas dans une newsletter comme L'Économiste Sceptique. Pas sur les plateaux télé. Pas en superposant des graphiques comme le font certains magazines économiques que je préfère ne pas citer, qui semblent complètement ignorer que corrélation n'est pas causalité. Et encore moins en utilisant ses seules observations personnelles.

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Même s'il m'a donné du fil à retordre, j'ai pris beaucoup de plaisir à l'écrire. La macroéconomie peut parfois s'avérer fascinante. Comme quoi !

À bientôt,
Olivier

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