KDE Linux profite de l’alignement de planètes de Microsoft
KDE Linux est en embuscade. Entre un Windows 10 qui coupe les vannes de ses mises à jour, des machines jugées obsolètes par Microsoft et un Windows 11 qui n’a pas les bonnes grâces du public. La distribution Linux se propose d’être le pas de côté qui permettrait de sortir de nombreuses machines de l’ornière.
En plus de ce passage en force vers Windows 11, passage rendu difficile par un cahier des charges pointilleux, KDE Linux compte également sur l’essor du jeu sous Linux. Une évolution rendue possible notamment par Plasma et Proton, solutions employées par Valve pour ses Steam Deck.
Cet alignement est fort, visible et a de réelles conséquences dans la vie des utilisateurs. Avoir investi dans une machine il y a plusieurs années, qui suffit encore très largement au quotidien, et qui est d’un coup jugée inapte. Ce n’est pas très agréable. Savoir que le contrat passé avec Windows est caduc et que votre PC ne sera plus maintenu en termes de sécurité, est vraiment perçu comme une trahison. La confiance de beaucoup d’utilisateurs est largement ébranlée par cette décision de Microsoft. Ce n’est pas la première fois que cela arrive avec Windows, mais aujourd’hui la pilule est plus difficile à avaler. Quand Windows est passé de 95 (1995) à XP (2002) par exemple, le problème était différent. Les évolutions matérielles entre les versions étaient importantes. Les engins changeaient d’époque et d’usages, l’arrivée en masse de nouvelles technologies comme les progrès réalisés par le matériel embarqué obligeaient à de gros changements logiciels. Notamment parce que les possibilités techniques, les codecs et les protocoles évoluaient a l’époque à vitesse grand V. Le Wi-Fi, l’USB, le SSD, l’explosion des performances des processeurs et circuits graphiques, tout cela justifiait de gros changements. Aujourd’hui, c’est différent, le passage de Windows 10 à Windows 11 est ressenti comme un aménagement plus cosmétique qu’autre chose par les utilisateurs. Le fait de pouvoir aisément outrepasser les réticences de Microsoft avec des programmes tiers, entretient cette idée.
Bref, c’est le moment de réagir. Et l’équipe en charge de l’interface KDE a bien senti qu’il était temps de proposer quelque chose. KDE c’est une des interfaces préférées du monde Linux. Un agencement efficace, rapide et agréable qui permet d’avoir des fonctionnalités de bureau avancées. Des éléments qui ont rendu l’interface hyper populaire auprès d’une large communauté d’utilisateurs.
Armé d’une version Alpha, un des développeurs de ce KDE Linux a présenté la distribution en détails. Moderne, frais et rapide, la distribution vise donc des machines qui n’ont pas reçu le sésame vers Windows 11 comme ceux qui recherchent une alternative au monde Microsoft. Un des points forts visés par ce système est dans la robustesse de son usage. L’image du système est comme gravée dans le silicium.
KDE Linux ne veut pas que les programmes téléchargés ou l’utilisateur puissent modifier son image système, celle-ci est stable, non altérable. L’idée est de pouvoir faire une mise à jour rapide de sa machine avec un système étanche du reste des éléments. Eviter également de vivre le pourrissement du système et pouvoir revenir à une version antérieure en cas de pépin technique ou logiciel. Cette idée est clairement pensée pour éviter de se retrouver en « panne logicielle » après une mise à jour ou simplement au quotidien. Elle ne conviendra peut-être pas aux utilisateurs les plus experts et vise clairement des gens pour qui l’informatique est plus un outil qu’une passion. Ceux qui ne veulent pas commencer la rédaction d’un courrier, une session de jeu ou une séance de comptabilité par la correction de bugs pénibles.
Pas moins de cinq versions antérieures du système seront ainsi stockées dans la machine avec la possibilité de revenir à chacune d’elle d’un simple clic. La partie logicielle externe s’appuiera sur ce KDE Linux sans l’altérer. L’installation se fera au travers d’outils secondaires comme Snap et Flatpak. Une solution qui ne satisfera pas encore une fois les amoureux des gestionnaires de paquet mais qui permet de conserver ce mur entre système et outils qui colle bien avec cette distribution. Une idée qui plaira énormément à tous ceux qui gèrent un parc de machines important ouvert à de multiples utilisateurs.
Le reste est au niveau des technologies logicielles avancées du monde Linux : la gestion des fichiers, l’affichage graphique et le son exploitent l’état de l’art en la matière. KDE Linux est intéressant à suivre pour plein de profils et répondre à plein d’usages. La version Alpha est déjà jugée exploitable même si sa parfaite stabilité n’est pas garantie. Les utilisateurs de solutions Nvidia datant d’avant 2018 et la génération Turing, n’ayant pas l’habitude d’avoir du cambouis logiciel sous les ongles, sont également invités à passer leur chemin. Il reste du travail à faire… Pour les autres, c’est un système à tester. La méthode d’installation est classique et elle est détaillée sur cette page. La distribution ne demande que 1 Go de mémoire vive et 6 Go de stockage minimum. Évidemment, des engins mieux équipés offriront plus de services. Sur l’image d’illustration de ce billet, le système tourne sur un PC Home Cinéma, un portable vieux de deux ans et un autre qui souffle sa dixième bougie.
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