Quoi de plus frustrant que de découvrir qu’un port USB Type-C ne remplit pas le cahier des charges espéré ? Le fameux port USB Type-C à gauche du clavier qui ne permet pas de charger son ordinateur. Alors que le câble est trop court pour relier la prise électrique au connecteur de droite, là où on a trouvé une place pour se poser.
Cette fameuse prise USB Type-C intégrée qui ne propose finalement pas de DisplayPort pour déporter un signal vidéo. Des normes de vitesse de transfert déjà floues étaient déjà source d’énervement… Mais non, il faut que les constructeurs distribuent les compétences de leurs connectiques au petit bonheur.
Cette situation a semble-t-il assez duré pour le shérif Microsoft qui sort les gros flingues de sa compatibilité WHCP2 de Windows 11 pour tenter de faire régner l’ordre à nouveau dans la connectique.

Oui.
Fini les ports USB 3.0 et USB 4.0 qui ne remplissent pas un cahier des charges minimum. Si les vitesses seront toujours différentes, des obligations techniques de compatibilité avec les normes de transfert vidéo et d’alimentation seront désormais nécessaires. Pour les fabricants, ne pas remplir ce cahier des charges aura une conséquence problématique, impossible d’avoir une licence de Windows si on ne le respecte pas.
Pourquoi une telle réaction ? Parce que presque un tiers des ordinateurs équipés de ports à la norme USB4 ne suivent pas la promesse technique portée par cette connectique. Ils ne proposent pas de transfert vidéo en DisplayPort ou n’assument pas la charge de votre machine. Ce qui est une source d’inconfort majeur pour l’utilisateur. Je n’avais aucune idée personnellement de cette proportion. Si vous lisez régulièrement le blog vous pouvez remarquer qu’en description connectique, je précise les éléments techniques liés à l’USB Type-C 3.x. Pour l’USB4 je ne fais que décrire cette norme parce que je présuppose que le constructeur intègre toujours les fonctions de PoxerDelivery et de transfert vidéo. J’apprends donc ici que 27% des portables ne respectent pas cette norme. Et aucun des constructeurs ne juge évidemment très bon de le préciser.

Désormais, tout port USB Type-C sur un ordinateur sous Windows 11 à partir de la version 24H2 devra permettre à l’utilisateur de piloter un écran en DisplayPort, de charger la machine et de transférer des données. Finito les ports qui n’ont que le rôle de « prise USB ». Mieux encore, si votre port est en USB4, qu’il soit en 40 Gbps ou 80 Gbps, il sera obligatoirement compatible avec la charge mais devra en plus : pouvoir piloter au moins deux écrans en UltraHD à 60 images par seconde. Prendre en charge le Thunderbolt 3. Assurer une compatibilité avec la norme PCI Express.
Pour assurer cette norme, il sera nécessaire d’envoyer un prototype aux laboratoires de certification de Microsoft afin de procéder à des tests. Labos qui vérifient déjà plein d’autres choses pour obtenir le sésame de compatibilité et de licence de Windows. En cas de manque à la norme, le matériel ne pourra pas être validé. Et ces certifications ne seront pas uniquement matérielles, elles devront se poursuivre logiciellement. La puce de gestion interne de l’USB Type-C devra pouvoir fonctionner nativement sous Windows, sans avoir besoin de télécharger des pilotes particuliers. Elles devront donc être licenciées auprès de l’USB Forum et pas sortir de la « Dark Kitchen » d’un fondeur louche pour économiser deux dollars par machine.

Microsoft arrive un peu tard, mais cherche à secouer les puces d’un marché devenu un peu fainéant.
L’anecdote détaillée sur le blog de l’éditeur peut faire sourire. Il s’agit d’une situation que tout utilisateur en entreprise a rencontré au moins une fois d’une manière ou d’une autre dans sa carrière. Là, en l’occurrence, c’est un port USB Type-C qui ne permet de diffuser un signal vidéo qui pose un problème. C’est le genre de situation que tout le monde connait depuis des années. Un port USB Type-C qui se retrouve du mauvais côté pour la charge, un port qui promettait une vitesse de transfert qui ne suit pas la norme ou une réinstallation du système qui fait « disparaitre » un port sur un ordinateur. Ces éléments auraient dû être pris en charge et imposés il y a fort longtemps puisque ces situations existent depuis Windows 10. Savoir qu’un tiers des portables certifiés ont encore ce genre de comportement est tout bonnement incroyable.

Le surcout est réel pour un constructeur, cela demande de l’électronique en plus d’assurer par exemple la charge via toutes les prises USB Type-C d’une machine. Et ce n’est pas un élément sur lequel ils ont pris l’habitude de capitaliser. Aujourd’hui un constructeur va faire 10 lignes de fiche technique sur les différents aspects de l’affichage par exemple, indiquant la luminosité, le type de dalle, le contraste, la fréquence et les normes colorimétriques de son écran. Mais il « traite3 » la connectique en quelques mots. Accumulant simplement les ports les un à la suite des autres. Pourtant, au quotidien, cela fait une vraie différence d’avoir un port USB Type-C de charge de chaque côté de sa machine. Ou de pouvoir compter sur un USB 4.0 capable de prendre en charge un Thunderbolt 3.0. Le problème c’est que plus personne n’a ces informations. Les antennes locales des constructeurs ne savent pas répondre à des questions concernant la connectique. Et les ingénieurs qui ont fait les choix d’implantation ne sont jamais disponibles.

Il va y avoir des conséquences à ce changement de situation pour l’USB Type-C
La première est la disparition progressive de ces ports « incompétents » du marché. Au fur et mesure que les constructeurs proposeront des machines qui devront être équipées par défaut d’un Windows 11 24H2, arriveront des machines totalement « câblées ».
La seconde est une évolution probable du prix de ces machines. Cela sera peut-être « absorbé » par les constructeurs, mais il est possible que le surcoût engendré impacte également le prix final des engins. Après la période de transition habituelle, l’impact de cette nouvelle implantation pourrait se ressentir dans le tarif des machines. Pour savoir si c’est le cas ou non, la méthode est très simple. Si la nouvelle version d’un portable propose une plaquette d’information qui liste en détail toutes les compétences de vos ports USB Type-C, c’est que le prix a augmenté en fonction. S’il passe ces détails en ne le précisant que sur la fiche technique, c’est qu’il n’y a pas eu de surcoût. Après tout, plus des deux tiers des machines produites respectent déjà ces normes.
Enfin, il est possible qu’un impact physique ait lieu sur les engins les moins chers. Pour limiter une augmentation de prix, il est possible que tous les ports USB Type-C migrent du même côté. Voir que leur nombre diminue. Si un portable entré de gamme proposait un double port de ce type de part et d’autre de son châssis, il est possible que les deux soient rapatriés d’un seul côté. S’il en proposait trois, un d’entre eux pourrait revenir sous la forme d’un… USB Type-A.
Microsoft impose un minimum de compétences à l’USB Type-C © MiniMachines.net. 2025